Code postal
4130

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Banc Léon Souguenet

Banc Léon Souguenet, éalisé à l’initiative des autorités communales d’Esneux, 31 juillet 1938.

En 1932, Léon Souguenet avait déjà été honoré par un mémorial dans les bois de la commune d’Esneux à l’initiative de l’Association pour la Défense de l’Ourthe. Six ans plus tard, une autre initiative est prise, toujours à Esneux et en hommage à Léon Souguenet récemment décédé (12 mars 1938), lorsqu’est inauguré, le 31 juillet 1938, un banc semi-circulaire, en pierre, installé face au kiosque le long de l’avenue Montefiore. Dans le même temps est planté un hêtre pourpre, non seulement parce qu’il s’agit du titre de l’un de ses livres (essai publié en 1912), mais surtout parce que, toute sa vie, Souguenet s’est attaché à la défense de la nature. Fondue et offerte par Léon Grenier au nom de la société Cockerill dont il est le directeur, une plaque est apposée pour rappeler la plantation de l’arbre, et le nom de Léon Souguenet est gravé sur le dossier du banc, du côté de l’arbre. Par la suite, une haie d’ifs viendra renforcer l’effet semi-circulaire de l’espace, créant une séparation avec le monument Montefiore-Levy limitrophe.

Co-fondateur de l’hebdomadaire politique Pourquoi Pas ? en 1910, avec George Garnir et Louis Dumont-Wilden, Léon Souguenet (1871-1938) a acquis une notoriété certaine par ses talents d’écriture qu’il exerce dans la presse quotidienne, ainsi que par la publication de livres. De nationalité française, établi à Liège, Souguenet dirige Le Journal de Liège à l’entame du XXe siècle. Il fréquente volontiers les milieux artistiques et littéraires dont un petit groupe qui prend volontiers ses quartiers d’été du côté de Tilff-Esneux, dans le hameau de Ham. Les forêts et les bords de l’Ourthe ravissent les artistes, qu’ils soient peintres, musiciens ou écrivains. Saisissant l’occasion de la présence de toutes ces personnalités déjà bien connues, la « Ligue des Amis des Arbres », association nouvellement fondée à Bruxelles, choisit Esneux pour organiser la première « Fête des Arbres » en Belgique, le 21 mai 1905. Mêlant sa passion pour la nature et sa volonté de la défendre, Souguenet se fait un ardent propagandiste de l’initiative qui voulait se répandre, régulièrement, dans tout le pays. Dès 1906, Souguenet avait poursuivi sa carrière de journaliste à La Province et s’était installé dans le Hainaut, entreprenant d’emblée une campagne pour sauver le bois de Colfontaine.

Conçu par Michel Walthère, avec l’aide de Gabriel Van Wylic, le « banc Souguenet » est inauguré en juillet 1938 à quelques semaines du scrutin communal. Ce second hommage organisé à Esneux en l’honneur de Souguenet ne fait pas l’unanimité. Président de l’Association pour la Défense de l’Ourthe et grand ami de Souguenet, Louis Gavage manifeste son mécontentement. Depuis le classement partiel de Beaumont (printemps 1936), Gavage est en froid avec le bourgmestre d’Esneux, François Nandrin ; il juge l’initiative communale d’autant plus inopportune que plusieurs décisions récentes du maïeur (autorisation d’installations industrielles et de lotissements dans des zones pittoresques, non-respect de prescrit urbanistique…) vont à l’encontre de l’esprit des défenseurs de la nature. C’est par conséquent sans l’appui de l’Association présidée par Louis Gavage que les autorités locales inaugurent le banc, avec le soutien du gouverneur de la province, ainsi que le patronage du Pourquoi Pas ? et du journal La Meuse.

Lors de la Libération du pays wallon, en septembre 1944, un char américain accomplit, par mégarde, une manœuvre qui renverse le banc semi-circulaire où est incrusté le nom de Léon Souguenet. À l’initiative de Robert Dalem, la commune d’Esneux procédera à la restauration du monument dédié à l’un des pionniers de la sauvegarde de la forêt, des sites naturels et, plus globalement, de l’environnement : l’inauguration de la restauration se déroule le 19 septembre 2002, le jour où est lancé le réseau TARPAN (Tourisme, Accueil, Randonnée, Patrimoine, Agriculture, Nature). Dès lors, la présence de « bulles à verres » à proximité du banc n’aurait pas dérangé Souguenet, même si leur esthétique peut paraître contestable à cet endroit.

