Code postal
5070

Paul Delforge

Monument Edmond CHABOT

Le 26 juin 1963, la 13e Compagnie du 1er para doit participer à un exercice de saut dans la région de Paderborn. Malgré une météo défavorable, quatre avions C-119 décollent de Melsbroek, mais il s’avère rapidement, à hauteur de Dortmund, que l’exercice de saut doit être supprimé. Ordre est alors donné à l’avion d’atterrir sur la base de Gütersloh où sont casernées les forces britanniques. 

Au sol se déroulent alors, à hauteur de la zone d’entraînement de Sennelager, des exercices de tirs de mortiers. Au moment où les quatre avions survolent cette zone, un mortier vient malencontreusement frapper l’aile droite du CP45, juste à hauteur du réservoir. L’incendie prive immédiatement plusieurs hommes de leur parachute tout en semant la panique à bord. Se rendant immédiatement compte de la situation, le premier sergent-major Edmond Chabot ouvre la porte du côté opposé à l’incendie et parvient à faire sortir neuf parachutistes. 

L’incendie a cependant l’ascendant sur les manœuvres désespérées des jeunes parachutistes et des membres de l’équipage ; l’avion s’écrase à Detmold, à quatre kilomètres de Sennelager. Les « parachutés » ne peuvent que constater la mort de leurs camarades, 33 jeunes recrues et leur moniteur, ainsi que 5 membres de l’équipage, tout en louant l’héroïsme et le sacrifice du sergent-major Chabot.

Originaire de Fosses-la-Ville où il était né en 1921, Edmond Chabot n’avait pas 20 ans quand éclata la Seconde Guerre mondiale. Ne supportant pas la vie sous occupation allemande, il tente de rejoindre l’Angleterre via les Pyrénées. Parti en vélo (mars 1941), il est arrêté en France et interné dans différents camps près de Toulouse. Il réussit pourtant à passer les Pyrénées, mais il est arrêté par les Espagnols et enfermé à Miranda pendant quelques mois. 

Monument Edmond Chabot

Réussissant à s’évader, il parvient à gagner l’Angleterre en 1942 et il s’engage au sein de la Brigade Piron. Il figure parmi les forces de libération en septembre 1944, participe à la Campagne de Hollande. En 1946, il s’engage chez les parachutistes où il devient instructeur. 

Au moment de la crise congolaise (1960), Chabot est envoyé en mission en Afrique. C’est donc ce militaire chevronné qui sauva la vie de neuf de ses camarades en donnant la sienne.

Dans les jours et les semaines qui suivront la catastrophe, nombreux seront les journaux et les magazines qui, à partir du témoignage des survivants, mettront en évidence l’abnégation de Chabot, l’homme qui était le plus près de la 

porte de sortie de l’avion. 

Chaque année, une cérémonie rend hommage à une partie des victimes reposant sur la pelouse d’honneur du Centre d’entraînement de parachutage à Schaffen. 

Dès juillet 1963, les autorités de Fosses-la-ville avait fait rapatrier le corps de Chabot dans la localité et elles font ériger un monument devant lequel, chaque année, un hommage officiel est rendu. 

Dans l’enseignement communal, un concours de rédaction porte aussi le nom d’Edmond Chabot.
 

Le monument est composé de trois blocs carrés de pierre bleue superposés. Dans la partie supérieure sont gravés les mots :
« Il sacrifia sa vie pour sauver ses hommes »

Dans la partie médiane est incrustée une plaquette où sont gravées une médaille et les mots : « Hommage des croix de guerre de Namur/ Le 9-4-1994/E. Chabot ». 

Vient ensuite un hommage de « l’Amicale Nationale Para-Commando Vriendenkring », régionale de Namur.

Dans la partie inférieure, figure enfin la mention :
« 1e SERGENT-MAJOR EDMOND
CHABOT A DETMOLD/26-6-1963 ».
 

 

http://archive.today/TwJKj
http://marcparacdo.e-monsite.com/pages/menu/detmold-26-juin-1963.html (s.v. avril 2014)

Au croisement des rues Sainte-Brigide et des Tanneries – 5070 Fosses-la-Ville

carte

Sculpteur et architecte inconnus, 1963.

