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1480
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Monuments Jules-Joseph de SAYVE

Dans le parc communal de Clabecq se trouve un monument des plus originaux. Il s’agit d’une colonne de pierre ornée d’une tête de cheval et des inscriptions « Bayard » et « La Moscowa ». Ce monument commémoratif indique l’endroit de la sépulture de la monture de Jules-Joseph de Sayve, chef d’escadron au service du prince Eugène de Beauharnais, membre de la famille impériale, fils adoptif de Napoléon et vice-roi d’Italie. 

Avec lui, Sayve participa aux campagnes de 1809 en Italie, Autriche et Hongrie et à la campagne de Russie en 1812. Au cours de la bataille de la Moscowa, son cheval le sauva de la mort au passage de la Bérézina. De retour en Belgique, il fut choyé par son maître avant d’être enterré à cet endroit. Le chef d’escadron repose, quant à lui, dans l’enclos familial au cimetière de Clabecq.

 

1480 Clabecq (Tubize)

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Frédéric MARCHESANI, 2014

Paul Delforge

Statue Eden HAZARD

Statue Eden Hazard, réalisé par Roberto Ollivero, 3 juin 2014.

En 1986, les autorités communales de Tubize inaugurent l’une des premières sculptures réalisées par Roberto Ollivero. Cette année-là, Michel Platini illumine de son talent la planète foot et le sculpteur brabançon a décidé de le représenter en train d’inscrire un but. Pour l’artiste, « ce coin de match » marque le début d’une riche carrière faite d’œuvres populaires. Mais le « Platini du stade Leburton » n’est pas épargné par les conditions climatiques changeantes et quand il lui est demandé de rénover sa statue, il devient très vite évident que Platini doit être remplacé par un autre joueur portant lui aussi un numéro 10, en l’occurrence Eden Hazard, un enfant du pays, issu du centre de formation de l’AFC Tubize qu’il fréquenta assidument au début des années 2000. 

En juin 2014, la statue d’Eden Hazard est par conséquent inaugurée au sommet de la butte surmontant les infrastructures sportives tubiziennes. Avec les couleurs du maillot l’équipe belge de football, l’œuvre de Roberto Ollivero qui mesure près de 8 mètres de haut ne peut échapper au regard. Cependant, l’œuvre n’est complète que quand on voit le ballon au fond des filets, malgré la spectaculaire envolée d’un gardien de buts anonyme, celui-là. Le cadre du but est déformé par la puissance du tir et un énorme GOOOAL coloré apparaît en arrière-plan.

Italien, né à Elisabethville en 1949, Roberto Ollivero s’établit à Nivelles où il donne libre cours à son tempérament artistique. Après avoir créé un lieu de théâtre du geste et de performances, à Schaerbeek, au début des années 1970, Roberto Ollivero se tourne vers la création contemporaine d’un autre genre. Cherchant entre le papier mâché, le béton et le métal le meilleur support de ses inspirations, il en vient à se spécialiser dans le polyester polychrome qui devient sa signature et prend différentes formes : sculptures d’extérieur et d’intérieur, des hauts reliefs, empreintes et peintures. Après Art Foot (Tubize, 1986), Articulture II (Mariemont, 1987), Rempart-Art (Binche, 1989) et Des mots, rien que des mots (Nivelles, 2005) qui sont autant d’événements occupant l’espace public de manière éphémère, Ollivero expose ses œuvres dans diverses galeries et obtient des commandes publiques en France et surtout à Bruxelles. 

Toujours conçues à partir d’une idée ou d’une réflexion, ses sculptures qu’il veut vivantes sont réalisées sans aucun socle. Maniant humour et critique, questionnant la société et les enjeux de pouvoir, jouant volontiers sur les mots et les codes, s’inspirant de l’actualité ou puisant dans sa mémoire, Ollivero associe étrangement et de manière volontiers provocatrice des images, des références et des valeurs établies, en créant des situations dissonantes le plus souvent dans des couleurs joyeuses qui entrent en contradiction avec les sujets abordés. Prix du ministre wallon des Travaux publics (1990), réalisateur d’une pipe à l’occasion de l’année Simenon à Liège (2003), le sculpteur s’est aussi lancé dans la réalisation de bronzes. Si son style est bien présent dans le monument de Tubize, il est évident qu’Ollivero a du football une approche bien différente de celle d’Eden Hazard.

