Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Plaque René DETHIER

Plaque en hommage à René Dethier, réalisé par Joseph Vanhamme, décembre 1911.

Sur le court pignon du 63 de l’avenue Meurée à Marcinelle, une plaque commémorative est dédiée

A RENÉ DETHIER
DIRECTEUR DE LA « JEUNE WALLONIE »
SES CONFRÈRES
SES VRAIS AMIS RECONNAISSANTS

Sur la plaque de pierre, un médaillon rond occupe la position centrale, entouré de la mention des dates 1889-1910 qui en disent long sur le chagrin des amis qui assistent, impuissants, à la disparition d’un jeune écrivain, directeur de revues à l’avenir prometteur.

Essayiste et critique littéraire, poète, René Dethier avait fondé en 1906 une revue d’art, La Jeune Wallonie dont il était le directeur. Cette revue succédait au Sillon, autre revue carolorégienne qu’avait fondée Arille Carlier. Le projet éditorial de René Dethier ambitionnait pour la Wallonie d’être la manifestation d’un renouveau littéraire analogue à celui de la Jeune Belgique pour la génération précédente. En quelques mois, le jeune Dethier a publié une dizaine d’essais critiques sur Arthur Daxhelet (1907), Maurice Desombiaux (1907), Fernand Severin (1908), Joseph Chot (1908) notamment et collaboré, avec Joseph Chot, à l’élaboration de la volumineuse Histoire des lettres françaises de Belgique depuis le Moyen Âge jusqu’à nos jours (1910). 

Dethier collabora aussi à plusieurs autres revues dont Wallonia, Le Florilège, Le Thyrse, ou La Revue funambulesque. On trouve encore sa signature dans L’Action wallonne (1907-1908), où il tient une chronique intitulée Les livres et les revues : il rend compte des publications susceptibles de « donner aux Wallons une meilleure conscience de leur origine, de leur force, de leurs droits ». Entre l’important Congrès wallon de 1905 et la relance d’une action wallonne résolue, tant à l’initiative de la Ligue wallonne de Liège présidée par Julien Delaite qu’à celle de Jules Destrée (Exposition de Charleroi en 1911 et l’Assemblée wallonne à partir de 1912), René Dethier occupe une place toute particulière dans le pays de Charleroi, en dépit de la brièveté de son action.

Fauché dans la force de l’âge, René Dethier est honoré par ses nombreux amis wallons. Sa mémoire reste vivante en raison de son importante production littéraire et elle est entretenue par la présence d’une plaque commémorative apposée, en décembre 1911, sur la maison de ses parents, à Marcinelle. L’autorisation en avait été donnée par les autorités carolorégiennes, en juillet, en même temps qu’était approuvée la demande de « Jeune Wallonie », soutenue par Jules Destrée, de rebaptiser la rue des Glacières en rue René Dethier. 

C’est le sculpteur Jos. Vanhamme (1878- peut-être 1941) qui signe le médaillon. Formé à l’Académie de Bruxelles où il eut Van der Stappen comme maître, Van Hamme est alors un tout jeune sculpteur puisqu’il avait quitté l’Académie en 1904 et avait concouru au Prix de Rome 1906. Portraits, figures, nus, dieux de la mythologie seront les principaux thèmes de cet artiste qui réalise tant des statues que des médailles. Il met son talent au service du soutien au moral des soldats en 1914-1915 (médailles) et il figure parmi les quelques sculpteurs bruxellois qui réalisent des monuments provisoires, à Bruxelles, à peine l’Armistice signé. Intitulé À nos blessés, son œuvre ne convainc pas davantage que le monument aux morts qu’il dresse à Couvin, peu après. 

Sources 

Paul DELFORGE, Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2000, t. I, p. 492
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. II, p. 638
Stéphanie CLAISSE, Du Soldat inconnu aux monuments commémoratifs belges de la Guerre 14-18, Bruxelles, ARB, 2013, p. 51, 54, 58, 244

 

Plaque René Dethier (Charleroi)

63 avenue Meurée – 6000 Charleroi

carte

Paul Delforge