La Marche de la Trinité de Walcourt

 

Depuis le moyen âge, la Vierge de Walcourt a toujours été vénérée par un nombre impressionnant de pèlerins. Elle était spécialement invoquée par les mineurs et les carriers. Aujourd’hui, c’est la marche militaire qui constitue l’hommage majeur à la Trinité. Néanmoins, les processions qui traversent les campagnes avec une réplique de la statue de la Vierge Noire ont persisté et s’organisent à partir du mercredi précédant la Trinité. La particularité de la Vierge de Walcourt est que le côté gauche de son visage est noirci sans que le bois soit carbonisé. D’après la légende, elle serait sortie de l’église et de la ville lors d’un incendie qui détruisit toute la cité en 1228. Elle aurait survécu sur un arbre situé dans un endroit appelé le Jardinet.

A Walcourt, les premiers témoignages parlant de groupes armés escortant la procession datent de 1429. C’est à partir de 1815 que la procession fut accompagnée par des marcheurs costumés en soldats napoléoniens. Lors de la Trinité, on peut admirer environ 350 marcheurs qui appartiennent à quatre compagnies différentes: les Hussards, la Jeune Garde, les Zouaves et la compagnie du Premier Empire. Lors du Grand Tour, un arrêt est prévu au Jardinet où l’on rejoue le miracle qui a sauvé la statue de la Vierge ; les spectateurs essaient d’arracher une branche à un bouleau fraîchement planté. Le samedi et le lundi sont organisés d’autres défilés ainsi qu’une messe en l’honneur des marcheurs décédés. Le dimanche suivant, c’est la sortie du saint Sacrement.

 

 

Le dimanche de la Trinité, une semaine après la Pentecôte

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Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013

La Marche Saint-Pierre de Villers-deux-Eglises

 

La marche de Villers-deux-Eglises suit encore actuellement en grande partie le déroulement fixé par Victor Mathieu dans un mémoire de 1956.

L’organisation commence dès le mois de mars avec un souper pour la récolte de fonds. La marche proprement dite commence le samedi avec le tour d’appel des officiers vers 14h00, autour de l’église et dans la grand rue, suivi d’un tour du village (les officiers reçoivent les compagnies tandis que les particuliers qui le souhaitent peuvent les recevoir le samedi précédent) et de la cérémonie des drapeaux ; seuls quelques accessoires sont portés. Le dimanche, le village est réveillé vers 5 heures. Le cortège se forme vers 9 h et rejoint son homologue religieux et la statue de saint Pierre qui sortent de la Grand-Messe pour se rendre au monument Saint-Pierre et ensuite rentrer vers l’église. Commence ensuite le Grand’Tour, à partir du cimetière, par un hommage aux défunts et à la chapelle pour se rendre à la chapelle de Notre Dame des Sept Douleurs. A chaque fois que le cortège se disloque a lieu un cérémonial particulier mimant une bataille : les pelotons tirent en avançant en ligne. Le soir, le groupe se reforme, assiste aux vêpres, rend hommage au monument aux Morts avant de procéder à la remise des médailles. 

Le lundi commence par une messe – les militaires ne peuvent ni s’asseoir ni se découvrir ; en outre, ils sortent pendant l’offrande – et  se poursuit avec l’hommage aux autorités, au prêtre et aux officiers. Ce moment est plus détendu et la manifestation se poursuit jusqu’à minuit. Aucune femme ne participe à cette marche.  En outre, la boisson et la cigarette sont strictement interdites pendant la procession.

Dimanche suivant le 29 juin

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Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013

La Marche Saints-Pierre-et-Paul de Thy-le-Château

Dès le printemps, les corps d’office sont désignés ; la matinée du Dimanche de Pâques est dès lors consacrée à l’organisation de la cérémonie et l’après-midi à la désignation des officiers et des cantinières, au terme d’une enchère qui permet le financement de la manifestation. Le corps d’office organise la totalité de la marche. Trois compagnies y participent actuellement : la Relève (les jeunes n’ayant pas 16 ans accomplis), les Zouaves et celle des saints Pierre et Paul qui ferme la marche.

Le dimanche a lieu la procession à travers les rues de la ville. Les temps forts en sont la descente de la rue des Carrossiers (vers 10h15), le bataillon carré au terrain de football (vers 16h30) et la procession au château (vers 18h30). La fête, sous une forme plus populaire, se poursuit ensuite.

