Le comté de Brabant en 1106

À partir de 1040, Lambert II Baldéric transfère le centre du comté de Louvain vers l'ouest et choisit Bruxelles où il fait construire de nouvelles fortifications et l’église saint Michel et où il transfère les reliques de sainte Gudule (1047). En 1085, lorsqu’il reçoit le comté de Brabant directement de l’empereur germanique, le comte de Louvain devient son landgrave. C’est à partir de ce moment que l’identification au Brabant se substitue progressivement à celle de Louvain. Ambitieux, comme son homologue de Limbourg, Godefroid Ier, comte de Louvain/Brabant, convoite le titre honorifique de duc de Basse-Lotharingie. En 1106, l’empereur retire ce titre au duc de Limbourg et l’accorde à Godefroid, montrant ainsi l’importance qu’il accorde à la maison de Louvain. Godefroid Ier obtient en même temps le marquisat d’Anvers et quelques autres terres : le Brabant s’étend désormais vers le nord, nord-est. En 1146, toutes les terres d’Église seront désormais soumises aux comtes. Ce n’est qu’en 1190 que Henri Ier s’attribuera le titre de duc de Brabant que conserveront ses successeurs.

Références
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Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)

Le comté de Louvain au Xe siècle

Concernant l’organisation initiale et les premières années d’existence du comté de « Brabant », les sources sont rares et les conjectures restent fortes. Il semble néanmoins que c’est de Louvain, où étaient établis des membres de la famille Régnier, que vint l’impulsion. Avec le soutien du roi de France, les Régnier continuent à contester violemment le pouvoir impérial. En 977, l’empereur Otton II est forcé de rendre aux fils de Régnier III les terres qui lui avaient été confisquées. Lambert Ier reçoit ce qui deviendra le comté de Louvain (première mention en 1003). Jusqu’au XIe siècle, cette région était restée sans nom. La dynastie qui y prend racines, dans un espace situé entre le pagus Bracbantiensis et le pagus Hasbania, se prévaudra d’une double filiation, celle des Régnier et celle des Carolingiens, que lui contesteront ses voisins.

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Le pagus Bracbantiensis et le pagus Hasbania (IXe siècle)

Issu des cités romaines des Tongres (pour l’essentiel) mais aussi des Nerviens (pour la partie sud-ouest), héritier du pagus Bracbantiensis et du pagus Hasbania, un vaste espace s’étend sur des terres très limoneuses. Les deux pagi apparaissent comme divisés chacun en quatre parties lors du Traité de Meerssen (IXe siècle), moment où l’ensemble fait partie de la Francie orientale. De nouvelles subdivisions naîtront progressivement.
Le Brabant sera convoité par les comtes de Flandre (à l’ouest), de Hainaut (au sud) et de Louvain (à l’est). Aux limites tout aussi incertaines, la Hesbaye est subdivisée en quatre dès le IXe siècle avant de se diluer totalement. Les entités qui en sortiront resteront solidement accrochées à la Lotharingie et au royaume de Germanie.

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