Le Regnum Francorum en 630

La succession de Chilpéric (584) est l’occasion de luttes terribles entre les fratries, auxquelles se mêlent aussi les « Grands », fonctionnaires et aristocrates vivant dans la proximité des sphères dirigeantes. Malgré les haines entre Neustriens et Austrasiens, le Regnum Francorum survit, trouvant de temps à autre une personnalité qui parvient à écraser les rivalités, comme Clotaire II (613-629) ou son fils Dagobert Ier (629-639), et à rassembler l’ensemble des couronnes. Profitant des rivalités entre Neustrie, Austrasie et Burgondie, les Aquitains se révoltent. Pour calmer leurs ardeurs, ils obtiennent d’être reconnus comme royaume (629), à la tête duquel est casé un rival de Dagobert.
Roi d’Austrasie, celui-ci lutte contre des ennemis extérieurs à l’est, se fait nommer roi de Burgondie à la mort de son père Clotaire II, et chasse Calibert pour s’emparer de la Neustrie (630). Ayant récupéré l’Aquitaine, il se retrouve, dès ce moment, à la tête de la quasi-totalité du Regnum Francorum. Partout, il introduit de profondes réformes afin d’unifier le gouvernement du pays, parvient à réorganiser l’administration et la justice, favorise les foires et le développement d’abbayes, et fixe sa capitale à Paris. Pour affaiblir les maires du palais, il écarte Pépin de Landen, mais, en 634, la noblesse d’Austrasie se révolte, imitée par celle de Neustrie (635) qui exige l’union des royaumes de Neustrie et de Burgondie. À sa mort, ses deux fils-héritiers sont âgés de 4 et 8 ans : les maires du palais vont en profiter pour étendre leur pouvoir et finalement le confisquer aux rois dit Fainéants (l’expression date du règne de Charlemagne), dans la mesure où ils se reposent sur leurs « servants ».

Références
Dor30 ; Duby38 ; EHA356 ; Er33aFrancs ; GeniMA25 ; H43 ; HGTG23 ; Pu14a ; RF01-141 ; Rol42 ; Sel11 ; www_cm0511 ; www_cm0531 ; www_cm062


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)