Élu meilleur joueur de Premier League et champion d’Angleterre avec Chelsea au terme de la saison 2014-2015, après avoir été désigné comme meilleur jeune de la League en 2014, Eden Hazard est né à La Louvière en 1991 et a fait du football son art et sa profession. Après avoir joué à Braine-le-Comte et à Tubize (à partir de 2003), il est recruté par le LOSC et, en 2007, atteint les demi-finales du Championnat d’Europe des moins de 17 ans avec l’équipe de Belgique. Aligné en Ligue 1 française alors qu’il n’a pas encore 17 ans, il fait les beaux jours du club de Lille. Salué comme le meilleur jeune par le football français, il emmène Lille au paradis : Coupe de France 2011 et champion de France 2011. Poursuivant patiemment sa formation au sein du club qui lui a fait confiance, il achève la saison 2012 en tant que meilleur joueur de la Ligue 1 pour la seconde fois. Quelques jours après son succès contre Munich en finale de la Champions League, Chelsea recrute Eden Hazard et, sous la férule de Mourinho, lui confie les clés de la maison. La Ligue Europa 2013, une demi-finale de Coupe du Monde avec la Belgique en 2014, la Coupe de la Ligue anglaise 2015 et le championnat anglais 2015, voilà quelques-uns des titres collectifs auxquels le prodige a contribué depuis son départ du LOSC. Doué d’une technique exceptionnelle – peut-être héritée de ses parents tout deux anciens footballeurs de haut niveau – Eden Hazard occupe une place enviée au sommet de la hiérarchie du football mondial, étant régulièrement comparé à Messi et à Ronaldo.

 

Statue Eden Hazard (Tubize)

Sources
 


Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Alain DE WASSEIGE, Roberto Ollivero. Œuvre en polyester polychrome. Sculptures et empreintes, Bruxelles, La Papeterie, 2003
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. II, p. 239

Allée des Sports 7
1480 Tubize

carte

Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Monument Josse GOFFIN

Si la statue qui domine la place située devant l’église de Clabecq honore Josse Goffin, l’ensemble du monument est un hommage plus général à tous ceux qui ont contribué à la fondation et au développement des Forges de Clabecq, en particulier à trois représentants de la famille Goffin : Édouard-Guillaume (1796-1858), Charles-Henri (1827-1861) et Josse-Philippe-Auguste (1830-1887). Un an après le décès de ce dernier, le monument est inauguré (1888). Sa réalisation a été confiée au sculpteur Jacques de Lalaing (1858-1917). Son initiative a été prise par deux chefs de fabrication (Étienne et Alphonse Thomas) qui ont réussi à convaincre Simont, le directeur des Forges.

Sur un piédestal en pierre bleue, aux lignes simples, la statue en bronze coulé de Josse-Philippe Goffin le présente debout, la jambe droite vers l’avant croisant celle de gauche, tandis qu’il s’appuie de la main droite sur une canne. Il est vêtu d’un large pardessus non boutonné et d’autant plus dégagé à l’avant que son bras gauche est légèrement plié pour venir prendre appui sur son côté, à hauteur de son bassin. Avec son mètre quatre-vingts, la statue semble être de la même hauteur que l’industriel dont le regard porte sur l’horizon, tandis qu’il paraît tourner ostensiblement le dos à l’église. Bien que le temps ait fait son œuvre, il reste identifié sur la face avant du piédestal par la dédicace suivante :

A JOSSE-PHILIPPE-AUGUSTE GOFFIN
PROPRIETAIRE DES FORGES DE CLABECQ
1830-1887
SES EMPLOYÉS ET SES OUVRIERS RECONNAISSANTS

Sur les deux faces latérales, de manière plus nette, on peut lire le nom et le statut des deux autres membres de la famille :

ÉDOUARD-GUILLAUME GOFFIN
1796-1858
FONDATEUR DES USINES DE CLABECQ

et

CHARLES-HENRI GOFFIN
1827-1861
CONSTRUCTEUR DU LAMINOIR
ET DU CHEMIN DE FER DE RACCORDEMENT

À l’arrière :

