Code postal
6000

IPW

Maison du bailli de Charleroi, rue Turenne 2

Erigé en 1780, la bâtisse construite en briques enduites et pierre calcaire a fait l’objet d’une belle restauration. La porte est surmontée du millésime, d’une couronne et de guirlandes taillées dans le calcaire. Classé en 1989, cet édifice est un témoin privilégié de l’architecture civile de l’époque ; il abritait le bailli, représentant de justice dans la Ville-Haute.

De style Louis XVI, la bâtisse est érigée durant une salutaire période de paix et répond aux règles esthétiques de l’architecture à la française : un étage simple, façade en calcaire et briques enduites, porte entourée de pierres de taille. À l’intérieur, l’escalier de bois sculpté et le salon ont conservé leur décor d’origine. Le reste du bâtiment, non classé, est organisé autour d’un patio cerné de passerelles métalliques et accessible au public. L’édifice abrite en effet l’Espace Wallonie de Charleroi, vitrine de la région wallonne proposant des informations et divers services au citoyen. Non loin de là, au coin de la rue Turenne et de la rue du Beffroi, une borne marquée du nombre 80 et de la lettre G fait référence au génie, organisme qui décidait de l’alignement des habitations dans la forteresse.

Elle fut restaurée en 2003 pour le compte de la Région wallonne par l’architecte Michel Autenne qui édifia aussi les parties nouvelles, notamment un patio intérieur en métal et en verre rehaussé par une œuvre en acier monochrome rouge de l’artiste Marc Feulien.

Rue Turenne 2
6000 Charleroi

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Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Temple protestant de Charleroi

Construit en 1880 par l’architecte Dubois, le temple du boulevard Audent est un des premiers sanctuaires du culte protestant dans la région, le seul ayant bénéficié d’une architecture spécifique et monumentale. La Wallonie est à l’époque résolument catholique mais des foyers de protestantisme font leur apparition, surtout sur le territoire des grands centres industriels (Liège, Mons…). 

Celui de Charleroi trouve sa place sur le boulevard Central, une des premières grandes avenues construites à l’emplacement de la forteresse et qui a pris par la suite le nom de Jules Audent (1834-1910), bourgmestre entre 1879 et 1903. Le sanctuaire est élevé sur le plan basilical rectangulaire et possède une façade de style éclectique animée d’un jeu de pierres et de briques ainsi que de décors en pierre de taille. Un fronton triangulaire, dominé par une croix, complète l’harmonie de l’ensemble. 

L’intérieur s’apparente, dans sa conception, à celle des salles de fêtes ou de spectacles de la fin du 19e siècle, avec ses deux étages de galeries, supportées par des colonnettes en fonte.

Boulevard Audent 20-22
6000 Charleroi

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Classé comme monument le 1er mars 1990

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Maison Bertinchamps

Cette belle maison de maître constitue sans aucun doute un des plus beaux exemples du style Art déco en Wallonie de par son excellent état de conservation et la cohérence de son programme architectural. Construite en 1926 sur les plans de Marcel Depelsenaire (1890-1981) et de son associé Jules Laurent, elle profite de quelques travaux de réfection à la fin des années 1980 et d’une restauration complète en 2008-2009. Façades et toitures ont ainsi bénéficié d’une nouvelle jeunesse alors qu’à l’intérieur, menuiseries, vitraux, marbres, revêtements carrelés et parquets ont eux aussi profité d’une intervention. La maison s’inscrit dans un quartier résidentiel essentiellement Art déco construit à Charleroi dans l’Entre-deux-Guerres dans la partie nord de la Ville-Haute. Ses façades reflètent l’architecture intimiste et sans ostentation caractéristique de l’époque : ouvertures étroites et sobres parois de briques animées d’appareillages géométriques. 

Parmi les nombreux vitraux présents dans l’édifice, celui installé dans le hall est visible depuis la rue Fagnart : il représente une jeune fille à la longue chevelure frisée, vêtue à l’orientale et soulevant une corbeille de fruits. La récente restauration a également permis l’intégration d’un vitrail contemporain réalisé par le célèbre écrivain et maître-verrier Bernard Tirtiaux.

