Code postal
4800
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Ancienne maison Gohy

Après avoir obtenu ses propres échevins au 17e siècle, le hameau d’Ensival se développa dans le giron verviétois en s’orientant vers la fabrication de draps. La Vesdre formait la frontière nord de la commune qui relevait des Pays-Bas autrichiens dans lesquels la taxation était plus avantageuse. On installa dès lors des fouleries puis des fabriques avec des machines à filer et à tisser. Ces opérations prirent par la suite un tour industriel jusqu’à la crise du textile qui, au début du 20e siècle, porta à un coup à la localité. Un canal, à l’origine de la rue du même nom, fut creusé en 1729 par Henri Heine. 

À la fin du 18e siècle, cette maison fut la propriété de Jacques Gohy, maître de carrière, dont les initiales se trouvent dans la ferronnerie du balcon de l’étage. Cette très belle demeure de style Louis XV comprenait à l’origine deux étages mais fut rehaussée d’un niveau au 19e siècle. Cet ajout, en briques, jure avec la maçonnerie d’origine en moellons de grès. Toutefois, la façade reste malgré tout d’un grand intérêt. Hormis cette transformation, la maison a conservé sa structure primitive et une quantité d’éléments d’origine parmi lesquels le balcon en fer forgé qui constitue un superbe élément du petit patrimoine. Ses jeux de courbes et de contre-courbes lui donnent un petit air de style Louis XVI.

Rue du Canal 3
4800 Ensival

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Classée comme monument le 12 novembre 1981

Institut du Patrimoine wallon

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Ancienne propriété Godin

Petit hameau né au passage d’un gué de la Vesdre, Ensival va se développer dans le giron verviétois. Son émancipation succède à l’accession de Verviers au rang de Bonne Ville de la principauté de Liège en 1691. Au 17e siècle, les Ensivalois obtiennent leur propre magistrature et constituent une commune à part entière avant la fusion des communes dans les années 1970. « En Mi-Ville » est un axe structurant comprenant d’anciennes maisons dont plusieurs ont été rénovées. 

Cette ancienne « rue de l’Église » compte toujours un vaste ensemble homogène comprenant seize travées aujourd’hui divisées en cinq maisons portant les numéros 23 à 31. Toutes comportent un rez-de-chaussée et deux étages. Seule la peinture blanche du numéro 23 n’a pas été étendue aux autres façades et constitue la seule différence de cette unité architecturale. Ce premier immeuble, percé d’un portail d’accès, possède une façade formant un angle obtus selon le tracé de la rue. 

Ces maisons de brique et de calcaire ont été édifiées dans la première moitié du 18e siècle et étaient la propriété de la famille Godin, qui joua un rôle important dans la vie industrielle de Verviers à l’époque. La famille possédait également une demeure au centre de Verviers, dans la rue des Raines. Pierre Godin fut maire d’Ensival en 1800, Hubert Godin fut bourgmestre en 1844 et son frère Théodore en 1855.

En Mi-Ville 23-31
4800 Ensival

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Classée comme monument le 29 octobre 1981

Institut du Patrimoine wallon

Églises ouvertes

Église Saint-Remacle de Verviers

L’église Saint-Remacle est un édifice néoclassique construit entre 1834 et 1838 par les architectes J. et A.-M.  Vivroux, sur la base des plans de J.-P. Cremer, eux-mêmes revus par L.-H. Lebas. Inspirée des basiliques romaines, elle a été pensée pour remplacer l’ancienne église Saint-Remacle. Ses mécènes ont ainsi voulu doter la ville d’un ensemble prestigieux et richement orné.


La façade est dominée par une tour (réalisée par L.-H. Lebas) qui est constituée d’un portique au rez-de-chaussée, de deux étages et entourée de deux ailes. Le portique comporte des arcs cintrés à clé involutée, un entablement à triglyphes, des colonnes engagées et des niches abritant des statues. Le premier étage de la tour est ouvert de baies cintrées sur sommier et encadrées de pilastres. Le second étage est caractérisé par un entablement supporté par des pilastres. Chaque face sommitale est ornée d’un fronton triangulaire. Les deux ailes flanquant la tour sont décorées de niches et d’un larmier.