Paul Delforge

KIK-IRPA, Bruxelles

Pierre Ferdinand de BAVIERE

Localité forte d’un passé millénaire, Fosses-la-Ville était une des vingt-trois Bonnes Villes de la principauté de Liège. 

Sa prospérité doit beaucoup à Notger, premier prince-évêque. Toutefois, cette appartenance amena la localité à être prise dans les feux des conflits opposant les princes-évêques aux comtes de Namur et aux ducs de Brabant. 

Dès 974, Fosses entrait dans la stratégie de défense du territoire liégeois. Des murailles sont alors érigées et le prince-zvêque lui-même pourrait avoir été le commanditaire de la seconde église de Fosses. 

De nos jours, les environs de la collégiale Saint-Feuillen conservent les traces de deux princes-évêques. 

Place du chapitre, le presbytère, construction sans doute du XVIIe siècle, conserve une trace des plus intéressantes. Encastrée dans un mur de l’édifice se trouve une pierre commémorative de Ferdinand de Bavière (1612-1650). 

Taillé dans la pierre et d’une largeur de 58 cm, le bloc porte l’inscription suivante, partiellement effacée : « a vita fide conservat omnia ferdinando bavar[IAE ] princ[I] pe… bovrghem[AIT ]res » et le millésime de 1612. Sur la place du marché, centre vital de la ville, se trouve un ancien moulin jadis desservi par un bief. Un cartouche portant le millésime de 1551 et le blason de Georges d’Autriche (1544-1557) a été replacé sur la façade du bâtiment.

Place du Chapitre

5070 Fosses-la-Ville

carte

Frédéric MARCHESANI, 2013

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Monument aux marcheurs

Le village de Le Roux fait partie de ces localités de l’Entre-Sambre-et-Meuse caractérisées par leurs marches historiques. Un monument rendant hommage aux marcheurs est situé dans la rue Lieutenant Cotelle. 

Il est composé de trois blocs de pierre ornés de plaques commémoratives. La première stèle porte l’inscription « Hommage à sainte Gertrude, patronne des marcheurs napoléoniens de Le Roux ». La stèle du milieu rend hommage à 29 soldats du village, enrôlés dans les armées impériales, au-dessous de l’inscription suivante : « Lorsque la Belgique était française, sous l’Aigle napoléonien, des jeunes hommes de Le Roux furent enrôlés dans la Grande Armée. On les appelait conscrits ». Ce texte commémoratif évoque gentiment la vérité : ces 29 jeunes hommes ont été enrôlés contre leur volonté, selon le principe de la conscription. Enfin, le troisième bloc de pierre est orné d’une plaque portant l’inscription suivante : « Hommage aux marcheurs de Le Roux qui perpétuèrent les traditions des marches napoléoniennes depuis 1841 ».

Rue Lieutenant Cotelle
5070 Le Roux (Fosses-la-Ville)

carte

Frédéric MARCHESANI, 2014

 Jo Van Hove

Chapelle Saint-Laurent de Sart-Saint-Laurent

Jusqu’au 11e siècle, la quasi-totalité du territoire de Sart-Saint-Laurent était couverte par une forêt. C’est l’essartage de celle-ci qui est à l’origine d’un petit village de bûcherons et de la construction d’une chapelle à cet endroit. Le village s’étendit ensuite vers Fosses et Floreffe et fut alors composé de deux hameaux distincts : le Sart-Saint-Laurent faisait partie du comté de Namur et le Sart-Saint-Lambert faisait partie de la principauté de Liège. 

En 1121, le comte de Namur concéda à l’abbaye de Floreffe la propriété du hameau de Sart-Saint-Laurent ; celle-ci en acquit les droits seigneuriaux au 17e siècle. Les habitants de Sart-Saint-Lambert dépendaient eux de Fosses. Un vieux chêne, toujours debout, est réputé pour être la limite entre les biens de Floreffe et de Fosses. 

La chapelle Saint-Laurent, située dans le cimetière, est l’unique vestige d’une ancienne église désaffectée et démolie au 19e siècle. Actuellement, seul le chœur de cet édifice subsiste ; il appartenait à l’église érigée en grès et calcaire au 12e siècle et réaménagée au 16e siècle. L’édifice abrite un autel en bois et une statue de saint Laurent datée du 16e siècle. Non loin de là se trouve la fontaine Saint-Laurent dont les eaux ont la réputation de guérir les maladies de la peau.

Rue Beguin 9
5070 Sart-Saint-Laurent

carte

Classée comme monument le 16 octobre 1975

Institut du Patrimoine wallon

Giancarlo Romeo

Chapelle Saint-Roch de Fosses-la-Ville

Située sur une butte dans le quartier anciennement dit « en Leich » où se trouvait une des portes de l’enceinte fortifiée médiévale, la chapelle Saint-Roch a été érigée dans le deuxième tiers du 17e siècle. Cette construction est l’initiative de la famille de Gradi et d’habitants de Fosses suite à une épidémie de peste qui ravagea la ville entre 1634 et 1637. 

Des remaniements sont effectués au 19e siècle pendant une épidémie de choléra. La dédicace à saint Roch, protecteur des victimes de la peste et d’autres épidémies, est ici toute naturelle. 

Quelques très belles pièces ornent encore l’intérieur : un autel en bois d’esprit baroque de 1849 et une statue de saint Roch du 18e siècle.

Rue Saint-Roch 69
5070 Fosses-la-Ville

carte

Classée comme monument le 4 novembre 1976

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Kiosque de Fosses

Dans la lignée des innovations architecturales du 19e siècle, les kiosques apparaissent dès les années 1820-1830 sous forme d’édicules provisoires et démontables.

Jusqu’après la Seconde Guerre mondiale, ils sont le produit de l’engouement musical qui se propage dans les villes et villages par le biais des sociétés de musique, des harmonies, des fanfares et des fêtes locales. 

Dès 1840, ces lieux privilégiés souvent situés sur la place communale, s’implantent de façon permanente, comme un symbole du nouvel art musical. Ils sont le moyen de rendre accessible la culture musicale à tous. 

Le kiosque de Fosses a été édifié en 1937 sur le modèle d’un pavillon du parc du château de Versailles. 

Il se situe sur la place du Marché, centre vital de la ville, juste en face de l’imposant hôtel de ville construit à la fin du 19e siècle.

Place du Marché
5070 Fosses-la-Ville

carte

Classé comme monument le 27 septembre 1998

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Maison du Doyen de Fosses-la-Ville, Place du chapitre 11

Sous l’Ancien Régime, la vie de Fosses était rythmée par la collégiale Saint-Feuillen et son chapitre de chanoines fondé vers l’an mil par Notger, premier « prince-évêque » de Liège. 

La ville était alors gouvernée par deux seigneuries distinctes : celle de l’évêque de Liège, qui régnait sur la ville des bourgeois et sur les hameaux périphériques, et celle du chapitre qui gouvernait l’encloître composé de l’église collégiale et des maisons claustrales qui lui étaient liées. 

Au 13e siècle, le chapitre de Fosses connut un essor qui lui fit acquérir des biens, droits et revenus dans plus de soixante localités de la Wallonie actuelle. Cette prospérité économique et la pression politique qu’il exerçait poussa le peuple à obtenir une charte de franchises en 1234 et le droit d’ériger une halle pour y faire du commerce en 1267. 

L’histoire médiévale est ainsi faite de luttes entre le chapitre et les bourgeois. Les chanoines vivaient dans des maisons particulières. Au nombre de celles-ci, la maison dite du Doyen était la résidence des doyens du chapitre collégial. Elle fut érigée en 1622 à la demande de Noël de Résimont, au fond d’une cour et s’adosse au rempart de la ville du 12e siècle et à la tour Blanmont. La bâtisse est traditionnelle, élevée en briques et pierre bleue ; on y accède par un porche reconstruit au 18e siècle.

Place du chapitre 11
5070 Fosses-la-Ville

carte

Classée comme monument le 15 mai 1964

Institut du Patrimoine wallon

Bruxelles kik-irpa

Chapelle Sainte-Brigide de Fosses-la-Ville

Sainte Brigide – ou Brigitte – est née en Irlande vers 451 et morte non loin de Dublin en 525. Elle était la fille d’un roi païen écossais et d’une mère chrétienne, baptisée selon la légende par saint Patrick. Elle fonda dans la ville de Kildare un couvent qui était régi par la règle de saint Césaire, adoptée par de nombreux couvents irlandais. Il s’agit du premier monastère double d’Europe, regroupant des moines et des moniales. 

