L’opposition aux réformes de Joseph II prend de multiples formes dans les Pays-Bas. En septembre 1787, l’empereur a dû renoncer à ses réformes administratives et judiciaires, mais n’est pas parvenu à calmer le vent de rébellion qui agite ses « sujets ». Le 18 novembre 1788, les États de Hainaut envoient un signal fort en rejetant les subsides demandés ; dix jours plus tard, les États de Brabant les imitent. En guise de rétorsion, l’empereur fait savoir, dès le 7 janvier 1789, qu’en conséquence il n’est plus lié aux privilèges, constitutions et autres chartes de ces deux États.
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Depuis qu’il a succédé à Marie-Thérèse (1780), l’empereur Joseph II ne cesse d’agir en despote éclairé dans ses possessions des Pays-Bas. Il ne se trouve cependant aucune mesure qui recueille l’agrément des États, encore moins du clergé dont il remet en cause le monopole. Ses réformes des structures politico-administratives (1er janvier 1787) puis de l’appareil judiciaire (avril 1787) soulèvent une telle opposition que l’empereur est contraint d’y renoncer dès l’été 1787. Dans ce concert de contestations, Charleroi fait figure d’exception.
Réfugiés à Herve en raison d’un arrêté du prince-évêque de Liège, Pierre Lebrun (rédacteur en chef) et Jacques-Joseph Smits (imprimeur) continuent la publication du Journal général de l’Europe depuis le duché de Limbourg. Tout en poursuivant leurs critiques contre Hoensbroeck dans l’Affaire des Jeux de Spa, le journal défend aussi les réformes progressistes décidées par l’empereur Joseph II dans « ses » Pays-Bas.
Depuis des siècles, la torture est notamment utilisée par la « Justice » comme un moyen d’obtenir des aveux. La peine de mort est aussi régulièrement appliquée de tout temps. Décriée par les Lumières, cette méthode comme cette sanction sont définitivement bannies et abolies dans les provinces wallonnes des Pays-Bas autrichiens suite aux ordonnances judiciaires de l’empereur Joseph II et à l’introduction du nouveau code de procédure pénale (3 avril 1787). Quelques semaines auparavant, on infligeait encore, à Tournai par exemple comme partout ailleurs, le recours à « la question ».
Désireux de procéder à une modernisation de l’administration de ses États, notamment dans les Pays-Bas, l’empereur Joseph II y introduit une profonde réforme dès le printemps 1787.
En pays de Liège, l’opposition politique au prince-évêque Hoensbroeck se focalise autour de l’Affaire dite des Jeux de Spa. La presse patriotique n’est pas en reste, et les pamphlets de multiplient autour des procès à répétition qui rythment les années 1785 et 1786. Considéré comme le plus virulent et le plus frondeur, le Cri général du peuple liégeois est attribué à Léonard Defrance. Soupçonné d’avoir participé à son écriture, en tout cas incapable d’avoir empêché sa diffusion, Hyacinthe Fabry, chef de la police liégeoise, est révoqué par le prince-évêque.
À la suite de l’inauguration de la maison La Redoute, premier casino d’Europe, la ville de Spa voit fleurir de nouveaux hôtels et le Waux-Hall est inauguré au début des années 1770, renforçant sa position de carrefour de l’Europe des nantis. Initiateurs du tout premier projet, Lambert Xhrouet et Gérard de Léau ont obtenu du prince-évêque le monopole des jeux de Spa ; en 1774, un arrangement est conclu entre La Redoute et le Waux-Hall pour se partager équitablement les bénéfices.
Après le calme règne du prince-évêque Velbrück, les esprits s’échauffent en principauté de Liège dès l’arrivée de Hoensbroeck. Parmi les moyens utilisés par les patriotes pour dénoncer les décisions du nouveau prince-évêque et diffuser les idées des Lumières, le Journal général de l’Europe occupe une position importante.
Depuis 1770, la derle extraite de la région d’Andenne est exportée vers l’étranger. Mêlé à l’organisation du transport de la terre plastique par bateau jusqu’à Andenne, le jeune Joseph Wouters se lance dans l’exploitation de cette matière première à l’endroit même où elle est extraite. Loin de vouloir concurrencer les pipiers hollandais, voire même les artisans pipiers locaux, il prépare minutieusement la création d’une manufacture de faïence et porcelaine.
En dépit de l’incendie qui ravage le monastère et ses dépendances (1637) et d’un long temps de reconstruction, le début du XVIIIe siècle est à nouveau une période de prospérité pour l’abbaye d’Orval, tant par la ferveur des moines que par les bénéfices engendrés par l’activité économique de la communauté. Cette aisance va être consacrée à la construction d’un nouveau monastère dont les plans sont confiés à Laurent-Benoît Dewez. Entamés en 1768, les travaux principaux sont achevés vers 1776 et la nouvelle église consacrée en 1782.