Code postal
6000

G. Focant

Ancienne Brasserie des Alliés

En 1920, la société coopérative « Brasserie des Alliés » est créée dans le but de regrouper les distributeurs de la région de Charleroi afin de fabriquer et de vendre de la bière de qualité. Très rapidement, la coopérative devient la première société brassicole de la province du Hainaut et les locaux dans lesquels elle est installée deviennent exigus. C’est ainsi que d’importants travaux de génie civil sont entrepris en 1937 afin d’ériger un bâtiment dont l’allure et l’ampleur témoignent de l’essor de l’entreprise. Véritable prouesse, ces travaux sont menés tambour battant et terminés en 10 mois ! La brasserie est inaugurée le 11 septembre 1938 et dévoile ainsi sa structure constituée d’une ossature en béton armé et de parois de briques.

Le projet est l’œuvre de René Dubois, jeune architecte de Marchienne-au-Pont encore méconnu et qui décédera malheureusement avant la fin des travaux. La façade principale de l’édifice s’étend sur 60 m et est légèrement incurvée dans sa partie centrale. C’est à cet endroit que se trouvait la bouteillerie, installée sur quatre niveaux. À droite se place une imposante tour qui occupe l’angle et est évidée par une colonne vitrée qui éclaire une cage d’escalier. Elle abritait un château d’eau et possède en son sommet une salle de dégustation et une terrasse panoramique culminant à plus de 40 m de hauteur, de laquelle on jouit d’une vue imprenable sur la région. Depuis la fin des activités en 1980, la brasserie attend une restauration et une réaffectation toutes méritées.

Route de Mons 38
6030 Marchienne-au-Pont

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Classée comme monument le 16 mai 1995

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Château Bilquin de Cartier

Construit aux 17e et 18e siècles à l’emplacement d’une demeure seigneuriale plus ancienne, le château Bilquin-de Cartier est un vaste ensemble composé de bâtiments en brique et pierre calcaire disposés autour d’une cour d’honneur accessible par un porche. On y trouve encore deux ailes de logis et quelques éléments défensifs du mur nord. 

Il survit à la période révolutionnaire et traverse les décennies avant d’être victime d’un incendie en 1932. Restauré depuis, le château a de nos jours conservé sa cour d’honneur et son porche ainsi que deux ailes de logis. 

Il fut un des témoins d’épisodes historiques liés à la période française en Wallonie. Occupés à tenter de passer la Sambre dans les premiers jours de l’invasion en mai 1794, les Français s’arrêtent devant Marchienne-au-Pont. Souffrant de privations depuis des semaines, les soldats sont épuisés et leur moral est au plus bas. Les représentants du peuple décident pourtant de poursuivre les opérations et établissent leur quartier général au château de Cartier, sur la rive droite de la Sambre. De là, l’armée républicaine lance le 30 mai le siège de la forteresse de Charleroi et entame les premiers tests d’utilisation d’un aérostat à des fins militaires. 

Dans la nuit du 15 au 16 juin 1815, c’est à cet endroit que logent le général Drouet d’Erlon et le 1er corps d’armée français, sur le chemin du champ de bataille de Waterloo.

Place Albert Ier
6030 Marchienne-au-Pont

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Classé comme monument le 21 août 1980

Institut du Patrimoine wallon

Cinéma théâtre Le Varia

Érigé au temps de la prospérité industrielle et de la splendeur des chemins de fer dans le quartier de la gare, le Varia devait animer le quartier et refléter la prospérité de la commune de Jumet. 

La construction de l’édifice est entreprise en 1913 sur les plans de l’architecte verviétois Eugène Claes (1886-1947). À l’heure où le cinématographe devient de plus en plus populaire, l’idée est ici d’associer salle de cinéma et salle de théâtre. L’édifice abrite une salle de 1.500 places et est caractérisé par sa façade-écran monumentale appliquée sur une structure en briques et béton. Cette façade en cimentage à l’imitation de la pierre apporte une ornementation dynamique et s’élève sur trois niveaux. La partie centrale est terminée par un fronton en courbes et comporte une arcade vitrée séparée par deux piliers situés en son centre. L’intérieur a conservé une partie de ses décors d’origine, aujourd’hui en péril. En effet, la fin des activités culturelles en 1986 a provoqué la fermeture du bâtiment qui compte aujourd’hui parmi les vestiges de la prospérité de Jumet au 19e siècle et au début du 20e siècle, due à son industrie verrière. 

À gauche se trouve un second bâtiment, plus étroit, dans lequel se trouvaient l’entrée principale, un café et les appartements du concierge. Malgré une procédure de classement aboutie en 1992, aucun projet de réhabilitation n’a encore pu aboutir.

