Guy Focant

Coqs de l'Elysette

« Le coq wallon » qui se trouve à proximité du bassin du jardin de l’Élysette à Namur, siège du Gouvernement wallon, est une commande du Ministre-Président (de 1994 à 1999) Robert Collignon (en remplacement de L’Envol de la Wallonie de René Julien, finalement installé à Liège quai Van Beneden). Cette audacieuse sculpture monumentale en métal est l’oeuvre du couple franco-belge Léon et Peggy de Pas, installé à Chaumont-Gistoux. Salvador Dali, entre autres, admirait beaucoup l’art de Léon de Pas, né en 1925, dont les créations sont exposées dans des dizaines de pays différents.

Un autre coq en bronze, posé sur une reproduction en pierre de la carte de Wallonie, se trouve à l’arrière du bâtiment de l’Élysette. Il est l’oeuvre du sculpteur Martin Guyaux.

Rue Mazy 27

5100 Namur

carte

Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

Van Cauwenberghe Jean-Claude

Politique, Député wallon, Ministre wallon

Charleroi 28/04/1944

Député wallon : 1980-1981 ; 1981-1983* ; 1995* ; 1999* ; 2004* *2005-2009
Ministre wallon : 1995-1999 ; 1999-2000
11e Ministre-président wallon : 2000-2004 ; 2004-2005

Docteur en Droit de l’Université libre de Bruxelles (1970), fondateur d’une section des Étudiants socialistes lors de ses études secondaires, Jean-Claude Van Cauwenberghe milite un temps au sein des Étudiants socialistes de l’ULB, siège au bureau du 1er congrès national du Mouvement des Jeunes Socialistes (1964) et est élu président national de ce mouvement en avril 1965. Cette fonction lui donne le droit de siéger au bureau du PSB. À la fin de ses études à Bruxelles, il est engagé au Cabinet de Lucien Harmegnies, ministre de l’Intérieur dans le gouvernement Eyskens-Cools. Inscrit au barreau de Charleroi, il effectue son stage chez André Baudson, par ailleurs député socialiste. Empêché de briguer un mandat au niveau communal en raison de la présence de son père, échevin, J-C. Van Cauwenberghe est occupé à ses affaires d’avocat et à des prestations comme professeur dans différents établissements provinciaux durant les années septante. Se spécialisant dans le Droit pénal, il dirigera, avec le liégeois Gérard Lemal, son propre Cabinet d’avocats, ne renonçant jamais lui-même à cette activité professionnelle, malgré ses engagements politiques de plus en plus nombreux.

Quand arrivent les élections communales du nouveau grand Charleroi (1976), il préside l’Union socialiste communale et, à ce titre, restructure la famille socialiste carolorégienne et ses quinze sections. Administrateur-délégué de la société d’habitations sociales « La Maison pour Tous », il devient également administrateur de l’IOS présidée par René De Cooman qui prend le jeune Van Cau sous son aile tutélaire. La chute du gouvernement Tindemans lui ouvre les portes de la Chambre. À partir d’avril 1977, il siège au sein de la Commission de la Justice et, durant l’été 1980, il vote les lois mettant en place les institutions politiques wallonnes. Dès le 15 octobre, il siège au sein du nouveau Conseil régional wallon. S’il est à nouveau élu député en novembre 1981, J-C. Van Cauwenberghe a surtout son esprit occupé par la ville de Charleroi et démissionne de ses mandats parlementaires quand il succède à Lucien Harmegnies à la tête de la métropole wallonne (début 1983), après sa première élection comme conseiller communal. Les défis du nouveau mayeur sont considérables : redressement des finances publiques, mesures d’économies, changement radical de cap dans presque tous les secteurs. S’appuyant sur une cellule de communication efficace, il parvient à vaincre les réticences des « anciens » du PSB et à rallier un acquiescement de l’opposition autour du slogan « Charleroi j’y crois ! ». Fusionnant l’ADEC et l’IEGSP, il constitue la nouvelle intercommunale IGRETEC qu’il préside (1984). Cet outil servira de bras actif pour convaincre le secteur économique de réinvestir à Charleroi. Luttant contre la malpropreté et l’insécurité urbaines, il harcèle le « national » puis le « régional » pour que « sa » ville dispose de davantage de moyens du Fonds des Communes. Il met aussi l’accent sur Charleroi ville sportive, le nom de la métropole sambrienne apparaissant régulièrement dans les compétitions internationales notamment de tennis de table, de basket-ball, de volley-ball, de football et de football en salle, avec des résultats significatifs à l’appui. La BD est remise à l’honneur, tandis que l’expression « pays noir » est progressivement rangée dans les tiroirs de l’histoire.