Rue Fagnart 29-31
6000 Charleroi

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Classée comme monument le 30 septembre 1999

Institut du Patrimoine wallon

Espace environnement

Maison des Médecins de Charleroi, rue de Bernus 40

La maison du docteur Jean-François Bastin (1867-1947), également appelée « maison des Médecins », est l’habitation d’un des premiers radiologues de Belgique, artiste dans l’âme et grand amateur d’art et d’architecture. Après avoir exercé à Dampremy en début de carrière, il fait construire cette maison à Charleroi, où il vécut jusqu’à la fin de sa vie. Son fils, Franz, médecin lui aussi, y vécut également jusqu’à son décès survenu en 1958. 

L’architecte de cette demeure serait vraisemblablement François Guianotte (1843-1914), actif à Charleroi dans la première décennie du 20e siècle. 

La maison possède une très belle façade de style Art nouveau, richement ornementée et mêlant divers matériaux. On retrouve ainsi les briques rouges et jaunes, de la pierre bleue, des châssis en bois, des bas-reliefs en plâtre blanc, des éléments en fer forgé et des vitraux colorés. Parmi les panneaux décoratifs figurent des reliefs en médaillons ornés de représentations d’artisans (un peintre notamment) en hommage aux corps de métier dont le savoir-faire est mis à l’honneur dans l’architecture. 

Ces représentations sont significatives de l’esprit Art nouveau qui prône le retour à l’artisanat en refusant la production en série propre à l’ère industrielle. Il s’agit d’une des plus vastes demeures élevées dans le nouveau quartier résidentiel situé au nord de Charleroi et établi sur les remblais des extensions hollandaises de l’ancienne forteresse.

Rue de Bernus 40
6000 Charleroi, Belgique

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Classée comme monument le 16 mars 1994

Institut du Patrimoine wallon

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Immeuble dit "Les pianos de Heug"

Cet immeuble résolument moderniste caractérise parfaitement le travail de l’architecte carolorégien Marcel Leborgne (1898-1978). Issu d’une famille d’architectes, formé à Tournai et Bruxelles, il est un des architectes majeurs du modernisme en Belgique. Sur le territoire de la commune de Charleroi, on lui doit de nombreux édifices parmi lesquels des dispensaires, écoles, cités-jardins, immeubles à appartements, maisons individuelles… 

L’immeuble appelé « Les pianos de Heug », du nom de la firme l’ayant commandité, est construit dans les années 1930 dans le but d’assurer, sur une surface réduite, confort et rapport qualité-prix. La disposition intérieure nécessitant une cage d’escalier en saillie vers l’extérieur, Marcel Leborgne obtient de la ville l’autorisation de dépasser le débordement à hauteur de 1,50 m. Du côté du quai de Brabant, un élan vertical est apporté par une colonne de verre renfermant cette cage d’escalier. L’autre façade, donnant sur la rue du Canal, présente une dominante horizontale, accentuée par des bandeaux vitrés posés en alternance avec les surfaces pleines et opaques des balcons qui dessinent des jeux de courbe. 

L’immeuble, d’une hauteur de 19,80 m, comporte sept niveaux et répondait à l’origine à un programme précis : le rez-de-chaussée et l’entresol étaient destinés au commerce, les trois étages suivants abritaient des appartements, un étage servait de studios aux professeurs de piano et le dernier abritait un auditorium privé. Un projet de restauration est à l’étude depuis 2010 et permettra de redonner un coup de neuf à un des signaux architecturaux forts de l’Entre-deux-Guerres situés dans la Ville-Basse.

Quai de Brabant 5
6000 Charleroi

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Classement comme monument le 23 mars 1995

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Caserne Caporal Trésignies

Ville forte créée par les Espagnols en 1666, Charleroi connaît diverses dominations étrangères, marquées par la prédominance de la fonction militaire et l’occupation de la ville par une garnison jusqu’au début du 19e siècle. 

À partir de 1830, la forteresse est progressivement démantelée et des projets d’extension urbaine voient le jour. Au moment des grandes revendications sociales et des luttes ouvrières de la fin du siècle, l’édification d’une nouvelle caserne rassure quelque peu le patronat et la bourgeoisie de la ville. 

La caserne Caporal Trésignies est bâtie entre 1877 et 1882 ; elle prit par la suite le nom d’un héros national de la Première Guerre mondiale. Les bâtiments, disposés en quadrilatère autour d’une cour centrale, est accessible par un proche monumental. Le style de l’édifice est purement néogothique et évoque parfaitement l’architecture militaire du Moyen Âge : tours, chemins de ronde, créneaux et meurtrières décorent le bâtiment. Deux autres bâtiments sont ajoutés en 1938 et apportent une touche de modernité à l’ensemble avec leur architecture Art déco. 