Rue Joseph Lambillotte 3

6040 Jumet

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Classé comme monument le 8 juillet 1992

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Chapelle Notre-Dame des Affligés à Jumet

Ancien lieu de culte et de pèlerinage connu depuis le 16e siècle, la chapelle actuelle a été érigée en brique et calcaire sur un plan octogonal en 1677 à la demande du curé de la paroisse pour succéder à un édifice en bois. En 1707, un porche agrandit l’ensemble en venant s’accoler au plan d’entrée. La chapelle est sommée d’un clocheton piqué d’une croix, sur une toiture d’ardoises en dôme. Elle accueillait des pèlerins venus de Nivelles et de Bruxelles pour y fêter l’Annonciation (25 mars) et la Visitation (2 juillet). 

Dans les jours ayant précédé les batailles de Ligny et des Quatre-Bras (préludes à la célèbre bataille de Waterloo), la chapelle est transformée en hôpital civil suite aux combats menés dans la région de Charleroi contre les Prussiens le 15 juin 1815. Ici, les hommes de la septième division d’infanterie française ont l’occasion de se reposer et de se faire soigner malgré une chaleur accablante.

Rue de Gosselies, 6040 Jumet

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Classement comme monument le 6 octobre 1980

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Église Saint-Sulpice de Jumet

De conception classique, cette église a été construite de 1750 à 1753 à la demande de l’abbé de Lobbes, seigneur souverain de Jumet par délégation du prince-évêque. La localité faisait en effet partie de la principauté de Liège sous l’Ancien Régime. Cette seigneurie fut cédée au duché de Brabant en 1780. 

Des fouilles archéologiques menées par l’université de Louvain en 1967 avant une campagne de restauration de l’édifice ont montré que l’église actuelle est la quatrième construite à cet endroit. Un premier sanctuaire petit et très élémentaire a été érigé à cet endroit et consacré par l’évêque de Liège dans la seconde moitié du Xe siècle. Une seconde église prend sa place au XIVe siècle et une troisième au XVIIe siècle. Cette dernière posa rapidement des problèmes et nécessita rapidement de lourdes réparations. Le bailli de Jumet demanda ainsi dès 1710 l’autorisation à l’abbé de Lobbes de procéder à la construction d’un nouveau lieu de culte. Il fallut près de quarante ans pour que le projet pût se concrétiser. Construite en briques et calcaire, cette église est très homogène. 

L’intérieur, peint en blanc et gris, est très lumineux et renferme un mobilier d’une grande richesse. On y trouve notamment des fonts baptismaux du 11e ou du 12e siècle composés d’une cuve circulaire décorée de colonnettes terminées par une tête sculptée.

Place du Chef-Lieu
6040 Jumet

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Classée comme monument le 15 mars 1949

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Chapelle Notre-Dame de Heigne

La construction, au 12e siècle, d’une importante église au centre du village de Heigne relève de la vénération des populations des environs pour la Vierge de Heigne. 

Des fouilles, effectuées en 1937-1938, montrent que cette première église était beaucoup plus vaste que l’édifice actuel, déjà sensiblement agrandi au 13e siècle. Lorsque le culte de Notre-Dame atteint son apogée, des moines de l’abbaye de Lobbes viennent s’installer à cet endroit et y restent jusqu’en 1796. À la fin du 15e siècle, le premier sanctuaire est détruit, probablement suite à un incendie. Quelques travaux de sauvetage sont entrepris au fil des siècles mais il faut attendre l’importante restauration de 1938 pour que soit rendue à l’église romane toute sa simplicité primitive. 

L’édifice actuel se présente donc comme une chapelle de dimensions réduites, nettement moins importante que le sanctuaire des 12e et 13e siècles. La façade a été érigée vers 1600 en moellons de grès et est surmontée d’un clocheton d’ardoise, datant pour sa part du 19e siècle. Le chœur est le fruit de travaux de réparations entrepris en 1618. 

La Révolution française et l’annexion de nos régions à la République provoquent la fuite des moines et l’abandon du lieu de culte, transformé en magasin de verre lié à une verrerie toute proche. Le culte reprend toutefois au début du 19e siècle. La chapelle conserve une statuette en laiton dite « Vierge aux cailloux », réalisée vers 1510, et de nombreuses pierres tombales du 18e siècle.

Place du Prieuré
6040 Jumet

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Classée comme monument le 24 février 1941

Institut du Patrimoine wallon

espace environnement

Maison Gaspar-Thibaut

Cette belle maison de maître caractéristique de l’ère industrielle a été conçue en parfait accord entre le maître d’ouvrage Louis Thibaut, directeur des charbonnages de Courcelles-Nord, et l’architecte Oscar Van de Voorde. 

Construite vers 1900, elle bénéficiait alors de tout le confort moderne tout en s’ouvrant aux courants novateurs et aux découvertes techniques de son temps. 

