Musique

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Né à Liège vers 1370, Johannes Ciconia est considéré comme le premier grand compositeur du pays wallon. Il enchante littéralement l’Italie, ouvrant ainsi la voie, au XVe siècle, à des maîtres comme Guillaume Dufay et, surtout, Josquin dès Prés, déjà considéré par ses contemporains comme le « prince de la musique ».

Le XVIe siècle est marqué par le compositeur montois Roland de Lassus, qui mène une carrière internationale qui lui vaut la célébrité dans l’Europe entière. Le XVIIe siècle voit notamment s’exprimer le talent d’Henri Dumont, maître puis compositeur de la chapelle du roi Louis XIV, qui s’impose comme l’homologue de Lully dans la musique religieuse. Au XVIIIe siècle, le violoniste François-Joseph Gossec est l’initiateur de la musique instrumentale en France. Chantre des idées de la Révolution, il compose notamment une remarquable Messe des morts. Quelques années plus tard, le Liégeois André-Modeste Grétry triomphe à Paris et dans tout l’Empire avec ses opéras et opéras-comiques.

Le XIXe siècle est marqué par un renouveau musical, symbolisé notamment par la célèbre invention du Dinantais Adolphe Sax : le saxophone. De très nombreux musiciens virtuoses sont formés en Wallonie, comme les violonistes Henri Vieuxtemps ou Eugène Ysaÿe qui fonde sur sa renommée le concours international connu aujourd’hui sous le nom de « Reine Élisabeth ».

Également virtuoses, le pianiste César Franck et le violoniste Guillaume Lekeu s’imposent aussi comme les plus grands compositeurs wallons du XIXe siècle. Au XXe siècle, cette riche tradition se perpétue avec Joseph JongenArthur Grumiaux ou André Souris, compositeur, chef d’orchestre et théoricien proche des surréalistes qui reste comme l’un des musiciens les plus importants de l’école moderne et même de l’avant-garde.

Après la Seconde Guerre mondiale, les influences musicales se diversifient. C’est ainsi que l’organiste Henri Pousseur, nommé à la tête du Conservatoire de Liège, favorise l’expression du jazz, des musiques électro-acoustiques et de l’improvisation. De nombreuses institutions musicales voient le jour comme Musiques Nouvelles, l’Opéra royal de Wallonie, l’Orchestre royal de Chambre de Wallonie à Mons, le Centre d’Art vocal et de Musique ancienne de Namur ou la maison de production Musique en Wallonie qui a pour ambition de faire revivre le patrimoine musical wallon de qualité absent du répertoire discographique.

À l’heure actuelle, ce sont notamment la soprano Jodie Devos et le baryton Lionel Lhote ainsi que le chef d’orchestre et pianiste Ayrton Desimpelaere qui portent haut les couleurs de la Région sur les scènes lyriques et philarmoniques internationales. 

Terre natale de Django Reinhardt, le jazz n’est pas en reste avec d’éminent.e.s musicien.ne.s tels Jacques Pelzer, Steve Houben, Eric Legnini, le groupe Aka Moon, Nathalie Loriers ou Melanie De Basio. Citons aussi le guitariste Jacques Stotzem dont les sonorités flirtent avec le blues, le folk et le rock.

Par ailleurs, la Wallonie a également été une terre fertile pour les artistes de variété : du mondialement célèbre Salvatore Adamo à Frédéric François, en passant par Sœur Sourire - dont la chanson Dominique s’est hissée au sommet des ventes aux États-Unis - ou Sandra Kim, seule wallonne à avoir remporté le concours eurovision de la chanson. De nos jours, des artistes wallons comme Mélanie De Biasio continuent à porter haut la voix et les couleurs de la Wallonie.

De nos jours, des artistes wallons comme Alice on the Roof, Saule, Suarez, Kid Noize et Loïc Nottet s’illustrent dans leur genre respectif.

Qu’ils soient dédiés au classique (Festivals de Wallonie), au jazz (Gaume Jazz Festival, Django Liberchies, Mithra Jazz Festival), à la chanson française (Les Francofolies de Spa), aux genres alternatifs (Dour Festival), aux musiques du monde (Esperanzah) ou urbaines (Les Ardentes), les festivals sont devenus des rendez-vous incontournables pour les amateurs de musique.