Code postal
6460

Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Statue MASSON Arthur

À quelques centaines de mètres de sa maison natale, Arthur Masson a fait l’objet d’un monument, dans la rue Maubert, à deux pas de l’église de Rièzes, village adossé à la frontière française et qui fait partie de l’entité de Chimay. 

Après les célébrations en grandes pompes du centième anniversaire de la naissance du père de Toine Culot (1996), un regain d’intérêt se porte sur l’écrivain wallon : en septembre 1997, Namur inaugure un square ; en 1998, Treignes lui dédie une statue installée devant un espace culturel qui porte le nom d’Arthur Masson. En 1999, Robert Bronchart publie, aux éditions de l’Institut Destrée, un livre intitulé Arthur Masson ou le partage du plaisir (1896-1970) et multiplie les conférences. En 2000, Gérald Frydman réalise un documentaire sur l’homme qui écrivait des livres. Dans son village natal, depuis les années 1960, une plaque rappelle l’endroit où il est né et, en 1970, une rue porte son nom, mais il faut attendre les fêtes de Wallonie 2003 pour que soit inaugurée une œuvre originale, créée à l’initiative du groupement Animations Rièzoises présidé par José Fontenelle. 

Lors d’une exposition présentée à Rièzes, en 2001, par Robert Bronchart, celui qui est aussi sculpteur s’est étonné de l’absence d’un monument emblématique dans son village natal. Le défi était lancé, Bronchart proposant d’ailleurs un projet représentant Arthur Masson debout, entouré de cinq personnages de son œuvre. Assurant le financement et la coordination du projet, Animations Rièzoises confie la statue de Bronchart à Chaba Tulok qui moule les éléments d’après la sculpture, à Hugues Van Vlordop qui se charge de les couler, tandis qu’Angelo Monte Forte les assemble et le personnel communal chimacien se charge de réaliser le socle. 

Une plaque identifie clairement l’initiative :

Arthur Masson 
Auteur de Toine Culot 
Né à Rièzes le 22 février 1896 
Décédé à Namur le 28 juillet 1970 

Don de l’Animation Rièzoise 
Sculpteur Robert Bronchart             Rièzes le 13/09/2003

Monument Arthur Masson (Rièzes)Cette œuvre collective est inaugurée dans le cadre des fêtes de Wallonie et surtout de la ducasse de Saint-Gorgon, en présence de plusieurs dizaines de personnes, dont les autorités communales de Chimay et les deux nièces de l’écrivain. Par ailleurs, Chimay accueille une exposition et une pièce de théâtre sur Arthur Masson mise en scène par les élèves de l’école de Rièzes. 

Né en 1896, d’un père douanier, Arthur Masson (1896-1970) n’imaginait pas atteindre la célébrité par ses écrits et ses personnages. Professeur à l’Athénée puis à l’École normale de Nivelles, il avait imaginé avant-guerre le personnage truculent de Toine Culot. Apparu sous un titre peu flatteur – obèse ardennais –, ses aventures dans « la tourmente » confortent l’impression du lecteur de partager un morceau de l’existence de ce personnage qui lui ressemble. Dans un récit en français, l’écrivain recourt volontiers à des expressions wallonnes au suc intraduisible. Pleine d’une drôlerie populaire, piquante et de bon goût, la saga de Toine Culot se poursuit après la Libération. Il devient alors le maire de Trignolles (Treignes) et gravite autour de lui tout un petit monde qui est à la Wallonie ce que sont à Marseille Fanny, César, Marius ou Topaze : Tchouf-Tchouf, le médecin, Adhémar Pestiaux, le droguiste, l’Abbé Hautecoeur ou encore T. Déome. 

Élève d’Alexandre Daoust, le Dinantais Robert Bronchart s’est notamment formé à Bruxelles auprès de Roger Somville, avant de se lancer tant dans la peinture que dans la sculpture ; sa maîtrise du dessin lui procure une réelle aisance artistique. Il alterne huiles, pastels, dessins, lithogravures et sculptures. Dans sa jeunesse, la lecture des aventures de Toine Culot lui avait inspiré de nombreux dessins où il se plaisait à représenter tout le petit monde de Trignoles. L’écriture d’un livre et la sculpture complètent sur le tard l’exploration de l’univers sorti de l’imagination d’Arthur Masson. 