L’architecture extérieure s’inscrit dans le courant éclectique bien que s’ouvrant aux nouvelles influences ; la véranda à l’arrière possède ainsi des châssis Art nouveau. L’intérieur de l’habitation est pour sa part des plus exceptionnels et témoigne encore du travail des différents corps de métier choisis parmi les plus réputés de l’époque : ferronneries (grillages, rampes, soupiraux, ornements), décor néoclassique du plafond du hall d’entrée… 

La salle à manger, pièce la plus vaste de la maison, a conservé une homogénéité remarquable ; on y retrouve du chêne teinté et ciré et une imposante cheminée terminée par une hotte décorée de motifs en écailles. 

Pièce rarissime et exceptionnelle, une « porte-éventail » permet d’accéder à cette pièce dont elle constitue l’élément le plus étonnant : ses battants découpés en diagonales s’emboitent hermétiquement et s’ouvrent en coulissant dans l’épaisseur du mur. L’édifice abrite également des décors en mosaïque, des fresques en imitation « Gobelin » ou encore des vitraux.

Rue Theys 16 
6041 Gosselies

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Classé comme monument le 17 janvier 2014

Institut du Patrimoine wallon

IPW
 

Ancien château de Gosselies

Si les localités de l’actuelle commune de Charleroi étaient, sous l’Ancien Régime, réparties entre le comté de Namur (Charleroi et Gilly par exemple) et la principauté de Liège (Marcinelle, Couillet…), la localité de Gosselies était quant à elle une terre franche relevant du duché de Brabant. Il s’agissait donc d’un territoire libéré de certaines servitudes telles charges ou taxes. 

Au début du XIIe siècle, Gosselies se résumait à un château fort et une terre indivise relevant pour partie du Brabant et de Namur. Progressivement, à l’Époque moderne, elle opta pour la nationalité brabançonne ; son statut de terre franche fut reconnu par le duc de Brabant en 1597. 

Sur la place, une haute tour constitue le seul vestige de l’ancien château médiéval. L’édifice fut construit de 1423 à 1534 par la famille de Bousies, seigneurs du lieu, dont les armoiries sont encore inscrites au-dessus de la porte d’entrée (croix blanche sur fond bleu). 

Non loin de là, au numéro 12 de la rue Junius Massau, se trouve la chapelle Notre-Dame de Grâce, bâtie dans la seconde moitié du XVIIe siècle et transformée en habitation au siècle suivant. 

Sur la façade, la porte principale est surmontée des armoiries de la famille Sainte-Aldegonde, entourées du collier de la Toison d’Or. Originaire de Saint-Omer dans le nord de la France, cette famille migre au XVe siècle dans nos régions et s’implique en politique. Deux de ses membres deviennent conseillers de Charles Quint, puis des archiducs Albert et Isabelle.

Place des Martyrs
6041 Gosselies

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Classé comme monument le 8 décembre 1997

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Centre civique de Gosselies

Le centre civique de Gosselies est constitué d’un ensemble de bâtiments de style éclectique construits en briques, pierre bleue et pierre blanche dans le dernier quart du 19e siècle. Il abrita l'ancienne école dite du « Marais », puis l'école communale Junius Massau et enfin l'école industrielle. 

Remarquablement rénové, ce bâtiment est aujourd'hui occupé par des services administratifs de la ville de Charleroi. La salle des mariages abrite les portraits des seigneurs de Gosselies, vassaux du duc de Brabant sous l’Ancien Régime, ainsi qu'une gargouille du clocher détruit par la tempête en 1990. 

La façade principale et les toitures du bâtiment principal ainsi que la maison du chef d’école ont fait l’objet d’une protection au titre de monument classé et une zone de protection a été établie.

Rue Junius Massau 2-4
6041 Gosselies

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Classement comme monument le 5 juillet 1999

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Église Saint-Jean-Baptiste à Gosselies

Cet imposant édifice néogothique érigé en briques et calcaire sur les plans de l’architecte Tirou entre 1872 et 1878 englobe un édifice antérieur érigé en deux phases aux 16e et 17e siècles. La base de la tour, la nef et les collatéraux appartiennent à l’église de style gothique hennuyer, bâtie probablement vers 1554 comme pourrait l’indiquer un millésime présent sur l’édifice. 

Des campagnes de construction menées en 1714-1715 et 1762-1791 ne subsiste pratiquement rien. Les travaux entrepris au 19e siècle donnent à l’ensemble sa configuration actuelle : façade avec tour occidentale, nef de trois travées flanquée de collatéraux, transept et chœur accolé de deux chapelles latérales. La haute tour est surmontée d’une flèche élancée flanquée de quatre tourelles. 

Depuis 1560, une procession dédiée à saint Jean-Baptiste est organisée au départ de l’église. Organisée le dimanche le plus proche de la Saint-Jean (24 juin), elle rappelle le souvenir d’habitants de Gosselies ayant invoqué leur saint patron dans le but de les protéger d’une épidémie. L’édifice renferme de nombreuses œuvres d’art parmi lesquelles des statues des 17e, 18e et 19e siècles.

Place des Martyrs
6041 Gosselies

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Classée comme monument le 9 novembre 1950

Institut du Patrimoine wallon