Code postal
4350

IPW

Plaque Freddy TERWAGNE

Plaque commémorative Freddy Terwagne, réalisée à l’initiative de René Pirkin, circa 1990.

Au cœur du village de Hodeige, sur la façade en briques rouges du n°21 de la rue Terwagne, une plaque en marbre noir avec inscription en lettres d’or rend


HOMMAGE A FREDDY TERWAGNE
NE A AMAY LE 26 MARS 1925
DEPUTE DE L’ARRONDISSEMENT
DE HUY – WAREMME
MINISTRE
DES RELATIONS COMMUNAUTAIRES
JUIN 1968 FEVRIER 1971
BOURGMESTRE D’AMAY
ARDENT WALLON
FEDERALISTE CONVAINCU


Le nom de Freddy Terwagne est étroitement lié à la loi du 15 juillet 1970 portant organisation de la planification et de la décentralisation économique (Conseils économiques régionaux de Droit public, Sociétés de Développement régional, Bureau du Plan et Office de Promotion industrielle). Ancien compagnon de route d’André Renard, militant du Mouvement populaire wallon devenu ministre des Relations communautaires dans le gouvernement Eyskens (1968-1971), le député socialiste élu dans l’arrondissement de Huy-Waremme depuis 1958 contribue aussi de manière résolue à la révision de la Constitution de décembre 1970, et à l’inscription de la reconnaissance de l’existence de la Région wallonne dans son article 107 quater. Si son décès inopiné l’empêche de voir se concrétiser son projet, Freddy Terwagne est resté fidèle aux engagements qu’il avait pris tant dans la Résistance, que comme fondateur de La Gauche, ainsi qu’au moment de la Grève wallonne contre la Loi unique, voire lors du congrès des socialistes wallons de 1967.

L’initiative de l’apposition de cette plaque commémorative revient à René Pirkin qui pourrait bien être à l’origine de la suggestion de renommer l’ancienne rue Haut-Vinâve du nom de Freddy Terwagne, au lendemain de la fusion des communes (il y avait alors trois rues Haut-Vinâve sur l’entité). Fils d’un ancien bourgmestre de Retinne, René Pirkin avait participé à la création d'un éphémère Rassemblement progressiste wallon (RPW), en 1971, quelques semaines après la disparition de Freddy Terwagne. Autonomie de la Wallonie dans ou en dehors de la Belgique, referendum d’initiative populaire, démocratie économique et sociale, contrôle ouvrier, création d’un secteur industriel public à côté d’un secteur industriel privé, planification économique, intensification des relations avec la France, valorisation de la culture wallonne, retour des Fourons à la Wallonie... tels était le programme du RPW dont René Pirkin présidait la fédération liégeoise. Grand admirateur de l’homme politique wallon, René Pirkin est ensuite le fondateur, au milieu des années 1980, de l’association « Club Freddy Terwagne », dont l’appellation se mue en « Club des Amis de Freddy Terwagne », en raison d’un désaccord avec une autre association qui porte déjà le nom de « Club Freddy Terwagne ». Organisatrice de conférences, le « Club des Amis… » publie aussi quelques numéros de La rose au poing (vers 1987-1990), avant que René Pirkin ne prenne l’initiative de la plaque commémorative apposée sur la maison voisine de celle qu’il habitait à Hodeige.


Sources

Paul DELFORGE, Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, 2001, t. III, p. 1274 et 1520-1522
REMY Claude, COLLIGNON Robert (préface), Freddy Terwagne. Inscrire la Wallonie dans la Constitution, Charleroi, Institut Jules-Destrée, 1991, coll. Écrits politiques wallons, n°5
Informations aimablement communiquées par M. Daniel Pirotte après enquête et collecte de plusieurs témoignages (juillet 2015)

 

Plaque Freddy Terwagne (Hodeige)

Rue Terwagne 
4351 Hodeige

carte

Paul Delforge

Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Buste MÉLOTTE Jules

Monument  Jules Mélotte

Prenant prétexte de la commémoration du cinquantième anniversaire de l’invention de l’écrémeuse à bol librement suspendu, Alfred Mélotte prend 

l’initiative de faire ériger un monument, à Remicourt, à proximité de l’usine familiale, en l’honneur de son frère, le génial inventeur. Le brevet n°82314 scellant l’invention de cette écrémeuse révolutionnaire porte la date du 23 juin 1888. 