En effet, c’est au moment où, étudiant à l’Université libre de Bruxelles, il s’était retrouvé loin de Dinant, « exilé à Bruxelles » que Bronchart avait trouvé refuge dans le monde de Masson et réalisé ses premiers dessins. Quelques années plus tard, le chercheur, ingénieur chimiste, profite de sa mise à la retraite pour retourner « au pays », à Hastière au début des années 1990. En bord de Meuse, Bronchart redécouvre Masson et réalise dans un premier temps des dizaines de petites statues en terre représentant les personnages de la saga de Toine Culot. Il part à la découverte d’archives inédites et entre en contact avec ceux qui ont croisé la route de l’écrivain, donnant ainsi naissance à un livre, à des conférences et au projet de statue Masson à Rièzes.

Sources

- Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse dont Nouvelle Gazette, 15/09/2003 
- André LÉPINE, 80 monuments insolites d’Entre-Sambre-et-Meuse, Cerfontaine, 1989, p. 70 
-  Robert BRONCHART, Arthur Masson ou le plaisir du partage (1896-1970), Charleroi, Institut Destrée, 1999 
- Paul DELFORGE, Cent Wallons du Siècle, Liège, 1995 
- A. DULIÈRE, Biographie nationale, 1977-1978, t. 40, col. 627-632 
- Marcel LOBET, Arthur Masson ou la richesse du cœur, Charleroi, Institut Destrée, 1971 
- Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. II, p. 333 
- http://bioul-notre-village-natal.eklablog.com/falaen-expo-du-peintre-robert-bronchart-ex-eleve-d-alexandre-daoust-a101731955

Rue de Maubert 
6464 Rièzes

carte

Inaugurée le 13 septembre 2003

Paul Delforge

IPW

Vestiges des fortifications de Chimay

Chimay se vit liée au Hainaut aux alentours de 1150 lorsque le seigneur du lieu Allard III inféoda son alleu au comte de Hainaut Baudouin IV. Il reçut alors le titre héréditaire de pair du Hainaut. Le domaine seigneurial s’étendit aux XIIe et XIIIe siècles et la ville s’entoura de remparts. La terre de Chimay fut érigée en comté par Charles le Téméraire en 1476 puis en principauté en 1486 par Maximilien Ier, empereur germanique, en faveur de Charles de Croÿ, futur gouverneur de Charles Quint. Comme de nombreuses villes des Pays-Bas espagnols, Chimay fut ravagée par les troupes du roi de France Henri II en 1552.

L’enceinte de la ville était visiblement antérieure au siège de 1340 mais rien ne nous permet de l’affirmer avec précision. La muraille, longue d’1 km, intégrait le château et était flanquée de plus de vingt tours rondes ou carrées et percée de cinq portes. Il en reste quelques traces : les vestiges de deux petites tours rondes en moellons de calcaire, rue du Mont-Joly et une seconde au bord de l’Eau Blanche ; des tronçons de murailles à l’arrière des maisons des rue Rogier et Chienneterie. Rue de Noailles, la vieille tour ou grosse tour constitue le témoin le mieux conservé et l’unique vestige des fortifications médiévales. Peut être construite au XIIe siècle, elle a été remaniée à la demande de Charles de Croÿ au tournant des XVIe et XVIIe siècles. Elle a depuis été privée de ses parements et de sa partie supérieure. Se murs ont encore une épaisseur de 2 m dans leur partie inférieure. Quant au château, détruit par les troupes françaises, il est reconstruit à partir de 1607 et encore fortement remanié par les Caraman-Chimay au XIXe siècle.

carte

Frédéric MARCHESANI, 2013

Bruxelles - KIK-IRPA

Pierre tombale Theresia CABARRUS

Thérésia Cabarrus est une des figures de la période française à Chimay. Née à Madrid, elle est la fille d’un riche financier qui fonda la banque d’Espagne. Divorcée en 1793, elle fuit la Révolution et part s’installer à Bordeaux. Elle épouse à cette époque en secondes noces Jean-Lambert Tallien, grand révolutionnaire et journaliste français, conventionnel et membre du conseil des Cinq-Cents. Grâce à lui, elle échappe à la guillotine. Divorcée à nouveau en 1802, elle épouse ensuite François de Riquet, comte de Caraman et prince de Chimay, le 3 août 1805. Elle était surnommée alors « Notre-Dame de Thermidor ».

