Socio-économique
16 novembre 1961
Création du directoire de l’industrie charbonnière

Assise sur son charbon et sa sidérurgie qui font sa prospérité depuis le XIXe siècle, la Wallonie doit faire face à l’ouverture des frontières imposée par la signature du traité instituant la Communauté européenne du Charbon et de l’Acier (1951). Produisant près de 20 millions de tonnes annuellement, les charbonnages wallons affrontent alors quasi simultanément l’épuisement des gisements, le vieillissement de leur équipement, la concurrence du pétrole et la baisse des prix de vente face aux charbons « étrangers ». La rationalisation de la production imposée par la CECA conduit à la fermeture de nombreux charbonnages et même si un revenu minimal est garanti aux travailleurs licenciés, ce sont 5.000 mineurs qui se retrouvent sans emploi dans les régions du Centre, du Borinage, de Charleroi et de Liège au moment où est planifiée la fermeture progressive de tous les charbonnages wallons, prévue, au plus tard, pour 1981. En dépit des accords européens, les parlementaires belges décident de créer un Directoire (belge) de l’industrie charbonnière – initialement pour cinq ans –  chargé de fixer le prix du charbon, d’établir des quotas de vente et de production. Institué par la loi belge du 16 novembre 1961, il sert de paravent au gouvernement et sera dénoncé par les organisations syndicales comme agent du démantèlement des charbonnages wallons au profit du patronat : dès 1962, le directoire se charge en effet de la fermeture des puits qu’il considère comme non rentables. Placé sous la présidence de l’ancien président de l’Institut Émile Vandervelde, ce cartel disparaît au début des années 1970.