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6530

Jo Van Hove

Moulin de la Biesmelle à Thuillies

Tout comme de nombreux villages de la région, Thuillies était, au Moyen Âge, une possession de la riche abbaye de Lobbes. C’est l’abbé qui y exerçait les droits seigneuriaux et qui y rendait la justice dans la ferme de la Cour. Depuis cette époque, l’activité économique est centrée sur l’élevage et l’agriculture, grâce à la présence d’importantes fermes abbatiales. 

Le moulin, érigé vers 1850, a connu son heure de gloire de par sa présence fréquente sur des calendriers touristiques de l’Entre-Sambre-et-Meuse. Il a remplacé d’autres édifices plus anciens, le premier moulin de l’entité étant cité dans les textes en 868. Utilisant les eaux de la Biesmelle, l’ouvrage, érigé en moellons peints sur deux niveaux et demi, est parfaitement conservé. L’étage est éclairé par cinq fenêtres à linteau droit, surmontées de cinq ouvertures en forme de demi-lune. Les roues à aube métalliques du moulin ont, elles aussi, été conservées. Il s’agit aujourd’hui d’une propriété privée qui ne se visite pas.

Rue des Commères 10
6536 Thuillies (Thuin)

carte

Classé comme monument le 15 janvier 1990

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Ferme de la Cour à Thuillies

Autrefois « maison du seigneur » et ancienne dépendance de l’abbaye de Lobbes, la ferme de la Cour est un vaste ensemble clôturé dont les bâtiments remontent pour certains au XVIIe siècle et d’autres au siècle suivant. 

Le village de Thuillies est cité comme possession de la riche et puissante abbaye Saint-Pierre de Lobbes dès 868. L’abbé y exerçait les pouvoirs seigneuriaux et les arrêts étaient rendus dans cette monumentale ferme, en sa présence ou non. Cet état de fait a donné son nom à la ferme, parfois aussi appelée « ferme de la Grande Couture ». 

On accède à l’ensemble par un porche d’entrée millésimé 1767 et décoré des armoiries de l’abbé Dom Dubois. À droite de la cour se trouve le logis construit au XVIIe siècle et presque entièrement réaménagé au XVIIIe siècle. Perpendiculaire à celui-ci se trouve une annexe, inchangée depuis le XVIIe siècle. À l’angle est se trouve l’imposante grange qui remonte peut-être encore au XVIe siècle. Enfin, face au porche d’entrée, se trouvent les dépendances. 

Cette grosse ferme abbatiale, comme la ferme du Jardinet ou la ferme d’Ossogne toutes proches, témoigne encore aujourd’hui de l’intense activité d’agriculture et d’élevage qui caractérisaient Thuillies sous l’Ancien Régime. On y exploitait également une carrière de pierre ou de marbre.

Rue de la Garenne 1
6536 Thuillies

carte

Classée comme site le 13 septembre 1988

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Presbytère de Ragnies

Au Moyen Âge, de vastes domaines agricoles apparaissent à Ragnies, ainsi que des carrières de marbre et de pierre. Ceux-ci étaient liés à l’abbaye de Lobbes, dont l’abbé exerçait les droits seigneuriaux sur le village. L’église Saint-Martin dépendait, elle aussi, de la puissante abbaye. 

Situé juste en face de l’église médiévale classée, le presbytère, précédé d’un jardin grillagé, est une belle construction de style classique probablement édifiée vers 1770. La façade, comptant deux niveaux de cinq travées, est composée de briques et de pierre calcaire, matériaux traditionnels pour l’époque et la région. Le soin apporté à la construction du bâtiment indique l’origine notoire de la personne ayant commandité son édification. La situation et la volumétrie du presbytère renforcent l’impression de monumentalité dans son environnement.

Place de Ragnies 4
6532 Ragnies

carte

Classé comme monument le 12 juin 1981

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Église Saint-Martin de Ragnies

Au sein d’un ancien cimetière transformé en jardinet se trouve l’église Saint-Martin dont les origines remontent au XIIe siècle. La nef romane est précédée d’une tour carrée de même style, peut-être un rien postérieure. Le chœur, édifié à la fin du XVIe siècle ou au début du XVIIe siècle, est en style gothique hennuyer. De la même époque date la sacristie située au nord et agrandie lors de la restauration du sanctuaire au début du XXe siècle. 

À l’intérieur sont conservées de très belles pierres tombales de nobles de la région datant des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. En effet, sous l’Ancien Régime, Ragnies comptait plusieurs fermes appartenant à l’abbé de Lobbes qui exerçait les droits seigneuriaux sur le village. Il bénéficiait d’un échevinage – d’un mayeur et d’échevins – rendant la justice au nom de l’abbé. 

L’église abrite également les stalles de l’ancien prieuré d’Oignies (Aiseau) avec bustes de saints, évêques et chanoines, mais aussi des vitraux modernes représentant les sites proches des abbayes de Lobbes et d’Aulne, inspirés de gravures du XVIIIe siècle de Remacle Le Loup. 

À voir également, de remarquables confessionnaux baroques typiques de l’Entre-Sambre-et-Meuse sculptés d’écoinçons losangés et de croix tréflées.

