La scission de la province de Brabant (1995)

En application des dispositions des lois linguistiques, les limites des provinces ont subi quelques modifications au cours du temps. Les deux dernières dates-clés sont 1963, moment où fut figée la frontière linguistique et formées des entités territoriales unilingues, et 1995 puisqu’au 1er janvier, la province de Brabant est scindée en un Brabant flamand et en un Brabant wallon.
La Wallonie compte désormais cinq provinces. À la même date du 1er janvier 1995, le financement des provinces est entièrement régionalisé et les interprovinciales passent sous la tutelle des régions. Souvent menacée d’être purement et simplement supprimée, la province connaît un profond lifting au tournant du troisième millénaire. En mars 2002, un premier décret wallon organise le partenariat et le financement général des provinces. Quant au décret voté par le Parlement wallon le 11 février 2004, on peut dire qu’il remplace la quasi-totalité de l’ancienne loi provinciale et règle désormais les missions et l’organisation des cinq provinces wallonnes : il leur est demandé davantage de clarté dans leur mode de fonctionnement ; le rôle du Conseil provincial est renforcé ; les compétences sont mieux définies ; les structures « para-provinciales » limitées et mieux contrôlées. Les dispositions du décret de 2004 sont d’application dès les élections d’octobre 2006.


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La bataille de Waterloo, 18 juin 1815 (19h30)

Déboulant à l’est du champ de bataille, sans attendre, les Prussiens (IVe Corps) qui s’étaient rassemblés à hauteur de Wavre enfoncent les troupes françaises jusqu’à Plancenoit (16h30) ; les troupes de Lobau sont débordées et Plancenoit tombe (18h). Malgré un sursaut de la Jeune Garde, les Prussiens tiennent ; il faut deux bataillons de la Vieille Garde pour reprendre Plancenoit sur le coup de 19h. Les réserves utilisées là vont peser sur la suite de la bataille.
Au centre comme à l’ouest, les charges françaises se heurtent à la résistance héroïque et stratégique des hommes de Wellington. De surcroît, l’infanterie française n’est pas soutenue par la cavalerie et Reille n’attaque qu’à 18h30. La Haye tombe aux mains des Français commandés par Ney qui demande des renforts pour en finir avec les positions britanniques en position périlleuse. L’estocade est possible si elle est donnée immédiatement.
Préoccupé à l’est par les Prussiens, Napoléon tarde à réagir. Quand la Vieille Garde est autorisée à monter en ligne (19h30), il est trop tard. Wellington a eu le temps de renforcer son centre : sous les feux de de l'artillerie, de l'infanterie et de la cavalerie des coalisés, la Garde impériale est impuissante et recule, d’autant que le Ier Corps prussien de Zieten titille la position française à hauteur de Papelotte et que le IVe Corps reçoit de nouveaux renforts et reprend définitivement Plancenoit (20h).
À la vue de la retraite de la Garde impériale, le désordre s’installe dans les rangs français. La déroute s'amplifie quand Wellington lance l'ensemble de l'armée alliée en avant. Vers 22h00, Wellington et Blücher se rencontrent, à la ferme de la Belle-Alliance, selon la légende, probablement du côté de Genappe. Rentré à son QG alors que les troupes prussiennes se lancent à la poursuite de Napoléon, Wellington donne à la bataille le nom de l’endroit où il se trouve : Waterloo.

Le site du champ de bataille fait l’objet de commémorations régulières, les uns commémorant une victoire, les autres regrettant la tournure des événements. L’échec au temps de Marcel Thiry n’a rien à envier aux écrits de Victor Hugo.

Références
Wat - www_cm1815


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La bataille de Waterloo, 18 juin 1815 (16 h.)