S’il n’exerce plus aucun mandat législatif aux niveaux national ou régional, J-C. Van Cauwenberghe reste attentif à la question wallonne. Dès septembre 1983, il a pris l’habitude de prononcer un discours résolument politique lors de Fêtes de Wallonie qui sont redynamisées par les autorités communales. Un axe se constitue entre J-C. Van Cauwenberghe, J. Happart et J-M. Dehousse, notamment au sein de Wallonie Région d’Europe (1986). En rejetant la participation du PS au gouvernement national en mai 1988, le maire de Charleroi s’attire les foudres d’André Cools, interlocuteur obligé du Carolorégien puisque le maître de Flémalle est alors le gardien wallon des finances municipales et du Fonds des Communes en particulier, dont les critères sont contestés par Charleroi. Au sommet de sa popularité au scrutin communal d’octobre 1988, celui qui préside l’Union des Villes et des Communes de Wallonie (1989-1995) attend mai 1995 pour briguer un nouveau mandat parlementaire et davantage... Optant résolument pour le nouveau Parlement wallon, il convainc près d’un électeur sur deux dans son arrondissement et figure parmi les 75 premiers députés wallons élus directement « à Namur ». En fait, il siègera peu à l’assemblée wallonne, assumant des fonctions ministérielles pendant dix ans.

Ministre du Budget, des Finances, de l’Emploi et de la Formation dans le gouvernement présidé par Robert Collignon (20 juin 1995-13 juillet 1999), J-C. Van Cauwenberghe est aussi ministre du Budget, des Finances et de la Fonction publique dans le gouvernement de la Communauté française présidé par Laurette Onkelinx. Dès l’entame de la législature, le « grand argentier » a imposé des millions d’€ d’économie à l’horizon 1999. Tenant les comptes, il laisse ses collègues se débrouiller avec les acteurs de terrain. Malgré les multiples mouvements sociaux (1995-1996), l’exécutif communautaire respecte à la lettre son plan pluriannuel d’assainissement. Cela ne dispense pas la Région wallonne de continuer à contribuer aux politiques communautaires. C’est aussi grâce à la Région wallonne que sont installés de nombreux PC dans les écoles. Par ailleurs, le ministre introduit une réforme de l’enseignement artistique à horaire réduit, et relance les travaux de rénovation et de construction pour les bâtiments scolaires tant dans le réseau officiel que dans le libre. En septembre 1997, il achève la fusion des deux ministères qui composaient jusqu’alors l’administration de la Communauté française. À Namur, tout au long de la législature, J-C. Van Cauwenberghe s’est attelé à exploiter le maximum des moyens budgétaires wallons disponibles (le budget wallon de 1999 s’élevait à 4,75 milliards €) pour soutenir la relance de l’économie. Écartant les critiques relatives à l’endettement de la Région, il souligne avoir notamment recherché un maximum de financement alternatif et établi une paix fiscale à travers le pays wallon. En janvier 1999, le lancement du Wall 21, premier emprunt public wallon à cliquet, constitue, aux yeux du ministre, le signe de la maîtrise de ses finances par la Région wallonne.

Lors de la formation des majorités arc-en-ciel, il est le seul ministre wallon à rester en place, conservant le Budget, l’Équipement et les Travaux publics. Durant plusieurs mois, les efforts se concentrent sur l’élaboration du Contrat d’Avenir pour la Wallonie. Quand Elio Di Rupo décide de se consacrer à la présidence du PS (4 avril 2000), Jean-Claude Van Cauwenberghe devient le chef du gouvernement wallon avec la mission de réaliser le Contrat d’Avenir, qu’il va actualiser en 2002. Il ne dispose plus que des Relations internationales (4 avril 2000-10 juillet 2003) et du Patrimoine (10 juillet 2003-7 juillet 2004) dans ses attributions. Depuis Alfred Califice, il est le onzième ministre à présider un exécutif wallon. Il s’emploie à affirmer davantage la Région wallonne au sein de la structure belge, auprès des citoyens wallons, mais aussi en termes d’image de marque à l’étranger. Chargé de la coordination d’un gouvernement wallon qui compte neuf membres et de couleur arc-en-ciel, le socialiste ne manque pas d’intervenir dans les dossiers de ses collègues. Ses relations avec le jeune Charles Michel en sont l’exemple le plus significatif et un certain nombre de projets, débattus alors, ne seront réalisés que sous la législature suivante, toujours placée sous la direction de J-C. Van Cauwenberghe, mais où le PS compte le cdH comme seul partenaire. Confirmé à la présidence wallonne en juillet 2004, le numéro 1 wallon reste le responsable de la cohésion territoriale et des fonds structurels Objectif 1, tout en recevant la compétence du pilotage des nouveaux fonds d’impulsion pour le développement économique des zones en reconversion et pour le développement rural. Il est encore en charge du Commerce extérieur, des Implantations, de la Simplification et de la Modernisation administratives (juillet 2004-20 octobre 2005).

