Les bonnes villes du comté de Hainaut

Vivant dans un relatif isolement par rapport aux réseaux commerciaux qui irriguent la Flandre et la principauté de Liège, le Hainaut ne compte guère de grandes villes. L’urbanisation s’intensifie au XIIe siècle pour des raisons multiples (démographique, de consolidation politique, mais surtout militaire). Valenciennes apparaît comme la seule grande ville à vocation économique. Mons est le centre politique, administratif et religieux ; c’est là que se réunissent les États provinciaux. Maubeuge peut être considérée comme la troisième ville d’une certaine importance. Toutes les autres cités sont surtout des villes frontières, destinées à assurer l’assise territoriale du comté, et d’une importance comparable à la grande majorité des autres bourgades européennes de l’époque (ZYLBERGELD). Ces « petites » villes ne manquent pas, placées dans une relation étroite avec leur immédiat hinterland campagnard.
Au tournant des XIVe et XVe siècles, le Hainaut compte vingt-deux « bonnes villes », soit – selon la définition de Maurice-A. Arnould – des localités correspondant à l’un ou l’autre critères suivants : fort essor économique et social, disposant de franchises, d’une autorité de justice, de murailles, d’une autonomie financière ou de droits politiques, voire un statut honorifique attribué par le prince. Dans l’ordre chronologique de leur apparition, il faut citer Bavay (époque romaine), Valenciennes (VIIe s.) et Mons (Xe s.), puis Binche (début XIIe s.).
L’étendue du comté de Hainaut connaîtra des modifications sensibles suite notamment aux guerres menées par Louis XIV. En conséquence, le nombre de « bonnes villes » tend à se réduire et, sous le régime autrichien (XVIIIe siècle), les États provinciaux du Hainaut ne comptent plus « que » treize « bonnes villes », chacune représentée par deux députés. Ils siègent à Mons aux côtés de dix échevins de la ville de Mons (distincte des « bonnes villes »), de six officiers permanents et de 25 membres du conseil de la ville, tous membres du Tiers-État. Viennent ensuite 17 représentants du clergé et autant de nobles qui peuvent justifier une « ancienneté » de minimum quatre générations. Assemblée nombreuse, dont la seule session annuelle est convoquée et révoquée par le gouvernement, les États provinciaux nommaient une députation permanente, présidée par un bailli entouré de 10 députés, 2 du clergé, 2 de la noblesse et 6 du tiers État (FAIDER).

Références
Ar73 ; DCM17; DCM20; DCM22 ; DCM24 ; Er35c; Faid55, 108-110 ; HW04-184 ; HW04-184b ; WPH01-219; Zyl166-186
 


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)

Le comté de Hainaut aux XIVe et XVe siècles

Jusqu’à la scission des dix-sept provinces, les comtes de Hainaut conserveront Hollande, Frise et Zélande. Détenant un fort prestige au XIVe siècle, les comtes de Hainaut, désormais de Wittelbach et non plus d’Avesnes, dirigent leurs terres thioises en tenant compte des institutions et langue locales, ayant soin d’éviter de confier des responsabilités à des « intendants » venant du Hainaut. Leurs terres romanes sont également administrées en tenant compte des forces locales. À partir de la deuxième moitié du XIVe siècle, naissent d’ailleurs les États de Hainaut. Ils regroupent des représentants du clergé, de la noblesse et des villes ; ils incarnent le pays face au comte et ils donnent leur accord aux impôts demandés.
Dans le même temps, par le jeu des mariages et des alliances, les ducs de Bourgogne lorgne vers le Hainaut. Fille de Philippe le Hardi, Marguerite de Bourgogne épouse Guillaume IV. En 1433, leur fille, Jacqueline de Hainaut-Bavière, abdique et remet ainsi les clés du Hainaut, de la Hollande, de la Zélande, de la Frise et de l’Ostrevant à Philippe le Bon, son oncle. Ce dernier réalise une union personnelle des différents comtés composant les Pays-Bas. Même dans cet ensemble plus vaste, le Hainaut conserve son indépendance et ses institutions. Ses libertés sont garanties lors du serment d’intronisation des princes qui se succèdent, des Bourguignons aux Autrichiens en passant par les Espagnols.