La nef de l’église est rythmée de huit travées caractérisées par des piliers toscans. Elle est éclairée de baies à linteau droit. Elle est ouverte d’un portail à linteau droit et d’un portique à fronton triangulaire supporté par deux colonnes. Les murs gouttereaux sont ornés de frises de médaillons caractérisés par des bustes d’apôtres. Le vaisseau est couvert d’un plafond à caissons et est flanqué de deux bas-côtés disposant de baies cintrées.


Remarquons les autels des XVIIe et XVIIIe siècles, banc de communion, chaire de vérité, confessionnaux, fonts baptismaux, orgues et buffet datant de la première moitié du XIXe siècle.

Place Saint-Remacle 1
4800 Verviers

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Classée comme monument le 23 février 1987

Institut du Patrimoine wallon

Églises ouvertes

Église Notre-Dame des Récollets à Verviers

L’église Notre-Dame des Récollets est l’ancienne chapelle du couvent des Récollets, devenue depuis 1833 l’église paroissiale de Verviers. Les Récollets se sont établis à Verviers en 1627, suite à l’autorisation du prince-évêque, Ferdinand de Bavière.

Dès 1631, les Récollets s’attèlent à la construction de leur couvent, d’un collège d’humanités et d’une chapelle, dédiée au Très Saint-Sacrement. Incendiés en 1810, l’église et le couvent sont détruits. Seule l’église est rebâtie sur la base des plans de l’architecte H. Douha. La chapelle est restaurée dès 1852 et la façade est reconstruite en 1892-1893 par A. Van Assche qui y adjoint une tour-clocher.

L’église en moellons de calcaire est composée d’une mononef et d’un chœur à chevet à trois pans. Elle est surmontée d’une toiture en bâtière d’ardoises. La nef est éclairée par huit hautes fenêtres et est couverte d’une voûte en berceau surbaissé et d’arcs-doubleaux. Les chapiteaux corinthiens, le décor stuqué datant de 1857 et le sol en marbre blanc, noir et gris valent la peine d’être remarqués.

La façade est composée de trois parties, une tour-clocher et deux façades latérales sous ailerons. Elle est ouverte d’un portail central cintré, de trois niches, d’une rosace, de baies géminées néoromanes et d’un abat-son. Elle est ornée d’un Christ en croix et couverte d’une flèche octogonale sur base carrée.

La chapelle est séparée de l’église par une façade ouverte d’une porte et d’une niche contenant la statue de la Vierge Noire miraculeuse des Récollets. En 1692, lors d’un tremblement de terre, la statue changea miraculeusement d’attitude. Cet événement entraîna un mouvement de foi et la création d’un pèlerinage.

Place du Martyr 106
4800 Verviers

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Classée comme monument le 15 mars 1934 (à l’exception de la tour)

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant 

Parc et kiosque de l'Harmonie

En 1829 est créée la société de l’Harmonie qui réunit quelques musiciens et quelques mélomanes.  Elle devient peu à peu le siège de la grande bourgeoisie industrielle verviétoise. Son bâtiment, dû à l'architecte bruxellois Spaack, date de 1835 et la grande salle du premier étage en est la pièce maîtresse. 

En 1854, le parc est doté d’un kiosque. De forme octogonale et d’allure orientalisante, il repose sur un socle en pierre et sa toiture, surmontée d’un bulbe aplati, est soutenue par huit paires de colonnettes moulurées en fonte. Haut de près de onze mètres et large de plus de dix, cet édifice confère au parc un charme tout particulier. Il est l'oeuvre de l'architecte verviétois Adolphe Thirion et sa réplique fut installée à Bruges (dans le parc Reine Astrid) en 1858.  Le parc, rénové en 1994 par le paysagiste Serge Delsemme, conserve de nombreux arbres séculaires dont un des plus gros marronniers de Wallonie (5,30 m de tour). 