Cependant, la gestion publique dans la région de Charleroi fait de plus en plus l’objet de l’attention des médias, en particulier celle de la « Carolorégienne ». Président de la Communauté urbaine de Charleroi-Val de Sambre et Sud Hainaut (depuis 1996), défenseur du concept de grande communauté urbaine, président de la puissante Fédération des Mutualités socialistes de Charleroi (à partir de 2004), J-C. Van Cauwenberghe est nommément mis en cause en raison de ses responsabilités supposées en tant que bourgmestre de Charleroi entre 1983 et 1999. La fonction de ministre-Président wallon est fragilisée et, le 30 septembre 2005, son titulaire annonce qu’il ne peut plus mener le travail du gouvernement wallon dans des conditions optimales, et notamment l’important dossier du Plan Marshall. En conséquence, il démissionne et retrouve les bancs du Saint-Gilles. Secrétaire du bureau du Parlement wallon, J-C. Van Cauwenberghe achève la législature, sa dernière, en incitant ses collègues à revendiquer davantage d’autonomie pour le pouvoir régional. Avec cinq autres députés PS, il dépose au Parlement wallon une proposition de décret spécial instaurant une Constitution wallonne, texte qui n’est pas pris en considération (avril 2006).

De tous les ministres ayant exercé une fonction dans les exécutifs wallons entre octobre 1974 et décembre 2014, Jean-Claude Van Cauwenberghe est le ministre socialiste qui a exercé le plus longtemps (130 mois).
En octobre 2006, J-C. Van Cauwenberghe renonce à se présenter au scrutin communal de Charleroi. À diverses reprises, bien qu’il s’en défende et plaide la présomption d’innocence, son nom est cité dans les « affaires » qui éclatent dans le pays de Charleroi et qui touchent d’anciens échevins socialistes qui ont dirigé la ville au temps où il était bourgmestre. La mise sous tutelle de l’Union socialiste communale du PS de Charleroi est une première pour le parti socialiste. Progressivement, J-C. Van Cauwenberghe est écarté des structures du PS carolo. En juin 2009, pour la première fois depuis 1995, il n’est plus candidat au scrutin wallon.

Sources 

Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 547-551

Mandats politiques

Député (1977-1983)
Membre du Conseil régional wallon (1980-1983)
Conseiller communal de Charleroi (1983-2006)
Bourgmestre (1983-1995)
Député wallon (1995, 1999, 2004)
Ministre wallon (1995-1999)
Ministre communautaire (1995-1999)
Bourgmestre en titre (1995-1999)
Ministre wallon (1999-2000)
Ministre-Président du gouvernement wallon (2000-2005)
Député wallon (2005-2009)

Œuvres principales

Rendre la ville aux citoyens (1980)
Oser être Wallon (1998)
L’aventure régionale (2000)
Choisir la Wallonie (2004)

Bayet Hugues

Politique

Dinant 12/04/1975

Député wallon : 2009-2014

Après des humanités à l’Institut Saint-Joseph de Châtelet, il opte pour les Sciences économiques et la Gestion des ressources humaines, et achève ses licences en Sciences du Travail, en 1999, à l’Université libre de Bruxelles. Dans le même temps, il se montre particulièrement actif dans le domaine associatif, dans le secteur de la jeunesse et de l’animation. En 1995, à Farciennes, il constitue l’asbl OxyJeunes qui met l’accent sur les valeurs de coopération et de tolérance. En quelques années, sous sa direction (de 1995 à 2004), l’asbl prend de l’importance, est reconnue comme une Organisation de Jeunesse par la Communauté française et compte une quinzaine de collaborateurs et plusieurs milliers de membres ; disposant d’implantations à travers la Wallonie, OxyJeunes va proposer des formations agréées au monde associatif, aux communes et CPAS. Président du Conseil de la Jeunesse d’Expression française (il y remplace Jean-Michel Javaux en 1999), H. Bayet contribue à la rédaction du décret reconnaissant les formations d’animateurs (reconnaissance officielle des brevets d’aptitude à la gestion d’institutions d’animation, Bagia). Par ailleurs, il préside le Comité pour les Relations internationales de la Jeunesse, ainsi que les Jeunes Socialistes (2001-2003) et Présence et Actions culturelles (2004-2006).