Sur la Grand-Place, à proximité de la collégiale, se trouve la statue de la princesse de Chimay. Elle repose dans la crypte de la collégiale Saints-Pierre-et-Paul ; le monument funéraire de son époux se trouve dans le chœur de l’église. Sur celui-ci, son épitaphe indique « À la mémoire de Marie-Thérèse-Ignace, comtesse de Cabarrus, princesse de Chimay, née à Madrid le 31 juillet 1773, décédée à Chimay le 15 janvier 1835 ». Le château de Chimay conserve lui aussi des témoins de cette époque : un portrait de Tallien, un portrait d’Émilie Pellapra, fille naturelle de Napoléon, ainsi que la robe et le bonnet de baptême du roi de Rome, fils de Napoléon.

Collégiale de Chimay
Rue Fromenteau
6460 Chimay

carte

Frédéric MARCHESANI, 2014

IPW

Collégiale de Chimay

Les armoiries du duc de Croÿ au-dessus de son monument funéraire © IPW

La collégiale Saints-Pierre-et-Paul de Chimay conserve le souvenir du duc Charles de Croÿ, personnage indissociable de l’histoire chimacienne. 

Situé sous une arcade décorée de neuf écus d’armes, le très beau mausolée témoigne des relations entre Charles Ier de Croÿ, premier prince de Chimay, et Charles Quint. Rangé aux côtés de l’empereur Maximilien au cours des confrontations entre les héritiers de la maison de Bourgogne et des milices flamandes, il fut récompensé en 1486 lorsque l’empereur érigea le comté de Chimay en principauté. Mort en 1527, il fut le parrain et le précepteur de l’empereur.

Monument funéraire du prince de Chimay Philippe de Hénin-Liétard dans le choeur de la collégiale de Chimay © IPW


Sculpté dans le marbre noir et l’albâtre, le gisant représente le prince en armure drapé d’un manteau et portant le collier de l’ordre de la Toison d’Or. Sa tête est ceinte de la couronne princière et repose sur un coussin. Sur le mausolée, sous le gisant, figure l’inscription suivante : « Icy gist très illustre et très vertueux Charles de Croÿ, premier prince de Chimay, seigneur d’Avesnes, de Buvrin, Lilers, Malanois, Marpent et en son temps premier chamberlain à l’empereur Charles 5e de ce nom, époux et mary à très noble et très vertueuse dame Louise d’Albrect, princesse de Chimay, dame d’Avesnes, lequel trépassa le 2 de septembre 1527 – Priez Dieu pour son âme ». 

Sur la voûte surplombant le mausolée sont peintes les armes de Charles de Croÿ, surmontées de la couronne princière et entourées du collier de la Toison d’Or. Sous la composition se trouve un bandeau sur lequel est inscrit « Charles de Croÿ, premier prince de Chimay ».

L’épitaphe de Marie-Thérèse Jacquier de Lompre dans la collégiale de Chimay © IPW


Parmi les nombreux autres monuments funéraires situés dans la collégiale de Chimay se trouvent trois monuments eux aussi liés à l’ancien comté de Hainaut. 

À droite du porche d’entrée, contre une colonne de la tribune d’orgue, se trouve le très beau monument de Marie-Thérèse Jacquier de Lompre. Celui-ci est composé d’une table d’épitaphe en marbre blanc cerclée de marbre brun, surmontée d’un fronton décoré de deux chérubins et de ses armoiries. On peut y lire l’inscription suivante : « Au pied de ce pillier repose le corps de Dame Marie Thérèse Jacquier de Lompre, espouse de Mr de Rons, secrétaire de sa majesté catholique en son conseil privé à Bruxelles (…) ». 

Derrière le mausolée de Charles de Croÿ, au sol, se trouve une petite dalle de calcaire au centre de laquelle figure une table d’épitaphe en marbre blanc contenant l’inscription suivante : « Ci gît Jean Henri Flescher (…), conseiller clerc au conseil souverain du Hainaut (…) ». 

Enfin, de part et d’autre du maître-autel se trouvent des monuments funéraires de princes de Chimay parmi lesquels celui de Philippe de Hénin-Liétard. Le monument est décoré du blason du défunt encadré par deux griffons, entouré du collier de la Toison d’Or et surmonté du bonnet de prince du Saint-Empire. On peut y lire la dédicace suivante « Philippe Gabriel Maurice Joseph d’Alsace d’Hénin Liétard, comte de Boussu, prince de Chimay (…), premier pair des comtés de Hainaut et de Namur (…) ».