 

Dimanche suivant le 29 juin

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Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013

© B. Empain

La Marche Saint-Roch de Thuin

Il n’y a pas moins de sept marches de l’Entre-Sambre-et-Meuse qui sont dédiées à saint Roch que l’on invoque plus spécifiquement contre la peste. Le refrain du cantique à saint Roch parle pour lui-même: « O saint Roch ! O notre bon Père. De ton bras nous venons implorer le secours. Garde-nous de la peste, entends notre prière. Et soutiens tes enfants toujours. » La marche de Thuin rassemble chaque année les 14 sociétés locales ainsi que des groupes invités, ce qui représente plus de 2000 participants. Les festivités commencent le samedi soir avec le tir des campes et la retraite aux flambeaux. 

Le dimanche après-midi, la marche part de la Ville Haute, fait une halte pour un hommage au saint dans l’église du Christ Roi et poursuit ensuite sa route vers la chapelle Saint-Roch où les marcheurs défilent en file autour de la chapelle. Les soldats du Premier et du Second Empire côtoient les Zouaves pontificaux – qui portent la statue du saint –, les Mousquetaires, les Sœurs grises, etc. Vers 19h30, a lieu la rentrée solennelle en l’église de la Ville Basse. Le programme du lundi est également chargé, mais cette fois-ci, seules les sociétés locales sont présentes.

Troisième dimanche de mai

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Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013

La Marche Saint-Fiacre de Tarcienne

Créée en 1856, la marche de Tarcienne rend hommage à Saint-Fiacre, saint des jardiniers ; elle ouvre le calendrier des marches de l’Entre-Sambre-et-Meuse. Le samedi après-midi, les marcheurs se rendent au cimetière militaire afin de rendre hommage aux soldats tombés lors de la bataille de la Sambre, le 23 août 1914. 

Le dimanche, la journée commence par la prise du drapeau, la messe en l'honneur de saint Fiacre, les premières salves et la remise des décorations ; débute ensuite la procession avec la statue du saint qui se terminera dès 13 heures. L’après-midi, le cortège se forme à nouveau, sans la statue cette fois, et rend visite aux tombes des marcheurs défunts. La journée se clôture par le bataillon carré. Le lundi est marqué par une messe solennelle en l’honneur des marcheurs, le matin, et la visite de la compagnie chez les officiers, l’après-midi, et se termine par une retraite aux flambeaux.



 

1er dimanche de mai

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Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013

La Marche Sainte-Anne de Silenrieux

La marche Sainte-Anne est attestée à Silenrieux depuis 1619. Le passage des places d’officiers et de cantinières prend la forme, comme dans beaucoup d’autres cas, d’une vente aux enchères. La manifestation commence le samedi, marqué notamment par une retraite aux flambeaux, et se clôture le lundi. 

Le dimanche, le réveil de la troupe se fait à 5 heures, il est suivi de l’appel, à 8 heures, de la prise du drapeau à l’Hôtel de ville puis de la procession.

 

Dimanche le plus proche du 26 juillet

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Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013

La Marche Saint-Pierre de Morialmé

La marche Saint-Pierre à Morialmé remonterait à 1854, année au cours de laquelle la fièvre des marais fit de véritables ravages parmi la population. Le médecin du village promit alors à saint Pierre une procession en échange de son intercession. Celle-ci eut lieu le 29 juin de cette année et, dans les jours qui suivirent, l’épidémie fut endiguée et les malades guérirent. Dès lors, la procession fut répétée annuellement. Cinquante ans plus tard, en 1904, participaient trois compagnies, les Vétérans, les Patriotes et les Amis réunis. 

Actuellement, seules les deux dernières subsistent. La discussion pour la répartition des rôles se fait peu avant le Lundi Pâques et est annoncée à cette date. Des visites aux donateurs potentiels sont ensuite organisées. La veille de la procession proprement dite, le samedi, les compagnies rendent hommage au monument aux Morts. Le Dimanche, les Patriotes se rendent à la messe pendant que les Amis réunis reçoivent les distinctions ; ce sera ensuite le tour des Patriotes. Le cortège se forme pour se rendre à la Chapelle Saint-Pierre où la statue du saint est installée sur un autel en plein air. Après que les honneurs militaires lui aient été rendus et le bivouac des hommes d’armes, la statue regagne sa chapelle et les compagnies rentrent au village sur la Grand Place duquel elles s’organisent en bataillon carré. Le lundi, elles saluent les personnalités et les membres protecteurs.

