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6830

Jo Van Hove

Ancien palais ducal de Bouillon

Le palais ducal était, sous l’Ancien Régime, la résidence du gouvernement bouillonnais. Intégré dans un ensemble architectural homogène, il rappelle d’autres constructions du XVIIIe siècle situées en ville. Il abrite aujourd’hui l’hôtel de ville et domine la place ducale. 

Ce vaste ensemble enduit composé d’un bâtiment du XVIIe siècle, fortement reconstruit au XIXe siècle, est situé à la pointe nord de l’esplanade du château et dominant la place Ducale était donc la résidence du gouvernement bouillonnais. 

On ne sait pas grand-chose de ce bâtiment, mentionné sur le plan de Bouillon en 1750 comme le « palais du prince », évocation de la personne du duc de Bouillon Godefroid-Maurice de la Tour d’Auvergne. Situé stratégiquement dans le prolongement du château, le bâtiment pourrait dater du XVIIe siècle. Quelques documents d’archives précisent toutefois qu’il fut embelli au XVIIIe siècle afin de le doter d’un cachet à la hauteur de sa fonction. Nationalisé après la Révolution française, le bâtiment devient mairie sous le régime français puis acheté par les autorités communales en 1840 pour y abriter officiellement les services communaux. 

Si l’extérieur de l’édifice est assez modeste et ne rivalise pas avec d’autres bâtiments bouillonnais contemporains, on y retrouve quelques belles pièces à l’intérieur. Accessible par un escalier en colimaçon, la salle des mariages est lambrissée et décorée de peintures d’artistes locaux des XIXe et XXe siècles. À l’arrière de l’ensemble, un ancien corps de garde, construit en 1715, abrite la salle du conseil communal. Une extension a également été construite dans les années 1930.

Place Ducale 1
6830 Bouillon

carte

Classé comme monument le 4 novembre 1976

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Hôtel Spontin, actuel musée ducal

Le 3 février 1714, Nicolas-Joseph de Spontin, conseiller à la Cour souveraine du duché de Bouillon, fait ériger un hôtel particulier à proximité du palais ducal. L’immeuble reste la propriété de cette importante famille de magistrats d’origine liégeoise jusqu’en 1804. Passé entre diverses mains par la suite, il est cédé à la ville de Bouillon en 1839 qui y installe l’école communale des garçons. En 1929, le bâtiment est transformé en hôtel avant d’être finalement réaffecté en musée à la fin des années 1950. Bien qu’aménagé pour y abriter des collections, l’intérieur de l’hôtel Spontin témoigne encore aujourd’hui de l’esprit du 18e siècle : lambris d’époque, rampe d’escalier en fer forgé… Le musée couvre aujourd’hui près de dix siècles d’art et d’histoire, du Moyen Âge à nos jours, avec Bouillon comme dénominateur commun. On y évoque les croisades et Godefroid de Bouillon, l’histoire du duché de Bouillon au travers de sculptures, enluminures, orfèvrerie, ivoires, textiles, céramiques… Les amateurs de peinture découvriront de nombreuses œuvres d’artistes de la région ayant œuvré aux 19e et 20e siècles. Le passé industriel bouillonnais est lui aussi évoqué, notamment les usines métallurgiques fermées dans les années 1970. Le tout prend place dans l’ancien hôtel Spontin mais également dans l’ancienne résidence du gouverneur du duché de Bouillon.

Place Ducale
6830 Bouillon

carte

Classé comme monument le 13 septembre 1977

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Maison Maugré

La maison Maugré fut également appelée « maison des Monnayeurs » et date des 18e et 19e siècles. 

Vu depuis la place, seul le premier tiers gauche de l’édifice date de la seconde moitié du 18e siècle. 

À cette époque, il appartient à Remacle Henry, connu pour avoir réalisé un certain nombre d’ouvrages pour le roi de France et le duc de Bouillon. 

À sa mort, le bien est transmis à sa nièce, Élisabeth-Sophie Bourgeois et son époux Richard Chauchet, avocat à la Cour souveraine du duché de Bouillon. Issu d’une famille renommée d’architectes ayant participé aux fortifications de la ville, il devient une des personnalités bourgeoises incontournables de Bouillon après la Révolution française. Il fut notamment sénateur à partir de 1831 et bourgmestre de Bouillon en 1836. C’est à lui que l’on doit la construction de la totalité du bâtiment actuel en façade de la place des Champs-Prévôts. 

