Extension maximale du royaume des Francs sous les Mérovingiens (milieu du VIe siècle)

Après les conquêtes du début, justifiées par les besoins alimentaires de leurs populations, les rois francs poursuivent désormais des buts politiques. Reconnu consul par l’empereur romain d’orient et salué comme « Auguste » (Tours, 508), Clovis décide de faire de Paris (511), plus précisément du territoire actuel de l’île de la cité, la capitale de son royaume, après Tournai (466-486) et Soissons (486-511). Au même moment (peut-être), est promulguée la Loi salique (pactus legis salicæ). Considérée par certains comme une adaptation germanique du Code de Théodose, il s’agit du code pénal et civil qui s’applique à l’ensemble des Francs. La clause relative au droit de succession est importante.
À la mort du « chef de l’État », la tradition romaine prévoyait le maintien de l’unité de l’État et une succession ouverte entre les prétendants à la plus haute autorité ; la mort d’un homme ne doit pas influer sur la marche de la res publica, la chose publique étant bien distincte de la sphère privée.
Au contraire, la tradition « royale » germanique, à laquelle les « fédérés » n’ont pas renoncé, reposait sur d’autres principes. Ainsi, le regnum est-il considéré comme propriété de son chef et, à sa mort, la succession au trône se règle entre frères, de l’aîné au benjamin, voire entre oncles et neveux. Le royaume est considéré comme patrimoine privé.
Imposée par Clovis, la loi salique modifie le mode successoral traditionnel des Germains au profit des seuls enfants du roi défunt ; dans les faits, subsiste ainsi une certaine unité lorsque les membres du « clan » parviennent à s’entendre.

Référence
Dor30 ; Duby38 ; EHA356 ; Er33aFrancs ; GeniMA25 ; H43 ; HGTG23 ; Pu14a ; RF01-141 ; Rol42 ; Sel11 ; www_cm0511 ; www_cm0531


 


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)