Dimanche suivant le 29 juin

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Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013

La Marche Saint-Eloi de Laneffe

Saint Eloi est honoré au plus près du 25 juin, jour de la translation de ses reliques vers la cathédrale de Noyon en France en 1157. Patron des cultivateurs, des maréchaux-ferrants et des ouvriers du fer, il est également invoqué en lien avec les chevaux de trait et l’apaisement des chevaux turbulents. Ceci justifie la bénédiction des chevaux organisée lors de la marche Saint-Eloi à Laneffe. Précédées de la statue du saint, les montures sont menées à la fontaine où elles boivent l’eau bénite, font trois fois le tour de l’église et reçoivent une bénédiction, avant que ne soient distribués des petits pains et des fanions, autres symboles du saint.

Le passage des places a lieu, sous forme d’une vente aux enchères, le soir du Dimanche des Rameaux. La marche proprement dite commence le samedi par la sortie du corps d’office dans l’après-midi. Le dimanche est marqué par la bénédiction des chevaux à 7h00, viennent ensuite une messe, la visite au monument aux morts et la remise des décorations. La procession part vers midi, escortant la statue du saint vers la chapelle Saint-Eloi, puis en sens inverse. A 18h00 est jouée une marche unique en son genre dans la région, la marche des Turcs.

Dernier le plus proche du 25 juin

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Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013

© BELMAR / èl Môjo dès Walons

La Marche ou Tour de la Madeleine de Jumet

Tous les documents anciens renseignent la Madeleine en tant que manifestation uniquement religieuse. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la Madeleine devient une procession accompagnée de figurants formant des troupes en armes et revêt dès lors un caractère folklorique. Ceci n’exclut pas que des soldats accompagnaient les processions antérieures ; cependant leur mission était de rehausser de leur présence les cérémonies officielles. Par ailleurs, dans le cadre des marches, les soldats n’ont pas véritablement embrassé la carrière militaire, il ne s’agit que de figurants. Malgré le fait que l’origine de la procession nous soit inconnue, divers éléments indiquent qu’elle est vieille de plusieurs siècles.

 

Aujourd’hui, la marche de la Madeleine attire chaque année les foules qui viennent admirer environ deux mille marcheurs portant des uniformes des armées russe, américaine, française, turque ou encore canadienne. La journée débute par la messe des pèlerins qui se célèbre à quatre heures du matin à la Chapelle de Jumet-Heigne. A la fin, les cloches sonnent à toutes volées, les tambours crépitent, les clairons éclatent, la procession-marche de la Madeleine s’ébranle. Les reliques de Marie-Madeleine sont suivies par les pèlerins et, à distance, par le premier groupe de marcheurs. Le tour passe par les communes de Roux, Courcelles, Viesville, Thiméon et Gosselies – un périple de 22 km. La particularité de cette marche est l’étrange « danse » des marcheurs au lieu-dit de « Terre à l’danse ». Son origine est à chercher dans une légende. La très chrétienne châtelaine Marie-Madeleine était victime de la peste ; afin d’implorer sa guérison, une procession fut mise en place. Alors qu’elle touchait à sa fin, un cavalier annonça le miracle : la châtelaine était guérie. De joie, tout le monde se mit à danser.

Dimanche le plus proche du 22 juillet

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Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013

La Marche Saint-Roch d’Ham-sur-Heure

 

Marche Saint-Roch d'Ham-sur-Heure

Saint Roch est le plus souvent figuré en pèlerin médiéval, portant bourdon, gourde et besace et est de ce fait parfois confondu avec saint Jacques. Saint Roch porte cependant une plaie sur la cuisse, symbolisant la peste bubonique qu’il avait contractée en soignant des malades. La première mention officielle moderne de la marche Saint-Roch date de 1863, mais les habitants d’Ham-sur-Heure adoptèrent comme date de naissance de leur marche l’année 1638, celle inscrite sur la façade de la chapelle dédiée à leur saint patron.

A partir du samedi, des groupes de marcheurs et de tambours parcourent le village sans relâche. Le dimanche, le réveil est programmé pour 5 heures et une messe est dite à 9 heures en l’église Saint-Martin. La procession et la marche partent à midi et rentrent dans la cour du château à 17 heures 15. Les dimanche et lundi soirs, une retraite aux flambeaux est organisée. A cette occasion, le défilé sillonne toutes les rues du centre et les musiciens interprètent une vieille marche locale « Vive saint Roch ». A la fin, les flambeaux forment un immense bûcher sur la Grand’ Place autour duquel soldats et spectateurs dansent ensemble.

Marche Saint-Roch d'Ham-sur-Heure

Dimanche suivant le 15 août

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Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013