Avec une artillerie plus nombreuse, Napoléon dispose d’un léger avantage par rapport à ses adversaires, mais les conditions climatiques sont détestables ; il pleut depuis la veille au moins et les sols sont détrempés. Ralenties par ces circonstances, les manœuvres offensives napoléoniennes visent à attirer les réserves de Wellington vers le château de Goumont (11h30) et La Haye Sainte qui sont attaquées de front. Pendant ce temps, une manœuvre de contournement est entreprise par l’Est.
Cependant, les 8.000 hommes du général Jérôme s’épuisent devant la résistance des 2.000 hommes rassemblés à Hougoumont. En fin d’après-midi, le corps de cavalerie de Kellermann et la division de cavalerie de Guyot sont envoyés en renfort. Mais le cœur de la bataille se déroule à hauteur de La Haye Sainte. Là, les Scots greys surprennent les troupes françaises en plein déploiement et provoquent leur débandade. Dans son élan, la cavalerie va même affronter la grande batterie française, mais la cavalerie française venue en réserve stoppe cette manœuvre audacieuse. Les quatre divisions d'infanterie du 1er Corps d'Erlon prennent alors position et, à 15 heures, sous le feu de la grande batterie, partent à nouveau à l’assaut du verrou que constitue la ferme de La Haye Sainte. C’est à ce moment qu’une partie de la bataille se joue. Quand Wellington fait replier son centre pour le mettre à l’abri de la canonnade, le maréchal Ney croit à un repli général, mais quand les cuirassiers de Milhaud et la cavalerie de Lefèbvre-Desnouettes s’engouffrent à l'ouest de La Haye Sainte, les carrés d'infanterie britannique les attendent. Dans Les Misérables, Victor Hugo, dans son style ample, narre cet épisode dit du chemin creux.
À l’est, enfin, le VIe Corps de Lobau a été obligé de se déployer davantage que prévu : alors qu’elles paraissaient défaites, les troupes prussiennes (du moins leur avant-garde) sont signalées à hauteur de Lasne et occupent le bois de Paris. Napoléon avait négligé cette hypothèse et Grouchy est chargé de stopper l’avancée du IVe Corps de Blücher, conduit par Bülow.


Références
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La bataille de Waterloo, 18 juin 1815 (10 h.)

La bataille de Waterloo s'est déroulée le 18 juin 1815 sur le territoire des communes actuelles de Lasne et de Braine-l'Alleud. En mars 1815, Napoléon a quitté l’île d’Elbe et a repris le commandement des armées. Traversant la France, il franchit la Sambre à hauteur de Charleroi, le 15 juin, à la tête de l’Armée du Nord. Son objectif est de lancer une offensive rapide et de diviser les forces coalisées dirigées respectivement par le duc de Wellington, à la tête de soldats britanniques, allemands et néerlandais et par le maréchal Blücher, à la tête de troupes prussiennes.
Le 16 juin, les troupes françaises, réparties en deux ailes, prennent l’ascendant sur les Prussiens à Ligny, mais perdent du temps à hauteur des Quatre-Bras. Le 17 juin, le maréchal Grouchy reçoit mission de poursuivre les Prussiens que Napoléon pense en repli du côté de Namur et Liège. Alors que des Prussiens sont trouvés à Namur et du côté de Gembloux, que d’autres se replient du côté de Wavre, Grouchy est à Walhain le lendemain matin. Napoléon, quant à lui, passe la nuit des 17 et 18 juin, dans son QG, à la Ferme du Caillou.
Dans le même temps, Wellington dispose ses troupes sur la position reconnue de Mont Saint-Jean où Blücher doit le rejoindre. Ses hommes (environ 66.000) font face au sud, de part et d’autre de l’axe Charleroi-Bruxelles. Par mesure de protection et de surprise, la plupart des unités sont sur la contre-pente et le dispositif est précédé, d’ouest en est, par trois points d’appui constitués de châteaux-fermes de défense : château de Goumont (ou Hougoumont), la Haye Sainte et Papelotte.
Le 18 juin à 10 heures, les armées françaises (environ 72.000 hommes) sont en position à un kilomètre au sud du plateau de Mont-Saint-Jean. À gauche de la chaussée de Charleroi, le IIe Corps de Reille (20.000 hommes) devance le IIIe Corps de cavalerie de Kellermann (3.400 cavaliers). À droite de la route, le Ier Corps de Drouet d’Erlon (20.000 hommes) précède le IVe Corps de cavalerie de Milhaud (2.700 cavaliers). À hauteur de la chaussée, un peu en retrait, le VIe Corps de Lobau (10.000 hommes). Derrière ces principaux Corps, d’autres forces sont en soutien.

