Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Monument Henri VIEUXTEMPS

Statue Henri Vieuxtemps, réalisée par Égide Rombaux, 1898.

À l’heure de la prospérité de la ville et de la construction de nouveaux quartiers sur les hauteurs, au-delà du chemin de fer, les autorités verviétoises ne lésinent pas sur l’architecture des bâtiments publics et l’aménagement urbain. Les nouvelles avenues sont larges et agrémentées de plusieurs places. C’est sur la place du Congrès qu’en 1898 est inauguré un imposant monument dédié au musicien Henri Vieuxtemps. Les proportions de l’œuvre d’Égide Rombaux sont à la mesure du talent de l’artiste et des espoirs de développements futurs de l’économie locale.

Natif de Verviers (1820), Henri Vieuxtemps s’était révélé un jeune prodige qui maniait le violon à la perfection alors qu’il n’avait pas atteint ses quatorze ans. « L'archet faisait le tour du corps, ça n'en finissait plus ! » dira plus tard de Vieuxtemps Nicolas Ysaye, le père d'Eugène. Une carrière internationale était promise au jeune virtuose, invité vedette des grandes cours d’Europe et des grandes salles américaines. Il « chantait du violon » affirmera Eugène Ysaÿe qui sera son élève. Musicien et aussi  compositeur, « écrivant non pour mais par le violon », Vieuxtemps a exercé son talent jusqu’au début des années 1870, moment un problème de santé l’empêche définitivement de pratiquer son instrument. Même s’il prend sa retraite en Algérie où il décède en 1881, il est resté attaché à sa ville natale, dont les habitants étaient reconnus pour leur grande connaissance et leur esprit critique aiguisé en matière de spectacles culturels (musique, opéra, théâtre, etc.).

Après l’escalier de la Paix, la statue Chapuis et les fontaines David et Ortmans-Hauzeur, la statue Vieuxtemps est le dernier grand monument érigé au XIXe siècle, voire avant la Grande Guerre. Après celle-ci, la rue Vieuxtemps (près de la Tourelle) sera d’ailleurs rebaptisée rue de Louvain, si bien que Vieuxtemps donnera son nom à la place verdoyante qui accueille son monument. Le musicien est présenté debout, la jambe droite légèrement en avant ; son coude droit est posé sur un pupitre, laissant choir la main tenant l’archet orienté vers le bas ; il tient son violon sous son avant-bras droit. Le socle en pierre est aussi haut que la statue en bronze. Sur la face avant, décorée avec délicatesse, ont été gravées une palme (à droite) et la mention légèrement décentrée :
 

Monument Henri Vieuxtemps


« A
Vieuxtemps
1820-1881 ».

Quant au socle de la statue en bronze, il laisse apparaître, à gauche, dans son épaisseur, le nom gravé du sculpteur Egide Rombaux (1865-1942).

Fils du sculpteur Félix Rombaux, formé à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles, sa ville natale, Rombaux fréquente Charles Van der Stappen en cours du soir, avant de participer à plusieurs chantiers de décoration de monuments civils en Europe. Praticien dans l’atelier de Jef Lambeaux à la fin des années 1880, Prix Godecharle 1887, il séjourne à Florence où se déploie sa créativité. Prix de Rome 1891, il prolonge son imprégnation dans la culture romaine jusqu’en 1894. Créant des œuvres originales fort appréciées, il concourt aussi pour obtenir des commandes publiques : face à une forte concurrence, il décroche le monument Vieuxtemps à Verviers. Chef d’atelier chez Devreese, il reste influencé par Jef Lambeaux tant dans ses portraits, que dans les divers sujets traités ou dans l’art décoratif qu’il pratique aussi. Professeur à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles (1929-1935), il travaille à la restauration de nombreux monuments abîmés par les années de guerre et réalise plusieurs monuments publics comme le mémorial Gabrielle Petit à Bruxelles, Les Vendéens à Tournai ou les Solvay et Cardinal Mercier à Bruxelles. C’est à un artiste talentueux que les Verviétois ont confié la réalisation de « leur » Vieuxtemps.