 

Sources

A. PRICK-SCHAUS, N. MALMENDIER et M. DE SELLIERS, « Arts et Nature – temps et espace – Esneux », 2005
http://www.esneux.be/site/loisirs_et_dec/histoire/index.php?ref_annu=1217&ref_annu_page=945 (s.v. décembre 2013)
La Vie wallonne, juin 1936, CXC, p. 316-319
Benjamin STASSEN, La Fête des Arbres - 100 ans de protection des arbres et des paysages à Esneux et en Wallonie (1905-2005), Liège, éd. Antoine DEGIVE, 2005, p. 117-118, 182
Louis GAVAGE, Une manifestation où nous ne pouvons être, dans Bulletin de l’Association pour la Défense de l’Ourthe, n°104, avril 1938, p. 101-102

 

Banc Léon Souguenet – © Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Avenue Montefiore
4130 Esneux

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Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Mémorial Léon SOUGUENET

Mémorial Léon Souguenet, réalisé par Godefroid Devreese, 28 août 1932.

Dans les bois de la commune d’Esneux, un sentier balisé porte le nom de « Promenade Léon Souguenet, Fondateur de la Fête des Arbres » et il emmène jusqu’à un mémorial situé sur le site de Beaumont. Au pied d’un tilleul argenté apparaît une pierre brute, où sont insérés un médaillon d’une part, une plaque en bronze, d’autre part. Ce mémorial est le premier dédié à Léon Souguenet ; il a été inauguré de son vivant à l’initiative de l’Association pour la Défense de l’Ourthe, en particulier de son président Louis Gavage. Lors de l’inauguration, en août 1932, ce dernier a rappelé le rôle joué par une série de pionniers écologistes – pourrait-on écrire – qui se sont mobilisés pour sauvegarder la forêt et les sites naturels non pour des raisons esthétiques, mais en raison de leur rôle physiologique et climatique. Parmi ces pionniers, on rencontre Jean d’Ardenne, Edmond Picard, René Stevens, Charles Bernard, Isi Collin, Olympe Gilbart, Auguste Donnay, Charles Delchevalerie et… Léon Souguenet.

Co-fondateur de l’hebdomadaire politique Pourquoi Pas ? en 1910, avec George Garnir et Louis Dumont-Wilden, Léon Souguenet (1871-1938) a acquis une notoriété certaine par ses talents d’écriture qu’il exerce dans la presse quotidienne, ainsi que par la publication de livres. De nationalité française, établi à Liège, Souguenet dirige Le Journal de Liège à l’entame du XXe siècle. Il fréquente volontiers les milieux artistiques et littéraires dont un petit groupe qui prend volontiers ses quartiers d’été du côté de Tilff-Esneux, dans le hameau de Ham. Les forêts et les bords de l’Ourthe ravissent les artistes, qu’ils soient peintres, musiciens ou écrivains. Saisissant l’occasion de la présence de toutes ces personnalités déjà bien connues, la « Ligue des Amis des Arbres », association nouvellement fondée à Bruxelles, choisit Esneux pour organiser la première « Fête des Arbres » en Belgique, le 21 mai 1905. Mêlant sa passion pour la nature et sa volonté de la défendre, Souguenet se fait un ardent propagandiste de l’initiative qui voulait se répandre, régulièrement, dans tout le pays. En 1906, une plaque commémorative de l’événement était inaugurée à Esneux, où figurait un long poème en wallon écrit par Oscar Colson en faveur de la préservation des arbres et des sites naturels.

Le Mémorial Souguenet du Bois de Beaumont est signé par le sculpteur Godefroid Devreese (1861-1941), fils du sculpteur Constant Devreese. Formé à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles auprès d’Eugène Simonis, puis de Charles Van der Stappen, ce Courtraisien s’est rapidement fait remarquer, obtenant le 2e Prix de Rome 1885. Installé à Bruxelles depuis 1881, où il fait toute sa carrière, cet ami et collaborateur de Victor Horta puise son inspiration dans l’antiquité, réalise des bustes tant d’intérieur que d’extérieur, avant de se spécialiser aussi comme médailleur à la fin du XIXe siècle, tout en continuant à recevoir de nombreuses commandes publiques. Parmi ses principaux monuments figure celui des Éperons d’Or, inauguré à Courtrai en 1906. Au-delà de sa réputation, Devreese est choisi à Esneux parce qu’il est aussi un défenseur de la nature ; grand admirateur de l’engagement de Souguenet en faveur de la préservation des sites, Devreese est membre de l’Association de la Défense de l’Ourthe, depuis sa création, en 1924, à Esneux par Louis Gavage. Le Mémorial Léon Souguenet n’occupe pas une place artistique particulière dans l’œuvre du sculpteur, mais il s’agit d’un geste d’amitié puisqu’il accepte de réaliser grâcieusement le médaillon en bronze représentant le profil gauche de Souguenet, et ce en moins d’un mois. Sous le médaillon se trouve une plaque commémorative.

Mémorial Léon Souguenet

Fidèle à la tradition des plaques offertes avant-guerre par la société Cockerill, la plaque en bronze portant l’inscription :


« Cet arbre a été planté 
en l’honneur de Léon Souguenet,
défenseur de Beaumont
L’Association pour la défense de l’Ourthe
28 août 1932 ».


a été offerte par les frères Greiner, responsables au sein de la société qui a aussi coulé le médaillon dans le bronze. Quant aux pierres livrées brutes, elles ont été travaillées par le « père Honhon », maître tailleur de pierres à Esneux. Il a utilisé une pierre calcaire, la laissant assez brute, en forme de petit menhir, qu’il a orné du grand médaillon en bronze.