Place de Ragnies
6532 Ragnies

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Classée comme monument le 30 mai 1936

Institut du Patrimoine wallon

E. de wasseige

Château-ferme du Fosteau

 

Siège d’une seigneurie créée en 1235 comme avouerie de l’abbaye de Lobbes, le château-ferme du Fosteau est groupé autour d’une vaste cour polygonale. On y trouve une maison forte des XIVe et XVe siècles, imposante bâtisse rectangulaire dont la base des murs a plus de 2 m d’épaisseur. Elle est flanquée de deux tours circulaires de 6 m de diamètre.

Après un réaménagement en 1599, on y ajoute un logis seigneurial en forme de L, lui aussi doté de deux tours. Au 17e siècle est aménagée une bassecour fortifiée, qui est remaniée à deux reprises au cours des XVIIIe et XIXe siècles. Une seconde ferme construite en 1839 complète l’ensemble ponctué de sept tours. Deux passages, l’un charretier et l’autre piéton, permettent de relier les deux cours. Le site, exceptionnel, comprend également une glacière, une cour d’honneur, une pièce d’eau et des jardins à la française. À l’intérieur sont conservées une chapelle castrale, la salle des chevaliers et son imposante cheminée, ainsi qu’une pharmacie ancienne aménagée en petit musée.

C’est à cet endroit que le comte de Reille, un des maréchaux de Napoléon, passa la nuit du 14 au 15 juin 1815, trois jours avant la célèbre bataille de Waterloo et trois jours après avoir repris la ville de Thuin. La chambre dans laquelle il dormit a été conservée en son honneur.

Né en 1775 à Antibes, Honoré Charles Reille participe à de nombreuses batailles des campagnes d’Empire parmi lesquelles Austerlitz et Wagram. Le 14 février 1815, il devient grand-croix de la Légion d’honneur. Devenu général d’infanterie, il est envoyé à Valenciennes le 31 mars 1815 ; il prend ensuite part à la bataille des Quatre-Bras. Il poursuit sa carrière après la seconde chute de Napoléon et est fait maréchal par le roi Louis-Philippe Ier en 1847. Il décède à Paris le 4 mars 1860. 
 

Rue du Marquis 1
6530 Leers-et-Fosteau
 

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Classé comme monument et comme site le 2 avril 1979

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Mégalithe la Zeupire

Le village de Gozée est peuplé par l’homme depuis la Préhistoire comme l’attestent des preuves d’occupation du site au Néolithique (à partir de 5000 avant Jésus-Christ). En témoigne ce mégalithe (grande pierre) situé à l’extrémité du village. De forme trapézoïdale, cette pierre est en grès de la région et peut être considérée comme un menhir qui faisait probablement autrefois partie d’un dolmen. 

Dans sa disposition actuelle, sa hauteur hors sol atteint les 3 m à l’ouest et un peu moins de 2,5 m à l’est pour une largeur d’un peu plus de 2 m et une épaisseur de 65 à 85 cm. Son poids est estimé à près de 25 tonnes ! 

Deux autres pierres de même composition se trouvaient encore à côté de ce mégalithe au début du 19e siècle avant d’être débitées vers 1840 afin d’en faire des pavés. 

La pierre restante a été dégagée en 1887 afin de procéder à une fouille archéologique qui n’a toutefois donné aucun résultat. De récentes hypothèses tendent à dire que ce menhir a peut-être été érigé au 3e millénaire avant notre ère. L’étymologie du mot reste mystérieuse. Si certains ont voulu y voir une origine grecque, la « pierre de Zeus », affirmant que les druides connaissaient le panthéon grec, d’autres ont plutôt cherché dans le patois local. Zeupire serait dzeu-pire, c'est-à-dire la « pierre-dessus » (au-dessus du sol).

Rue de Beaumont
6534 Gozée

carte

Classée comme monument le 23 mars 1994

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant © SPW

Jardins suspendus de Thuin

Le site des « jardins suspendus » s’étage en successions de terrasses entre lesquelles serpentent les ruelles qui relient les quartiers historiques de la ville haute à la ville basse. 

L’origine de ces jardins aménagés le long d’un versant de la Biesmelle doit vraisemblablement se rattacher à l’édification des enceintes urbaines successives, soit dès le XIIe siècle pour le versant sud ou au XIVe siècle pour le versant oriental. 

Relativement prisés durant de nombreux siècles, ce type de jardins enclos, parfois plantés de vignes, perd son attractivité durant la seconde moitié du XXe siècle, avec le désintérêt de plus en plus marqué pour la culture de jardins de subsistance. Cet état de fait entraîne l’apparition de friches et la dégradation des murs de soutènement ou de séparation des parcelles. 

Ces murs, construits en grès ou plus rarement en briques, font à présent l’objet de restaurations, notamment via des initiatives d’insertion socio-professionnelle guidées par le souci de la transmission des savoirs et savoir-faire en consolidation des maçonneries et travail de la chaux.