En 1852, l’immeuble devient propriété de la famille Ozeray dont plusieurs membres laissent leur nom dans l’Histoire. Michel Ozeray fut le premier à écrire une synthèse sur l’histoire du duché de Bouillon ; Jules Ozeray fut sénateur et bourgmestre au moment de la guerre franco-prussienne de 1870 ; Madeleine était une comédienne célèbre de l’Entre-deux-Guerres, égérie de Louis Jouvet et emblématique interprète de l’Ondine de Jean Giraudoux.

Place des Champs-Prévôts 10 
6830 Bouillon

carte

Classée comme monument le 29 mars 1976

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Hôtel d'Artaize

Ce bel hôtel de maître est une des nombreuses demeures patriciennes du 18e siècle situées au cœur de Bouillon. La construction de cet édifice est située entre 1753 et 1762. Bien que le commanditaire en ait été Jean-Charles Le Ruth, conseiller à la Cour souveraine du duché de Bouillon, issu d’une importante famille de magistrats, c’est une succession qui contribua à lui donner son nom avec l’arrivée en 1820 du comte Alexandre d’Artaize Roquefeuil (1771-1856), lieutenant-colonel de cavalerie. Habitant essentiellement à Paris, il transforme la demeure en résidence « de campagne ». 

Le bâtiment présente une belle façade classique caractérisée par sa toiture dite « à la Mansart » (haute toiture d’ardoises avec combles aménagés). L’hôtel s’élève sur deux niveaux enduits et peints et présente une ordonnance symétrique au départ de la travée centrale caractérisée par sa porte d’entrée surmontée d’une belle fenêtre en fer forgé. Les quatre autres travées possèdent des fenêtres identiques, agrémentées de garde-corps en fer forgé également. Le fer était à l’époque travaillé mais également produit à Bouillon même. La bâtisse fut restaurée à la fin des années 1980 dans le but de préserver le charme de l’ensemble qui, au tournant des 19e et 20e siècles, fut un brillant salon d’art et de littérature sous la houlette de l’industriel Albert Camion. De cette époque date l’annexe située à droite de l’hôtel et attribuée à l’architecte-décorateur bruxellois Georges Hobé.

Rue Saint-Nicolas 39 
6830 Bouillon

carte

Classé comme monument le 27 juin 1977

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Bastion du Dauphin

En contrebas du château fort, Bouillon conserve de petits bijoux de l’architecture militaire de l’Époque moderne. Au 17e siècle, les princes-évêque de Liège et les vicomtes de Turenne se disputent le titre de duc de Bouillon. Après la prise du château en 1676 par les armées de Louis XIV, le titre est confirmé aux membres de la famille de La Tour d’Auvergne, vicomtes de Turenne. Le grand ingénieur et architecte militaire Vauban se rend par la suite à Bouillon et rédige un mémoire pour la fortification de la ville. En 1680, l’ingénieur Choisy érige un nouveau rempart, des portes et neuf bastions défensifs, sous la direction de Vauban. Ces travaux prennent place à l’extrémité nord de la ville de l’époque, à l’intérieur du méandre de la Semois.

On y trouve également deux casernes, dont une aujourd’hui disparue, et la maison du Prévôt, chef militaire de la ville. Le bastion du Dauphin est un des trois bastions conservés aujourd’hui et se trouve à proximité de la caserne. Comme le bastion de Bretagne, il s’agit d’une solide bâtisse de schiste en forme de pentagone, comprenant deux étages, percée de meurtrières et renforcée d’échauguettes, petits abris en pierre situés en hauteur à l’angle des façades. Les deux bastions ont malheureusement été percés sur deux pans afin de permettre la circulation sur les boulevards au début du 20e siècle.

Boulevard Heynen
6830 Bouillon

carte

Classé comme monument le 2 septembre 1985

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant

Bastion de Bretagne

En contrebas du château fort, Bouillon conserve de petits bijoux de l’architecture militaire de l’Époque moderne. Au 17e siècle, les princes-évêque de Liège et les vicomtes de Turenne se disputent le titre de duc de Bouillon. Après la prise du château en 1676 par les armées de Louis XIV, le titre est confirmé aux membres de la famille de La Tour d’Auvergne, vicomtes de Turenne. Le grand ingénieur et architecte militaire Vauban se rend par la suite à Bouillon et rédige un mémoire pour la fortification de la ville. 

En 1680, l’ingénieur Choisy érige un nouveau rempart, des portes et neuf bastions défensifs, sous la direction de Vauban. Ces travaux prennent place à l’extrémité nord de la ville de l’époque, à l’intérieur du méandre de la Semois. On y trouve également deux casernes, dont une aujourd’hui disparue, et la maison du Prévôt, chef militaire de la ville. Il s’agit d’un important quartier militaire isolé de la ville par une muraille qui se greffait au rempart proprement dit et constituait l’ultime réduit défensif en cas d’attaque de la cité. 