C’est un Souguenet d’âge mûr qui est représenté. Le monument est installé devant un jeune tilleul argenté planté pour l’occasion. Le dimanche 28 août 1932, les discours prononcés devant une foule très nombreuse sont autant d’appels à la mobilisation en faveur de la préservation de la nature, le rôle de Souguenet dans l’élaboration des lois de 1911 et 1931 étant souligné.

Quant au site de Beaumont où est implanté le monument, il s’agit d’un haut plateau encerclé par l’Ourthe offrant un panorama exceptionnel. L’endroit soigneusement choisi appartient à la commune d’Esneux car l’autre partie du site est propriété de la Commission d’Assistance publique de Liège qui veut y implanter un lotissement ; contre ce projet immobilier, l’ADO de Louis Gavage se mobilise depuis 1924. Une petite partie du site (5 ha sur 17) fera l’objet d’un classement en 1936, après une dizaine d’années de campagne de sauvegarde menée par Louis Gavage et ses amis. Il faut encore attendre 1944 e

t la fin d’un long procès, pour que le litige entre la Commission d’Aide publique de la ville de Liège, propriétaire de Beaumont, et l’État soit tranché en faveur du second ; les menaces de lotissement sont alors écartées et le site devient un sanctuaire dédié à la seule nature. Pendant quelques années encore, plusieurs classements partiels conduiront à protéger l’essentiel de la Boucle de l’Ourthe qui, en 1993, obtient le statut de « patrimoine exceptionnel de Wallonie ».

Le médaillon actuel n’est pas l’original ; en effet, durant l’hiver 1978-1979, le médaillon en bronze de Devreese est volé par un quidam qui est appréhendé ; il a cependant eu le temps de fondre l’œuvre. Une copie sur base d’un modèle réduit est réalisée par Pauline Claude ; le « nouveau » bronze est coulé en Italie et l’inauguration du monument restauré a lieu en 1981.

Sources

Denise CLUYTENS-DONS, dans Jacques VAN LENNEP (dir.), La sculpture belge au 19e siècle, catalogue, t. 2, Artistes et Œuvres, Bruxelles, CGER, 1990, p. 364-366
A. PRICK-SCHAUS, N. MALMENDIER et M. DE SELLIERS, « Arts et Nature – temps et espace – Esneux », 2005
http://www.esneux.be/site/loisirs_et_dec/histoire/index.php?ref_annu=1217&ref_annu_page=945 (s.v. décembre 2013)
La Vie wallonne, juin 1936, CXC, p. 316-319
Benjamin STASSEN, La Fête des Arbres - 100 ans de protection des arbres et des paysages à Esneux et en Wallonie (1905-2005), Liège, éd. Antoine DEGIVE, 2005, p. 95-99, 173, 178
Bulletin de l’Association pour la Défense de l’Ourthe, numéro spécial, n°49, juillet-août-septembre 1932, p. 129-207
 

Bois de Beaumont
4130 Esneux

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Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Stèle Jean REY

Stèle à la mémoire de Jean Rey, réalisée à l’initiative des autorités communales, 17 mai 1996.
 

Stèle Jean Rey

Né à Liège en 1902, dont il fut conseiller communal de Liège (1935-1958) et député (1939-1958), ministre belge à deux reprises (1949-1950, 1954-1958), membre (1958-1970) puis premier président de la Commission économique européenne de 1967 à 1970, ministre d'État (1972), député européen (1979-1980), c’est finalement d’Esneux, dont il était devenu conseiller communal après la fusion des communes en 1976, que Jean Rey a reçu la première manifestation de reconnaissance posthume par l’élév

ation d’une stèle à sa mémoire. Depuis plusieurs années, en effet, il avait choisi de vivre dans le hameau de Cortil et il avait accepté, en octobre 1976, de participer au scrutin communal du « grand Esneux ». Sans surprise, il avait été élu en même temps qu’une jeune candidate socialiste, Jenny Levêque, qui allait devenir par la suite la bourgmestre de la localité, de 1995 à 1998 et de 2001 à 2006.
C’est sous sa présidence qu’une cérémonie inaugurale eut lieu le 17 mai 1996, en présence de la famille de Jean Rey, du président du parti libéral, Louis Michel, et d’un représentant du bourgmestre de Liège. Autour de la stèle commémorative, l’ensemble des convictions libérales, démocratiques, protestantes, wallonnes, fédéralistes et européennes de Jean Rey ont été rappelées. Premier président de la Commission européenne unifiée, Jean Rey avait aussi figuré parmi les tout premiers députés européens élus au suffrage universel (1979), même s’il fut forcé par la suite de céder son siège à Luc Beyer.