En 1995, le parc accueillit le lancement des Journées du Patrimoine.

 

1913 : la première fête de Wallonie

Le musicologue et militant wallon Paul Magnette fut le premier à émettre l’idée d’une fête wallonne. Dans un article paru en 1911, il préconisait « d’affirmer l’identité de la Wallonie par l’instauration d’une fête distincte du 21 juillet ». L’Assemblée wallonne de 1912 sollicita un rapport à ce sujet qui fut présenté par Richard Dupierreux lors de sa réunion du 16 mars 1913. À l’issue de celle-ci, l’Assemblée décréta que la fête de la Wallonie serait célébrée le dernier dimanche de septembre, dans l’esprit des commémorations des combats révolutionnaires de 1830, et ce fut le cas pour la première fois en septembre à Verviers.

Après une inauguration de l’événement à l’hôtel de ville, la première fête de Wallonie, organisée par la jeune Ligue wallonne de Verviers, se déroula dans le parc de l’Harmonie. Quelques manifestations avaient lieu aussi à Bruxelles, mais la plupart des associations wallonnes étaient représentées à Verviers où défila un cortège de 2500 personnes. Après plusieurs discours, dont celui de Jules Destrée, un chanteur interpréta le « Chant des Wallons ».

C’est à l’initiative de la Ligue wallonne de Liège que ce chant avait été composé suite à un concours lancé en novembre 1899. Un prix avait été décerné pour la musique au compositeur liégeois Louis Hillier le 12 avril 1901. C’est l’Assemblée wallonne, déjà à la recherche d’un drapeau et d’une fête, qui consacra également le Tchant dès walons, écrit par Théophile Bovy sur la musique d’Hillier. Traduit par la suite en français, le Chant des Wallons fut adopté officiellement comme hymne régional par le Parlement wallon en juillet 1998 après de longs débats : certains regrettaient le caractère désuet de ses paroles, mais celles-ci furent conservées dans leur historicité. 

Rue de l'Harmonie 47-49
4800 Verviers

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Classés comme site  le 13 janvier 1971 (parc et bâtiment)

Classés comme monument le 26 juin 1978 (bâtiment et grilles)

Classé comme monument le 21 septembre 1982 (Kiosque)

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant

Hôtel de Ville de Verviers

Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Édifié entre 1775 et 1780, l’hôtel de ville de Verviers combine élégamment les styles Louis XV et Louis XVI. Œuvre de l’architecte liégeois Jacques-Barthélemy Renoz, il est constitué de trois volumes avec un avant-corps orné d’un fronton courbe et de la devise « Publicité, sauvegarde du peuple », datant de la Révolution de 1830 et faisant référence à la publicité des débats des élus. L’intérieur conserve une décoration remarquable. Un escalier supportant une rampe en fer forgé de style Louis XVI (1780) mène aux étages où se trouvent plusieurs pièces de grand intérêt. Parmi elles, le salon royal, décoré de figures allégoriques et éclairé de cinq grandes fenêtres auxquelles répondent cinq portes. De belles figures allégoriques évoquent Minerve recevant l’hommage de la ville de Verviers, les quatre éléments ou les quatre continents connus. L’hôtel de ville de Verviers est reconnu patrimoine exceptionnel de Wallonie. Sous le régime français, l’édifice continue à jouer son rôle en abritant les services de la municipalité de Verviers. Il est même l’éphémère siège des instances judiciaires avant le transfert des tribunaux dans l’ancien couvent des Carmes dès 1796. Dans cet ancien établissement religieux sont ainsi installés un tribunal de police correctionnelle, un jury d’accusation, une justice de paix et une prison. Le couvent a été démoli dans la seconde moitié du XIXe siècle afin d’édifier à cet endroit l’actuel palais de justice.
 

Place du Marché 55
4800 Verviers

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Classé comme monument le 15 mars 1934

Institut du Patrimoine wallon