 

Bruno FORNARI, dans Jacques VAN LENNEP (dir.), La sculpture belge au 19e siècle, catalogue, t. 2, Artistes et Œuvres, Bruxelles, CGER, 1990, p. 531-534
Suzanne CLERCX, Vieuxtemps, dans Biographie nationale, t. XXVI, col. 722-729
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. III, p. 389-395

Place Henri Vieuxtemps 
4800 Verviers

carte

Paul Delforge

Arts populaires par excellence, la musique, le cinéma et la bande-dessinée ont vu plusieurs artistes wallons s’imposer comme des références dans leur domaine. D'Eugène Ysaye aux frères Dardenne en passant par l’école de Marcinelle en bande-dessinée, retrouvez dans cette leçon la diversité et la créativité d’auteurs qui ont donné leurs lettres de noblesse à ces disciplines.

Thompson César

Culture, Musique

Liège 18/03/1857, Bissone (Suisse) 22/08/1931


Parmi la pléiade de violonistes virtuoses formés dans la tradition de l’école liégeoise figure en bonne place César Thompson. Il est l’un des maillons de cette longue chaîne dont François Prume, Henri Vieuxtemps et Eugène Ysaÿe sont les figures les plus connues et qui assurent la notoriété de cette école wallonne du violon.

Originaire du plateau de Herve comme Sylvain Dupuis son contemporain, César Thomson est un enfant prodige ; avec Dupuis qui jouait du piano, il constituait un duo qui animait les salles communales et paroissiales du pays de Liège. Véritable vedette, Thomson avait scénarisé ses représentations : il terminait son concert par la Fantaisie sur Moïse de Paganini ; le violoniste faisait alors sauter d’un coup d’ongle la quatrième corde de son instrument ; malgré « l’incident » technique, le musicien poursuivait son interprétation, sans ciller. Le moment était évidemment fort attendu par le public. De ses multiples concerts devant tous les publics, Thomson retire un savoir-faire et une maîtrise qu’il perfectionne sans cesse. Car s’il sait qu’il possède un don, l’élève de Jacques Dupuis (1830-1870), mais aussi de Hubert Léonard et de Henri Vieuxtemps cultive heureusement ce que la nature lui a offert.
 
Médaille de vermeil du Conservatoire de Liège (1869), il sera plébiscité sur les scènes suisses, italiennes et allemandes, après avoir été acclamé partout où il se produisait en pays wallon. Quand César Thompson, Martin Marsick, Eugène Ysaÿe et Rodolphe Massart – génération dorée – se produisent ensemble sur une scène liégeoise, la quintessence de la musique est alors rassemblée pour le plus grand bonheur d’un public wallon composé de mélomanes avertis.

Professeur de violon au Conservatoire de Liège de 1882 à 1897, César Thomson quittera la cité ardente pour Bruxelles, où il remplace Eugène Ysaÿe comme professeur au Conservatoire, avant de gagner les États-Unis après la Première Guerre mondiale. Soliste à Berlin (1879-1881), deux ans avant que l’orchestre Bilse devienne l’orchestre philharmonique de Berlin, premier violon de son propre quatuor à cordes (1898), compositeur, Thomson s’est fait l’interprète d’œuvres alors méconnues de Paganini et a contribué à la revalorisation d’œuvres de l’école italienne. On le trouve d’ailleurs plus souvent cité dans les dictionnaires italiens comme dans la production francophone.