Références
ANA ; Ar73 ; Bo ; DCM17 ; DCM20 ; DCM22 ; DCM24 ; Er35c ; Er-Cover ; HW04-184 ; WPH01-219


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Le comté de Hainaut au XIVe siècle

Partisan de régler les conflits par la conciliation et des traités, Guillaume Ier d’Avesnes renonce à diverses possessions sur la rive gauche de l’Escaut pour satisfaire son voisin, le comte de Flandre (1310-1323). Avec le duc de Brabant notamment, il conclut des alliances de défense commune (1309). Cette diplomatie visant à assurer la paix est élargie en 1334 : à l’exception du comté de Flandre et de la principauté de Liège, l’alliance lie les territoires entre Rhin et mer du nord, à savoir l’archevêché de Cologne, le comté de Juliers, la Gueldre, la Frise, la Hollande, la Zélande, le Brabant et le Hainaut. Cette paix est particulièrement profitable à l’industrie et au commerce du Hainaut.
Concernant les seigneuries de Lessines et de Flobecq (les Terres de Débats situées sur la rive droite de l’Escaut), le comte de Hainaut installé à Mons se montre plus ferme. Pour trancher le différend qui les oppose, Guillaume et Louis de Nevers confient à six prudhommes l’arbitrage sur ces terres que revendique la Flandre. En 1333, le verdict tombe : les Terres de Débats seront désormais hennuyères, malgré l’appétit du duc de Brabant (1366).
En 1345, Guillaume II d’Avesnes (fils de Guillaume Ier) meurt sans héritier. Sa sœur, Marguerite, lui succède. En 1324, elle avait épousé Louis IV de Wittelbach, qui sera empereur de 1328 à 1347. Appartenant à une grande famille de Bavière, ce dernier s’engage « à ne jamais céder, diviser ni engager les comtés de Hainaut, de Hollande, de Zélande et de la seigneurie de Frise ».


Références
ANA ; Ar73 ; Bo ; DCM17 ; DCM20 ; DCM22 ; DCM24 ; Er35 ; Er-Cover ; WPH01-219


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Le comté de Hainaut à l’heure de la querelle des Avesnes et des Dampierre (XIIIe – XIVe siècles)

À la mort de Baudouin VI de Hainaut qui portait aussi la couronne de Flandre sous le nom de Baudouin IX et était empereur de Constantinople, ses deux fillettes sont placées sous tutelle. Sous celle du roi de France Philippe-Auguste, Jeanne (de Flandre) est forcée d’épouser Ferrand de Portugal. Quant à Marguerite, elle est sous la tutelle de Philippe de Namur : celui-ci est le frère et vassal de Baudouin VI et, durant une courte période, il devient le régent des deux comtés qu’il tente de protéger des prétentions françaises. Quand parlent les armes (Ferrand, l’empereur germanique et l’Angleterre se sont associés), le roi de France garde l’ascendant (Bouvines, 27 juillet 1214), tandis que l’aristocratie du Hainaut – jusque-là jugulée et soumise – tente de profiter des circonstances pour se défaire de « ses » maîtres. Avec celui de Brabant, le comte de Hollande se mêle aussi aux querelles de succession dont l’empereur germanique, le roi d’Angleterre et celui de France ne sont pas absents.
Après quelques années de mariage avec Bouchard d’Avesnes (un noble d’origine hennuyère), Marguerite décide de rompre et de se remarier avec Guillaume de Dampierre, un noble originaire de Champagne. À la mort de Jeanne (1244), les deux couronnes – Flandre et Hainaut – reviennent à Marguerite : c’est à ce moment qu’éclate la querelle des d’Avesnes et des Dampierre qui se disputent la succession. Appelé à régler le conflit, Saint-Louis attribue le Hainaut (ainsi que Namur) aux d’Avesnes, et la Flandre (qui à l’époque est toujours sous la suzeraineté de la France) aux Dampierre (juillet 1246). En consacrant la séparation définitive des deux comtés, le roi de France profite des querelles familiales pour affaiblir un vassal qui pourrait s’avérer trop puissant.
Quand Marguerite abdique en 1278, Guy de Dampierre gouverne seul la Flandre et Jean II d’Avesnes hérite seul du comté de Hainaut. Continuant à nouer des mariages diplomatiques, les d’Avesnes sont liés avec les plus grandes familles de l’Empire germanique, acquérant même une influence sur l’élection de l’empereur. Les conflits qui opposent les Dampierre et les Avesnes passent à l’arrière-plan quand le roi de France tente de reprendre le contrôle de la Flandre. À l’heure des Matines brugeoises et de la Bataille des Éperons d’or (1302), Jean d’Avesnes, dit Jean Ier de Hainaut (1248-1304), qui a été investi de la « Terre des débats » par l’empereur (1281), et a été désigné comte de Hollande, Zélande et Frise (1299), évite de se mêler aux querelles opposant la France à son vassal. Jusqu’en 1356, les comtes du Hainaut seront de la famille d’Avesnes. En raison de la folie de Guillaume V, Albert de Bavière exerce une longue régence (1356-1389), avant de céder à son propre fils le gouvernement du Hainaut, de la Hollande et de la Zélande. Le Hainaut est désormais dans les mains des Bavière avant de glisser dans celles de Bourgogne. Après Guillaume VI de Hainaut, c’est sa fille Jacqueline de Bavière qui lui succède (1417) : elle n’a que 16 ans. Malgré les protestations de Jean de Bavière, son parent, prince-évêque de Liège, elle épouse le duc de Brabant (son cousin, Jean IV) avant de s’en séparer rapidement et de tout faire pour défendre l’intégrité de ses biens. Mais ses mésaventures sont nombreuses et, en 1433, elle abdique. L’ensemble de ses possessions échoit à un autre oncle, Philippe le Bon, duc de Bourgogne…

Références
ANA ; Bo ; DCM17 ; DCM20 ; DCM, 22 ; DCM24 ; Er35 ; Er-Cover ; WPH01-219


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Le comté de Hainaut au lendemain du traité d’Arras (1191-1206)

La croisade menée à partir de 1189 autour de Frédéric Barberousse a des conséquences directes pour le Hainaut car de puissants seigneurs hennuyers ne reviendront jamais de la « Terre Sainte ». En 1190, une nouvelle expédition vers Jérusalem, conduite par Richard Cœur de Lion et Philippe Auguste, emporte le comte de Flandre. Avant son départ, il a demandé la protection du Hainaut pour sa femme et exigé l’obéissance de ses vassaux à Baudouin V. Dès l’annonce de la mort de Philippe Ier de Flandre, dit Philippe d’Alsace (1191), le comte de Hainaut se fait reconnaître comme héritier légitime, précédant le roi de France qui ambitionne de prendre la Flandre. Durant quelques années, entre le traité d’Arras de 1191 et la Paix de Péronne de 1200, les passes d’armes se succèdent au sujet des possessions des uns et des autres. Finalement, le tout nouveau royaume de France prend un appui dans le nord (l’Artois, le Boulonnais), alors que le comte de Hainaut se retrouve à la tête de possessions imposantes. Parti pour la croisade, Baudouin IX accède au trône et au titre d’empereur de Constantinople (1204), mais y perd la vie (1205), laissant deux fillettes en bas âge comme héritières (Marguerite et Jeanne).

Références
ANA ; Bo ; DCM17 ; DCM20 ; DCM22 ; Er35 ; Er-Cover ; WPH01-219


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Le Hainaut sous les Baudouin (1098-1195)

