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Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Plaque Édouard NED

Six ans après la disparition du poète et romancier, une plaque commémorative est apposée sur la maison natale d’Athanase-Camille Glouden (1873-1949), mieux connu en littérature sous le pseudonyme d’Édouard Ned et considéré comme l’un des chantres de la Gaume.

Plaque Édouard Ned (Châtillon, Saint-Léger)

L’initiative d’une plaque commémorative sur la maison natale d’Édouard Ned revient à l’Académie luxembourgeoise ; il ne s’agit pas de sa première initiative quand elle confie à Jean Godard le soin de la réaliser. En dessous du portrait de l’écrivain, et de la discrète signature Jg, apparaît la mention suivante :


ICI NAQUIT
ATHANASE GLOUDEN
QUI SOUS LE NOM D’
ÉDOUARD NED
CELEBRA LA GAUME SES
PAYSAGES ET SON ESPRIT
ACADEMIE LUXEMBOURGEOISE 15 IX 1955


Athanase-Camille Glouden alias Édouard Ned

Après des humanités classiques au Séminaire à Bastogne, et des études littéraires aux facultés universitaires Saint-Louis à Bruxelles, Athanase-Camille Glouden enseigne d’abord à Chimay, puis à Bruxelles, où il est finalement nommé professeur de littérature et d'histoire au Collège Saint-Michel et à l'Institut supérieur de pédagogie. Parallèlement, il développe une intense activité littéraire ; ainsi est-il le collaborateur de diverses revues et journaux engagés, catholiques, patriotiques et littéraires, comme Le Drapeau, Le Florilège, La Belgique artistique et littéraire, Le Journal de Bruxelles, Le Patriote, Le national bruxellois

En 1895, avec les poètes Georges Ramaekers (1875-1955) et Paul Mussche, il crée La Lutte, revue catholique où l'art est considéré comme un hymne à la gloire de Dieu. En 1906, dans L’énergie belge 1830-1905, opinion d'une élite, il part à la recherche de personnalités belges et dégage de leurs activités un sentiment de fierté, « stimulant efficace du patriotisme ». En 1910, à la suite d’une conférence et sous le parrainage de l’Association des écrivains belges, il publie aussi Le type wallon dans la littérature, brochure qui part à la découverte d’auteurs qui ont célébré la Wallonie et où il tente de définir et de faire comprendre la sensibilité wallonne.  À la même époque, il est membre d’un Comité de soutien destiné à faire de l’Église de Hastière un centre de l’art wallon.

Conteur et romancier exaltant un patriotisme belge teinté de foi catholique, il est particulièrement affecté par les événements de 1914-1918 : il est vrai que le 24 août 1914, son frère Maurice Glouden, curé de Latour, fait partie des otages exécutés froidement par les Allemands. Ce sera le sujet d’un des nombreux ouvrages publiés après-guerre par Ed. Ned. 

Directeur de la collection Selecta, éditée par E. De Seyn à partir de 1912, il fonde, 20 ans plus tard la maison Durendal, puis, en 1936, les éditions Roitelet. Au milieu des années 1930, répondant à une initiative de Joseph-Maurice Remouchamps, le secrétaire général de l’Assemblée wallonne, Ned est l’auteur d’une adaptation gaumaise du Chant des Wallons.

Essayiste, sociologue, philosophe, journaliste, professeur, Ned aimait l’héroïsme et l’idéal ; un peu sentimental, il était surtout poète et c’est à ce titre qu’il a exalté la Gaume, admirant Maurice Barrès, comme un maître.

 

Jean Godard

S’il est né à Grez-Doiceau, en 1921, Jean Godard le doit au hasard de la désignation de son père, gendarme. Néanmoins, les Godard sont de Meix-le-Tige, et la maison familiale que le père fait construire en 1928 sera le point d’ancrage du peintre et sculpteur Jean Godard, même lorsque sa carrière l’appelle à Bruxelles, à l’Académie des Beaux-Arts de Watermael-Boitsfort, en particulier, où il est professeur. 

Maniant le crayon avec aisance dès sa jeunesse – plusieurs caricatures l'attestent – Jean Godard suit des cours en Allemagne, est d’abord peintre, avant de se laisser bercer par l’influence des O. Jespers, O. Zadkine, A. Penalba et F. Wotruba quand la sculpture, en particulier murale, devient sa marque principale. 

Outre une fresque monumentale au Palais des Arts graphiques, lors de l’Exposition universelle de 1958, Godard signe notamment plusieurs compositions inspirées des traditions de Meix et Châtillon, témoignages de son attachement à sa région d’enfance. Une autre preuve, en 1955, en est sa contribution à l’hommage à Édouard Ned, dont il réalise la plaque commémorative. Le bois et la pierre sont les matières de prédilection de cet artiste d’art contemporain. La tuberculose l’emporte soudainement en 1967.

 


Informations communiquées par la Bibliothèque « À livre ouvert », Saint-Léger (novembre 2015)
Les Cahiers de l'Académie luxembourgeoise, Chronique 1938-1958, Arlon, Fasbender, 1959, nouvelle série 1, p. 25.
La Wallonie. Le Pays et les hommes (Arts, Lettres, Cultures), t. IV, p. 482.
La Vie wallonne, mars 1931, CXXVII, p. 313-321.
http://www.mayeur-saint-leger.be/realisations/files/20120305.pdf
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0776-5541_1906_num_13_49_1929_t1_0098_0000_2 (s.v. novembre 2015)
Robert FRICKX et Raymond TROUSSON, Lettres françaises de Belgique. Dictionnaire des œuvres, t. I, Le Roman, Paris-Gembloux, Duculot, 1988, p. 268.
Jules DESTRÉE, Wallons et Flamands. La Querelle linguistique en Belgique, Paris, 1923, p. 93
Jules-Louis TELLIER, Édouard Ned : l’homme, l’écrivain, Bruxelles, 1946.
Au fil du Ton, bulletin du Cercle de recherche et d’histoire de Saint-Léger, n°36, p. 11-13
ENGELEN-MARX, La sculpture en Belgique à partir de 1830, Bruxelles, août 2006, t. III, p. 1699.
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 635.

121 Grand Rue
6747 Châtillon (Saint-Léger)

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Paul Delforge