Références
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Application du droit de Nivelles et du droit de Liège au XIVe siècle

L’octroi d’une charte ou franchise ne résulte pas nécessairement d’exigences formulées contre le prince. Celui-ci peut en effet y trouver ses propres avantages. Un des moyens auxquels les ducs de Brabant ont recours pour s’attacher des villes ou des domaines ruraux et rendre ainsi leur territoire plus cohérent consiste à octroyer des franchises rurales ou urbaines, et à encourager la construction de villes neuves. Soucieux « de créer une communauté d’intérêt autant qu’une communauté juridique », les ducs recourent aux leges lovanienses. Comme l’écrit W. Steurs à la suite de L. Genicot, « le duc impose littéralement le droit de Louvain pour unifier tant bien que mal certains usages administratifs et judiciaires », pour améliorer l’économie et aussi pour que les habitants des localités concernées se sentent brabançons (p. 68).
La ville chef-lieu qui impose son droit règlemente les activités dans sa sphère d’influence, rend son tribunal compétent pour toutes les affaires locales délicates et exerce une sorte de tutelle sur les échevins des localités concernées (Rousseau).
Le droit de Louvain va toucher essentiellement la partie « sud-orientale » du duché ; la partie septentrionale, quant à elle, est influencée par le droit d’Anvers qui a gardé une autonomie certaine. À l’ouest, Bruxelles fait de même. Au sud, dans « le Brabant wallon », il existe enfin un droit de Nivelles et un « droit de Gembloux » (fin du XIe, début du XIIe siècle), et certaines localités dépendent du droit de Liège. Les droits et avantages octroyés peuvent différer considérablement d’un endroit à l’autre, d’une commune à l’autre. Le caractère arbitraire des redevances seigneuriales est cependant partout éliminé et les personnes recouvrent un statut d’hommes libres. Comme le montre la carte, il n’y a pas d’homogénéité territoriale ; le droit de Liège est d’application dans un secteur proche d’où émane le droit de Nivelles. Pour être complète, la carte aurait dû montrer aussi les quelques villages influencés par le droit de Louvain. Telle qu’elle, elle montre cependant bien que des villages limitrophes peuvent disposer de « droits » d’origines différentes, tout en cohabitant harmonieusement.

Références
Byl ; Geni13-124 ; RouNa-17-31 ; SteuBbt68 ; VuBrbt-68, 76-77


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Le duché de Brabant à la veille de 1406

La victoire de Worringen laisse des traces. Les ducs de Brabant suscitent la crainte de leurs voisins qui n’hésitent pas à se coaliser contre eux (notamment dans les années 1330 et 1350). Les ambitions de l’Angleterre sur le continent contribuent à accélérer le jeu des alliances. S’ils parviennent à consolider leur présence sur la partie de la Meuse proche de l’embouchure, les ducs de Brabant ne parviennent pas à affaiblir suffisamment la principauté de Liège, malgré leur présence dans le pays d’Outre-Meuse et de Fauquemont. D’autre part, les problèmes de succession amènent le comte de Flandre aux portes de Bruxelles, Louis de Male se retrouvant même duc de Brabant par son mariage avec Marguerite (1357). Au sommet de ses avancées institutionnelles en 1356, le Brabant rayonne, notamment grâce à Wenceslas (comte de Luxembourg) qui entretient une cour brillante à Bruxelles, où l’on rencontre notamment Jean Froissart. À la mort de celui qui est aussi devenu roi de Germanie (fin 1383), le Brabant est attaqué par les comtes de Gueldre et connaît un certain chaos. Jeanne, sa veuve, entame une politique de rapprochement avec le duc de Bourgogne : en 1396, elle transmet ses droits sur le Limbourg à Philippe le Hardi et à sa nièce Marguerite de Male ; en 1404, elle délègue ses pouvoirs à sa nièce. Au décès de la duchesse Jeanne à l’âge de 84 ans (1406), les États de Brabant poursuivent la politique de la duchesse en optant pour la maison de Flandre-Bourgogne. Dans le souci de ne pas aliéner l’intégrité territoriale du Brabant, le duc de Bourgogne était le prétendant idéal. En raison de l’endettement considérable du duché, une partie des terres brabançonnes (Limbourg, Anvers, etc.) avaient déjà été rachetées par Philippe le Hardi qui avait également veillé à s’attacher le soutien de grands seigneurs en leur distribuant des rentes personnelles. La famille de Bourgogne rétablit l’ordre (en matière financière et de justice), en créant de nouvelles institutions qui tentent de grignoter le pouvoir des États de Brabant.

