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 G. Focant 

Châteaux de Saive

Attesté dès le IXe siècle, le village de Saive faisait partie du grand domaine carolingien de Jupille. Située aux confins du comté de Dalhem, possession brabançonne, la seigneurie de Saive faisait partie de la principauté de Liège. Au Moyen Âge et jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, il s’agissait d’une seigneurie allodiale qui marquait la frontière de l’État et faisait partie du quartier d’Amercoeur, un des quatorze quartiers principautaires. L’entité conserve aujourd’hui un très riche patrimoine bâti, parmi lequel deux châteaux, étroitement liés à la grande histoire de la principauté.

Le vieux château féodal de Saive, perché sur un éperon rocheux, était à l’origine une place forte destinée à protéger la frontière avec le duché de Limbourg. Détruit en très grande partie, nous conservons aujourd’hui un imposant donjon du XIIIe siècle. Le château fut en effet occupé en 1483 par Éverard de la Marck, menant la guerre pour le roi de France Charles VII contre le prince-évêque Jean de Hornes et l’empereur germanique Maximilien Ier. Quatre ans plus tard, Jean de Hornes ordonna la démolition de l’édifice, mais celle-ci ne fut pas complète. Au cours des siècles suivants, plusieurs familles possédèrent encore la seigneurie. En 1620, des aménagements furent apportés à l’édifice : meurtrières, encadrements de fenêtres, reconstruction du troisième étage. 

Le château fut progressivement abandonné à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle, sa toiture s’effondre dans les premières années du XXe siècle. Longtemps recouvertes d’une végétation luxuriante, les parois du donjon ont récemment été partiellement remises à nu. Les épaisses murailles des trois niveaux inférieurs sont éclairées par des ouvertures pratiquées dans des niches. Aux quatre coins de la tour, des échauguettes reposent sur de solides corbeaux en pierre. La face sud arbore un bas-relief aux armes du propriétaire de l’époque, le seigneur Matthieu de Monsen. Celles-ci sont elles-mêmes surmontées d’un perron liégeois.

 

Le château de Méan à Saive © M. Ory

Le château des comtes de Méan est lui aussi étroitement lié à l’histoire principautaire. Cette belle demeure fut en effet le lieu de naissance en 1756 de François de Méan, éphémère dernier prince-évêque de Liège. Dans la famille depuis le début du XVIIe siècle, la propriété actuelle fut reconstruite dans la seconde moitié du XVIIIe siècle par Pierre de Méan. Appuyé sur la ferme castrale, le château forme un vaste quadrilatère élevé en briques et calcaire. Le corps de logis est flanqué de deux tours carrées et s’étend sur sept travées. Au centre, l’avant-corps est couronné par un fronton semi-circulaire décoré aux armes de Pierre de Méan et de son épouse entre des motifs végétaux. 

Bâti à la limite de l’ancienne seigneurie de Saive, il fut la seconde résidence seigneuriale après l’abandon du vieux château féodal. Progressivement délaissés à partir de 1917, les bâtiments sont aujourd’hui à l’abandon. Ils témoignent pourtant de l’existence d’une forte personnalité épiscopale ayant traversé les révolutions en conservant une position avantageuse. François-Antoine-Marie-Constantin de Méan fut au départ évêque d’Hippone puis évêque suffragant de Liège avant d’être élu prince-évêque de Liège en 1792. 

Cette nomination, survenue après la Révolution liégeoise, ne laissera pas un grand champ d’action au prince : chassé en 1794, il choisit le chemin de l’exil et prépare sa reconversion. En 1816, il est choisi par Guillaume Ier des Pays-Bas pour devenir archevêque de Malines, fonction qu’il occupe jusqu’à sa mort en 1831. Si François de Méan fut le dernier prince-évêque de Liège, il fut également le premier archevêque de l’histoire de Belgique !

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Frédéric MARCHESANI, 2013

SPW - G. Focant

Ancien charbonnage de Blegny-Mine

Bien qu’exploité dès le milieu du XVIe siècle, le site de Blegny ne conserve aucune infrastructure antérieure au milieu du XIXe siècle. Il témoigne de ce fait de l’exploitation minière de la fin de ce siècle – avec des périodes plus intenses d’extraction et donc d’aménagements d’infrastructures à la suite des deux guerres mondiales – jusqu’en 1980, date de sa fermeture définitive. 

Transformé en musée de la mine quelques mois après l’arrêt de l’exploitation, le puits Marie se distingue par un chevalement métallique dans la tradition des installations du XIXe siècle. 

La tour d’extraction de 45 m qui surplombe le puits n° 1, reconstruite à l’emplacement d’une tour précédente juste après la Seconde Guerre mondiale, fait, pour sa part, entièrement appel au béton. Outre ces deux puits et leur machinerie, un vaste triage-lavoir de type Evence Coppée, du nom d’inventeurs mondialement connus d’équipements miniers et sidérurgiques, construit entre 1942 et 1946 en briques rouges et châssis métallique, donne toute sa singularité au site. 

Les infrastructures se composent également d’ateliers et de forges, de bureaux et de deux terrils de 37 et 55 m, dont un encore équipé de son dispositif de mise à terril. Outre son importance en matière d’histoire de l’architecture industrielle, la particularité de cet ancien charbonnage est de permettre la visite de deux galeries de mine situées à 30 et 60 m sous le niveau du sol.

Ancien charbonnage de Blegny-Mine

Rue Lambert 23
4670 Blegny

carte

Classé comme monument et site (avec zone de protection) le 22 août 2011
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Patrimoine mondial (2012)

Institut du Patrimoine wallon