L’armée a quitté les lieux en 1976 ; la caserne a depuis été réaffectée en complexe d’activités économiques, de services administratifs, éducatifs et associatifs. Le porche, seule partie classée avec les deux tours de l’entrée principale, abrite pour sa part le musée des 2es Chasseurs à pied.

Boulevard Général Michel 1b
6000 Charleroi, Belgique

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Classé comme monument le 28 mars 1979

Institut du Patrimoine wallon

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Église Saint-Christophe à Charleroi

L’église Saint-Christophe est un édifice baroque du XVIIIe siècle situé au cœur de la ville. Il a aujourd’hui un plan en croix et sa façade est typiquement baroque. Entre 1955 et 1957, l’architecte J. André modifie l’église. De l’édifice du XVIIIe siècle reste le chœur à chevet plat (daté de 1722-1723) et une partie de la nef (construite entre 1778 et 1781 par l’architecte Flavion). La façade, elle, est restaurée en 1863 par l’architecte A. Cador. On peut y voir un exemple de façade plaquée clairement baroque, c’est à dire très dynamique où les jeux de reliefs sont importants (deux registres de colonnes jumelées encadrant baies, niches et panneaux moulurés ; deux colonnes isolées cantonnant les angles de l’édifice ; entablements à ressauts ; fronton brisé ; pignon courbe). Le tout est orné de pots à feu, caractéristiques du baroque.

L’église est couverte d’une toiture à croupe et coyaux.  La croisée entre la nef et le vaisseau transversal est définie par une coupole dont la base est octogonale. Les angles y sont annexés de clochetons où les symboles des évangélistes sont visibles. La nef est composée de six travées dont deux datent encore du XVIIIe siècle. Elle est couverte de voûtes, tandis que le chœur est surmonté d’un plafond sur quart-de-rond stuqué. Le chœur est entouré d’annexes et son chevet est orné d’une niche cintrée dans un entablement à crossettes, volutes et pinacles, coiffée d’un fronton brisé le tout surmonté d’un pot à feu. Le vaisseau transversal est couvert d’un plafond à caissons et est caractérisé par des peintures et mosaïques contemporaines. Cette réalisation de Jean Ransy confère à l’édifice une allure byzantine et représente l’Apocalypse de saint Jean. Remarquons les fresques illustrant les Béatitudes, les vitraux, l’orgue ainsi que la rosace du jubé.

Place Charles II
6000 Charleroi

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Classée comme monument le 25 juillet 1942

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant-SPW

Bois du Cazier

Fondé en 1822, le Bois du Cazier se développe durant tout le XIXe siècle, notamment en raison de la grande qualité du charbon extrait. Le 8 août 1956, un important incendie éclate au fond de la mine enlevant la vie à 262 mineurs de douze nationalités différentes. Fermé en 1967, le site est classé en 1990.

Il compte un musée de l’Industrie, comprenant de véritables machines (laminoir à tôles, dynamos, un tramway électrique de 1904…) et outils, l’espace « 8 août 1956 », qui perpétue le souvenir de la catastrophe de 1956, et un musée du Verre. Le Bois du Cazier conserve deux beaux châssis à molettes restaurés dans un écrin de verdure (26 ha) ceinturé de trois terrils.

Rue du Cazier 80
6001 Marcinelle

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Classé comme monument et site le 28 mai 1990
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Patrimoine mondial (2012)

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant

Maison dorée, rue Tumelaire 15

La maison dorée (1899), un des témoins majeurs de l’Art nouveau en Wallonie, tire son nom de son décor « doré », en particulier de celui de son imposant sgraffite ornant sa façade principale (architecte A. Frère). L’intérieur de la demeure conserve une grande authenticité. La pièce la plus significative est la salle à manger qui se prolonge par un jardin d’hiver. 

Portes et lanterneaux sont ornés de vitraux représentant des fleurs et des feuilles s’enroulant en vrilles décoratives. On y distingue des fleurs bleues et orangerouge montées sur des tiges et feuilles vert pomme. Classée depuis 1993, la maison dorée est acquise en 1999 par la ville de Charleroi qui y installe une maison de la presse.