 

Sources
 


Musée des Beaux-Arts, Exposition Le romantisme au pays de Liège, Liège, 10 septembre-31 octobre 1955, Liège (G. Thone), s.d., p. 187
http://www.ricercamusica.ch/dizionario/503.html (s.v. octobre 2014)
http://www.wittert.ulg.ac.be/expo/19e/album/578_violonistes.html  (s.v. octobre 2014)
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. III, p. 398 ; t. IV, p. 351
Edmond GLESENER, La Vie wallonne, 15 août 1939, CCXXVII, p. 333-336
Eric CONTINI, Une ville et sa musique: les concerts du Conservatoire royal de musique de Liège de 1827 à 1914, Liège, Mardaga, 1990, p. 184

Radoux Jean-Théodore

Culture, Musique

Liège 09/11/1835, Liège 20/03/1911

Troisième directeur du Conservatoire de Liège depuis sa création en 1826 et la désignation de Daussoigne-Méhul, Jean-Théodore succède à Étienne Soubre en 1872 et exerce la fonction jusqu’à sa mort, en mars 1911. Lui-même musicien et compositeur, ce fils d’armurier présidera les jurys des concours pendant près de quarante ans et verra voit passer quelques grands noms comme Eugène Ysaÿe, Ovide Musin, Martin-Pierre Marsick, César Thompson et bien d’autres comme les trois prix de Rome Sylvain Dupuis, Joseph Jongen et son fils Charles Radoux-Rogier.

Formé au Conservatoire de Musique de Liège (1845-1854), il suit les cours de solfège de Léonard Terry, apprend le basson et le piano, et suit les cours d’harmonie et de composition de Daussoigne ; dans chacun des cours, Radoux se distingue enlevant le 1er prix en solfège et basson, le 2e prix en piano. Dès 1856, il est nommé professeur de basson en remplacement de son maître Joseph Bâcha (décédé). Premier Prix de Rome 1859 pour la cantate Le Juif errant qu’il a composée, le jeune Radoux se rend à Paris où il compose avec l’aide de Halévy quelques fresques historiques dans l’air du temps, ainsi qu’un deuxième Te Deum, après celui de 1857 qui fut sa première œuvre. Entre Paris et Liège, Radoux écrit, compose, publie. Opéra-comique en trois actes, Le Béarnais est représenté pour la première fois à Liège (1867), avant de faire un triomphe à Bruxelles (1868).

Le compositeur est alors fort sollicité tant à Liège qu’à Bruxelles et à Anvers. Il accepte pourtant d’assurer de façon provisoire la direction du Conservatoire de Liège au lendemain du décès inopiné d’Étienne Soubre. Il s’acquitte si bien de la fonction qu’il est nommé en 1872. Consolidant les innovations de Soubre, renforçant l’enseignement, il s’appuie sur une série de professeurs talentueux qui assurent au Conservatoire de Liège une grande réputation. Tout améliorant la qualité, Radoux élargit l’offre de formation et permet à davantage d’élèves de les suivre. Créateur d’un Orchestre du Conservatoire, il fait jouer dans les meilleures conditions le répertoire classique et moderne, les œuvres des Autrichiens, des Allemands, des Français et des Russes, mais aussi celles de César Franck, de Vieuxtemps, de Joseph Jongen et… les siennes. Un goût très sûr et une approche pédagogique constante contribuent à faire connaître au public liégeois des œuvres sûres, parfois en création à Liège.

Attentif à préserver les œuvres du passé, le directeur du Conservatoire de Liège veille à l’acquisition de la bibliothèque Terry, à la constitution d’un musée Grétry, à la réorchestration de Li Ligeois ègagî de Jean-Noël Hamal et rédige notamment des biographies marquantes (dont celle de Vieuxtemps). Préoccupé de favoriser toutes formes d’expression musicale, comme par exemple les sociétés chorales, il permet par ailleurs au Conservatoire de Liège d’entrer dans de nouveaux bâtiments, au boulevard Piercot (1887). Correspondant (1874), membre titulaire (1879) et enfin directeur de la Classe des Beaux-Arts (1896) de l'Académie royale de Belgique, il retrouvera un peu de temps, à la fin de sa vie, pour de nouvelles compositions, notamment treize grands chœurs à quatre voix d'hommes qui intègrent une œuvre riches d’une soixantaine de productions.

