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5030

 Jo Van Hove

Château-ferme de Falnuée

Le territoire du village de Mazy était divisé entre trois seigneuries sous l’Ancien Régime : Mazy, Falnuée et Hermoye. Toutes trois se situaient dans le nord du comté de Namur, à la frontière avec le duché de Brabant. La seigneurie de Falnuée appartenait directement au comte de Namur jusqu’en 1626 ; elle passe ensuite entre les mains de diverses familles nobles. À cette époque, les trois seigneuries fusionnent et le siège de la seigneurie foncière est installé à Falnuée. 

C’est à cet endroit que les paysans venaient s’acquitter de leurs taxes envers le seigneur : un setier d’avoine (équivalent d’un demi-litre) et une poule à Noël ! Isolé dans la vallée de l’Orneau, le château-ferme de Falnuée est le témoin de cette riche histoire. Il s’agit d’un important quadrilatère de pierre calcaire qui s’est développé depuis le 17e siècle à partir d’un donjon du 13e siècle. L’ensemble est composé, outre de ce donjon, de l’ancien logis seigneurial, d’une chapelle castrale, d’une tourelle et de dépendances agricoles. 

La plupart des bâtiments datent des 17e et 19e siècles. Le donjon constituait au Moyen Âge une tour de guet du comte de Namur mais n’assurait pas de fonctions défensives. Il a survécu aux affres du temps et notamment aux passages dévastateurs des armées de Louis XIV dans nos régions au 17e siècle. L’ensemble est situé dans un exceptionnel site boisé qui offre un cadre historique de grande valeur. En 1987, les bâtiments ont été restaurés afin d’y accueillir un golf.

Rue Émile Pirson 55
5032 Mazy

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Classé comme monument et comme site le 29 mars 1976

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Moulin de l'Arton à Lonzée

La présence d’un moulin dans la localité de Lonzée remonte au Moyen Âge. Un moulin à eau est mentionné pour la première fois en 1229 dans un acte de donation du seigneur Guillaume d’Harenton. Celui-ci offre l’édifice et des terrains à une communauté de sœurs qui viennent fonder une abbaye dans la région. Le moulin de l’Arton est dès lors lié à la future abbaye d’Argenton, avant même la construction de cette dernière. 

En 1513, les sœurs reconstruisent le moulin qui servait alors à produire de l’huile. En 1549, il est reconverti en moulin à farine. Détruit une nouvelle fois en 1741 pour être rebâti, il est vendu, à la fin du XVIIIe siècle, après la confiscation des biens de l’abbaye par le régime français. L’édifice conserve sa fonction et sert alors uniquement à moudre du blé. En 1886, le moulin devient une coutellerie avant d’être transformé en habitation en 1929. Abandonné en 1962, il se détériore rapidement et menace de s’effondrer dans les années 1980. Il est restauré en 1992 par le comte Léon Capelle et appartient, depuis 1994, à la famille Bourgeois. 

La roue n’assume plus qu’un rôle décoratif, et plusieurs éléments, comme le vivier, l’écluse et la conduite d’alimentation, ont disparu. Le moulin de l’Arton est aujourd’hui une propriété privée qui ne se visite pas.

Route de Saint-Denis
5030 Lonzée (Gembloux)

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Classé comme site le 11 septembre 1992

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Ancienne abbaye d'Argenton

L’ancienne abbaye d’Argenton est un monastère fondé au début du XIIIe siècle par des sœurs augustines venues de Balâtre (Jemeppe-sur-Sambre). Affiliées en 1229 à l’ordre de Cîteaux, elles sont liées à l’abbaye de Villers-la-Ville. 

Les biens qu’elles ont laissés à Lonzée forment un ensemble isolé de bâtiments en brique et pierre bleue, en grande partie reconstruit au XVIIIe siècle et transformé en exploitation agricole après la fin de l’Ancien Régime. 

Au nord de l’ensemble se trouve la conciergerie, encadrée de murs et de deux tours-colombiers. L’édifice sert également de porche d’entrée et d’accès à l’ensemble abbatial. Celui-ci est surmonté d’un fronton frappé des armes de l’abbesse Josèphe Brabant et du millésime "Anno 1738". 