AUX
FONDATEURS
DES FORGES DE CLABECQ
1888

Comme l’indiquent les inscriptions du monument, Édouard-Guillaume Goffin a été le premier de cette famille bruxelloise à investir des moyens financiers dans l’exploitation d’une forge à métaux située à Clabecq. Il est alors associé au banquier Nicolas Warocqué et les affaires prospèrent quand éclate la Révolution de 1830. Surgissent alors des difficultés et, à l’entame des années 1840, la Société des Forges de Clabecq fait l’objet d’une profonde réorganisation. Après la disparition de N. Warocqué et du maître de la forge, Ed-G. Goffin en devient le seul responsable et, avec ses fils, développe une activité rentable. Au milieu du siècle, déjà 300 personnes y travaillent et un premier laminoir à fer est installé (1850) après l’installation d’une grande fonderie (1845). Charles-Henri n’est pas étranger aux progrès techniques réalisés ; en 1857, le premier train à tôles est construit ; en 1858, les Forges disposent d’un précieux raccordement ferré à la gare de Tubize : les débouchés sont assurés pour de nombreuses années.

En 1861, Josse Goffin se retrouve cependant seul aux commandes, suite aux disparitions successives de son père (1858), puis de son frère (1861). Plongé dans l’entreprise familiale depuis sa naissance, le jeune entrepreneur donne un nouvel envol aux Forges de Clabecq. Il parvient à vendre ses produits sur le marché européen. Dans les années 1880, l’entreprise compte 1.200 ouvriers et utilise des outils modernes. Toujours à l’initiative de Josse Goffin, une cité ouvrière a été construite pour accueillir une partie du personnel… en tout cas pour le conserver à proximité de l’outil. Cela peut paraître paradoxal au regard du choix effectué par l’industriel lui-même qui a choisi, lui, de rester domicilié à Berchem-Sainte-Agathe, localité des environs de Bruxelles dont les Goffin sont les bourgmestres de 1842 à 1902 : Josse-Philippe avait succédé à son père (1842-1858) et son fils, Josse-Édouard lui succèdera de 1888 à 1902. C’est d’ailleurs le même fils, Josse-Édouard, qui reprendra les Forges en 1888 en leur donnant le statut de société anonyme.

Monument  Josse Goffin

Les idées politiques des Goffin sont résolument libérales ; cet engagement s’accompagne d’une pratique de la religion protestante qui renforce leur opposition au parti catholique local qui n’apprécie que modérément l’adhésion de nombreux ouvriers au même culte que leur patron. Cette situation explique en partie la raison de l’orientation de la statue de Josse Goffin, tournant le dos à l’église. Par souscription publique, le personnel employé par les forges a souhaité rendre hommage à ses patrons. Soutenu par les milieux libéraux de l’arrondissement, le projet est confié au sculpteur Jacques de Lalaing et, un an après le décès de Josse Goffin (2 septembre 1887), l’inauguration du monument sur la place de Clabecq peut avoir lieu (30 septembre 1888). Il donne lieu à des festivités populaires rehaussées par la présence d’éminentes personnalités locales et nationales.

Pour Jacques de Lalaing (Londres 1858 – Bruxelles 1917), il s’agit quasiment d’une œuvre de jeunesse. Né à Londres trente ans plus tôt, dans une famille aristocratique, il s’était d’abord orienté vers la marine quand il largue toutes les amarres, pour se former à la peinture dans l’atelier libre de Jean-François Portaels, à Bruxelles où il s’installe en 1875. Croisant la route de Gallait et surtout de Vinçotte, Jacques de Lalaing s’oriente vers la sculpture à partir de 1884. Son talent jumelé à ses relations mondaines et à un travail permanent lui permet de décrocher le projet de Clabecq, qui apparaît vraiment comme une de ses premières œuvres publiques importantes (1887-1888). Elle lui ouvre la voie à d’autres commandes (Léopold Ier à Ostende, mémorial anglais à Waterloo, etc.) et acquiert progressivement un statut de « sculpteur officiel ». Lors du Salon de 1887, le groupe qu’il expose – Base de Mât électrique – retient fortement l’attention : en raison d’une histoire mouvementée, il marquera durablement la carrière du sculpteur. Portraitiste, de Lalaing apprécie la représentation d’animaux (fauves et chevaux surtout), les scènes historiques, et répond volontiers à des demandes pour réaliser des fontaines ou pour décorer des intérieurs, dans un style qui reste toujours classique. Hostile à l’avant-gardisme, il s’inscrit résolument, et avec un succès inégal, dans la tradition du portrait mondain. Membre de la Commission directrice des Musées royaux de Peinture et de Sculpture, il en devient le vice-président (1