Rue Fromenteau

6460 Chimay

carte

Frédéric MARCHESANI, 2013

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Plaque Maurice GAUCHEZ

Au sein de l’Amicale des Anciens élèves de l’Athénée de Chimay, un comité local s’est constitué pour honorer la mémoire d’un enfant du pays, le romancier, poète, journaliste et essayiste Maurice Gauchez (1884-1957). Le Comité est présidé par M. Hondermarcq et reçoit le soutien des autorités locales et surtout l’aide active de Jean-Marie Horemans : professeur à Saint-Ghislain et administrateur de l’Institut Destrée, ce dernier a en effet préparé une exposition de livres, dessins, manuscrits qui est inaugurée en même temps que la plaque commémorative apposée sur la maison natale de Gauchez, à Chimay, lors des Fêtes de Wallonie en septembre 1970.

Né Maurice Gilles en 1884, Gauchez restera toute sa vie fortement attaché à sa ville natale qui perpétue par conséquent le souvenir de son œuvre littéraire. Au cours de la première moitié du XXe siècle, Gauchez s’est révélé un véritable animateur des lettres françaises en Belgique, multipliant des notices et présentations de ses confrères écrivains, en plus d’être conférencier et surtout à la tête de l’Association des écrivains belges anciens combattants, en souvenir d’une Grande Guerre qui avait mobilisé Gauchez dans la force de l’âge. Responsable de la revue La Renaissance d’Occident, il anime encore une maison d’édition et une troupe théâtrale qui compte à son répertoire de nombreuses œuvres d’avant-garde. Poète à ses débuts, journaliste, essayiste, critique littéraire, romancier régionaliste, « écrivain de guerre », Gauchez est un auteur fécond. Inspiré par Verhaeren en poésie, il l’est par Lemonnier dans sa prose.

Même si Le roman du grand veneur est le livre le plus souvent attaché au nom de Maurice Gauchez, Émile Lempereur retient Cacao comme la meilleure de son œuvre ; elle lui est inspirée par Anvers, métropole dans laquelle Gauchez a grandi en raison de la désignation de son père dans la cité portuaire en tant que professeur de mathématiques. C’est à Anvers que Gauchez fait ses études ; c’est aussi là qu’il publie ses premiers textes en français ; c’est encore là qu’il travaille comme journaliste (au Matin) et qu’il enseigne la rhétorique française, après la Grande Guerre. En 1922, son Histoire des lettres françaises de Belgique des origines à nos jours est plusieurs fois primée. À la fin des années 1920, il poursuit sa carrière de journaliste et d’enseignant à Bruxelles où il s’est établi. Auteur de plusieurs « romans-frontières », Gauchez inscrit le pays de Chimay dans Le roman du grand veneur, Le Baron des Robaux, Tignasse, Timothée Flouque et L’Aventurier sans envergure. Avec Au cœur des Fagnes et La Grange au Bois (situé en Gaume), Gauchez visite d’autres lieux du pays wallon.

 

Sources

La Vie wallonne, III-IV, 1970, n°331-332, p. 547-548
André LÉPINE, 80 monuments insolites d’Entre-Sambre-et-Meuse, Cerfontaine, 1989, p. 66
Roger FOULON, Maurice Gauchez, Dossiers L, Marche-en-Famenne, Service du livre luxembourgeois, 2e trimestre 2000, 28 p.
Fernand DEMANY, Un poète belge : Maurice Gauchez, Bruxelles, La Renaissance d’Occident, 1923
Georges DOPAGNE, Maurice Gauchez, Bruxelles, 1937
Préface de Jean-Marie HOREMANS à la réédition du Roman du grand veneur, Mons, Tourisme et Culture-Hainaut, 1970

 

Plaque Maurice Gauchez (Chimay)