À droite, dans la cour, se trouvent une ancienne forge et des étables construites au XIXe siècle. En face de l’entrée, se situe l’imposant corps de logis d’esprit classique, érigé dans le troisième quart du XVIIIe siècle. À gauche, la façade est ornée des armoiries de l’abbesse Josèphe Gemine (1755-1766) et de la devise Candore et pietate. À droite se trouvent les armoiries de l’abbé de Villers-la-Ville Robert de Bavay (1782) et la devise Consilio et patientia. Au-dessus du frontispice se trouve le blason de Humbeline Diesberg (1767-1798) et la devise Pax et Jus. Contre le logis subsiste l’ancienne église abbatiale, aujourd’hui désaffectée. Elle a été érigée entre 1752 et 1754. Le site conserve également une grange du XVIe siècle, des étables du XVIIIe siècle, une remise à voitures de 1738 et des jardins.

 

Rue de l’Abbaye 50
5030 Lonzée (Gembloux)

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Classée comme monument et comme site le 13 janvier 1989

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Chapelle des saints Pierre et Paul

Jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, Grand-Manil faisait partie du comté de Gembloux. La première mention de cette seigneurie remonte au 11e siècle à l’époque où elle est acquise par l’abbaye de Gembloux. Au sud du village, un grand parc emmuraillé abrite le château de la Tour qui, à l’origine, faisait partie du système de défense du duché de Brabant face au comté de Namur. 

En effet, la moitié nord de l’actuelle commune de Gembloux se trouvait à la pointe sud du duché de Brabant. Le donjon, probablement érigé sur plan carré en moellons de grès au 12e ou au 13e siècle, comporte trois niveaux, dont le dernier est surmonté d’une haute toiture d’ardoise. Le porche est orné des armoiries de Guillaume Salmier, capitaine d’une compagnie d’infanterie wallonne. 

Le parc du château compte également un édifice classé au titre de monument. La chapelle des saints Pierre et Paul, aujourd’hui enfouie dans la végétation, est sans doute contemporaine du donjon. Elle est composée d’une petite nef unique et d’un chœur à chevet plat. La façade-pignon a été reconstruite en 1630, comme l’indique la date présente sur l’édifice. D’autres modifications, comme le percement de diverses baies, ont été entreprises aux 17e et 18e siècles. On y trouve également un bel autel en pierre de tradition Renaissance, daté lui aussi de 1630. Il figure une représentation naïve des saints Pierre et Paul et est orné des blasons de l’abbaye de Gembloux et de l’abbé Charles d’Ursel.

Avenue Georges Bedoret 7
5030 Grand-Manil

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Classé comme monument le 8 septembre 1983

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Presbytère de Grand-Leez

La paroisse de Grand-Leez a des origines très anciennes. Citée au début du XIIe siècle, elle est liée à l’abbaye de Floreffe à partir de 1175. C’est donc à l’abbé de Floreffe que revenait la tâche de collecter la dîme (impôt ecclésiastique) parmi les paroissiens. Il avait également la charge du curé de la paroisse. Les prémontrés de Floreffe s’acquittèrent de cette tâche jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. 

Afin de satisfaire à leurs besoins et de réaliser leurs tâches dans de bonnes conditions, ils édifient un refuge dans le village dans la première moitié du XVIIIe siècle. Deux bâtiments sont érigés et séparés par un jardin clôturé : un presbytère à gauche et une grange à droite. Les édifices sont de style traditionnel et ont été bâtis en brique et pierre calcaire. L’ensemble a déjà été restauré au XIXe siècle. L’intérieur du presbytère a conservé un superbe décor de style Louis XVI. Outre des cheminées remarquables, on trouve de très belles tapisseries d’époque et des peintures murales représentant des paysages du vieux Grand-Leez, des bouquets et des liserons. La grange aux dîmes, endroit où étaient stockées les marchandises récoltées, a été fortement remaniée mais conserve un beau Christ du XVIIe siècle. Sculpté dans la pierre bleue, il a été installé sur un mur donnant sur le jardin du presbytère.

Rue de la Place 39-41
5031 Grand-Leez (Gembloux)

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Classé comme monument le 15 février 1949

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Potale de l'Ange gardien à Gembloux

Le mot « potale » est un terme wallon qui ne trouve pas de traduction littérale en français. Il est le diminutif du terme « pote » qui signifie petit trou. À Namur, potale est traduit par « niche » ou « chapelle ». À Liège, la potale désigne conjointement le creux réservé dans le mur pour marquer la propriété et la niche abritant la statue d’un saint. Par analogie, le terme désigne également les petites caisses en bois accrochées aux murs des maisons. Lorsque la potale descend du mur et se pose sur un piédestal, elle est nommée « borne-potale » ou « niche sur pied ». Le terme « borne » renvoie ici simplement aux pierres dressées à des fins diverses. 

À l’entrée de l’abbaye de Gembloux se trouve la potale dite « de l’Ange gardien ». Cet édicule érigé dans la première moitié du XVIIIe siècle est parfois aussi appelé « le reposoir ». Construite en pierre et brique, elle se compose d’une niche entourée d’ailerons et posée sur un socle. Derrière une belle grille en fer forgé se trouve une copie de la statue d’ange réalisée par le sculpteur Bayard, l’auteur des stalles de l’abbatiale Saint-Guibert. L’original a été retiré en 1979 et est aujourd’hui conservé par un particulier.

Grand-Rue
5030 Gembloux

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Classée comme monument le 12 juillet 1978

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Chapelle-Dieu

Située au centre d’un enclos aménagé sur une butte, la chapelle-Dieu a été érigée au 18e siècle en souvenir de la victoire de Don Juan d’Autriche sur les Gueux. Né en 1545 à Ratisbonne, l’infant Don Juan d’Autriche est le fils naturel de Charles Quint et de Barbara Blomberg, fille d’un notable de la ville. Il ne rencontre son père qu’à l’âge de onze ans avant d’être reconnu par son demi-frère, le roi Philippe II d’Espagne. Il mène alors pour lui une brillante carrière militaire et défait notamment les Turcs au cours de la célèbre bataille de Lépante. En 1576, il est nommé gouverneur des Pays-Bas espagnols et vient s’installer dans nos régions. Il meurt le 1er octobre 1578 du typhus, maladie contractée lors d’une campagne militaire. 

La chapelle-Dieu est un édifice octogonal, récemment restaurée, caractérisée par sa haute toiture. L’entrée se fait par un porche aménagé vers 1820. L’intérieur, paré d’un décor de stucs, abrite un grand Christ en chêne du 16e siècle et un autel en marbre du 18e siècle. Dans l’enclos se trouve une pierre scellée portant l’inscription suivante : « Cette chapelle a été érigée en souvenir de la défaite des Gueux par Don Juan d’Autriche dans la bataille qu’il leur livra ici le 31 janvier 1578 ». Autour, les restes de sept potales en pierre ont été installés.

Route de Mazy
5030 Gembloux

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Classée comme monument le 31 décembre 1945

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Église Notre-Dame à Bossière

Située au centre du cimetière, l’église Notre-Dame est le fruit de trois campagnes de construction entreprises aux 13e, 17e et 19e siècles. Le plan comporte une tour à l’ouest, trois nefs de quatre travées et un chœur à trois pans. Au sud de l’ensemble se trouve la sacristie. La haute tour d’origine romane est percée d’un portail érigé au 18e siècle. Elle précède les nefs de style néoclassique, reconstruites entre 1840 et 1850. 

À l’intérieur se trouvent quelques belles œuvres d’art, la plupart datant de l’Époque moderne. Le chœur est décoré de trois autels du 17e siècle, contemporains de sa reconstruction en 1620. Il est fermé par une grille de chœur du 18e siècle. On y trouve également une exceptionnelle sedes sapientiae du 12e siècle (une vierge à l’enfant assise sur un trône). Dans l’église sont conservées d’autres statues : un Christ en croix gothique et un saint Gilles du 16e siècle, un saint Roch, un saint Éloi et un saint Pierre du 17e siècle. Le sanctuaire conserve également de belles dalles funéraires des 17e et 18e siècles parmi lesquelles celle de Jean-François Zualart. Située au rez-de-chaussée de la tour, elle date de 1721. 