Sur une pierre calcaire relativement brute, une plaque métallique carrée est apposée de manière centrale. Entouré de douze étoiles, un cercle foncé laisse apparaître la tête de Jean Rey, légèrement tournée vers la droite. Sous ce portrait, sont mentionnées trois références à ses multiples engagements :

« Jean Rey
1902-1983
Ministre d’État
Conseiller communal d’Esneux
Président de la Commission
des Communautés européennes
1967-1970 ».

Un parterre de fleurs entoure l’avant de la stèle, tandis qu’un arbre a été planté à l’arrière, destiné à abriter le monument d’ici quelques années.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse, dont Le Soir, 18-19 mai 1996
Francis BALACE, Willy DE CLERCQ, Robert PLANCHAR, Jean Rey, liégeois, européen, homme politique, Éditions de l’Université de Liège, Liège, 2002
Paul DELFORGE, Jean Rey, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. III, p. 1424-1427
Demain, Études et Expansion, Numéro spécial à la Mémoire de Jean Rey, 1983, n° 295
Robert FENAUX, Jean Rey, Enfant et artisan de l’Europe, Éditions Labor, Bruxelles, 1972

 

Parc du château Brunsrode, dit château Lieutenant 
4130 Tilff (Esneux)

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Paul Delforge

Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Monument Hortense MONTEFIORE-BISCHOFFSHEIM

Dans l’espace public wallon, les personnalités féminines comptent pour moins de 6% de l’ensemble des monuments dédiés à un personnage historique. Dès lors, le monument Montefiore-Levi créé par Oscar Berchmans et qui a été inauguré à Esneux le 19 juillet 1908 peut être considéré comme un rare modèle. Ce n’est ni un exploit, ni une découverte ni un acte de résistance qui est mis ici en évidence, mais l’action bienfaitrice et constante d’une grande bourgeoise vivant dans la périphérie liégeoise. 

Fille du banquier J-R. Bischoffsheim (1808-1883), né en Allemagne, naturalisé Belge et actif dans les milieux financiers bruxellois où il oriente la politique monétaire et financière du jeune État belge, Hortense (1843-1901) épouse en 1866 l’ingénieur Georges Montefiore-Levi (1832-1906), industriel né en Angleterre, naturalisé belge quand il s’installe durablement à Liège, arrondissement dont il sera l’un des représentants directs au Sénat, de 1882 à 1901, au nom du parti libéral. 

Le couple acquiert en 1882 le château du Rond-Chêne à Esneux. Souffrant d’un lourd handicap aux jambes depuis sa plus tendre enfance, Hortense Montefiore-Bischoffsheim poursuit une tradition familiale faite de mécénat et de philanthropie. Protectrice de plusieurs œuvres en faveur de la communauté juive de Liège, elle est à l’origine de la construction d’un asile à Esneux destiné à la revalidation et à la convalescence (en milieu rural) de jeunes enfants de Liège, sur base d’un avis médical ; l’œuvre est neutre philosophiquement, et pratique la mixité des jeunes garçons et des jeunes filles. Par ailleurs, à la fin du XIXe siècle, le couple Montefiore fait don à la ville de Liège d’une série de fontaines artistement réalisées et destinées à fournir de l’eau potable aux passants dans les rues de Liège. À sa mort, Hortense Montefiore lègue une partie de sa fortune pour la création d’un hôpital moderne dans la région d’Esneux. 

 

Statue dite Montefiore

Afin d’honorer cette bienfaitrice, la commune d’Esneux prend l’initiative d’élever un monument. Sa réalisation est confiée au sculpteur liégeois Oscar 

Berchmans (1869-1950). Ayant grandi dans un milieu tourné vers la peinture, Oscar opte pour la sculpture lorsqu’il suit les cours de l’Académie des Beaux-Arts de Liège auprès de Prosper Drion et d’Adrien de Witte (1884) ; il fréquente aussi l’atelier de Léon Mignon et de Paul de Vigne auprès desquels il apprend son métier.  

Au-delà de commandes pour les particuliers, Berchmans sera souvent sollicité par les autorités liégeoises qui lui confient la réalisation de bas-reliefs pour le Palais des Beaux-Arts de l’exposition de 1905, le mémorial Mignon (1906), des bustes et des monuments comme ceux dédiés à Montefiore-Levi (1911) ou à Hubert Goffin à Ans (1912). Le monument qu’il réalise en 1908 pour le compte de la commune d’Esneux peut donc être rangé parmi les premiers de celui qui deviendra bien plus tard professeur à l’Académie de Liège. 
Tenant compte de l’infirmité de son modèle, l’artiste la représente assise, portant dans ses bras trois très jeunes enfants d’allure chétive ; le groupe est en bronze. Le socle du monument qui est en pierre fait office de siège, et l’ensemble présente un caractère assez massif qu’atténuent à peine les rondeurs voulues par Berchmans. Sur la partie inférieure du siège, de face, apparaît en très grand le mot CHARITE gravé dans la pierre. Vient ensuite l’hommage : « A Mme Montefiore-Levi La commune d’Esneux reconnaissante 1908 ». 
 