Référence
VuBrbt126


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Les bonnes villes du Brabant

En Brabant comme ailleurs, les territoires réunis ne constituent un ensemble que par la seule personne du prince. Un accident ou une maladie peut rapidement faire disparaître une lente et laborieuse construction dynastique. Le prince bénéficie, par ailleurs, de l’effritement du pouvoir impérial pour diminuer son lien de subornation avec l’empire germanique, sans le faire disparaître. Les liens féodaux créés sur le plan « local » assurent l’autonomie de territoires qui deviennent de véritables petits États souverains, mais dont le devenir dépend souvent de l’état de santé – physique ou mentale – des dynastes.
Aux XIIe et XIIIe siècles, quatre grandes villes s’imposent dans le duché de Brabant : Anvers, Bruxelles, Louvain, Bois-le-Duc. Entourée d’imposantes murailles, elles obtiennent la reconnaissance écrite de leurs droits et privilèges entre 1221 et 1234 et deviennent des interlocutrices privilégiées des ducs. Ceux-ci s’endettent régulièrement. Leurs grands besoins d’argent les obligent à l’égard des grands seigneurs. En 1312, pour régler les relations internes au pays, le duc Jean II de Brabant donne une constitution au duché en signant la Charte de Cortenberg. Les privilèges accordés précédemment sont confirmés par écrit et, surtout, un conseil de quatorze membres est créé. Composé de quatre chevaliers et de représentants des villes (4 pour Louvain, 3 pour Bruxelles, 1 pour Anvers, Bois-le-Duc, Tirlemont et Léau), ce conseil est chargé de veiller à la bonne exécution de la charte. Parmi les cosignataires figurent une quinzaine de villes libres (ou franches) qui, depuis 1261, ont conclu entre elles un traité d’amitié. Sept d’entre elles assurent le leadership, dans l’ordre de préséance, Louvain, Bruxelles, Anvers, Bois-le-Duc, Tirlemont, Nivelles et Léau. En 1313-1314, Maastricht se joindra à ces 17 « bonnes villes ».
Rapidement, les villes constatent le non-respect des dispositions contenues dans la charte et réagissent. Définissant avec précision comment le prince sera aidé financièrement et les privilèges perpétuels qu’il accorde, un traité est élaboré et consigné dans deux chartes établies en français (12 juillet 1314). Le premier des deux textes (relatifs aux dettes, impôts, etc.) est traduit en thiois et devient la « Charte flamande ». Le second n’est pas traduit et porte le nom de « Charte wallonne ». Forte de leur puissance financière, les villes restreignent les pouvoirs du prince et associent les abbayes et la noblesse à la gestion du Brabant.
Réellement opérationnel en 1332, le Conseil de Cortenberg eut maille à partir avec les ducs et fonctionna de manière intermittente. En 1355, une quarantaine de villes du duché se coalisent à nouveau, bientôt rejointes par les nobles : le duc Jean III n’a plus d’héritier mâle ; l’accession de Jeanne comme duchesse (en 1356) n’est autorisée que sous de strictes conditions contenues dans l’acte de Joyeuse Entrée (intégrité du territoire brabançon, reconnaissance des libertés et privilèges, règles de succession, règles pour l’organisation de l’État, etc.). Désormais, chaque nouveau prince devra prêter serment sur ce contrat qui limite drastiquement les pouvoirs ducaux. Avec l’Angleterre, le duché de Brabant figure parmi les rares pays à imposer des limites au pouvoir du prince. Le rôle des villes dans cette évolution est de première importance.
Ayant conservé son leadership historique pendant longtemps, Louvain (malgré l’implantation d’une université en 1425) est débordée par Bruxelles, Anvers et Bois-le-Duc. Cependant, sous les Bourguignons, c’est Malines qui a la faveur des princes. Restée constamment une enclave en cœur du Brabant, Malines doit devenir la capitale de la Bourgogne, voire des Pays-Bas habsbourgeois. En 1473, Malines est choisie pour recevoir la Chambre des comptes unifiée des Pays-Bas et un « parlement » faisant office de cour suprême. En 1477, à la mort soudaine de Charles le Téméraire, les États généraux présentèrent immédiatement à Marie de Bourgogne leurs revendications (« Grand privilège », 11 février) au premier rang desquelles figurait l’abolition du statut de Malines.

