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5670

Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Fontaine MASSON Arthur

À Treignes, dont il fut le bourgmestre selon son père spirituel Arthur Masson (1896-1970), Toine Culot est une personnalité que chaque habitant honore, au point de lui rendre une sorte de culte prenant des formes les plus diverses : musée, rue, parcours spectacle, secteur Horeca, fontaine. Tout évoque le personnage imaginé peu avant la Seconde Guerre mondiale par un professeur de l’Athénée puis de l’École normale de Nivelles. 

En 1938, le truculent personnage apparaissait sous un titre peu flatteur : obèse ardennais ; mais ses aventures dans « la tourmente » confortent l’impression du lecteur de partager un morceau de l’existence de ce personnage qui lui ressemble. Sous la plume de l’écrivain, Toine Culot évolue dans un milieu fait de gens simples, dans la vallée du Viroin, et, dans un récit en français, recourt volontiers à des expressions wallonnes au suc intraduisible. Pleine d’une drôlerie populaire, piquante et de bon goût, la saga de Toine Culot se poursuit après la Libération. Il devient alors le maire de Trignolles (Treignes) et gravite autour de lui tout un petit monde qui est à la Wallonie ce que sont à Marseille Fanny, César, Marius ou Topaze : Tchouf-Tchouf, le médecin, Adhémar Pestiaux, le droguiste, l’Abbé Hautecoeur ou encore T. Déome. 

C’est toute cette atmosphère qui est rendue par la fontaine construite sur la place de Treignes, face à l’espace muséal (inauguré en mai 1999). Réalisé par la commune et le Ministère wallon de l’Équipement, l’ensemble de l’aménagement est l’œuvre de la société Agua, tandis que Claude Rahir est le sculpteur qui a conçu la fontaine et réalisé les sculptures en bronze qui la bordent (fonderie van Ransbeeck). Ayant retenu trois des personnages d’Arthur Masson parmi les centaines qu’il créa, à savoir Toine Culot et T. Déome qui discutent pendant que Hilda vient puiser de l’eau, Rahir illustre ainsi une scène de la vie rurale tout en rendant hommage à l’écrivain et à ses « héros ». En pierre bleue et de forme arrondie, la fontaine est conçue de manière à permettre au « visiteur » de partager un moment en compagnie des personnages : s’asseoir à côté du maïeur et poser pour la photo ; voire, pour les enfants, jouer avec les statues dont la taille correspond à celle « d’adultes réels ». 

Le projet général d’aménagement de l’espace public de Treignes remonte à 1996, année où avait été célébré le centième anniversaire de la naissance d’Arthur Masson. Deux ans plus tard, dans le cadre des fêtes de Wallonie, le ministre wallon des Travaux publics, Michel Lebrun, procède à son inauguration.   

Originaire de Verviers, Claude Rahir (1937-2007) avait exercé comme instituteur primaire avant de s’orienter vers une carrière artistique, dont la reconnaissance est internationale. Se formant à la peinture à Liège, à la sculpture à Louvain et à la mosaïque à Ravenne, il va réaliser « des peintures monumentales, des mosaïques murales, des bas-reliefs en galets et pierres naturelles, des sculptures, des décorations de jardins, de parcs, de fontaines et même d'une grand-rue et d'un centre commercial au Japon » (Moreau). Ayant installé son atelier à Nobelais au début des années 1960, l’artiste pose ses pinceaux aussi bien en Jamaïque (une fresque murale à l’Université de Kingston) que sur les murs de Louvain-la-Neuve, en Guyane française, comme au Japon, en Corée ou à Yurac Ckasa, dans les Andes boliviennes, où une fresque colorée, La distribution des pains, orne les murs de l'église. Animateur de la Fête des artistes de la Saint-Martin à Tourinnes, Rahir est au cœur de la 42e édition, en novembre 2007, qui constitue en quelque sorte une rétrospective de l’artiste. 
 

Sources

- Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse, dont Catherine Moreau, Le Soir, 16 février 2007 
- http://clauderahir.phpnet.org/index.htm  
- Robert BRONCHART, Arthur Masson ou le plaisir du partage (1896-1970), Charleroi, Institut Destrée, 1999 
- Paul DELFORGE, Cent Wallons du Siècle, Liège, 1995 
- A. DULIÈRE, Biographie nationale, 1977-1978, t. 40, col. 627-632 
- Marcel LOBET, Arthur Masson ou la richesse du cœur, Charleroi, Institut Destrée, 1971

Rue E; Defraire 29
5670 Treignes

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Inaugurée le 27 septembre 1998

Paul Delforge

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Bornes du cadastre à Le Mesnil

Dans les bois de Le Mesnil se trouvent plusieurs bornes de cadastre plantées par les Français à partir de la première occupation de nos régions. Elles constituent de nos jours un des très rares témoins des entreprises de bornages réalisées sous le régime français. On y trouve une série de quatorze petites bornes en pierre de taille de 30 à 40 cm de hauteur environ plantées entre 1793 et 1806.

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Frédéric MARCHESANI, 2014

KIK-IRPA, Bruxelles

Eglise Saint-Servais de Dourbes

Dès le début du XIIIe siècle, Dourbes était partagé en deux seigneuries : la seigneurie de Dourbes-le-Mont, relevant du comté de Namur et la seigneurie de Dourbes-le-Val, dépendant de la principauté de Liège. L’église Saint-Servais, située sur un petit éperon au sud du village, a été édifiée essentiellement aux XIIIe et XIVe siècles. Le plan du bâtiment est composé d’une longue nef, d’un choeur à trois pans de même largeur et d’une chapelle perpendiculaire au sud.

Placée contre un mur de la chapelle sud, l’épitaphe de Charles de Baillet et d’Anne Darche de Tromecoute, datée des alentours de 1750, fait référence au prince-évêque Jean-Théodore de Bavière (1744-1763). Cette dalle murale comporte deux blasons de forme ovale entourés de deux lions dans le haut de la composition. Le bas comporte l’épitaphe en elle-même qui nous en apprend beaucoup sur les fonctions du défunt dans le système principautaire : « Icy reposent le corps de feu M. Charles J. de Baillet, en son vivant écuyer et bailly des forêts de la ville et châtellenie de Couvin pour son altesse épiscopale prince de Liège et grand bailly de la terre souveraine de Fagnolles pour son altesse le prince de Ligne (…) ».

5670 Viroinval

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Frédéric MARCHESANI, 2013

Le carnaval de la Vallée du Viroin

Au sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse, entre Couvin et Givet, on a conservé la tradition de l’intrigue. C’est entre la Chandeleur et le Mardi gras que les masques font irruption dans les maisons des villageois. On récite des poèmes satiriques, on poursuit les filles avec un vieux chiffon de nettoyage pour les salir (à Vierves), on barbouille les passants (à Olloy) ou on noircit ceux qui sont réticents à payer une tournée (à Mazée). Souvent, le Dimanche et Mardi gras, un mannequin (Monsieur Mardi gras, Bonhomme Hiver) est porté dans les rues du village, jugé et condamné ensuite à mort (à Treignes et Petigny) ; il est alors brûlé ou jeté dans le Viroin. A Olloy, les masques frappent aux portes des habitants et réclament à boire. Dans la même localité, une cavalcade est organisée le dimanche après l’Ascension.

De la Chandeleur [2 février] au Mardi gras

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Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013