Rue de Virelles 5
6460 Chimay

carte

Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Statue Jean FROISSART

Située sur la place principale de Chimay, une statue en pierre rend hommage à Froissart. Né à Valenciennes vers 1337, ce poète, historien et chroniqueur est en effet décédé à Chimay au début du XVe siècle (entre 1404 et 1410). Issu d’une famille de marchands installés dans le Hainaut depuis plusieurs générations, Jean ou Jehan Froissart a bénéficié d’une instruction sérieuse et dispose d’un don, celui de jouer aisément avec les mots, aussi bien dans l’écriture que dans l’expression orale. Fréquentant les milieux mondains de son temps, il ne tarde pas à en raconter les histoires, les anecdotes comme les faits plus sérieux. Voyageant d’une cour à l’autre, le trouvère wallon se fait conteur et chroniqueur, tout décrivant consciemment ou non une certaine décadence féodale. De 1370 jusqu’en 1400, il va rédiger en moyen français des Chroniques de France, d’Angleterre et des païs voisins, qu’il remaniera sans cesse. Entré en religion dans les années 1370, il trouve en Guy II de Châtillon, comte de Blois, un protecteur qui lui permet de devenir chanoine de Chimay et de bénéficier des avantages de la charge (1384-1391). La tradition place sa sépulture à l’intérieur de la chapelle Sainte-Anne dans l’église de Chimay. Prolixe chroniqueur de l’époque médiévale, Froissart a traversé les siècles en demeurant un personnage de référence par les qualités de ses multiples facettes.

Par conséquent, Froissart a été très rapidement considéré comme l’un des personnages historiques de référence du jeune État belge né en 1830, et intégré à son panthéon. Il figure parmi les premières personnalités à être statufiées. En 1845, en effet, l’artiste Jean-Joseph Jaquet (1822-1898) présente au Salon de Bruxelles le modèle du monument Froissart destiné à être implanté à Chimay. Formé à l’Académie d’Anvers, puis élève de Louis Jehotte à l’Académie de Bruxelles (1839-1840), Jaquet se perfectionne dans l’atelier de Guillaume Geefs. Présent au Salon de Bruxelles de 1842, il expose onze pièces à celui de 1845, dont son monument Froissart qui sera installé et inauguré en 1848 sur la grand place de Chimay. Reconnu comme statuaire officiel, Jaquet fera toute sa carrière en répondant aux multiples commandes des autorités publiques, du gouvernement comme des municipalités, en Belgique comme aux Pays-Bas. Plus de 300 statues et une trentaine de bustes sont à mettre à son actif, dont le Baudouin de Constantinople, à Mons. D’initiative, l’artiste se laissera inspirer par des sujets mythologiques ou multipliera les allégories, recourant au bronze, au marbre ou à la pierre. Professeur de sculpture d’après la figure antique, Jaquet succède à Jehotte comme professeur à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles (1863-1898), et obtient aussi le cours de sculpture d’ornement (1888-1898).

La statue de Froissart est placée sur un très haut socle en pierre, constitué en plusieurs niveaux, entouré au sol par une petite barrière. À la fin des années 1990, le réaménagement de la Grand Place chimacienne, située sur l’importante N53, fait naître le projet d’un déplacement de la statue Froissart, mais finalement c’est la chaussée qui est aménagée pour tenir compte de la présence de l’imposant monument.

À Froissart, Valenciennes dédiera aussi un imposant monument ; dans la cité française, l’idée avait été suggérée en 1834, mais ce n’est qu’en 1846 qu’elle fait l’objet d’un suivi concret, l’inauguration de la statue en marbre se déroulant en 1856.

 

Sources

Richard Kerremans, dans Jacques Van Lennep (dir.), La sculpture belge au 19e siècle, catalogue, t. 2, Artistes et Œuvres, Bruxelles, CGER, 1990, p. 458-459

Jules Stécher, dans Biographie nationale, t. VII, col. 317-339

Maurice Wilmotte, Froissart, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1943, coll. Notre Passé

Place du Faubourg (dite Place Froissart)
6460 Chimay

carte

Paul Delforge

G. Focant - SPW

Théâtre du château de Chimay

Érigé à l’emplacement d’un complexe palatial, récemment mis au jour, le château de Chimay, reconstruit en 1935, abrite un théâtre fondé par Madame Tallien, devenue princesse de Chimay en 1805. Il date de 1863 et il se compose d’une salle ovale, à l’italienne, avec un parterre, deux balcons et la loge princière. 

Son remarquable plafond est constitué d’une coupole aplatie figurant le Paradis avec, en son centre, une rosace en bois ajouré. Tout le décor s’inspire en réalité des cartons dessinés sous Louis XV pour le théâtre de Fontainebleau. 

Depuis 1991, la salle accueille un concours international renommé de chant baroque.

Rue du Château
6460 Chimay

carte

Classé comme monument le 24 décembre 1958
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon