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4760

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Église Saint-Lambert de Manderfeld

Une trace significative de l’ancien Électorat de Trèves se situe sur le territoire de l’actuelle localité de Manderfeld. C’est dans la villa de Manderfeld que l’empereur Lothaire Ier fit rédiger en 845 un diplôme en faveur de l’abbaye de Prüm. Le destin et l’importance du lieu ne cessèrent d’augmenter au Moyen Âge : dans le courant du XIVe siècle, les seigneurs de Daun, dans l’Eifel, s’attribuèrent les droits de justice sur un quart du territoire de Manderfeld avant que le domaine ne soit vendu en 1404 à l’abbaye de Prüm puis racheté en 1469 par les comtes de Manderscheidt, autre famille dynastique de l’Eifel. La justice de Manderfeld dépendait alors de l’office de Schönberg, dans l’Électorat de Trèves ; cette appartenance fut concrétisée à partir du XVIIe siècle par l’installation d’un poste de douanes face aux territoires luxembourgeois de la terre de Saint-Vith. Un château se trouvait sur le territoire mais fut détruit par les troupes de Louis XIV à la fin du XVIIe siècle ; il n’en subsiste rien de nos jours.

L’église paroissiale Saint-Lambert est un édifice gothique possédant encore une tour romane, sans doute des XIe et XIIe siècles. Le sanctuaire fut restauré après 1520 à la demande de Richard von Geiffenclau, prince-électeur de Trèves de 1511 à 1531. Ancien chanoine de la cathédrale de Trèves avant d’être élu prince-électeur, il prit part en 1519 à l’élection de Charles Quint ainsi qu’à la célèbre Diète de Worms de 1521, où il tenta en vain de convaincre Martin Luther de se rétracter. L’église de Manderfeld porte encore aujourd’hui la marque des importants travaux entrepris par Richard von Greiffenclau : ses armoiries figurent au coin nord-est de la tour.

Non loin de là, la localité de Schönberg, dans l’actuelle commune de Saint-Vith, faisait elle aussi partie de l’Électorat de Trèves. Un important château qui surplombait la vallée de l’Our, possession depuis 1209 du lignage des von Schonenberg, vassaux de l’abbé de Prüm, était à l’origine une possession du duché de Luxembourg. En 1374, les droits féodaux sont attribués par l’empereur Charles IV à l’abbé de Prüm. En 1376, ce dernier obtient le château et ses dépendances. La situation complexe fut fortement simplifiée lorsque les possessions de l’abbaye de Prüm furent transférées à l’archevêque de Trèves en 1576. Comme ce fut le cas pour le château de Manderfeld, la forteresse de Schönberg fut incendiée en 1689 par les troupes françaises. Actuellement, peu subsiste de ce burg, situé sur l’éminence de la localité. Mis en vente publique pour démolition en 1803, il ne présente plus de nos jours qu’un pan de muraille en moellons de grès du côté ouest et un fragment de mur en grès rouge vers l’est.

4760 Bullange

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Frédéric MARCHESANI, 2013

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Les carnavals des cantons de l'Est

Dans les localités carnavalesques de la Communauté germanophone, la « folle saison », la saison carnavalesque donc, s’ouvre le 11/11 de chaque année, à 11 heures 11 heures précises. Ce sont des carnavals de style rhénan. On commence d’abord à se mettre dans l’ambiance en participant aux Kappensitzungen (soirées carnavalesques), lors desquelles des Büttenredner (orateurs de la cuve) se lancent dans des discours humoristiques pour passer au crible les événements de l’année écoulée ainsi que les politiciens et autres personnalités. Musiques et danses sont également au programme. A certains moments, toute l’assistance se met debout, forme une chaîne et chante en se déhanchant. Ces soirées donnent également lieu à la proclamation du Prince carnaval, un élément typique des carnavals rhénans. Les Tanzmariechen (les petites Maries dansantes), des filles qui se livrent à des danses parfois acrobatiques, jouent également un rôle central dans ces Kappensitzungen et pendant toute la durée du carnaval. Le Altweiberdonnerstag (Jeudi des Vieilles Femmes), ce sont les femmes qui prennent le pouvoir. Gare à vous, Messieurs, car il peut arriver qu’elles exigent de vous une obole sous peine de vous couper … la cravate. Lors des Jours gras ont lieu d’impressionnants cortèges, surtout le jour du Rosenmontag (Lundi des Roses).

A côté d’Eupen et de La Calamine (Kelmis), le carnaval est encore fêté dans de nombreuses autres localités des cantons de l’Est: à Amel, Bullange, Burg-Reuland, Lontzen, Raeren, Robertville, St. Vith, Welkenraedt, etc.

Carnaval d'Eupen © www.cantonsdelest.be
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Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013