 

- François STOCKMANS, Georges Montefiore-Levi, dans Biographie nationale, t. 38, col. 596-616 
- http://www.esneux.be/site/loisirs_et_dec/histoire/index.php?ref_annu=1217&ref_annu_page=942 (sv. février 2014) 
- Marie-Sylvie DUPONT-BOUCHAT, dans Dictionnaire des femmes belges, Bruxelles, Racine, 2006, p. 59 
- Ginette KURGAN, Serge JAUMAIN, Valérie MONTENS, Dictionnaire des patrons en Belgique, Bruxelles, 1996, p. 53-55 
- A. PRICK-SCHAUS, N. MALMENDIER et M. DE SELLIERS, « Arts et Nature – temps et espace – Esneux », 2005 

Avenue Montefiore 23 
4130 Esneux

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Paul Delforge

IPW

Monument aux morts de Tilff

Installé au centre de la place du Souvenir, devant la maison communale de Tilff, le monument était à l’origine adossé à cette dernière et dédié aux seuls morts de la Première Guerre mondiale. Inauguré le 11 novembre 1919, il se présentait comme une stèle portant, comme partout, les noms des victimes. 

C’est à l’occasion du centième anniversaire de l’indépendance qu’un coq en bronze, réalisé par le sculpteur Adelin Salle, fut installé au sommet de la stèle le 5 octobre 1930 et que celle-ci fut placée au centre de la place, rebaptisée place du Souvenir. 

Le coq d’Adelin Salle fut dérobé en 1999 et remplacé par un petit coq provisoire. Le 27 septembre 2006, un nouveau coq en pierre, dû au sculpteur Jacky Jansen, fut placé au sommet du monument. Il est significatif que cette nouvelle inauguration ait eu lieu lors des fêtes de septembre, tout comme il faut relever derrière le monument, sous un arbre du parc, une stèle de la liberté portant une phrase en wallon, A Tif èl Walonerèye crèch è riglatih li lîbèrté : À Tilff, en Wallonie, grandit et brille la liberté.

Place du Souvenir
4130 Esneux

carte

Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

IPW

Château de la Tour et l'église Saint-Hubert

La seigneurie d’Esneux était une des sept seigneuries au-delà des bois du duché de Limbourg, la plus importante d’entre elles. Son territoire était bien supérieur à celui de la commune actuelle et comportait plusieurs enclaves. Esneux appartenait avant 1140 à la famille de Duras puis passa entre divers mains avant d’être engagée à la famille d’Argenteau au XIVe siècle. Cette famille resta propriétaire de la seigneurie jusqu’en 1787 et éleva la terre en comté. Esneux possédait sa cour de justice, qui relevait de la Haute Cour de Limbourg, et une cour féodale pour ses arrière-fiefs.

La pierre tombale de Guillaume d’Argenteau dans le porche de l’église Saint-Hubert d’Esneux. Photo de 1942 © KIK-IRPA, Bruxelles

Les sires d’Argenteau, comtes d’Esneux, possédaient une maison forte sur leurs terres. Le château de la Tour, siège du comté, barrait le passage entre l’Ourthe et la colline et défendait ainsi les positions du duché au sud de ses territoires. Aujourd’hui privé de sa cour intérieure, l’ensemble ne conserve plus que l’aile d’habitation construite entre les XVIe et XVIIIe siècles en moellons de grès et en calcaire. Le bâtiment est caractérisé par une toiture à la Mansart percée de lucarnes et par une tourelle d’angle en échauguette de construction récente (1931) avec remploi d’éléments divers parmi lesquels une dalle funéraire d’un enfant d’Argenteau du XVe ou du XVIe siècle. Au nord se trouve la partie la plus ancienne du château millésimée 1582 ; la façade est est ornée de deux dalles armoriées de Guillaume II d’Argenteau et Jeanne d’Autel. De la tour qui donna son nom au château et qui fut détruite par une crue de l’Ourthe au XVIe siècle, nous ne conservons rien.

L’église Saint-Hubert d’Esneux compte quant à elle plusieurs monuments funéraires parmi lesquels la dalle funéraire de Guillaume d’Argenteau et de ses deux épouses, datant de la première moitié du XVIe siècle. Située au mur dans le porche, elle a été taillée dans le calcaire de Meuse. On y trouve également la dalle de Gilles Martin Stassart, maïeur du ban de Sprimont (†1687).

Avenue Montéfiore, 29
4130 Esneux

carte

Frédéric MARCHESANI, 2013

Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Mémorial Auguste DONNAY

Mémorial Auguste Donnay, réalisé par Georges Petit, 4 septembre 1927.

