Le comte de Huy contribue à faire de la cité mosane un lieu urbain d’une certaine importance. Protégée par les rochers et idéalement située au confluent de la Meuse et du Hoyoux, la ville dispose aussi d’un marché important. Très attachée à Domitien, son saint patron, l’église de Huy et son domaine relèvent, quant à eux, de l’évêque de Cambrai à partir de 874.

Rédigé dans un latin excellent vers 869-870 par Sedulius, le Liber de rectoribus christianis est l’un des tout premiers ouvrages politiques de la littérature médiévale. On a longtemps considéré qu’il avait été écrit à l’intention de Lothaire II (entre 855 et 859), mais les critiques pensent plutôt aujourd’hui que le dédicataire est Charles le Chauve. Construit sur le modèle du De consolatione de Boèce, chacun des 20 chapitres, à l’exception du dernier, se termine par une pièce poétique qui paraphrase la prose qui précède.

C’est aux alentours de 844 que certains auteurs situent la construction du premier château de La Roche-en-Ardenne. Installé sur les flancs de la colline Deister, là où existèrent un oppidum celte, un camp romain fortifié et une villa mérovingienne, le château édifié par Adelard domine une boucle de l’Ourthe. Passé de mains en mains, assiégé, consolidé, fortifié et finalement abandonné au XVIIIe siècle, il est vendu par l’État en… 1844. Pour éviter que son état de ruine s’accentue, l’État le rachète quelques années plus tard et en assure la sauvegarde.

Découvert au début du XXe siècle, un petit reliquaire fait partie du trésor de la collégiale d’Andenne. Constitué d’une structure de chêne recouverte de lames de cuivre doré, il est décoré d’entrelacs sur la face principale et d’animaux stylisés sur les pignons. Selon la croyance, il contient les reliques de plusieurs évangélistes et martyrs ; ce chef d’œuvre de la période mérovingienne remonterait au premier tiers du VIIIe siècle pour la châsse, à la deuxième moitié du VIIIe siècle (pour l’authentique des reliques de sainte Agnès).

Dominant toute l’Austrasie et la Neustrie (687-710), Pépin II de Herstal devient maire des deux palais royaux. Son fils illégitime, Charles, parvient à son tour à prendre le pouvoir sur l’Austrasie, avant de pacifier l’ensemble du royaume franc, repoussant victorieusement les armées omeyyades à Poitiers (732) et leurs incursions. Fort de ses succès, celui que l’on appelle désormais Charles Martel ne prend plus la peine de choisir un successeur au roi mérovingien, lorsque meurt le roi Thierry IV en 737.

On a coutume de considérée qu’en 507, Clovis ordonne la compilation et la codification des lois des Francs Saliens et qu’en 511, il dispose de la Loi salique, recueil des coutumes et dispositions judiciaires. La démarche est cependant bien antérieure à Clovis ; elle serait née au cours du IVe siècle, dans les milieux romano-francs, et elle a réellement été mise par écrit en plusieurs étapes à partir de 511 à la demande du puissant roi des Francs. Le texte sera remanié à plusieurs reprises ; la dernière version, dite Lex salica emendata, remonte à Charlemagne.

Pendant longtemps, on a cru que la tombe mérovingienne de Childéric – découverte par hasard à Tournai en 1653 – se trouvait totalement isolée en raison de son statut royal et que cet exemple valait généralité. Or, les fouilles effectuées à Tournai ont permis de constater, au contraire, que le roi mérovingien avait été enterré dans un milieu semi-urbain et que sa tombe avait été entourée par celles de guerriers et de femmes de grande famille, à la fois par imitation et par respect. Ainsi les fouilles ont-elles mis au jour de nombreuses autres tombes, dont deux de femmes de grande fortune.

Selon la tradition, le premier évêque du diocèse de Tournai a été consacré en 486. D’autres sources placent en 495 la consécration d’Éleuthère par Remi de Reims. Sa mission d’évangélisation se heurte d’abord à de fortes résistances ; la conversion de Clovis, installé à Tournai, facilitera ensuite l’œuvre d’Éleuthère, évêque pendant 40 ans, sanctifié après sa mort et célébré chaque 20 février, jour de sa disparition en 531.

Le comté de Hainaut perd son autonomie. Héritière du comté de Hainaut, ainsi que de Hollande, de Zélande et de Frise (1417), Jacqueline de Bavière – veuve à deux reprises – est victime des intrigues du duc de Bourgogne. Par le traité de Delft, Philippe de Bon contraint la comtesse du Hainaut à le reconnaître comme suzerain et héritier. Si la charge d’Ostrevant est accordée à Jacqueline, le Hainaut est toutefois mis en coupe par les Bourguignons qui réunissent officiellement le comté à leurs États en 1433.