Sources

La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. III, p. 392 
José QUITIN, dans Biographie nationale, t. 43, col. 610-618

Marsick Martin-Pierre

Culture, Musique

Jupille 09/03/1847, Paris 21/10/1924


Véritable pépinière de violonistes virtuoses, Liège possède une véritable école de violon dont les représentants ont essaimé dans le monde entier. Un son particulier caractérise tous les musiciens doués que furent Lambert Massart, Hubert Léonard, Ovide Musin, Eugène Ysaÿe, César Thompson, Henri Koch, Charles Jongen et bien d’autres parmi lesquels Martin-Pierre Marsick.

Formé très tôt au Conservatoire de musique de Liège, il apprend d’abord la flûte et le solfège, avant d’être admis dans la classe de violon dirigée par M. Dupont (1857-1861), puis dans celle de Heynberg (1862-1864). A priori moins doué que son frère Louis, Martin-Pierre décroche néanmoins plusieurs prix à Liège avant d’entrer au Conservatoire de Bruxelles, où Hubert Léonard est alors son professeur (1865), avant de se rendre à Paris, chez Joseph Massart, au Conservatoire national supérieur (1868). Son Premier Prix en 1869 lui ouvre de grandes perspectives. Comme de nombreux musiciens wallons, il fait carrière à Paris, tout en cultivant ses racines liégeoises.
Entre 1875 et 1886, il fait les beaux jours de la Société nationale de musique. 

Premier violon du « quatuor Marsick », il interprète les grands compositeurs de son temps, classiques comme modernes, sans oublier les compositeurs wallons Vieuxtemps et Franck. Lui-même compose une quarantaine d’œuvres, essentiellement pour violon. Nommé professeur de violon au Conservatoire national supérieur de musique de Paris (1892-1899), il transmet son savoir à des jeunes promis à un bel avenir comme Carl Flesch, Jacques Thibaut et Georges Enesco parmi ses disciples. 

Au tournant des XIXe et XXe siècles, il entreprend des tournées en Angleterre, en Russie et aux Amériques. Il y trouve davantage de satisfaction qu’en Europe et, ayant remis sa démission à Paris, il tente de vivre à Chicago où s’est ouverte une école belge de violon. Revenu à Paris après quelques mois, il y finit ses jours en renouant avec l’enseignement. Mais sa rupture brutale avec Paris en 1900 a laissé des traces sur sa réputation. Son neveu, Armand Marsick, perpétuera le nom familial toujours dans le domaine de la musique.

 

Sources


http://www.marsick.fr/ ; http://www.marsick.fr/martin/mpmarsick.htm (s.v. décembre 2014)
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. III, p. 392, 411 ; t. IV, p. 351

Ysaÿe Eugène

Culture, Musique

Liège 16/07/1858, Bruxelles 12/05/1931

Dans la lignée des virtuoses wallons, le nom d’Eugène Ysaÿe s’inscrit en lettres d’or à la suite des François Prume, Guillaume Lekeu et autre Henri Vieuxtemps. Véritable étoile internationale, Ysaÿe a marqué sa génération. « Maître de Chapelle de la Cour de Belgique », il a créé et donné son nom à un concours de très grande réputation, le Concours Ysaÿe (1937), qui deviendra par la suite le Concours musical international reine Elisabeth (1951).

Entré au Conservatoire de Liège à l’âge de 7 ans, il en est chassé quatre ans plus tard en raison des critiques de son père (musicien lui-même) envers l’enseignement qui y est dispensé. Par hasard, Vieuxtemps croise la route du jeune Eugène Ysaÿe et est impressionné par son talent. Le maître verviétois obtient sa réintégration au Conservatoire, dans la classe de Rodolphe Massart. Premier Prix au Conservatoire de Liège (1873), Ysaÿe est désormais sous l’aile tutélaire de Vieuxtemps qui lui octroie une bourse et lui permet ainsi de suivre les leçons du Polonais Wieniawski, soliste à la cour de St-Pétersbourg et remplaçant de Vieuxtemps à l’Académie de Bruxelles, avant de le faire venir à Paris, sous sa direction (1877). 