Surnommé « le maître de Méry », le peintre Auguste Donnay ne pouvait être honoré d’un mémorial que dans l’entité qui fait actuellement partie de la commune d’Esneux et en particulier au sommet du bois des Manants, lieu que l’artiste nommait son « Fuji-Yama ». Né à Liège en 1862, l’artiste wallon avait pris les paysages de l’Ourthe en particulière affection et était devenu citoyen de Tilff à titre officiel dès octobre 1905. Professeur à l’Académie de Liège nommé en 1901, il avait choisi de résider à la campagne pour profiter en permanence du ravissement de la vallée de l’Ourthe. Cherchant l’endroit idéal à Méry même, il changea d’adresse à quatre reprises, trouvant finalement le nid idéal dans un repli du vallon, dans une demeure discrète qui transformait l’artiste en ermite ; c’est là qu’il vécut jusqu’en 1921. Là, Donnay disposait du paysage recherché, avec ses multiples variations de couleurs. Le dessinateur y avait trouvé l’inspiration de la couleur, notamment grâce à l’utilisation des crayons Raffaëlli. En raison de ce profond attachement à Méry, l’évidence a poussé les promoteurs d’un mémorial Auguste Donnay à l’installer au plus près de l’endroit où l’artiste exprima son talent.


C’est sur la crête du coteau de Méry que fut inauguré, le 4 septembre 1927, le bas-relief réalisé par Georges Petit et posé sur une pierre brute, au sommet d’une série de roches assemblées. Dans la clairière de la chêneraie, ce jour-là, ils étaient plusieurs dizaines – autorités locales, amis de l’artiste, enfants des écoles – pour se souvenir de celui qui avait l’habitude de se promener dans cet endroit en solitaire (10.000 personnes affirme le Bulletin de l’ADO, 1929, p. 162). Simultanément, à deux pas de là, étaient aussi inaugurés un belvédère fournissant un point de vue élevé sur la vallée de l’Ourthe, ainsi qu’une série de chemins de promenade. En plus des discours (le bourgmestre de Tilff Delrée, Charles Delchevalerie, Olympe Gilbert) et de la lecture d’un hymne composé pour l’occasion par Félix Bodson, deux ouvriers fondeurs, auteurs de la plaque, ont fait le déplacement et sont venus exprimer, au nom de leurs camarades, leur sympathie au grand Wallon qu’était l’artiste aux peintures si réussies.

L’idée initiale du Mémorial revient à Jacques Ochs qui s’en ouvre à Louis Gavage fin 1926. L’initiative en revient à l’Association pour la Défense de l’Ourthe (ADO, présidée par Louis Gavage) qui en confie l’organisation à la société Tilff-Attractions. Les défenseurs de l’Ourthe avaient trouvé en Donnay un éminent propagandiste. En illustrant si bien la vallée, le peintre rencontrait, volens nolens, les objectifs des protecteurs de la nature, soucieux de la préserver face à des investissements « sauvages ». S’il peint la nature, Auguste Donnay s’en avère aussi un défenseur affirmé. En août 1899 – bien avant Les Peupliers de Thierry Haumont –,  il avait rédigé une très ironique Lettre à M. le Directeur des arbres, des plantes et des herbes de la bonne ville de Liège en Belgique afin de protester contre le sacrifice de la nature à l’auteur des promoteurs immobiliers. Un an plus tard, le peintre adressera une autre missive aux accents écologistes aux industriels désireux de s’implanter dans les Fonds de Quarreux (STASSEN). Au lendemain de la Grande Guerre, il était un membre actif de la Comité provincial liégeois des monuments et des sites.


À la démarche d’hommage des amis de la nature s’est activement associée la section liégeoise des Amis de l’Art wallon, cercle dont faisait aussi partie Donnay depuis 1912 ; cette société ne cessait de prendre ses références dans l’important rapport/discours présenté par Auguste Donnay lui-même, lors du Congrès wallon de 1905. À cette occasion mémorable, Donnay avait apporté des arguments convaincants en faveur de l’existence d’un sentiment wallon en peinture.


En figeant le profil gauche du peintre avec une sobriété expressive, le sculpteur Georges Petit (1879-1958) fixait définitivement les traits du « maître de Méry » pour les générations futures. Pour le promeneur qui ne connaîtrait par Donnay, la dédicace figée dans le bronze précise :

DEVANT CES HORIZONS
AUGUSTE DONNAY
PEINTRE ET POETE
ENTENDIT CHANTER

Mémorial Auguste Donnay


L’AME DE SON PAYS

Ami d’Auguste Donnay, Georges Petit était né à Lille, de parents liégeois. Il grandit à Liège et reçoit une formation artistique à l’Académie des Beaux-Arts où il est l’élève de Prosper Drion, Jean Herman et Frans Vermeylen. Il deviendra plus tard professeur de cette Académie. « Depuis 1901, date de ses premières œuvres, jusqu’à la guerre de 1940, Georges Petit a occupé avec autorité la scène artistique liégeoise », affirme Jacques Stiennon qui explique qu’il devait sa position aux multiples commandes officielles reçues autant qu’à sa maîtrise précoce de son art. Sa sensibilité et sa capacité à transformer une anecd