Élu conseiller communal à Farciennes en octobre 2000, où son parti, le PS, dispose de 16 sièges sur 21, il entre au Cabinet du Président du gouvernement wallon et devient, de 2002 à 2006, avec Marie-Éve Van Laethem, l’attaché de presse des Ministres-Présidents wallons (Jean-Claude Van Cauwenberghe, puis Elio Di Rupo). À ce titre, il est coopté au Bureau national du Parti Socialiste. En 2006, il est nommé Chef de Cabinet adjoint auprès de Christiane Vienne, ministre de l’Action sociale, de l’Égalité des chances, des Personnes handicapées et de la Politique des immigrés, avant de rejoindre, en 2007, le Cabinet de Marc Tarabella en tant que directeur adjoint en charge de la Jeunesse.

En réalisant le plus grand nombre de voix de préférence (1.324), Hugues Bayet (3e candidat, soutenu officiellement par le président du PS), devient le bourgmestre de Farciennes en octobre 2006, et remplace Fabrice Minsart, le maire sortant. Le PS dispose de la majorité absolue avec 17 sièges sur 21. À 31 ans, il se retrouve à la tête d’une des communes les moins favorisées de Wallonie. Six ans plus tard, tout en améliorant son score de plus de 800 voix (2.203 vp.), il donne à la majorité PS de Farciennes des allures d’un autre temps. Avec près de 80 % des suffrages, le PS dispose de 19 des 21 sièges.

En juin 2009, Hugues Bayet se présente comme 2e suppléant sur la liste du PS dans la circonscription de Charleroi (5.625 vp.). Bénéficiant d’une série de désistements (Paul Magnette, Philippe Busquin, Ingrid Colicis), il entre d’emblée au Parlement wallon et siège au Parlement de la Communauté française. Membre des commissions Jeunesse et Aide à la jeunesse à la Communauté, il se consacre aux travaux des commissions Environnement et Aménagement du Territoire à Namur. En fin de législature, il devient vice-président de la Commission de l’Environnement, de l’Aménagement du territoire et de la Mobilité (2011-2014) et président de la Commission du Budget, des Finances, de l’Emploi, de la Formation et des Sports (2013-2014).

Député-bourgmestre, H. Bayet lance un plan stratégique de développement au niveau local, sous la forme d’un Contrat d’Avenir (2009). Par ailleurs, le projet d’implantation de Citadella puis de Città Verde – défendu par les autorités de Farciennes, mais rejeté par les ministres wallons (Antoine puis Henry) de l’Aménagement du Territoire – place le jeune mandataire au centre d’un dossier emblématique des relations entre niveaux de pouvoir, et surtout des difficultés rencontrées pour concilier intérêt régional et sous-régional. Particulièrement impliqué dans la préparation des textes devant conduire au décret « sols », il devra constater que le décret pourtant bien avancé n’est pas adopté durant la législature. 

La réforme du CWATUPE et sa transformation en CoDT occuperont particulièrement le député wallon qui ne se représente cependant pas au scrutin régional du 25 mai 2014.
Administrateur des Logements sociaux Sambre et Biesme, du Port autonome de Charleroi et de l’ICDI, celui auquel SudPresse et Vivacité ont décerné le titre de « Carolo de l’Année 2012 » est placé par le PS en troisième place sur la liste européenne. Dans le collège électoral français, il totalise 45.722 vp et obtient de siéger au Parlement européen. Il y est membre de la Commission des Affaires économiques et monétaires et de la Délégation à la Commission parlementaire mixte UE-Turquie.

 

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse (-2014) - http://www.huguesbayet.be/

 

Mandats politiques

Conseiller communal de Farciennes (2001-)
Bourgmestre (2006-)
Député wallon (2009-2014)
Député européen (2014-)