Accueilli ensuite à Cologne, Ysaÿe devient premier violon à Berlin (1880), où viennent l’écouter Franz Litz et Arthur Rubinstein. Moscou, Oslo accueillent ensuite le prodige pour lequel écrivent spécialement les plus grands (Debussy, Saint-Saëns, Fauré…). Continuateur de Vieuxtemps, Ysaÿe, devenu à son tour célèbre, conservera l’esprit de son maître, défendra et imposera la musique de ses amis et des jeunes qu’il aura, à son tour, reconnus (notamment comme professeur au Conservatoire de Bruxelles de 1886 à 1898). Il exerce ainsi une influence déterminante sur la musique de son temps en Wallonie.

Organisateur du Quatuor à cordes Ysaÿe (1894), créateur des Concerts Ysaÿe (1895-1914), de la Société de Concerts symphoniques, il parcourt l’Europe et l’Amérique à partir de 1883 ; il donne cent concerts par saison, comme chef d’orchestre et violoniste virtuose ; directeur musical de l’Orchestre symphonique de Cincinnati (1918-1921), Ysaÿe reste constamment en contact avec sa ville natale, ainsi qu’avec Bruxelles (où il professe 12 ans au Conservatoire), et passe régulièrement du temps dans sa maison de campagne à Godinne-sur-Meuse (La Chanterelle). 

Véritable étoile internationale, ses partenaires s’appellent Rachmaninov, Rubinstein, Clara Haskil, Pablo Casals ; il interprète Bach et Beethoven, mais aussi des compositeurs français de l’école franckiste, ainsi que Grétry, Lekeu, Vieuxtemps, Jongen, Vreuls et Théo Ysaÿe. Les critiques qui saluent le son de son archet sont dithyrambiques. Il crée les œuvres les plus représentatives de son temps ; il écrit de nombreuses pièces pour violon mais ce sont surtout ses Six Sonates pour violon seul qui constituent « le chef-d’œuvre d’un homme à la fin de son automne, qui sait tout sur le violon et qui en renouvelle la technique en même temps que l’expressivité » (J-J. Servais).

Des problèmes de santé mettent un terme à la carrière de concertiste, mais l’enseignant et le compositeur restent actifs. Une jeune élève américaine de 45 ans sa cadette qu’il a épousée en secondes noces le pousse à réaliser un projet qui lui tient particulièrement à cœur : la composition d’un opéra inspiré d’un incident tragique auquel il a assisté dans sa jeunesse lors de violentes grèves à Liège. Une femme avait été tuée en tentant d’éloigner une bombe placée par son mari sous la fenêtre du patron. L’opéra Pier li Houyeu, dont le livret est en wallon, est créé au Théâtre royal de Liège le 4 mars 1931 ; Ysaÿe très diminué entend sa retransmission à la radio ; très peu de temps après, se brise définitivement la corde de son violon.

Sources

José QUITIN, Biographie nationale, t. 33, col. 763-778
La Wallonie. Le Pays et les hommes (Arts, Lettres, Cultures), Bruxelles, t. III
La Wallonie. Le Pays et les hommes (Arts, Lettres, Cultures), Bruxelles, t. IV
Paul DELFORGE, Cent Wallons du Siècle, 1995

Œuvres principales

Six sonates pour violon, op. 27 dédiées à de grands violonistes et composées selon leur style (Joseph Szigeti S1, Jacques Thibaud S2, Georges Enesco S3, Fritz Kreisler S4, Mathieu Crickboom S5, Manuel Quiroga S6)
10 préludes (études) pour violon seul, op. posth.
Sonate à 2 violons (dédiée à la Reine Élisabeth)
Sonate pour violoncelle seul, op. 28