Son inventeur, Jules Mélotte (1858-1919), avait repris la petite entreprise paternelle créée en 1852 et avait donné, dans les années 1880 et surtout 1890, un essor considérable aux « Ateliers de Construction de Veuve Mélotte » par la fabrication industrielle de la fameuse écrémeuse Mélotte, premier prix du Grand concours international de Bruxelles 1888. 

À la fin du siècle, son produit a envahi le marché mondial et plus de 1 000 ouvriers sont occupés à Remicourt dans une usine citée comme « exemple de développement industriel de très haut niveau en milieu rural ». Ni les machines ni leur patron ne survivront cependant au pillage allemand de 14-18. 

Avec courage, Alfred Mélotte reprendra l’entreprise de Remicourt, la transformera en SA Ecrémeuse Mélotte (1921), se spécialisera dans « la traite 

mécanique » et lui apportera encore quelques belles années de développement. Ne souhaitant pas que l’on oublie le rôle majeur joué par son frère qui fut aussi conseiller communal et échevin de la localité (1894-1917), Alfred Mélotte confie au sculpteur Pierre Theunis le soin de fixer les traits de Jules Mélotte dans la pierre et à l’architecte Michel Polak d’aménager le monument.

L’inauguration se déroule en juin 1938 et la foule peut ainsi admirer, juste à l’entrée de l’usine, l’imposant ensemble réalisé. Michel Polak a disposé le buste en bronze de Theunis sur une haute colonne carrée en pierre blanche et a donné de la dimension au monument en édifiant latéralement deux murets arrondis avec des pierres disposées sur trois niveaux, carrées au centre, rectangulaires en haut et en bas. À l’avant du monument, un dégagement a été créé avec un pavement de pierres aux formes arrondies. 

Actuellement une importante végétation maîtrisée a pris possession de l’arrière du monument. Avec le temps les inscriptions se sont effacées ; actuellement, on lit simplement : JULES MELOTTE - 1858-1919, alors qu’à l’origine, Alfred Mélotte avait tenu à une dédicace précise sur l’objet et les circonstances de cet édifice : 

« A Jules Mélotte. Fondateur de l’usine. 
1888-1938. Cinquantenaire de l’invention de l’écrémeuse à bol suspendu. 
Monument érigé par la Société Anonyme Écrémeuses Mélotte ».

Formé à l’Académie de Bruxelles auprès de Charles Van der Stappen et de Julien Dillens, Petrus Josephus Theunis (Anvers 1883-Schaerbeek 1950) est deuxième du Prix de Rome 1906. Sculpteur, portraitiste, médailleur, il voyage en Europe, s’arrête sur plusieurs chantiers et il est notamment ornementaliste à Londres. De sa rencontre avec Thomas Vinçotte naîtra une solide collaboration, Theunis secondant ce dernier sur de nombreux projets comme la décoration du Palais royal ou la statue équestre de Léopold II à Bruxelles. Comme nombre de sculpteurs de sa génération, il réalise plusieurs monuments aux victimes de la Grande Guerre. Réalisant de nombreux bustes, il répond à des commandes publiques comme privées (à l’exemple du buste de Mélotte), tout en réalisant des œuvres de sa propre inspiration, les nus féminins ayant sa préférence.  
 

Sources

- Jean-Jacques HEIRWEGH, Patrons pour l’éternité, dans Serge JAUMAIN et Kenneth BERTRAMS (dir.), Patrons, gens d’affaires et banquiers. Hommages à Ginette Kurgan-van Hentenryk, Bruxelles, Le Livre Timperman, 2004, p. 434 et 442 
- Daniel PIROTTE, Jules Mélotte, dans Grands hommes de Hesbaye, Remicourt, éd. du Musée de la Hesbaye, 1997, p. 57-64. 
- Alphonse LEUNEN, Jules Mélotte, dans Biographie nationale, t. XXXVIII, col. 579-588. 
- Jean-François POTELLE (dir.), Les Wallons à l’étranger, hier et aujourd’hui, Charleroi, Institut Destrée, 2000, p. 135. 
- Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. II, p. 500

Rue Jules Mélotte 27
4350 Remicourt

carte

Paul Delforge