ote en symbole universel ont influencé durablement ses élèves, parmi lesquels Oscar et Jules Berchmans, Robert Massart, Louis Dupont et Adelin Salle. D’abord attiré par les portraits, Petit a livré plusieurs bustes de grande facture, tout en s’intéressant à la condition humaine. Marqué par la Grande Guerre, l’artiste y puise une force qui se retrouve dans ses réalisations des années 1917 à 1927, période où s’inscrit la stèle dédiée à Auguste Donnay. C’est aussi à cette époque (1919 précisément) qu’il réalise la médaille commémorant la remise par la France de la Croix de la Légion d’honneur à la ville de Liège. Ensuite, comme épuisé par tant de souffrances, il choisit la peinture de chevalet et devient plus léger, sans tomber dans la facilité. Les visages humains tendent à disparaître et tant les paysages que les traditions wallonnes l’inspirent : en peinture, comme dans ses médailles (qui sont très nombreuses et d’excellente facture), voire dans les quelques sculptures qu’il exécute encore, comme la Tradition commandée par le Musée de la Vie wallonne. 

Sources 

La Vie wallonne, septembre 1927, LXXXV, p. 25-28
La Vie wallonne, octobre 1927, LXXXVI, p. 42-53
Liliane SABATINI, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2000, t. I, p. 507-508
Jacques PARISSE, Auguste Donnay, un visage de la terre wallonne, Bruxelles, 1991
Maurice KUNEL, dans Biographie nationale, 1967-1968, t. 34, col. 244-247
Paul DELFORGE, Société des Amis de l’Art wallon, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. III, p. 1484-1486
Jacques STIENNON (introduction), Georges Petit, catalogue de l’exposition organisée à Liège du 9 janvier au 2 février 1980, Verviers, 1980
Charles BURY, Les Statues liégeoises, dans Si Liège m’était conté, n°35, printemps 1970, p. 11
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. II, p. 282
Benjamin STASSEN, La Fête des Arbres. L’Album du Centenaire. 100 ans de protection des arbres et des paysages à Esneux et en Wallonie (1905-2005), Liège, éd. Antoine Degive, 2005, p. 18, 85.
Bulletin de l’Association pour la Défense de l’Ourthe, juillet 1928, n°1, p. 4 ; n°2, p. 26 ; 1929, p. 161-163
 

Bois des Manants 
4130 Esneux (Méry)

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Paul Delforge

Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Banc Jean d'ARDENNE

Banc en hommage à Jean d’Ardenne, réalisé à l’initiative de l’Association pour la Défense de l’Ourthe (inférieure), 20 septembre 1925.

Durant ses études au Collège de Herve (1852-1858), Léon Dommartin (1839-1919) développe déjà à la fois le goût de l’écriture et celui de la nature. Devenu libraire à Spa, sa ville natale, il s’oriente ensuite vers le journalisme. Il fonde un journal satirique, Le Bilboquet qui ne vit que quelques mois (1864-1865) ; mais Dommartin est marqué durablement par la nature qui l’entoure, même quand il prend ses quartiers à Paris où il commence sa carrière dans un petit journal intitulé Gazette des étrangers. Avec le marquis Auguste de Villiers de l’Isle-Adam, il fonde en 1867 une publication hebdomadaire, La Reine des Lettres et des Arts à l’existence éphémère. En 1868, il entre au Gaulois. C’est pour ce journal qu’il suit avec attention la Guerre franco-prussienne de 1870. Il accompagne l’armée de Mac Mahon jusqu’à la débâcle de Sedan et ses reportages en font l’un des tout premiers correspondants de guerre de l’histoire. Critique littéraire de Paris-Journal entre 1871 et 1874, il prend ensuite la direction de Bruxelles, s’installe à Ixelles et entre à la rédaction de la Chronique : il y devient rédacteur en chef en 1896. C’est après sa période parisienne qu’il prend le nom de plume Jean d’Ardenne qui lui survivra. Il sera aussi nommé bibliothécaire à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles.

Ce surnom de Jean d’Ardenne lui vient de la publication, en 1881, d’un guide de L’Ardenne qui fera date et connaîtra plusieurs éditions afin de tenir compte de l’évolution des moyens de circulation et de l’évolution de l’offre touristique. Six ans plus tard, ses Notes d’un vagabond (1887) sont également fort appréciées. Le regard qu’il pose sur « son » Ardenne l’entraîne à prendre fait et cause pour sa préservation, plus particulièrement à s’investir dans la défense des arbres, des sites et des maisons présentant un intérêt patrimonial. Face au développement prodigieux de l’industrie en pays wallon au XIXe siècle, il est l’un des premiers à attirer l’attention sur la nécessité de préserver la qualité des paysages et peut être qualifié de pionnier de l’écologie. En décembre 1891, il fonde la Société nationale pour la Protection des Sites et des Monuments en Belgique. En 1895, Léon Dommartin est encore parmi les fondateurs du Touring Club de Belgique. 