912), puis le président à la veille de la Grande Guerre. Membre de la classe des Beaux-Arts de l’Académie de Belgique (1896), membre de plusieurs Jurys, nationaux comme internationaux, le peintre/sculpteur présente aussi ses œuvres d’inspiration propre lors de Salons. La maladie aura raison de lui en octobre 1917.

 

 

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Joseph TORDOIR, Des libéraux de pierre et de bronze. 60 monuments érigés à Bruxelles et en Wallonie, Bruxelles, Centre Jean Gol, 2014, p. 57-59
Inauguration de la statue Josse Goffin à Clabecq, dans Tubize et son passé, 1998, n°14, p. 33-44
Catherine LECLERCQ, Jacques de Lalaing : artiste et homme du monde (1858-1917), Bruxelles, Académie de Belgique, Classes des Beaux-Arts, 2006
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 368
Tubize et son passé, Recueil n° 14, 1998
Jean-Jacques HEIRWEGH, Patrons pour l’éternité, dans Serge JAUMAIN et Kenneth BERTRAMS (dir.), Patrons, gens d’affaires et banquiers. Hommages à Ginette Kurgan-van Hentenryk, Bruxelles, Le Livre Timperman, 2004, p. 435, 439-440

Place Josse Goffin
1480 Clabecq

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Paul Delforge

© O.T.P.-Musée "de la Porte"

Le Tour Sainte-Renelde de Saintes

Le Tour de Sainte-Renelde, déjà attesté en 1451 comme une « ancienne coutume », pourrait avoir été mis sur pied en réponse à l’épidémie de peste noire du milieu du XIVe siècle.

Le samedi, à 19h30, a lieu un Salut Solennel à l’église de Saintes et la châsse de sainte Renelde, en partie datée du milieu du XIVe siècle, est installée sur son char, construit en 1773 et classé comme monument historique. De 150 à 200 cavaliers – tous les accompagnateurs sont à cheval, y compris les musiciens et le « guidon », le porte-drapeau –  le précèdent pour une procession de 28 km autour de Saintes et de Bierghes et jusqu’à Quenast où une messe est dite à 10h00. L’après-midi, la châsse et ses cavaliers rentrent à Saintes où le clergé et d’autres membres de la procession, en costumes historiques et, cette fois, à pied, les rejoignent. Le lundi, après une messe, la châsse fait trois tours de l’église, sur les épaules de six porteurs. 

 

Dimanche de la Trinité, une semaine après la Pentecôte

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Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013

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Les géants du Brabant wallon

Les géants font partie intégrante du folklore vivant brabançon. Ils animent les festivités d’une trentaine de localités parmi lesquelles Braine-l’Alleud, Jodoigne, Perwez, Tubize et Wavre. Le géant le plus ancien du Brabant wallon est l’Argayon de Nivelles, mentionné dès 1467. La plupart des géants apparurent cependant après la seconde Guerre mondiale et sont originaires de la campagne, alors qu’il s’agissait auparavant surtout d’un phénomène urbain. Leur parcours est souvent calqué sur celui d’une vraie personne : ils sont baptisés, ont souvent un métier et beaucoup d’entre eux se marient et ont des enfants. Les géants plus anciens sont des chefs-d’œuvre de vannerie, tandis que ceux qui ont vu la lumière du jour plus récemment sont souvent fabriqués en tubes métalliques, ce qui réduit leur poids. A côté des géants qui atteignent une taille impressionnante, se rencontrent des « petits géants » qui se portent sur les épaules et dont les jambes sont celles des porteurs : Marie Crayeux et Télésphore Blangilet, le Grand Colas et la Grande Nananne, Tave de Stimont et Fine de Siroux, François le Zouave, Marie Doudouye pour n’en citer que quelques-uns.

Dates de sortie d’après la localité

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Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013