L’église de Bossière est considérée comme une des plus anciennes du diocèse de Namur.

Place de Bossière
5032 Bossière

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Classement comme monument le 22 février 1938

Institut du Patrimoine wallon

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Moulin à vent Defrenne à Grand-Leez

Complètement restauré en 1990, le moulin Defrenne est le dernier moulin à vent, circulaire et taluté de la province de Namur. Construit en brique chaulée sous toiture en cloche en 1830 par la famille Defrenne, qui en est encore aujourd’hui le propriétaire, il est percé d’une porte et de baies à linteau droit. Les pales ont été remplacées après un incendie en 1903 par des éléments de remploi provenant de Campine.  

Le moulin est un témoin exceptionnel de l’utilisation de la force éolienne dans nos régions. Notons qu’il a été actionné par la suite grâce à une machine à vapeur, puis au gazogène et enfin à l’électricité. À l’origine, les pales poussées par le vent mettaient en mouvement, grâce à un système de poulies en bois, des meules circulaires en pierre qui transformaient le froment en farine.

Rue du Moulin à vent
5031 Gembloux (Grand-Leez)

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Classé comme monument le 17 octobre 1962. 
Patrimoine exceptionnel de Wallonie (moulin)

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Ancienne abbaye de Gembloux

Actuelle faculté agronomique dépendant de l’Université de Liège et rebaptisée Gembloux Agro-Bio Tech, l’ancienne abbaye bénédictine de Gembloux se situe sur un éperon rocheux dominant la vallée de l’Orneau.

L’ancienne abbaye de Gembloux est le témoin exceptionnel d’une occupation monastique au XVIIIe siècle qui révèle des informations tant sur la vie d’une communauté que sur l’évolution des gouts architecturaux et des mentalités typiques de l’époque des Lumières.

L’abbaye, fondée vers 940 par Guibert, un noble lotharingien, est reconstruite un siècle plus tard par l’abbé Olbert, qui transforme l’abbaye en un centre spirituel, artistique et intellectuel. Reconstruite en style classique par l’architecte Laurent-Benoît Dewez en 1762-1779, l’abbaye s’ouvre au monde extérieur au XVIIIe siècle, à l’opposé de l’implantation médiévale fermée sur elle-même et vivant en autarcie. On y retrouve désormais un quartier pour les hôtes annexant le logis de l’abbé, le quartier monastique, l’église abbatiale et la cense.

L’abbaye dessinée par L.-B. Dewez comporte une partie noble construite selon un plan en H et est précédée d’une longue cour fermée. Le corps de logis principal s’élève sur deux niveaux et est annexée par deux courtes ailes. D’ordre colossal à colonnes ioniques, la façade est couronnée par un fronton triangulaire portant les armes de l’abbaye ainsi que celle du commanditaire. À l’intérieur, c’est l’escalier monumental en chêne qui marque le visiteur, ainsi que la stricte proportion des éléments et l’espace ample et ordonné, le tout reflétant l’équilibre et la raison, caractéristiques chères à l’architecte Dewez.

Comme bon nombre de ses consœurs, l’abbaye est supprimée en 1795 et ses bâtiments mis en vente en 1797. L’abbaye, l’église et la ferme sont acquises par le français Jean-Baptiste Paulée qui, sous l’Empire, transforme les bâtiments en haras dans le but d’y élever une race ardennaise. Deux grands médaillons représentant des chevaux et situés de part et d’autre de la porte principale, en sont les seuls vestiges actuellement.

Rue Sigebert 1
5030 Gembloux

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Classée comme monument les 13 janvier 1977 et le 23 juin 1977 
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

www.gembloux.uliege.be

Institut du Patrimoine wallon