Fédéralisme dans le monde

Les chiffres sont trompeurs : même si seulement 25 des 193 pays du monde ont adopté un régime politique fédéral, leurs habitants représentent 40% de la population mondiale. Près d’un être humain sur deux vit et est gouverné dans un système d’esprit fédéraliste. Le mot fédéralisme vient du latin foedus qui signifie le contrat, le pacte. Le fédéralisme se présente comme une conception de la société qui repose sur un droit consenti, comme un système où les lois viennent « d’en bas » et ne sont pas imposées « d’en haut ». Le fédéralisme est une proposition d’organisation rationnelle des rapports sociaux ; il s’applique aux États mais pas seulement ; privilégiant l’idée d’autogestion, il ne prône pas la disparition de l’État : « Nous ne voulons pas de la disparition de l’État, au contraire, nous en voulons à chaque étage », écrit Denis de Rougemont. Démocratique, le fédéralisme s’oppose au centralisme. Et l’on pourrait poursuivre par la traditionnelle devise du fédéralisme : Unité dans la diversité qui synthétise bien l’idée que seule une société organisée et aussi décentralisée que possible peut être à la mesure des besoins de l’homme, ce que Jules Destrée formulait ainsi : « L’union fait la force mieux que ne pourrait la faire l’unité ».
« L’expérience révèle que les fédérations ne sont jamais statiques mais doivent évoluer en permanence pour répondre aux besoins et aux environnements en mutation. À l’instar de Milton qui prétend que la liberté ne peut jamais être acquise une fois pour toutes, mais doit être redéfendue par chaque génération, le fédéralisme dans ce XXIe siècle qui commence nécessitera un engagement renouvelé de chaque génération pour réaliser à nouveau l’équilibre fédéral adéquat entre unité et diversité dans des conditions en mutation ».

Référence
SPFW-09


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)