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6000

Jo Van Hove

Chapelle Saint-Ghislain de Dampremy

Située au pied d’un des nombreux terrils du pays noir, cette chapelle dédiée à saint Ghislain est l’ancien chœur gothique d’une église du 16e siècle dédiée à saint Remy et qui fut partiellement détruite en 1910 à la suite de dégâts miniers. Elle fut alors transformée en chapelle funéraire par les membres de la famille Le Hardy de Beaulieu qui firent restaurer le bien en 1915. 

Une seconde restauration a été entreprise en 1992 sous la direction de l’architecte Anthoine. Ce petit édifice a été bâti en pierre de taille calcaire sur un soubassement en grès dans le pur style gothique hennuyer. Le portail de la façade érigée au 20e siècle est surmonté du blason de la famille. L’accès au site est encadré par une grille de fer forgé dont les piliers de pierre calcaire proviennent de la nef de l’église détruite et récupérés lors de la restauration de 1915. À gauche de la chapelle, encastré dans le mur d’enceinte, se trouve un élément de fenêtre, lui aussi issu du sanctuaire gothique et intégré à l’ensemble par l’architecte Pierard au début du 20e siècle.

Rue Vieille Église
6020 Dampremy

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Classée comme monument le 11 octobre 1950

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Orgue de l'église Saint-Basile à Couillet

L’église paroissiale Saint-Basile est un édifice de style néogothique érigé en briques et calcaire par l’architecte Quinet entre 1865 et 1867. Elle fut construite grâce au mécénat de l’industriel Basile Parent (1807-1866) ; un bas-relief le représentant en compagnie de deux anges se trouve d’ailleurs à proximité du chœur. Actif dans l’industrie des chemins de fer en Belgique et en France, on lui doit également la construction du château de Parentville (propriété de la société Solvay) et d’une brasserie dans l’actuel parc communal. 

Le sanctuaire abrite un magnifique ensemble de mobilier néogothique parmi lequel se trouve un orgue classé. Il a été conçu en 1906 par les facteurs d’orgues Théophile et Édouard Delmotte grâce au don des époux Gustave Quinet-Mineur. La façade du buffet est sculptée dans le chêne et ornée de tuyaux en étain. L’édifice est fermé depuis 2000 suite à d’importants risques d’effondrement.

Place Basile Parent
6010 Couillet

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Classé comme monument le 2 juin 2009

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Bâtiment de l'ancienne Amicale Solvay

Encore bien connus aujourd’hui à Bruxelles et dans le monde, Ernest Solvay (1838-1922) et son frère Alfred choisissent Couillet pour y installer leur usine en 1865 avec d’autres hommes d’affaires et ils jettent ainsi les bases de ce qui est devenu un véritable empire de la chimie. 

Le choix du site est dicté par la présence de matières premières et la proximité des consommateurs de soude, la métallurgie et la verrerie. Mises en place en 1936, les « amicales » sont des groupements d’ouvriers et d’employés créés en vue de représenter les aspirations matérielles et morales du personnel. 

Le bâtiment de « L’Amicale Solvay » a été érigé en 1937 sur les plans d’Eléazar Cozac (1893-1977), architecte attitré de la société Solvay. Le style du bâtiment est résolument moderniste, en accord avec son temps. Caractérisée par ses volumétries épurées, il s’agit d’une construction cubique à toiture plate éclairée par une imposante verrière courbe en façade et qui mêle l’usage du béton armé, des poutrelles métalliques, des briques et de la pierre calcaire. 

À l’origine, on y trouvait une piscine et une salle de spectacles de 700 places devant procurer aux ouvriers des distractions à prix modiques. 

À partir de 1994, le bâtiment est occupé par l’Université libre de Bruxelles qui y entretient un centre d’enseignement et de recherche.

Depuis 2005, l'immeuble a été revendu à plusieurs reprises mais aucun projet de réaffectation n'y a encore été développé et le bâtiment est à l'état d'abandon.

 

Bâtiment à l'état d'abandon

Rue de Châtelet 442
6010 Couillet

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Classé comme monument le 6 juillet 2000

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Jo Van Hove

Église Saint-Laurent de Couillet

Cette belle église, datant principalement du XVIe siècle, conserve une tour romane sur base carolingienne et constitue un des exemples les plus purs et homogènes du gothique hennuyer. 

Du petit édifice à une nef de l’époque carolingienne (IXe ou Xe siècle) sont conservés les murs servant d’assise à la tour et à la tourelle d’accès qui, eux, constituent les seuls vestiges de l’église romane à une nef également qui subsista jusqu’au XVIe siècle. Elle est alors détruite, à l’exception de la tour, et rebâtie sur des plans plus amples dans la seconde moitié du siècle. Le sanctuaire est déjà remanié au XVIIIe siècle et restauré à la fin du XIXe siècle. L’architecte Cador y ajoute alors une touche néogothique et un porche. L’église est à nouveau restaurée en 1949-1950. 