À Fosses, une chapelle dédiée à cette sainte surplombe la ville depuis des temps immémoriaux. Une première chapelle en bois aurait été construite par des moines irlandais au 7e siècle, compagnons de saint Feuillen ayant introduit le culte de la sainte dans nos régions. Elle est remplacée par un édifice en pierre vers la fin du premier millénaire puis par une construction de style roman au 12e siècle. Cette dernière fut détruite par des protestants en 1568. 

C’est au chanoine Gilles Tabolet, doyen du chapitre de la collégiale de Fosses, que l’on doit la construction de l’église actuelle, de tradition gothique, en 1659. Le sanctuaire est caractérisé par sa tour trapue de trois niveaux. Dans un intérieur faiblement éclairé, on trouve deux statues de sainte Brigide du 17e et du 18e siècle. 

Des vestiges de la chapelle romane sont visibles à l’intérieur de la tour. 

Dans la nef se trouve un monolithe calcaire de 2 m 30 de hauteur ; il s’agit d’une tourelle eucharistique de style gothique datant du 15e siècle.

Rue Sainte-Brigide
5070 Fosses-la-Ville

carte

Classée comme monument le 14 juin 1951

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant - SPW

Collégiale Saint-Feuillen de Fosses-la-Ville

La collégiale Saint-Feuillen a été construite à l’emplacement d’un sanctuaire mérovingien dédié à saint Pierre et de deux constructions carolingiennes successives. Vers 1086, la partie orientale du chœur ainsi qu’une crypte sont construites. De ces édifices antérieurs, seuls subsistent l’avant-corps ottonien ainsi que le transept. Les nefs ainsi que leurs chapelles sont quant à elles rebâties entre 1721 et 1723. 

L’avant-corps, daté de la fin du Xe siècle, est flanqué de deux tourelles d’escalier et surmonté d’une puissante tour romane en moellons de calcaire. Elle comporte quatre étages et est couronnée d’une flèche baroque au début du XVIIIe siècle. La nef, en brique et pierre bleue, est flanquée de bas-côtés en moellons de calcaire, lesquels sont annexés de deux chapelles à pignons de briques. Les travées sont voûtées d’ogives recouvertes de stuc et d’arc doubleaux aux motifs classiques. Le transept saillant est à moitié arasé au XVIIIe siècle, il est un des vestiges conservés des édifices antérieurs (carolingien et roman). Le chœur se compose de cinq travées couvertes de voûte d’arêtes. Il est annexé d’une chapelle axiale à trois pans de 1655 et surmonte la crypte du XIe siècle. 

Epinglons quelques pièces remarquables du mobilier telles que le maître-autel baroque, les stalles du XVIe siècle et les fonts baptismaux romans.

 

Collégiale Saint-Feuillen de Fosses-la-Ville - Guy Focant © SPW

Place du Chapitre
5070 Fosses-la-Ville

carte

Classée comme monument le 24 novembre 1941 (à l’exception de l’orgue)
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

La Marche Saint-Feuillen de Fosses-la-Ville

Saint Feuillen, Foillan à l’origine, est un moine venu d’Irlande au VIIe siècle pour évangéliser nos régions. Avec sainte Gertrude, il fonda un monastère à Fosses-la-Ville. La plus ancienne procession en l’honneur du patron de la cité est celle de 1086 organisée à l’occasion de la translation de ses reliques dans une nouvelle châsse ; par la suite, et au moins dès 1566, la procession se poursuit, accompagnée d’hommes en armes pour évoluer vers une marche.

Aujourd’hui, plus de 3000 marcheurs de Fosses et de ses hameaux, mais aussi des communes voisines, escortent le buste et la châsse de saint Feuillen au son des fifres et des tambours. Le cortège qui parcourt une distance de 12 km autour de la ville, entre 8 et 19 heures, se termine par une tradition typiquement fossoise appelée « Feu de file » : chaque soldat vient tirer une dernière fois devant la statue de saint Feuillen, face au portail de la collégiale. Un spectacle spécifique de la région est constitué par les bataillons carrés, réunissant les marcheurs sur une seule ligne.

 

Tous les sept ans, le dernier dimanche de septembre

carte

Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013