© BELMAR / èl Môjo dès Walons

La Marche Sainte-Rolende de Gerpinnes


Sainte Rolende, fille d’un roi Lombard, refusa d’épouser Oger, fils d’un roi d’Ecosse, pour consacrer sa vie à Dieu. Elle fuit la maison familiale pour se rendre à Cologne mais, épuisée par le voyage, elle meurt en chemin près de Gerpinnes. Une huile embaumée et miraculeuse coulait de son corps. Le fiancé, inconsolable, entra en religion et fut canonisé lui aussi. La marche de Gerpinnes est considérée comme particulièrement significative de l’Entre-Sambre-et-Meuse. 

Le dimanche de Pentecôte, la compagnie de Gerpinnes tire une première salve en l’honneur de sainte Rolende. Le lundi, les habitants sont réveillés dès 1 heure du matin par les officiers et tambours. Après la messe de 3 heures, un moment particulièrement émouvant, 3000 marcheurs équipés d’uniformes des premier et deuxième empires, pèlerins, membres du clergé et de la confrérie accompagnent la châsse de la sainte tout au long des 35 kilomètres au cours desquels les participants traversent dix villages différents. Sur son parcours, à Hanzinne précisément, la châsse de saint Oger rejoint la procession. A un moment donné, les porteurs de la châsse de sainte Rolende accélèrent le pas pour distancer ceux du fiancé, symbolisant ainsi leur séparation. La châsse fait son rentrée solennelle à l’église vers 20 heures, après avoir parcouru les rues de la ville.

 

Lundi de Pentecôte

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Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013

La Marche Saint-Feuillen de Fosses-la-Ville

Saint Feuillen, Foillan à l’origine, est un moine venu d’Irlande au VIIe siècle pour évangéliser nos régions. Avec sainte Gertrude, il fonda un monastère à Fosses-la-Ville. La plus ancienne procession en l’honneur du patron de la cité est celle de 1086 organisée à l’occasion de la translation de ses reliques dans une nouvelle châsse ; par la suite, et au moins dès 1566, la procession se poursuit, accompagnée d’hommes en armes pour évoluer vers une marche.

Aujourd’hui, plus de 3000 marcheurs de Fosses et de ses hameaux, mais aussi des communes voisines, escortent le buste et la châsse de saint Feuillen au son des fifres et des tambours. Le cortège qui parcourt une distance de 12 km autour de la ville, entre 8 et 19 heures, se termine par une tradition typiquement fossoise appelée « Feu de file » : chaque soldat vient tirer une dernière fois devant la statue de saint Feuillen, face au portail de la collégiale. Un spectacle spécifique de la région est constitué par les bataillons carrés, réunissant les marcheurs sur une seule ligne.

 

Tous les sept ans, le dernier dimanche de septembre

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Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013

La Marche Saints-Pierre-et-Paul de Florennes

L’histoire de la marche de Florennes à proprement parler semble remonter à l’année 1821 où l’on remercie Saint Pierre – dont le culte est bien antérieur dans la localité – pour ses bienfaits aux ouvriers miniers, suite à la donation d’une relique de l’apôtre par le pape Pie VII. En 1824, une marche impromptue est organisée suite à l’interdiction hollandaise et, en 1825, elle se met véritablement en place. Les marcheurs s’organisent en trois groupes : les Blancs, les Rouges et les Petits marcheurs (pour les jeunes de moins de 14 ans). 

La désignation des officiers et cantinières s’effectue dès la fin de l’hiver et est officialisée au cours d’une cérémonie le Lundi de Pâques. Ensuite, divers visites sont faites aux potentiels donateurs. Le samedi de la marche, la statue de la chapelle Saint-Pierre est emmenée à la collégiale Sainte-Gandulphe où elle séjournera pour deux nuits. Le dimanche commence par la messe militaire à 8h00 puis un hommage au monument aux morts. A 10h00, une messe est donnée pour les Petits marcheurs pendant que, sur la Grand Place, on remet les décorations aux marcheurs les plus anciens. La procession débute à 11h00 avec les Rouges en tête et les Blancs, la plus ancienne compagnie, portant la statue. Elle se rend à la Chapelle Saint-Pierre et l’après-midi repart vers la Collégiale. 

La statue de Saint-Pierre est ramenée à sa chapelle définitivement le lundi avant que les marcheurs ne raccompagnent le clergé et rendent visite aux donateurs.

Dimanche suivant le 29 juin

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Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013

© Patrick Lefèbvre

La Marche Saint-Pierre de Biesmerée

L’origine de la marche en l’honneur de Saint-Pierre est à chercher à la source dite « Fontaine Saint-Pierre » dont l’eau est réputée miraculeuse et remonterait à 1841. Dès lors, le 29 juin, le curé de la Paroisse venait bénir cette source et, le dimanche suivant, la marche avait lieu. Néanmoins, en 1847, le prêtre de la Paroisse l’interdit, soutenu par son évêché. Une micro-révolution éclate alors. Les groupes de marcheurs, attendant l’autorisation d’organiser leur procession, participent à celles des localités voisines jusqu’en 1874, quand la marche est organisée sans l’aval du clergé. Après de nombreuses polémiques et le départ du curé auteur de cette interdiction, la marche est à nouveau autorisée et reprend dès 1875. 

Actuellement, elle commence le samedi quand les marcheurs emmènent, après la messe et la bénédiction des armes, le prêtre à la « Fontaine ». Le dimanche, des tambours réveillent les riverains dès 5 heures et rassemblent le corps d’office. 

Ont ensuite lieu la messe et la procession de la statue de saint Pierre, au son de la fanfare et des salves de tirs de fusils.

Le lundi, est organisée une messe puis un hommage aux divers monuments aux morts, avant le tir au fagot (chaque marcheur tire sur un fagot à une distance de 5 mètres afin de le faire tomber, cela évoquerait la défense des marcheurs contre d’éventuels ennemis tentant d’empêcher la manifestation). L’après-midi, les notables sont visités. Enfin, le mardi, les compagnies se rendent chez les officiers dans l’après-midi et la journée se clôture par une marche aux flambeaux.

Dimanche suivant le 29 juin

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Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013

© BELMAR / èl Môjo dès Walons

La Marche Saint-Roch et Saint-Frego d’Acoz et Lausprelle


Le culte de saint Frégo, originellement saint Frédégand, a été introduit par les moines de l’Abbaye de Lobbes dont dépendait Acoz. En 1866, une épidémie de choléra incite la population à se tourner vers saint Roch, dès lors associé à saint Frégo. Une marche est organisée en leur honneur, depuis 1884, à la fin de l’aoûtage. La nomination des membres du corps d'office a lieu lors du cassage du verre, qui se déroule traditionnellement le dernier samedi du mois de juin.

La marche commence le samedi soir par un concert. Le dimanche, le réveil a lieu dès 5 heures et est suivi de l’appel des officiers, d’un hommage au monument aux morts et de la remise des décorations. La seconde compagnie de la marche, venue de Lausprelle, se joint ensuite à celle d’Acoz pour la procession. La fin de la manifestation a lieu le lundi : messe militaire, visites chez les officiers et retraite aux flambeaux sont au programme.

Dimanche après le 15 août

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Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013