À l’intérieur, la voûte du chœur en bois polychrome représente le martyre de saint Laurent et date de 1588. De beaux vitraux réalisés en 1950 par Georges Boulmant prennent place dans le chœur.

Place Communale

6010 Couillet

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Classée comme monument le 25 août 1937

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Passage de la Bourse à Charleroi

Capitale wallonne du verre et du fer à la fin du XIXe siècle, Charleroi se doit de posséder sa rue commerçante couverte, comme cela était le cas dans bon nombre d’autres villes européennes. Le principe, basé sur l’éclairage zénithal, s’appuie sur les progrès techniques et la maîtrise des matériaux en vogue. 

Suivant un tracé en courbe, le passage relie la rue de Marchienne et la place Albert Ier à la rue Léopold. La galerie couverte est édifiée, selon les plans de l’architecte Edmond Legraive, sur le site de l’ancien couvent des capucins entre 1890 et 1893. Au point de vue stylistique, le passage illustre bien l’éclectisme architectural en vigueur : la galerie est lumineuse et sobre, et l’élévation intérieure se compose d’une enfilade harmonieuse de façades enduites aux ornements néoclassiques. Les façades intérieures et les verrières ont été restaurées en 2003 sous la direction de l’architecte Philippe Dulière. 

L’ensemble tient son nom du fait que la partie sud de l’édifice conçu par Legraive abritait la bourse de commerce de Charleroi. À l’origine, les bâtiments accueillaient également des salles de réunion, un bureau de police, un corps de garde, le bureau du tirage au sort pour le service militaire et une remise de pompes à incendie. Après la Seconde Guerre mondiale, la bourse de commerce est remplacée par un bâtiment moderne qui abrita, jusqu’en 2011, le centre de production de Charleroi de la radio télévision belge francophone (RTBF).

 

Passage de la Bourse © IPW

Rue Léopold et place Albert Ier
6000 Charleroi

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Classé comme monument le 14 décembre 2011

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Espace environnement

Ensemble architectural de la rue de Bernus à Charleroi

En Belgique comme dans d’autres pays européens, le mouvement architectural « Art nouveau » se développe à la fin du XIXe siècle. Celui-ci privilégie le fer et le verre dans les habitations et use en grande quantité de la brique ; l’architecture devient alors une alliée de l’industrie et des technologies nouvelles. L’architecte pense ainsi un langage architectural mais crée également le décor intérieur et le mobilier, conçus en parfaite harmonie avec l’architecture du lieu. 

À Charleroi, l’Art nouveau trouve son public dans l’aristocratie mais également dans la petite et moyenne bourgeoisie et il se propage sous une forme simplifiée, limitée le plus souvent à l’apport d’un extraordinaire vocabulaire décoratif fait de jeu de briques colorées, de fresques en sgraffites, de ferronneries travaillées et de pierres soigneusement taillées. 

La rue de Bernus illustre parfaitement le savoir-faire de cette époque et a été, dans son ensemble, classée comme ensemble architectural comportant 32 maisons érigées entre 1900 et 1914 à la demande de dirigeants de charbonnages ou de verreries, de riches commerçants ou de membres des professions libérales souhaitant s’y établir. 

On notera notamment les très belles réalisations de sgraffites des numéros 1 et 3 ; les numéros 42 et 44, dus à l’architecte Edgard Clercx en 1906 présentant des soubassements travaillés ; sans compter la délicate porte d’entrée du numéro 45 et les élégants vitraux à motifs floraux des numéros 43 et 47. La maison des médecins, située au numéro 40, a pour sa part été classée séparément dans son ensemble.

Rue de Bernus 28-56 et 23-55
6000 Charleroi

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Classé comme ensemble architectural le 17 août 2010

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Université du Travail

Bastion de l’instruction ouvrière, l’Université du Travail illustre le rayonnement industriel de la région de Charleroi à l’aube du 20e siècle. Elle incarne le message politique des forces naissantes, le face à face de la classe ouvrière et de la bourgeoisie.

Construite selon les plans d’Albert et Alexis Dumont et inaugurée en grande pompe le 28 mai 1911 sous le nom générique d’Université du Travail, il s’agit d’une institution unique d’enseignement technique et d’éducation économique ayant pour but la formation des apprentis, des ouvriers et des employés. Cette institution est née à l’instigation de Paul Pastur (1866-1938), député provincial du Hainaut et membre actif du parti ouvrier belge. Sa statue, réalisée en 1950 par le sculpteur Alphonse Darville, se trouve face à l’entrée.