Poème élégiaque, op. 12 (Roméo & Juliette) pour violon et orchestre 
Scène au rouet, op. 13 pour violon et orchestre
Chant d'hiver, op. 15 pour violon et orchestre
Poème de l'Extase, op. 21 pour violon et orchestre
Poème de l'amitié, op. 26 pour 2 violons et orchestre
Poème Nocturne, op. 29 pour violon, violoncelle et orchestre
Harmonie du soir, op. 31 pour quatuor solo et orchestre à cordes
Exil !, op. 25 pour orchestre à cordes sans basses
Fantaisie pour violon et orchestre, op. 43, 
Divertimento, op. 24

Piére li houyeû, Opéra en wallon, 1931



 

Lekeu Guillaume

Culture, Musique

Heusy 20/01/1870, Angers 21/01/1894

Dans l’histoire de la musique en Wallonie au XIXe siècle, des grands noms émergent, parmi lesquels celui de Guillaume Lekeu dont le talent a été prématurément écrasé par le typhus. Né à Verviers où son père tenait commerce de laines, le jeune homme voit très tôt sa vie partagée entre Poitiers, Paris et Angers où les affaires retiennent constamment la famille, et Verviers d’autre part, où les racines sont entretenues durant les périodes de congé. D’un côté comme de l’autre, entre la ville de Franck et la cité de Vieuxtemps, Guillaume Lekeu s’adonne à la musique. Intégrant sa culture wallonne à la formation « franckiste » qu’il reçoit à Paris et aux encouragements d’Ysaye qui l’a repéré, il se révèle un musicien mais surtout un compositeur d’exception.

 

Oeuvres principales

Andromède, cantate de concours, (second Prix de Rome)
Fantaisie symphonique sur deux airs populaires angevins, 1892
Trois poèmes avec orchestre, 1892
Sonate pour violon et piano commandée par Ysaye, 1893 
Quatuor avec piano inachevé, 1893

 

Sources

VERDEBOUT Luc, Correspondance, Guillaume Lekeu, introduction, chronologie et catalogue des œuvres, Liège, Mardaga, 1993
Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 2005
La Wallonie à l’aube du XXIe siècle, Namur, Institut Destrée, Institut pour un développement durable, 2005
La Wallonie. Le Pays et les hommes (Arts, Lettres, Cultures), Bruxelles, t. III, p. 403-404
Histoire de la Wallonie, (dir. L. Genicot), Toulouse, Privat, 1973, p. 396-398
ROBIJNS J., Biographie nationale, 1971-1972, t. 37, col. 522-526

Jongen Joseph

Culture, Musique

Liège 14/09/1873, Sart-lez-Spa 13/07/1953

Le Prix de Rome de Composition 1897 (avec la cantate Comala) couronne les brillantes études de Joseph Jongen : il quitte Liège pour effectuer un tour d’Europe, au cours duquel il rencontre notamment Richard Strauss. Professeur à Liège (1902-1920), il se réfugie à Londres pendant la Première Guerre mondiale. Pour assurer son existence, il donne de nombreux concerts de musique de chambre avec le Belgian Quartet qui lui valent un très grand succès. Professeur à Bruxelles (1920-1939), Jongen devient directeur du Conservatoire (1925-1939). Directeur artistique de la Société des Concerts spirituels (1919-1925), il est encore répétiteur à la Société des Concerts populaires. Pianiste, organiste, chef d’orchestre, il participe à de nombreux concerts sans cesser de composer, et perpétue l’école de César Franck.
 

Sources

Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 2005
DELFORGE Paul, Cent Wallons du Siècle, Liège, 1995
La Wallonie. Le Pays et les hommes (Arts, Lettres, Cultures), Bruxelles, t. III, p. 408-411
La Wallonie. Le Pays et les hommes (Arts, Lettres, Cultures), Bruxelles, t. IV, p. 232