Références
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Le duché de Brabant en 1288

Les événements de 1213 n’ont pas calmé les esprits. Tout au long du XIIIe siècle, les Brabançons saisissent la moindre occasion d’atteindre leur objectif : percer la principauté. Ainsi, les interventions des ducs brabançons dans le choix et l’élection du prince-évêque ne sont pas rares ; mais cela reste assez normal dans la mesure où le diocèse de Liège s’étend sur une large part des terres brabançonnes. Par contre, il s’agit d’intrusion quand les Brabançons soutiennent les Bonnes villes ou Saint-Trond contre l’autorité liégeoise. En 1288, la bataille de Worringen est un moment plus important car la victoire de Jean Ier de Brabant accroche durablement le duché de Limbourg au Brabant. La principauté de Liège est ainsi prise en tenaille et le Brabant contrôle une bonne partie de la route du Rhin tant convoitée. L’axe commercial Bruges-Cologne prend l’ascendant sur le courant de la Meuse.

Références
ErCover ; ErCoverBbt ; VuBrbt69


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Le duché de Brabant en 1213

À une époque où les échanges économiques entre l’ouest et l’est sont nombreux, le Brabant n’a de cesse de regarder vers la Meuse et au-delà de la principauté de Liège. Après avoir conquis au Nord les terres le menant vers les bouches de la Meuse (contre la Gueldre et la Hollande), Henri Ier tourne ses armées contre la principauté de Liège : cet État souverain est sur le chemin des relations qu’Anvers, Louvain et Bruxelles veulent entretenir avec l’Empire germanique. La route Bruges-Cologne (Alost, Bruxelles, Louvain, Léau, St-Trond, Tongres) passe par Maastricht. Elle est ouverte du côté de Bruges, pas du côté de Cologne. En 1204, l’empereur concède la ville de Maastricht en fief au duc de Brabant, mais ce n’est pas assez. Le moindre prétexte conduit à un affrontement entre Brabançons et Liégeois. En 1212, Liège est mise à sac, mais, l’année suivante, les armées féodales sont battues par un soulèvement, en tout cas par des milices populaires liégeoises à Steppes (1213). Contraints et forcés, les Brabançons se réconcilient avec le vainqueur, obtiennent de l’empereur une partie de Maastricht en fief, mais ne renoncent pas à leur projet. En 1239, Dalhem sera prise par le duc de Brabant qui portera désormais aussi le titre de comte de Dalhem.

Références
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Le comté de Louvain en 1013

En réunissant le comté de Bruxelles (entre la Dyle et la Senne) à ses propriétés hesbignonnes de Louvain et à quelques biens épars, le comte Lambert Ier devient une personnalité importante. Tout en poursuivant une politique d’expansion dans ce qui deviendra la partie romane du Brabant, le digne successeur des Régnier au Long col et Régnier III n’hésite pas à s’opposer à l’empereur, à l’Église et encore moins aux voisins envahissants ou gênants. Avoué des (riches) abbayes de Nivelles (1003) et de Gembloux (1013) et des domaines qui en dépendent, il s’empare aussi de l’énigmatique pays de Brugeron au détriment de l’évêque de Liège, après la bataille de Hoegaarden (1013) ; ce territoire restera fort disputé tout au long des XIe et XIIe siècles et ne sera définitivement acquis au Brabant qu’en 1106, hormis quelques enclaves. En 1015, Lambert trouve la mort lors de la bataille de Florennes.

Références
Col ; ErCoverBbt ; VuBrbt69


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