Cette enceinte, composée de murs de schiste percés de nombreuses meurtrières, est partiellement conservée derrière le numéro 22 de la rue des Écoles, le long du boulevard Heynen et de la rue de l’Hospice. Le bastion de Bretagne est un des trois bastions conservés aujourd’hui et se trouve à proximité de la maison du Prévôt.

Boulevard Heynen
6830 Bouillon

carte

Classé comme monument le 2 septembre 1985

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Château fort de Bouillon

Installé sur une crête rocheuse enserrée par la Semois, un premier château fort est mentionné en 988. La construction de la seconde forteresse débute sous le règne du célèbre duc Godefroid de Bouillon (1061-1100). En 1082, un second donjon est construit par Godefroid de Bouillon qui vend ensuite le domaine à l’évêque de Liège avant de partir en Croisade.

Le château et son enceinte ont ensuite sans cesse évolué jusqu’au XVIe siècle.

Les constructions médiévales ont souffert du siège mené par les Espagnols en 1521 et il faut attendre 1551 avant que d’imposants travaux soient réalisés, quelques années avant l’arrivée des Français dans la région.

L’installation des de la Tour d’Auvergne en 1591 ouvre près d’un siècle de contestation entre les princes-évêques de Liège et cette famille pour l’obtention du titre de duc de Bouillon. La prise du château par les troupes de Louis XIV en 1676 et la confirmation du titre aux vicomtes de Turenne en 1678 font définitivement balancer le château et l’entièreté du duché de Bouillon dans le giron français suite à la signature en 1679 du traité de Nimègue qui attribue officiellement le territoire aux de la Tour d’Auvergne.

Lorsqu’éclatent les événements révolutionnaires de 1789, le duché de Bouillon est donc un État semi-autonome résolument tourné vers la France. Ouvert aux idées nouvelles, ayant accueilli des encyclopédistes en fuite, le duché prend une part active à la Révolution française.

Le 7 mars 1790, à l’initiative de François Pirson, les Bouillonnais se réunissent à Paliseul et décident de former une «assemblée générale du duché de Bouillon» sur le modèle de l’Assemblée nationale de Paris. Pirson, formé à Sedan, est issu d’une famille aisée du duché mais s’ouvre aux idées des Lumières. En 1789, il se fait le porte-parole des notables qui avaient quelques griefs contre le duc et devient un moteur de la constitution de ce nouvel organe décisionnel. L’assemblée compte 55 députés représentant toutes les communes du duché et est approuvée par le duc de Bouillon, Godefroy Charles Henri de la Tour d’Auvergne. L’assemblée bouillonnaise s’installe dès lors au château et préside aux destinées de l’ancien duché jusqu’à son annexion à la république en 1795. 

Une de ses premières décisions est d’abolir les privilèges et les droits féodaux sur le territoire ducal dès 1790. En février 1791, elle proclame la souveraineté nationale du duché. En 1792, l’assemblée devient permanente et se donne comme but d’approuver une constitution pour le pays de Bouillon ; celle-ci est proclamée le 28 mars et transforme le duché en monarchie constitutionnelle, comme cela avait été le cas en France. Le duc de la Tour d’Auvergne se voit contraint de prêter serment et de respecter la loi fondamentale. En 1793, François Prison est envoyé à Paris dans le but de négocier la création d’une république ardennaise. Le 24 avril 1794, la république de Bouillon est proclamée par un décret de l’assemblée. Cet événement confirme le destin à part de l’ancien duché de par son appartenance française d’Ancien Régime. Les Bouillonnais ne connaissent pas de restauration après la défaite de Dumouriez en 1793 et poursuivent le processus d’évolution institutionnelle alors que le reste de nos territoires subit le retour à l’Ancien Régime. 

Cette éphémère république de Bouillon ne vit toutefois que quelques mois. Cette relative indépendance n’empêche pas l’annexion de l’ancien duché à la République française le 25 octobre 1795 ; son territoire est démembré et partagé entre les départements des Ardennes, des Forêts et de Sambre-et-Meuse.

Durant cette période, le château est réaménagé notamment sous l’impulsion de Vauban: ouvrages en avancée, casernes, arsenal et une poudrière.

Sous le régime hollandais, le donjon est détruit en 1824 pour laisser la place à d’autres casernes, mais le site militaire est déclassé en 1853. 
 

Rue du Château
6830 Bouillon

carte

Classé comme monument et site le 26 mai 1975
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon