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7100

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Plaque Camille DEBERGHE

Plaque commémorative Camille Deberghe, à l’initiative des autorités locales.


À hauteur des n°5/7 de la rue Charles Nicaise, dans le centre de la ville, sur la façade latérale d’un petit bâtiment affecté comme cabine électrique, une plaque commémorative en marbre noire rend hommage à une personnalité libérale de La Louvière assassinée en octobre 1944.


Originaire de Houdeng-Aimeries, Camille Deberghe (1879-1944) est une personnalité majeure de La Louvière et de la région du Centre dans l’Entre-deux-Guerres. Journaliste, chroniqueur politique, directeur-administrateur du quotidien libéral louviérois Les Nouvelles, il défend aussi les idées libérales au Conseil communal (1921-1944) de La Louvière, et au Conseil provincial du Hainaut (1924-1932). Président de multiples associations et fédérations – libérales, de journalisme et culturelles – Camille Deberghe est le président-fondateur et animateur-mécène des Amitiés françaises de La Louvière; grâce à ses initiatives, La Louvière connaît une importante vie artistique d’inspiration parisienne. Représentant de l’arrondissement de Soignies (1934-1940) à l’Assemblée wallonne et membre de son Bureau permanent, Deberghe s’occupe aussi de bienfaisance. En mai 1940, il reste à La Louvière. Des quatre conseillers communaux (sur 17) encore présents, c’est lui qui émerge pour exercer les fonctions de bourgmestre. Mais dès le 15 août, il est arrêté en raison de ses activités antinazies manifestes depuis longtemps ; privé de liberté, il est interdit de toute fonction politique. Résistant actif, membre du groupe Mill, Deberghe contribue à la libération de La Louvière et participe à sa reconstruction quand, le 3 octobre 1944, il est assassiné devant son domicile (14 rue Warocqué), victime d’un règlement de comptes commandité par le docteur Célestin Rinchard.


L’animosité entre les deux hommes remonte à la fin des années trente. Chirurgien diplômé de l’Université libre de Bruxelles, Rinchard est bien connu dans la région du Centre en raison de son train de vie et de débordements qui lui valent à la fois des ennuis professionnels et une solide réputation de noceur. Néanmoins, ayant obtenu le soutien d’élus socialistes de La Louvière (Roger Roch principalement), il décroche une place de chirurgien chef adjoint à l’hôpital civil de La Louvière, en dépit de candidats mieux cotés (1939). Dans son journal, Deberghe dénonce une « combine politique », mais en vain.

Commence alors un mano a mano qui va dégénérer. À peine désigné comme bourgmestre, Deberghe s’empresse de casser la nomination de Rinchard. Mais après l’arrestation de Deberghe, Rinchard parvient à récupérer son poste. À l’approche de la fin de la guerre, Rinchard se porte acquéreur d’une clinique à Braine-l’Alleud et s’éloigne de La Louvière. Avec Le Pays réel dans sa poche droite et Le Drapeau rouge dans sa poche gauche, celui qui fréquentait des représentants de l’Etat-major allemand dans le Roman Pays parvient à devenir le chef du Front de l’Indépendance de Braine-l’Alleud, à embobiner le sénateur-bourgmestre Jules Hans comme d’ailleurs Achille Chavée, et à bénéficier aussi du soutien d’un jeune magistrat de Nivelles. 

Privé de liberté, Deberghe est quant à lui occupé à monter un dossier contre celui qu’il soupçonne d’être à l’origine de ses problèmes : dès le 8 septembre 1944, il dépose une plainte très étayée devant le parquet de Nivelles. Sentant de fortes réticences du côté de Nivelles, Deberghe s’apprête à remettre son dossier à l’auditeur militaire de Charleroi, le 4 octobre. Il n’en aura pas l’occasion. Après une enquête minutieuse et laborieuse, la Justice parviendra à confondre Rinchard et ses acolytes, tous membres d’un « comité de vigilance », auquel d’autres crimes et forfaitures furent explicitement attribués. « L’Affaire Rinchard » a fait la une des journaux pendant des mois ; enfin, le 1er février 1952, la Cour d’Assises de Bruxelles rend son jugement et condamne Rinchard aux travaux forcés à perpétuité.


Ce contexte explique pourquoi, au cœur de La Louvière, une plaque commémorative rend :

« HOMMAGE A
CAMILLE DEBERGHE
CONSEILLER COMMUNAL
CONSEILLER PROVINCIAL
HOMME D’ŒUVRES
NE LE 31 JANVIER 1879
LACHEMENT ASSASSINE
LE 3 OCTOBRE 1944 »

 

Sources


Paul DELFORGE, Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2000, t. I, p. 401
Yves VANDER CRUYSEN, Un siècle d’histoire en Brabant wallon, Bruxelles, Racine, 2007, p. 99-101
René HAQUIN, Pierre STÉPHANY, Les grands dossiers criminels en Belgique, Bruxelles, Racine, 2005, vol. 1, p. 95-112

5-7 rue Charles Nicaise 

7100 La Louvière

carte

Paul Delforge

Guy Focant (SPW)

Chapelle Notre-Dame au Puits de Trivières

Cette petite chapelle, qui tire son nom de la proximité de l’ancien puits seigneurial, a été fondée par le seigneur de Trivières, Antoine de Namur, le 18 février 1509. Le but du commanditaire était d’y placer une relique de l’épine de la couronne du Christ. C’est également à cet endroit qu’il se fit enterrer comme le témoigne encore de nos jours son imposante pierre tombale. 

L’édifice existant actuellement a toutefois été modifié au fil des siècles. De l’époque de son édification ne subsistent que les fondations et la porte latérale, aujourd’hui obturée. Fortement endommagée lors des guerres de religion qui ont fait rage dans nos régions au 16e siècle, la chapelle a été reconstruite en 1664 ou 1665 par le seigneur du lieu. 

C’est à ce moment qu’elle prend sa forme actuelle : petite chapelle gothique à nef unique ornée, sur sa façade principale, d’une pierre portant les armoiries du baron de Wolff de Moorseel, bourgmestre de Trivières, auteur d’une restauration de l’ensemble en 1875. 

Cette chapelle est également un sanctuaire à répit comme l’indique l’inscription présente sur la pierre tombale de Philippe Wanquin représentant un bébé emmailloté. L’édifice abrite ainsi la sépulture d’un enfant mort avant d’avoir reçu le sacrement du baptême et se trouvant dans les limbes, un espace situé entre le paradis et l’enfer.

Rue du Perron
7100 Trivières

carte

Classée comme monument le 12 janvier 1981

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant SPW

Église Saint-Vaast de Saint-Vaast

Depuis une donation faite par l’évêque de Cambrai en 1153, l’église Saint-Vaast était liée à l’abbaye d’Aulne. Érigée en grès de Bray, une pierre de la région, elle conserve des parties anciennes remontant au début du XIIIe siècle, voire peut-être du XIIe siècle.

Il s’agit du massif intérieur de la tour, les parties inférieures des murs de la nef et une partie des murs du chœur. L’imposante tour gothique a été transformée au XVIe siècle au moment où sont érigées quatre tourelles d’angle octogonales. En 1643, un incendie abîme fortement l’édifice qui doit être réparé : la tour est réduite d’un étage et le chœur est voûté en 1679. La nef est pour sa part entièrement reconstruite par les soins de l’abbaye d’Aulne entre 1786 et 1789 ; une sacristie est érigée au même moment. Par la suite, l’ensemble a pu profiter de plusieurs campagnes de restauration : en 1872, en 1925 et au début des années 1990. 

À l’intérieur sont conservées quelques belles œuvres d’art parmi lesquelles une chaire de vérité en bois peint construite aux alentours de 1700 et un beau christ en croix en bois polychrome du XIVe siècle.

Rue Rombeau
7100 Saint-Vaast

carte

Classée comme monument le 24 avril 1941

Institut du Patrimoine wallon

F. Dor SPW

Fours bouteilles de la manufacture Royal Boch

Parmi les éléments classés comme monument de l’ancienne faïencerie Boch figurent trois exceptionnels fours bouteilles. Ces fours ronds à tirage vertical sont protégés par un dôme en briques évoquant la forme d’une bouteille. 

Les fours de Boch ont été construits vers 1865-1870 et étaient disposés en batterie de trois à l’intérieur d’entrepôts, endroits plus commodes pour la préparation des objets à enfourner et défourner. 

La manufacture louviéroise en comptait neuf à douze exemplaires. La cuisson des céramiques était longue et laborieuse. Après chargement, les productions cuisaient pendant 48 h, les fours étaient chauffés à 1 300°C au moyen de charbon et plusieurs heures de refroidissement étaient nécessaires avant de procéder au défournement. Une unique porte permettait à un « enfourneur » d’entrer dans le four pour y disposer les pièces à cuire. 

Celles-ci étaient placées dans des boites, empilées en colonnes avec un grand savoir-faire. Devenus obsolètes au début du 20e siècle, les fours bouteilles de La Louvière sont abandonnés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. 

Les trois fours aujourd’hui rescapés sont les derniers témoins belges de ce mode de cuisson typique de l’ère industrielle.

Boulevard des Droits de l’Homme 19
7100 La Louvière

carte

Classés comme monument le 25 août 2003

Institut du Patrimoine wallon

Keramis

Ancien atelier de la manufacture Royal Boch

Le riche passé industriel de La Louvière est en grande partie caractérisé par la présence sur le territoire de la ville de la faïencerie Boch. Au XIXe siècle, la renommée et le rayonnement de la "capitale du Centre" sont fortement liés à la création d’une manufacture par le grand faïencier Jean-François Boch. 

Baptisée "Keramis" (vase de terre en grec), la faïencerie est inaugurée le 1er août 1844. L’usine se développe au fil des ans et acquiert une importante notoriété grâce à l’imitation des décors de Delft ou de Rouen, mais surtout à la production Art déco. Les années d’après-guerre constituent pour l’entreprise une période d’expansion considérable. La société emploie alors plus de 1 500 personnes et de nombreux ménages belges possèdent de la vaisselle produite par Boch. Toutefois, la faïencerie périclite lentement à partir des années 1980 avant d’être définitivement déclarée en faillite le 7 avril 2011. 

Aujourd’hui, la Wallonie a reconnu l’intérêt patrimonial d’une partie des anciens bâtiments industriels : les trois fours bouteilles et l’atelier situé au sud de ceux-ci ont été classés comme monuments. Depuis mai 2015, le site connait une nouvelle jeunesse : l’ancienne faïencerie a été réhabilité sous l’égide de l’Institut du Patrimoine wallon et abrite "Keramis", le centre de la céramique de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Les édifices classés ont été particulièrement mis en valeur et un bâtiment moderne abrite les collections muséales.

Boulevard des Droits de l’Homme 19
7100 La Louvière

carte

Classé comme monument le 25 août 2003

www.keramis.be

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Maison Art nouveau, rue Warocqué, 70-72

Cette maison construite en 1908 mêle à la fois le style Art nouveau, de par la présence d’un  remarquable décor de carreaux de faïence, et l’architecture éclectique. La façade, élevée sur trois niveaux, est typique de ce style d’architecture alliant diverses inspirations architecturales. On y retrouve une loggia située aux deux étages de la travée de gauche ainsi que des colonnes et des pilastres ioniques. Vers 1900, les panneaux carrelés monumentaux étaient très prisés pour la décoration des loggias, vérandas ou jardins d’hiver. Dans l’intérieur du pays, des loggias comme celle-ci sont tout à fait exceptionnelles car on les retrouvait principalement à la côte. Les carreaux de faïence vert et blanc ont curieusement été réalisés par l’entreprise Gilliot basée à Hemiksem (province d’Anvers) et non par la faïencerie Boch, pourtant fleuron de l’industrie louviéroise à l’époque. 

On retrouve sur ces carreaux des motifs floraux et végétaux, des motifs géométriques, ainsi qu’un remarquable décor paysager probablement dû aux artistes Georges de Geetere, peintre formé à Bruxelles et travaillant principalement pour Boch, et Émile Diffloth.

Rue Warocqué 70-72
7100 La Louvière

carte

Classée comme monument le 17 juin 1996

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant SPW

Ferme de Sars-Longchamps à La Louvière

Appelée également « ferme Guyaux », cette exploitation fait partie d’un domaine cité pour la première fois en 1410 dans le cartulaire de la couronne du Hainaut. En 1713, elle est mentionnée comme relevant de la terre du Rœulx et des princes de Croÿ avant d’être achetée à la fin du XVIIIe siècle par la famille Warocqué de Morlanwelz. 

Cette ferme a une valeur indéniable en tant que dernier témoin de l’activité agricole de La Louvière et également par son environnement en milieu urbain constitué de prairies et de douves. La ferme en elle-même est un imposant quadrilatère construit aux XVIIIe et XIXe siècles, en partie réaménagé au début des années 1990, groupant des bâtiments en briques et pierre calcaire autour d’une cour pavée. L’accès se fait par une porte charretière qui était autrefois précédée d’une drève. Le logis, de style néoclassique, date du second tiers du XIXe siècle et se situe en face d’une grange en long datée de 1771. 

Si l’ensemble est classé comme site, la grange a pour sa part été classée comme monument. Inscrite sur la liste des biens confiés à l’Institut du Patrimoine wallon, il est question de la restaurer et de l’intégrer dans un projet global alliant salles de restaurant, de banquets et de réceptions diverses.

Rue de Baume 45
7100 La Louvière

carte

Classée comme site le 8 décembre 1981 et comme monument le 1er octobre 1992

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant-SPW

Ancienne cure de Haine-Saint-Pierre

Non loin de l’église dédiée à saint Pierre se trouve l’ancienne cure du village. Elle est composée de deux bâtiments parallèles comprenant, à front de rue, un ancien relais de chasse de l’abbaye d’Aulne daté de 1635 et, au fond de la cour, une habitation datée de 1731. 

L’ancien relais de chasse, construit en briques et pierre calcaire, ne comporte pas d’étage. Il est percé de deux fenêtres et d’une grande porte cochère dont l’arc est orné de part et d’autre des inscriptions « ANNO » et « 1635 ». 

Le petit fronton présent au-dessus de l’entrée est flanqué des armoiries du curé André de la Motte, supportées par une tête d’ange et entourées par deux autres anges en pied portant une palme et une couronne de végétaux. L’écu ovale contient une croix et porte la devise latine « De lamento a serta », des lamentations à la couronne. Ces armoiries évoquent probablement les souffrances du Christ en croix. L’ensemble a toutefois été fortement remanié au 18e siècle. 

À l’arrière se trouve le logement du curé de la paroisse. Érigé en briques chaulées, il ne comporte pas d’étage. On accède par un perron de quelques marches à la porte d’entrée, surmontée d’un oculus.

Rue Haute
7100 Haine-Saint-Pierre

carte

Classée comme monument le 27 mars 1990

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Ancien hôpital Saint-Julien de Boussoit

Fondation charitable créée en 1286 par le seigneur de Boussoit, Jean Sausset, l’ancien hôpital Saint-Julien comprenait à l’origine l’hospice en lui-même, ainsi qu’une chapelle et le logement de fonction du chapelain. 

L’institution est dédiée à saint Julien l’Hospitalier, dont la vie est en grande partie légendaire. Jeune noble, Julien tua par accident ses parents, les prenant pour sa femme et son amant en les trouvant dans son lit. Voulant faire pénitence, il ouvrit un petit hospice où il s’occupa des pauvres. 

L’hôpital de Boussoit hébergeait les malades, les personnes abandonnées et les pèlerins. Il cessa ses activités au XVIe siècle et les bâtiments furent reconvertis en exploitation agricole. Diverses annexes furent alors construites. 

Le site fut toutefois désaffecté progressivement à partir du milieu du XIXe siècle et, de nos jours, seuls les trois bâtiments primitifs subsistent. L’ancien hôpital, fortement délabré, a été le dernier à profiter d’une mesure de protection et a été inscrit en 2007 sur la liste des biens confiés à l’Institut du Patrimoine wallon. Celui-ci a cofinancé une étude de faisabilité ayant pour but de préparer la reconversion du site en habitations gérées par le Fonds du logement des familles nombreuses de Wallonie.

Finalisé en 2021, le chantier de restauration et de réaffectation du site a permis la création d'une salle communautaire et de cinq logements.

Rue des Buxiniens 2-4
7110 Boussoit (La Louvière)

carte

Classé comme monument le 4 décembre 2007

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Maison du chapelain, Rue des Buxiniens 2-4

Fondation charitable créée en 1286 par le seigneur de Boussoit, Jean Sausset, l’ancien hôpital Saint-Julien comprenait à l’origine l’hospice en lui-même, ainsi qu’une chapelle et le logement de fonction du chapelain. Cette fondation répondait à la triple affectation : charitable, religieuse et hospitalière. 

L’institution cesse ses activités au 16e siècle et les bâtiments sont reconvertis en exploitation agricole. Diverses annexes sont alors construites. 

Le site est toutefois désaffecté progressivement à partir du milieu du 19e siècle et, de nos jours, seuls les trois bâtiments primitifs subsistent. La maison du chapelain, érigée en briques peintes, a été modifiée aux 16e et 19e siècles, comme le reste de l’ensemble. Elle se situe entre la chapelle et l’hôpital et assure la jonction entre les deux édifices. Le bâtiment, doté d’une cour intérieure, se prête parfaitement à l’installation de logements.

Rue des Buxiniens 2-4
7110 Boussoit

carte

Classée comme monument le 17 mars 1983

Institut du Patrimoine wallon