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1390

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Stèle Henri TUDOR

Stèle commémorative Henri Tudor, réalisée par Georges Vandevoorde, date inconnue.

À Florival (Grez-Doiceau), sur le site de l’ancienne usine Tudor, au cœur d’une large pelouse, s’élève un monument en pierre rouge dédié à Henri Tudor. Le nom de l’industriel est la seule mention qui subsiste sur la face avant du monument abîmé par le temps, tandis qu’un bas-relief, exécuté par Georges Vandevoorde (1878-1964), représente le profil gauche de l’industriel barbu. Un plant de rhododendrons semble vouloir continuer à fleurir au pied de ce souvenir en pierre d’une prospérité passée. D’usine Tudor, il n’est en effet plus question depuis 1995. Succède à Tudor producteur de batterie le distributeur Exide Technologies qui continue d’occuper les bâtiments que l’investisseur luxembourgeois avait fait construire au XIXe siècle.

Durant ses études à l’Université libre de Bruxelles, à l’école polytechnique (1879-1883), Henri Owen Tudor, citoyen du grand-duché de Luxembourg, se passionne pour l’électricité, en particulier pour la dynamo inventée par Zénobe Gramme en 1869 et pour la lampe à incandescence que commercialise Edison. Dès 1881, Tudor parvient à mettre au point un système pour stocker l’énergie électrique à partir d’accumulateur au plomb, perfectionnant ainsi l’invention de Gaston Planté (remontant à 1859). Depuis son village natal de Rosport, il parvient à valoriser son invention (l’électrode à grande surface) et à passer le cap de la fabrication industrielle. Dès 1886, Tudor parvient à convaincre les autorités d’Echternach de remplacer les réverbères à pétrole par un éclairage électrique : l’expérience est concluante et, très vite, Tudor doit constituer un Société anonyme belge pour l’Éclairage Public par l’Électricité afin de répondre à des sollicitations de localités belges, avant de se tourner aussi vers de nouveaux marchés en Allemagne, en Scandinavie et en Europe centrale.

Quand son usine de Rosport devient trop petite et alors que le grand-duché reste confiné dans le Zollverein imposé par Berlin, Henri Tudor décide de s’implanter en Brabant wallon, rachetant l’ancienne abbaye cistercienne de Florival, à Grez-Doiceau. C’est là, de 1901 jusqu’en 1995, que vont être fabriquées les batteries Tudor. Inventeur et investisseur, Tudor était présent à l’exposition universelle de Liège en 1905, avec un chariot dit « energy-car ». Peut-être est-ce là que sa route croise celle de Henri Pieper. Les deux hommes participent alors à la mise au point de l’Auto-Mixte, Tudor fournissant les accumulateurs électriques. À partir de 1908, il construit des batteries pour voitures à Florival sous la dénomination SA Accumulateurs Tudor. « Auto-Mixte », modèle exceptionnel de voiture hybride (pétrole, batterie électrique), rencontrera un certain succès en Europe jusqu’à la Grande Guerre, mais finalement ne parviendra pas à percer.

Si les successeurs des entreprises Tudor sont aujourd’hui dispersés à travers le monde, c’est à Grez-Doiceau que subsiste le monument honorant l’initiateur de cette aventure industrielle qui dure depuis plus d’un siècle. Le bas-relief est dû au talent de Georges Vandevoorde, sculpteur originaire de Courtrai, où il fit ses études à l’Académie sous la direction de Constant Devreese. Formé également auprès de Julien Dillens et de Charles Van der Stappen, Vandevoorde est occupé durant sept années aux côtés du sculpteur wallon Victor Rousseau, dans son atelier bruxellois (en 1958, il signera le monument Rousseau inauguré à Forest). Médailles et sculptures n’ont guère de secrets pour cet artiste qui affectionne les portraits, les nus et les allégories. Comme ses contemporains, il est souvent sollicité pour des monuments aux morts des deux guerres (Gembloux, Jemelle, Braine-le-Comte, etc.), tout en réalisant des œuvres d’inspiration personnelle ou de commande (comme des décorations pour des parcs publics à Bruxelles). Professeur à l’Académie de Molenbeek-saint-Jean, il en devient le directeur, tout en étant inspecteur dans l’enseignement artistique provincial du Brabant.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Michel BEDEUR, Henri Pieper : Un génie créateur : 1867-1952, Andrimont, Vieux-Temps, 2003, p. 61-65
Henri WERNER, Ernest REITER, Henri Owen Tudor - l'impact d'une idée, Luxembourg 2009
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. II, p. 613

 

Stèle Henri Tudor (Florival, Grez-Doiceau)

Rue de Florival 
1390 Florival (Grez-Doiceau)

carte

Paul Delforge

SPW - G. Focant

Orgue de l'église Notre-Dame de l'Assomption à Bossut-Gottechain

Construite à la fin du XVIIIe siècle en briques soulignées de pierre de Gobertange, l’église Notre-Dame de l’Assomption abrite un orgue exceptionnel à un clavier et demi, un type assez courant dans nos régions aux XVIIe et XVIIIe siècles. Ce clavier et demi permet, en effet, de moduler le son à moindre coût selon une pratique qui s’inscrit dans le courant d’uniformisation qui touche les orgues classiques en France et, dans une moindre mesure, dans nos régions.  

L’orgue de Bossut se trouvait, jusqu’au début du XIXe siècle, dans l’abbaye de Florival, toute proche. Daté de 1760, il est l’œuvre du facteur François Coppin, premier représentant d’une importante école établie à Nivelles et dont cet orgue est l’œuvre la mieux conservée. Ce facteur est connu pour avoir régulièrement fait appel, pour ses buffets, à l’ébéniste Nicolas Bonnet dont la marque de facture se traduit dans l’usage de lignes courbes qui s’intègrent de manière harmonieuse aux tribunes. 

Autre particularité, un orgue miniature postiche ou positif, rappelant la présence du second clavier, est encastré dans la balustrade de la tribune. Il semblerait, d’après la facture des tuyaux d’orgues, que le positif ait été créé à partir de tuyaux plus anciens que ceux du grand-orgue qui sont, eux, des pièces originales. Lors de la restauration d’ensemble, en 1989, des traces de polychromie ont enfin été mises en évidence.

 

Orgue de l'église Notre-Dame de l'Assomption à Bossut-Gottechain - G. Focant © SPW

Place Bossut 3
1390 Bossut-Gottechain (Grez-Doiceau)

carte

Classé comme monument le 3 octobre 1974
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon