SPW - G. Focant 

Palais des Congrès de Liège

Construit à l’emplacement exact de la salle du jardin d’acclimatation où eut lieu le fameux Congrès wallon de 1945, le palais des Congrès de Liège est l’unique structure du genre en Wallonie

Ce vaste complexe situé dans le parc de la Boverie a été conçu par le groupe d’architectes L'Équerre, dont il constitue une des réalisations les plus marquantes. Dans ce groupe de l’Equerre, collaborent les architectes Paul Fitschy, Edgard Klutz, Émile Parent et Albert Tibaux.

Le bâtiment et le parc

Inaugurée en 1958, cette construction de béton et de verre est entièrement revêtue d’un parement en calcaire de Vinalmont. Outre les aménagements nécessaires pour en assumer la fonction, le palais des Congrès abrite également l’ensemble des éléments techniques liés à la tour cybernétique, reconnue comme patrimoine exceptionnel de Wallonie.

L’horizontalité du bâtiment facilite son intégration au milieu naturel, la verrière ouest épousant parfaitement la légère courbe de la Meuse à cet endroit et donnant à la grande salle des pas perdus une source non négligeable de luminosité. L’intérieur de l’édifice se compose de nombreux espaces dont une vaste salle des fêtes de 550 m2.

Aménagé au milieu du XIXe siècle, le parc lui-même se poursuit vers le confluent de l’Ourthe et de la dérivation de la Meuse. Lieu prisé dès son aménagement, cet espace vert a été complété par un jardin d’acclimatation accueillant une collection de plantes exotiques dès 1865. Il a aussi abrité l’Exposition universelle de 1905 dont subsiste notamment le palais des Beaux-Arts (aujourd’hui Musée d’Art moderne et d’Art contemporain, et Cabinet des Estampes). Le confluent est réservé à une roseraie et à un jardin à la française orné des bustes de Liégeois célèbres.

Plusieurs œuvres d’art ont été intégrées à l’édifice, dont une sculpture de Wybaux sur la façade nord, qui oppose son dynamisme au statisme de la pierre calcaire qui constitue la majorité des parements du bâtiment. Dans le parc de la Boverie, à côté de la façade sud, la tour cybernétique de Nicolas Schöffer, en voie de restauration sous l’impulsion notamment de l’Institut du patrimoine wallon, s’intègre parfaitement dans ce paysage de modernité.

Congrès national wallon

Déjà hôte du second Congrès de la concentration wallonne le 18 octobre 1931, c’est dans cette salle que se sont déroulées deux sessions véritablement historiques du Congrès national wallon. Le premier Congrès national wallon, organisé les 20 et 21 octobre 1945, avec plus de 1500 participants, est le premier grand rassemblement wallon après le second conflit mondial. Il est l’occasion, pour les Wallons, de faire le bilan de la guerre, de mettre en commun leurs idées et leurs revendications, d’aborder les grands thèmes qui seront ceux des différentes sessions du Congrès national dans les années à venir : problèmes économiques de la Wallonie, problèmes linguistiques, menace sur la culture française, avenir du pays. Le but est clairement affirmé par le président Joseph Merlot : définir une politique commune à toute la Wallonie. Un vote est organisé sur l’avenir de la Wallonie, et la réunion à la France emporte le plus de suffrages. À la suite de nombreuses interventions, la solution fédéraliste est adoptée au second tour. Une commission est chargée de plancher sur un projet concret. Une exposition sur le Mouvement wallon dans la Résistance est également organisée au même endroit, entre autres à l’attention des congressistes

Organisé dans le nouveau palais des Congrès, les 25 et 26 avril 1959, à la demande de la section liégeoise de Wallonie libre, le neuvième Congrès national wallon ne se différencie pas des précédents par les thèmes qu’il aborde : problèmes économiques, culturels et politiques. Tout comme lors du précédent congrès, la déception et la désillusion sont toujours aussi présentes chez les militants. Les avancées sont inexistantes, et on sent le Mouvement arrivé au bout de ses possibilités. Après 15 années de travail au sein du Congrès national wallon, cette session sera la dernière. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Congrès successifs auront réalisé l’unité des forces vives wallonnes, fait participer des groupements syndicaux à la réflexion du Mouvement et opté clairement en faveur du fédéralisme, mais sans réels relais politiques gouvernementaux.

C’est au palais des Congrès de Liège que, dans le cadre de l’accord Schreurs-Couvreur, prônant le dialogue entre Wallons, Flamands et Bruxellois, une journée d’étude est organisée entre fédéralistes wallons et flamands le 15 octobre 1961. Sous la présidence du Wallon Jean Pirotte (Wallonie libre) et du Flamand Paul Daels (Vlaamse Volksbeweging), la question du fédéralisme est débattue en présence de militants fédéralistes des deux communautés du pays. D’autres Congrès importants, comme celui du Mouvement populaire wallon des 8 et 9 décembre 1962, ont aussi été organisés au palais des Congrès de Liège, qui fut encore choisi comme siège social du Conseil économique wallon

Composée de Rénovation wallonne, de Wallonie libre et du Mouvement populaire wallon, une assemblée commune des trois mouvements wallons se réunit au palais des Congrès de Liège le 18 décembre 1976. Au cours de cette réunion, les trois mouvements examinent les possibilités d’élaborer un programme commun. Sous la présidence du patron des Métallos FGTB de Liège, Robert Gillon, dirigeant du MPW, ils s’accordent sur le fédéralisme et les réformes structurelles nécessaires pour y parvenir.
 

Esplanade de l’Europe 2
4000 Liège

carte

Classé comme monument le 29 décembre 1997
Parc de la Boverie et Jardin d’acclimatation classés comme site le 4 octobre 1974

Institut du Patrimoine wallon