Après sa mort survenue au lendemain de la Grande Guerre, Dommartin inspirera la création de nombreux cercles et associations de défense de la nature, comme l’Association pour la défense de l’Ourthe, Les Amis de l’Ardenne, le Comité de Défense de la Nature, etc. En 1905, il était lui-même membre de la Ligue des Amis des Arbres dont la présidence lui est confiée (juillet) et avait contribué à organiser la première « Fête des Arbres » en Wallonie, avec Léon Souguenet ; elle avait eu lieu à Esneux le 21 mai 1905. Encourageant les autorités publiques à installer des bancs rustiques le long des promenades comme dans les parcs publics des villes, Dommartin sera entendu dans l’Entre-deux-Guerres.

En 1925, à l’initiative de l’Association pour la Défense de l’Ourthe inférieure, le banc qui est inauguré dans le cadre des Fêtes de Wallonie est dédié explicitement à Jean d’Ardenne, comme l’indique la plaque en bronze incrustée dans le dossier, avec l’inscription suivante :

EN SOUVENIR DE JEAN D’ARDENNE
CE BANC
A ÉTÉ OFFERT À LA COMMUNE D’ESNEUX
LE 20 SEPTEMBRE 1925
PAR L’ASSOCIATION POUR LA DÉFENSE
DE L’OURTHE INFÉRIEURE

Le banc d’Esneux présente la singularité d’être circulaire, entourant le tronc de l’un des marronniers de la place séparant l’église de la maison communale. Outre le choix de s’inscrire au moment des fêtes wallonnes, l’inauguration de ce banc à Esneux a revêtu un caractère revendicatif affirmé. Depuis 1905 environ, un projet immobilier vise à construire de l’habitat sur le site de Beaumont, un haut plateau encerclé par l’Ourthe qui offre un panorama exceptionnel. Contre ce projet se sont mobilisés des citoyens locaux et des artistes ayant l’habitude de passer leur loisir dans la région d’Esneux-Tilff. Après une dizaine d’années de campagne de sauvegarde menée notamment par l’Association pour la Défense de l’Ourthe présidée par Louis Gavage, et au terme de longues procédures, une petite partie de Beaumont (5 ha sur 17) fait l’objet d’un classement en 1936. Il faut encore attendre 1944 et la fin d’un long procès, pour que le litige entre la Commission d’Aide publique de la ville de Liège, propriétaire de Beaumont, et l’État soit tranché en faveur du second ; les menaces de lotissement sont alors écartées et le site devient un sanctuaire dédié à la seule nature. Pendant quelques années encore, plusieurs classements partiels conduiront à protéger l’essentiel de la Boucle de l’Ourthe qui, en 1993, obtient le statut de « patrimoine exceptionnel de Wallonie ».

L’inauguration du banc, en septembre 1925, évoque Dommartin tout en rappelant la lutte menée par ses amis et disciples en faveur de la préservation de sites naturels exceptionnels de Wallonie. 

Sources 

La Vie wallonne, 15 octobre 1920, n°2, p. 86-88
La Vie wallonne, mars 1935, n°175, p. 179-185
Léon MARQUET, sur http://www.sparealites.be/jean-dardenne-1839-1919 (s.v. avril 2014)
Benjamin STASSEN, La Fête des Arbres - 100 ans de protection des arbres et des paysages à Esneux et en Wallonie (1905-2005), Liège, éd. Antoine Degive, 2005, p. 84, 125

Banc Jean d’Ardenne (Esneux)

Place de l’Église (dite aussi place Jean d’Ardenne)
4130 Esneux

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Paul Delforge

Le carnaval de Tilff

 

Le moment culminant du carnaval de Tilff est le grand cortège du laetare: plus de 1000 participants costumés, des géants, des fanfares, des chars participent à ce spectacle original. Les festivités à Tilff débutent par l’intronisation du Prince carnaval, un cortège et un grand feu le samedi précédant le week-end de la laetare. La semaine est ponctuée par des bals de carnaval. 

Le dimanche du laetare, un public nombreux assiste au grand cortège qui réunit, entre autres, les groupes typiquement tilffois tels que les Porais, les Djoyeus Djâles Di So Corti, les Joyeux Revenants ou encore les Sorcières tilffoises qui possèdent tous leur géant. Les Porais sont probablement le groupe le plus célèbre. 

Le personnage du Porai trouve son origine dans la légende suivante : au XVIe siècle, Joseph le Repiqueur, jardinier génial, aurait découvert le secret pour produire des poireaux de dimensions hors normes. Produits de dîme, il fallut les livrer à la Cathédrale de Liège. Vu leur taille, ce fut considéré comme injuste. Comme le chapitre de la Cathédrale insistait, Joseph fit disparaître la moitié des poireaux avant l’arrivée des autorités. Les poireaux, auraient-ils eu des jambes ?

Trois semaines avant Pâques

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Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013