 

Jardins suspendus de Thuin - G. Focant © SPW

Place Albert Ier 2
6530 Thuin

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Classés comme site le 29 mars 1976
Patrimoine exceptionnel

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant-SPW

Beffroi de Thuin

Le beffroi de Thuin, construit dans la première moitié du XVIIe siècle en remplacement d’un beffroi antérieur effondré quelques décennies plus tôt, constitue l’unique vestige de la collégiale Saints-Lambert-et-Théodard, détruite en 1811. Bien qu’elle ait été dotée d’une fonction capitulaire, la tour de la collégiale était également tour communale – et donc un véritable beffroi, le seul en Wallonie à avoir assumé dès l’origine ces deux fonctions. Cette double vocation prend forme sur la façade sud de l’édifice où sont visibles les armoiries des bourgmestres de l’époque de la construction, juste au-dessus des niches dédiées aux saints protecteurs de l’église. 

Beffroi de Thuin - G. Focant © SPW

Robuste, le beffroi domine la ville haute de sa silhouette de 60 m, construite en moellons de grès rythmés par des bandeaux de calcaire. La partie supérieure est occupée par de grandes ouïes surmontées des cadrans de l’horloge. Elle est coiffée d’une flèche campaniforme entourée de quatre clochetons polygonaux. Décoiffé par une tempête en 1662, le beffroi est remis en état dans la foulée tandis que d’importantes réparations sont effectuées au milieu du XVIIIe siècle. Sa double fonction doit au beffroi de ne pas avoir été démoli avec le reste de l’édifice religieux, dont on voit encore les traces de toiture sur sa face orientale. Une galerie, classée elle aussi, a été accolée à ce qui était devenu une tour isolée. Le beffroi a bénéficié d’une restauration complète au début des années 2000.

Place du Chapitre
6530 Thuin

carte

Classé comme monument le 24 mai 1949 (beffroi) et le 5 décembre 1983 (galerie)
Patrimoine exceptionnel
Patrimoine mondial (1999)

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Ancienne abbaye d'Aulne à Thuin

Fondée au VIIe siècle sur un domaine planté d’aulnes qui lui donna son nom, l’abbaye s’affilie à l’ordre cistercien en 1147. Les moines procèdent à plusieurs campagnes d’édification dont témoignent les vestiges actuels. L’église, de style gothique, a été construite entre le XIIe et le XVe siècle puis remaniée aux XVIe et XVIIIe siècles. Les absidioles et le porche sont ajoutés au XVIIIe siècle. Le long de la Sambre, les moines édifièrent leurs bâtiments industriels, dont le moulin existe encore. 

Le 10 mai 1794, les soldats français occupent la ville de Thuin alors que de faibles troupes prussiennes et autrichiennes se trouvent à l’abbaye d’Aulne, déjà abandonnée par l’abbé et les moines qui avaient fui vers Nivelles sans prendre la peine d’emporter leurs biens avec eux. L’avant-garde française approche de l’abbaye dans l’après-midi mais celle-ci n’est pas défendue. Les Français en pillent les richesses avant de commettre les pires excès : le 14 mai, les bâtiments sont en feu. Les soldats ne sont pas les seuls responsables du drame : de nombreux habitants des environs prennent eux aussi part aux pillages.

Au sud du complexe se trouve le jardin de la Montagne qui surplombe le site à près de 30 m de hauteur. Inscrit sur la liste du Patrimoine exceptionnel de Wallonie, le domaine de l’abbaye est devenu propriété régionale en 2010 et a été inscrit sur la liste des biens classés. En 2016, une partie du site est passé sous le giron du Commissariat général au Tourisme, celui-ci étant chargé de mener un projet de valorisation touristique des lieux.

Rue Vandervelde 275
6530 Gozée (Thuin)

carte

Classée comme site classé le 24 avril 1991
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

abbayedaulne.be

Institut du Patrimoine wallon

© B. Empain

La Marche Saint-Roch de Thuin

Il n’y a pas moins de sept marches de l’Entre-Sambre-et-Meuse qui sont dédiées à saint Roch que l’on invoque plus spécifiquement contre la peste. Le refrain du cantique à saint Roch parle pour lui-même: « O saint Roch ! O notre bon Père. De ton bras nous venons implorer le secours. Garde-nous de la peste, entends notre prière. Et soutiens tes enfants toujours. » La marche de Thuin rassemble chaque année les 14 sociétés locales ainsi que des groupes invités, ce qui représente plus de 2000 participants. Les festivités commencent le samedi soir avec le tir des campes et la retraite aux flambeaux. 

Le dimanche après-midi, la marche part de la Ville Haute, fait une halte pour un hommage au saint dans l’église du Christ Roi et poursuit ensuite sa route vers la chapelle Saint-Roch où les marcheurs défilent en file autour de la chapelle. Les soldats du Premier et du Second Empire côtoient les Zouaves pontificaux – qui portent la statue du saint –, les Mousquetaires, les Sœurs grises, etc. Vers 19h30, a lieu la rentrée solennelle en l’église de la Ville Basse. Le programme du lundi est également chargé, mais cette fois-ci, seules les sociétés locales sont présentes.

Troisième dimanche de mai

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Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013