Les croisades et la querelle des Investitures ont des conséquences immédiates sur l’exercice du pouvoir dans les petits états naissants. N’ayant plus qu’un lien de subornation distant à l’égard de l’empereur, les grandes familles locales tissent leurs propres rapports féodaux : généralement, l’une d’entre elles prend l’ascendant et assure elle-même « l’autonomie » d’un territoire qui devient un véritable petit État souverain. Chaque famille régnante cherche à tisser de solides alliances (mariage, alliance, etc.), mais cela n’évite pas les conflits entre voisins immédiats, qui sont réguliers. De surcroît, l’émergence de la puissance française qu’elle soit militaire, politique, culturelle (les arts, l’Université de Paris, la langue, le vin…, etc.) ou économique (foires, etc.), rend plus compliquées les relations à l’échelle de l’Europe, surtout lorsque l’Angleterre conteste la succession au trône de Hugues Capet.
Malgré l’usurpation de Robert le Frison, subsiste auprès de la dynastie des Baudouin l’espoir d’un rétablissement de l’union entre Hainaut et Flandre. Sous Baudouin III (1098-1120), Baudouin IV le bâtisseur (1120-1171) et Baudouin V le courageux (1171-1195), les comtes de Hainaut renforcent l’organisation de leurs biens : les cités sont fortifiées (entre 1127 et 1158) ; une administration très centralisée est mise en place, contrôlant l’impôt et la justice sans laisser de place au partage du pouvoir ; les grandes familles sont muselées ; des chartes de franchises sont octroyées aux bourgeois, mais de manière parcimonieuse  Les mêmes comtes nouent des alliances matrimoniales pour garantir la pérennité voire l’extension de leur patrimoine. Enfin, dès 1184, en l’absence d’héritier, le comte de Namur vend ses terres en viager à Baudouin. La naissance d’une fille (1186) pousse Henri l’Aveugle à dénoncer l’accord et c’est par les armes que le comte de Hainaut s’empare du Namurois (1194) érigé en marquisat. Jusqu’à Philippe le Bon, le marquisat reste un fief lige des maisons du Hainaut (1194-1263) puis de Flandre (1263-1429).

Références
ANA ; Bo ; DCM17 ; DCM20 ; Er35c ; Er-Cover ; ErCoverNa-Lg ; WPH01-219


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Le comté de Namur au XIIe siècle

Désigné par l’empereur à la tête du comté de Luxembourg laissé sans héritier (1136), le comte Henri (plus tard surnommé l’Aveugle) bénéficie d’un concours de circonstances qui l’amène à hériter du titre de comte de Namur, Laroche, Durbuy et Luxembourg, en plus d’être l’avoué des importantes abbayes de Stavelot, Malmedy, Saint-Maximin de Trêves et Saint-Willibrod d’Echternach (1139). C’est en vain qu’il tentera d’accroître ses biens, ses voisins immédiats voyant d’un mauvais œil se constituer un puissant ensemble territorial entre la Meuse et la Moselle. Henri l’Aveugle paiera d’ailleurs au prix fort ses échecs militaires.
Une rocambolesque histoire de succession marque les dernières années de son existence. En 1163, il rédige un testament en faveur de Baudouin V, comte du Hainaut, mais la naissance d’une fille en 1186 l’amène à changer d’avis. Harcelé par les grandes familles namuroises, menacé par le comte du Hainaut qui conquiert le Namurois (1188), considéré comme un pion par l’empereur qui souhaite élever le Namurois au rang de Marquisat (1188), Henri trouve finalement refuge à Luxembourg, ne conservant que les comtés de La Roche et Durbuy. Quand il meurt à Echternach en 1196, à plus de 80 ans, ses biens sont dispersés : sa dernière fille (Ermesinde) héritera des comtés de Laroche et Durbuy avant d’obtenir de l’empereur le comté de Luxembourg ; quant au comté de Namur, il revient au comte de Hainaut, Baudouin VI, sous la forme d’un marquisat.