Le travail de construction est confié aux architectes Albert et Alexis Dumont, lauréats d’un concours national en 1905. Chef-d’œuvre de l’architecture néoclassique, le bâtiment Gramme en constitue la construction principale.

Le bâtiment héberge notamment une salle d’exposition technologique de 1500 m² montrant une collection de machines-outils, et deux ailes occupés par des lieux d’enseignement. Le grand vestibule, construit en pierre blanche et briques jaunes, est caractérisé par son décor grandiose et raffiné : il est orné de lustres et son pavement est couvert de mosaïques. Il est éclairé par trois grandes verrières ornées de superbes vitraux représentant le fer, le verre et le charbon, trois piliers de l’industrie régionale. Ceux-ci ont été réalisés par les ateliers d’art bruxellois A. Wybo.
 

Boulevard Roullier 1
6000 Charleroi

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Classée comme monument le 16 juin 2004

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Jo Van Hove

Maison Dermine, boulevard Audent 42

Cette très belle réalisation Art déco est l’œuvre d’un duo d’architectes actifs à Charleroi dans les années 1920, Jules Laurent et Marcel Depelsenaire. 

Construite en 1920 en briques et calcaire, et récemment restaurée avec brio, elle possède une façade dont la décoration s’inspire du monde animal et du monde végétal. Sous le bow-window surplombant la porte d’entrée se trouve une chouette déployant ses ailes et semblant ainsi soutenir la maçonnerie en avancée de la fenêtre. À gauche de ce bow-window, un des châssis est orné d’une créature fantastique (une sorte de dragon). 

Les différentes baies de la façade sont également agrémentées de vitraux. On y retrouve toutes les caractéristiques de l’architecture de Depelsenaire : goût du détail pittoresque, soin dans l’agencement des volumes, souci du détail parfois exprimé avec humour. Également peintre, l’architecte dessinait lui-même les éléments du bestiaire qui orne ses réalisations monumentales.

Boulevard Audent 42
6000 Charleroi

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Classée comme monument le 16 mars 1994

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Ancien hôtel des Postes de Charleroi

À l’instar de Verviers, Liège ou Arlon, Charleroi se dote d’un majestueux hôtel des postes et télécommunications au début du XXe siècle. 

La construction de l’édifice débute en 1907 sur les plans de l’architecte De la Croix dans un style néo-Renaissance flamande. L’inauguration a lieu à l’occasion de l’exposition internationale de Charleroi en 1911. 

Ce petit château dressé à l’angle du boulevard Tirou abrite l’hôtel des télégraphes et le bureau central des postes ; il répond aux préoccupations matérielles des réseaux de télécommunications de l’époque. L’immeuble est ainsi caractérisé par une tour de 45 m de hauteur, flanquée de tourelles et surmontée d’une toiture en bulbe, qui contribue à la dispersion des fils de télégraphe sur le territoire de Charleroi. 

C’est à cet endroit également que fut installé le premier central téléphonique de la région. L’administration des postes quitte les lieux en 1967 et le bâtiment risque à plusieurs reprises d’être démoli. 

En 1996, un véritable projet de restauration et de réaffectation permet sa sauvegarde définitive. Une librairie s’y installe et le bâtiment entame sa transformation, sous la direction de l’architecte Isabelle Leroy.

Place Albert Ier 23
6000 Charleroi

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Classé comme monument le 13 mai 1992

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Jo Van Hove

Maison Lafleur ou maison Charon

Construite en 1890 par l’architecte François Guiannotte pour l’entrepreneur Joseph Charon, cette belle maison est représentative du style Sécession viennoise, courant de l’Art nouveau né en Autriche à la fin du 19e siècle. Contrairement à l’Art nouveau développé en Belgique, ce courant est moins végétal et plus géométrique. 

La maison Lafleur adopte en effet un aspect cubique, possède des façades aux briques enduites (contrairement aux briques nues habituelles de l’Art nouveau chez nous) avec une ornementation géométrique et adopte des formes découpées en trapèze aux niveaux des fenêtres. Au moment de son classement en 1989, l’édifice a bénéficié d’une restauration et d’une extension, sous la direction des architectes Paul Warin et Luc Schuiten. 

Une véranda a été ajoutée à l’arrière, soutenue par une structure en bois dite « en bec d’oiseau », librement inspirée du travail de Victor Horta. Cette annexe est visible en façade, par le portail situé à droite de l’entrée ; les formes de cette annexe et de ses éléments de ferronnerie permettent à cette intervention contemporaine de s’intégrer parfaitement et harmonieusement avec l’édifice d’origine.

Boulevard Solvay 7
6000 Charleroi

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Classée comme monument le 13 juillet 1989

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