Namur capitale politique

Le choix de Namur comme capitale de la Wallonie est un long cheminement. Un décret fut adopté en 1986 faisant de « Namur, capitale de la Région wallonne, (…) le siège du Conseil régional wallon. Le Conseil pourra tenir des réunions en un autre lieu, s’il en décide ainsi ». Il n’est question ni du gouvernement wallon, ni de l’administration (Moniteur belge du 17 février 1987). En 2010, de nouvelles dispositions sont prises pour confirmer le choix de Namur comme capitale politique, sachant que, confirmant la Déclaration de 1978 des quatre bourgmestres des grandes villes wallonnes, Liège est reconnue comme siège de l’Économie, Charleroi du Social et du Logement, Mons (via la Communauté) comme le lieu de décentralisation de la culture et Verviers capitale de l’Eau. Ainsi évitait-on à la fois une centralisation excessive et un éparpillement trop grand.


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Le comté de Namur du XIIIe au XVe siècles

À la mort de Henri l’Aveugle (en 1196), le bloc territorial luxembourgeois auquel s’agglomèrent les comtés limitrophes est séparé du comté de Namur, ravalé au rang de « principauté de second ordre, coincée et presque étouffée par les grands territoires liégeois, brabançon et hennuyer » (L. Genicot).
Fortement réduit en 1196, le territoire du comté de Namur ne variera que très légèrement jusqu’à l’entame du XVe siècle, certains endroits étant contestés par les voisins liégeois, brabançons et de Bouillon. Tombé entre les mains d’une branche cadette de la maison de Hainaut, le comté de Namur restera fort convoité et sera l’objet de multiples arrangements entre ses voisins des maisons de France, Luxembourg et Flandre. Son statut évolue, variant entre celui de comté et celui de marquisat de Namur.
En 1421, dépourvu d’héritier, Jean III, dernier comte de Namur vend ses terres au duc de Bourgogne Philippe le Bon ; celui-ci en hérite en 1429 et les réunit à ses possessions des Pays-Bas. L’histoire du comté(-marquisat) de Namur se confond depuis lors avec celle des autres provinces des Pays-Bas.

Références
GeGB47 ; GeNam ; HHWH24 ; Rol57 ; WPH01-83


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Le comté de Namur au XIIe siècle

Désigné par l’empereur à la tête du comté de Luxembourg laissé sans héritier (1136), le comte Henri (plus tard surnommé l’Aveugle) bénéficie d’un concours de circonstances qui l’amène à hériter du titre de comte de Namur, Laroche, Durbuy et Luxembourg, en plus d’être l’avoué des importantes abbayes de Stavelot, Malmedy, Saint-Maximin de Trêves et Saint-Willibrod d’Echternach (1139). C’est en vain qu’il tentera d’accroître ses biens, ses voisins immédiats voyant d’un mauvais œil se constituer un puissant ensemble territorial entre la Meuse et la Moselle. Henri l’Aveugle paiera d’ailleurs au prix fort ses échecs militaires.
Une rocambolesque histoire de succession marque les dernières années de son existence. En 1163, il rédige un testament en faveur de Baudouin V, comte du Hainaut, mais la naissance d’une fille en 1186 l’amène à changer d’avis. Harcelé par les grandes familles namuroises, menacé par le comte du Hainaut qui conquiert le Namurois (1188), considéré comme un pion par l’empereur qui souhaite élever le Namurois au rang de Marquisat (1188), Henri trouve finalement refuge à Luxembourg, ne conservant que les comtés de La Roche et Durbuy. Quand il meurt à Echternach en 1196, à plus de 80 ans, ses biens sont dispersés : sa dernière fille (Ermesinde) héritera des comtés de Laroche et Durbuy avant d’obtenir de l’empereur le comté de Luxembourg ; quant au comté de Namur, il revient au comte de Hainaut, Baudouin VI, sous la forme d’un marquisat.

Références
Er-Cover ; H56 ; HHWH24 ; MoDic2a ; MoDic2z


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Possessions de la maison de Luxembourg en 1139

Quand Conrad II, comte de Luxembourg, meurt en 1136, il ne laisse aucun héritier. Fils de Godrefoi Ier comte de Namur, Henri est désigné pour succéder à son cousin Conrad, et prend le nom de Henri IV de Luxembourg. Trois ans plus tard, à la mort de son père (1139), Henri hérite du comté de Namur, ainsi que des comtés de Durbuy et de Laroche, et des avoueries des abbayes Saint-Maximin et Saint-Willibrod. En réunissant ainsi sur sa personne un vaste ensemble entre Meuse et Moselle, il devient un puissant prince territorial mieux connu, plus tard, sous le nom de Henri l’Aveugle (il devient aveugle en 1182), ou Henri de Namur. Malgré ses tentatives pour étendre encore ses biens, il se heurte à des voisins plus puissants que lui, notamment Liège et le Brabant, mais aussi l’archevêque de Trèves. En 1151, la bataille d’Andenne se solde par la victoire écrasante de l’évêque de Liège. D’autre part, afin d’affaiblir le poids de la noblesse, il « importe » les habitudes namuroises en Luxembourg, essentiellement le « droit de Namur ». Franchises et privilèges sont accordés aux villes et bourgeois, mais aussi étendus aux communautés rurales.
Au terme du long règne d’Henri l’Aveugle (né à Namur vers 1112, il meurt à Echternach en 1196), ses biens sont dispersés : sa dernière fille (Ermesinde) hérite des comtés de Laroche et Durbuy, le comté de Luxembourg revient à l’empereur du fait de l’absence d’héritier masculin et le comté de Namur revient au comte de Hainaut (Baudouin V). Le comté de Luxembourg est confié à Othon de Bourgogne (fils de l’empereur Frédéric Barberousse) qui meurt en 1200. En 1197, Ermesinde avait néanmoins obtenu de succéder à son père. Mariée à Waléran III, futur duc de Limbourg, elle administre le comté durant une longue période (jusqu’en 1247), donnant une nouvelle vie à la maison de Luxembourg.

Références
AzKG-94 ; DHGe14 ; H56 ; TrauLxb86 ; TrauLxb92 ; TrauLxb119


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Le droit de Namur (XIIe siècle)

Dès le début du XIIe siècle, la ville de Namur est dite « franche ». Sa charte, dont on ne connaît pas l’origine, va servir de modèle d’affranchissement à de nombreuses localités du comté. Celles-ci intègrent en effet dans leur propre charte des éléments de la charte-loi de Namur (ce qui a permis de reconstituer partiellement cette dernière). Les chartes filiales (évoquées sur la carte sans exhaustivité) reconnaissent pour chaque commune en particulier des lois déjà promulguées par les tribunaux de paix pour le pays en général. Outre ces dispositions pénales, s’ajoutent des garanties politiques déjà en vigueur, mais pas encore sanctionnées.


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Le comté de Namur au XIe siècle (1093)

Les convoitises de l’évêque de Liège sont telles que le comte de Namur perd progressivement des abbayes et les terres qui les accompagnent. De surcroît, les comtes du Hainaut et ceux de Louvain grignotent à leur tour les possessions des comtes de Namur qui étendent cependant leurs liens familiaux vers l’Ardenne : un mariage les unit au comté de Laroche (1065).

Références
Er-Cover ; HHWH24 ; MoDic2a ; MoDic2z


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Le comté de Namur aux IXe et Xe siècles

Héritier du pagus Lomm(ac)ensis, le comté de Namur est attribué par l’empereur à Gislebert, comte de Masau. La fille de ce dernier épouse un nommé Bérenger déjà propriétaire de larges possessions dans le Condroz (début du Xe siècle). À partir de 974, s’appuyant sur sa forteresse, Namur s’impose comme le chef-lieu du comté.

Références
Er-Cover ; HHWH24 ; MoDic2a ; MoDic2z


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