Références
Er-Cover ; H56 ; HHWH24 ; MoDic2a ; MoDic2z


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Chartes du Hainaut (XIIe siècle)

Le besoin de consigner par écrit certains aspects de la coutume conduit à la rédaction de deux chartes (une dite féodale, l’autre pénale), résultat d’une négociation et d’une convention entre Baudouin VI et ses grands vassaux (1200) : des limites sont établies à la vengeance et des rudiments de justice sont introduits. En 1323, « les coutumes et ordonnances du Hainaut » complètent les dispositions de 1200 et codifient les coutumes traditionnellement admises en matières civiles, pénales et administratives. D’autres textes suivent, apportant les précisions nécessaires pour lutter contre les abus (comme la charte d’Aubert en 1391) ou préciser le rôle des États (la charte de 1410). Répondant à la demande de Charles Quint de réduire les particularismes et de codifier davantage par écrit, les États du Hainaut feront adopter une nouvelle charte provinciale en 1534 ; et une dernière révision date de 1619. Cet effort de codification ne couvre pas tout le droit du Hainaut.
À côté de ces « chartes générales » qui fondent progressivement le droit « provincial », il existe des chartes dites locales accordant des privilèges. Dans le comté de Hainaut, le premier texte de ce type a été octroyé à Valenciennes par Baudouin III qui recommande à tous ses seigneurs et échevins de s’en inspirer (charte de Valenciennes de 1114). Comme chef-lieu, Mons ne paraît pas disposer d’une charte de privilèges mais son administration même sert néanmoins à définir le « sens du droit » auquel nombre d’échevinages se réfèrent. À leurs côtés, Chimay, Binche, Lessines et Le Roeulx développent leur propre usage, mais au rayonnement restreint (CAUCHIES).
En Hainaut, les chartes furent nombreuses car octroyées avec générosité par les princes. Certains textes ont été retrouvés et sont attribuables à une localité et à une date. Pour d’autres, on ne dispose que de fragments, parfois très minimes (ZYLBERGELD). En 1158, la loi de Prisches est octroyée par Nicolas d’Avesnes (1158). Cette loi accorde aux habitants de cette localité (à l’ouest d’Avesnes) un affranchissement total, une exemption de cens et la possibilité d’acquérir des terres à quiconque jure « la Paix ». Pour attirer des cultivateurs sur ses terres, le seigneur établit ainsi un lien contractuel. Il cherche à retenir « ses » gens tentés par la ville et à attirer des étrangers. L’administration obéit progressivement à des règles et acquiert un caractère que l’on pourrait qualifier de pré-démocratique. La charte de Chièvres est l’un des tout premiers documents rédigés en français (langue d’oïl).

Références
Cauc-10 ; VuBrbt-76-77 ; Zyl-166


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Le Hainaut, fief de l’Église de Liège (fin du XIe siècle)

À la mort de Baudouin (1070), Robert le Frison, son frère, s’empare de la Flandre, en écarte tous les prétendants, et laisse le Hainaut à Richilde et à son fils Baudouin. L’union est rompue. Cherchant une aide extérieure (1071-1076), le comté de Hainaut devient un fief de l’Église de Liège, tout en conservant son autonomie politique. Jusque-là il était essentiellement compris dans le diocèse de Cambrai qui partageait le même statut qu’Arras, Boulogne, Thérouanne et Tournai au sein de l’archevêché de Reims. Le diocèse de Tournai ne redevient distinct de ses voisins immédiats qu’en 1146.
Vers 1245, il semble que l’incorporation « temporelle » ne se réalise pas et le comté de Hainaut n’intègre pas la principauté de Liège. En 1408, après la bataille d’Othée, le comte de Hainaut brise le lien féodal avec le diocèse de Liège ; prince-évêque issu de la même famille (Wittelsbach) que le comte du Hainaut, Jean de Bavière ne s’oppose pas à cette mesure.

Références
ANA ; AzKG-94 ; Bo ; DCM17, 20 ; Er35c ; WPH01-219


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Réunion des comtés de Flandre et de Hainaut sous la couronne de Baudouin VI et de Richilde (1067-1070)

Par son mariage avec Richilde, Baudouin – dont le père est comte de Flandre – devient comte de Hainaut sous le nom de Baudouin Ier (1051-1070). À la mort de son père, il hérite du comté de Flandre et, pendant trois années, Hainaut et Flandre sont réunis sous une même couronne (1067-1070). Baudouin VI ne survit que trois années à la mort de son père. Les deux comtés reviennent alors à des souverains différents.

Références
ANA ; Bo ; DCM17; DCM20; Er35c; WPH01-219


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