Rue Tumelaire 15
6000 Charleroi

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Classée comme monument le 11 octobre 1993

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant

Hôtel de Ville de Charleroi

Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Beffroi inscrit sur la liste du patrimoine mondial en 1999

Inauguré en 1936, l’hôtel de ville de Charleroi est un monumental édifice classique aux accents Art déco réalisé selon les plans des architectes Joseph André et Jules Cézar. Il allie les marbres rouges et noirs avec le bronze, le laiton et le fer forgé.

Surmonté d’un imposant beffroi, l’édifice comprend un rez-de-chaussée et deux étages. La toiture est couronnée d’un campanile en bronze surmonté d’une lanterne. La façade principale est construite en pierre bleue et blanche. L’étage est composé d’une grande colonnade et le bâtiment surmonté d’un important attique.

L’intérieur est décoré de nombreuses statues qui visent à exalter le triomphe de la ville, sa prospérité et sa richesse industrielle. Le hall d’honneur, presque entièrement couvert de marbres, est la pièce maîtresse de la bâtisse. Seule la salle du Conseil communal contient une œuvre picturale en sept panneaux auxquels répondent sept vitraux aux armes des cantons de l’arrondissement de Charleroi.

Organisé du 11 au 13 novembre 1938 dans la salle des mariages, le premier Congrès culturel wallon est avant tout l’occasion de fêter le vingt-cinquième anniversaire de l’Assemblée wallonne, à l’origine de l’initiative. Ce Congrès n’a pas pour but d’aider à l’épanouissement ou à l’affirmation d’une culture wallonne, mais de défendre la Culture tout court. Le Congrès est au surplus wallon parce que seuls les Wallons y traitent de leurs affaires, en famille. Composé de soixante-cinq sections, le programme du Congrès est vaste et imposant (politique culturelle, science, musique, théâtre, littérature, beaux-arts, folklore, tourisme…). En marge du Congrès, des expositions et animations musicales sont proposées. Néanmoins, malgré le nombre important de communications, le Congrès rassemble peu de monde et se clôt donc sur un succès en demi-teinte. Une association culturelle wallonne, dont le siège est fixé à Bruxelles, est également créée au cours de ce Congrès.

Héritier de la Société historique pour la défense et l’illustration de la Wallonie, l’Institut Jules Destrée est né de la volonté de créer une association culturelle wallonne. Le 13 janvier 1960, la préfète du lycée de Charleroi Aimée Lemaire et quelques autres personnes parmi lesquelles Arille Carlier décident de faire renaître l’ancienne société historique sous ce nouveau vocable. La première assemblée générale, le 13 avril 1961, est l’occasion de faire le bilan d’une première année d’activités. Un nouveau comité est constitué, sous la présidence de Maurice Bologne. Actuellement, l’Institut Jules Destrée est toujours en activité, sur les bases de la réorganisation de 1987 : animation, édition et recherche. Il a notamment assuré l’édition de la monumentale Encyclopédie du Mouvement wallon dirigée par Paul Delforge.

C’est également dans la grande salle des fêtes de l’hôtel de ville de Charleroi que se tint le 16 avril 1988 à l’initiative de José Happart, dans un contexte de crise institutionnelle, le Congrès constitutif du mouvement «Wallonie, Région d’Europe», au cours duquel 1.500 à 2.000 militants revendiquèrent le transfert à la Région de nouvelles compétences significatives accompagnées des moyens financiers adéquats, qui furent en grande partie obtenues les jours suivants dans le cadre de la troisième réforme de l’État.

L’hôtel de ville de Charleroi fut donc le siège d’événements majeurs de l’histoire du Mouvement wallon, mais également le théâtre de nombreuses autres manifestations à l’occasion de réunions militantes se déroulant ailleurs à Charleroi. Le bourgmestre de Charleroi recevait, en effet, régulièrement les congressistes pour une réception d’ouverture de leur Congrès ; ce fut notamment le cas à l’occasion du Congrès de la Concentration wallonne du 17 décembre 1933, du second Congrès national wallon le 11 mai 1946, ou encore de la session extraordinaire du Congrès national wallon du 26 mars 1950.
 

Place Charles II 
6000 Charleroi

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Classé comme monument le 9 septembre 2001

Institut du Patrimoine wallon