G. Focant - SPW

Vestiges des remparts de Jodoigne

Le passé médiéval de Jodoigne est lié au comté de Brugeron, une des nombreuses composantes nées du morcellement du pagus de Hesbaye au Xe siècle. Possession du duc de Brabant Godefroid III en 1182, la seigneurie de Jodoigne bénéficia d’une charte d’affranchissement accordée par son successeur Henri Ier en 1194. Celui-ci confirma également l’échevinage en 1211 et ouvrit ainsi la voie à l’édification de remparts fortifiés entre 1211 et 1224. Le prince installa une ville neuve au pied du château et au nord de l’ancien centre domanial de Saint-Médard. Au même moment, Jodoigne devint le siège d’un des deux baillages institués par le duc dans l’actuel Brabant wallon. La ville connut une relative prospérité commerciale à partir du XIIIe siècle et devint une ville de marché importante.

Les guerres de religion entamèrent le déclin suite aux incendies et destructions de 1568, 1578 et 1588, des épidémies dont la ville fut victime en 1597 et 1632 et comme cela fut le cas pour la plupart de nos régions, des campagnes dévastatrices de Louis XIV dans la seconde moitié du XVIIe siècle.

L’enceinte fut redressée en 1646 et de nombreuses constructions sortirent de terre à cette époque. De cette campagne de reconstruction, Jodoigne a conservé une belle unité architecturale et présente toujours de nombreuses façades en pierre de Gobertange, matériau régional de prédilection. Les murailles enserraient l’ancien château primitif érigé à l’emplacement de l’actuel château Pastur, la Grand-Place ou place du Marché et le bourg médiéval, laissant notamment à l’extérieur l’église Saint-Médard, bien inscrit au patrimoine exceptionnel de Wallonie.

Plusieurs tours des fortifications qui en comptaient huit ou neuf ont été détruites à la demande de Joseph II à la fin du XVIIIe siècle. Les portes et remparts furent rasés en 1821 et l’avant-dernière tour disparut en 1901.

Les plus importants tronçons conservés, situés à l’arrière du n° 4 de la rue Saint-Jean, concernent une tour semi-circulaire et une portion relativement conséquente de rempart. D’autres vestiges de cette fortification de moellons divers et pierre de Gobertange se rencontrent à l’arrière du n° 13 de la rue du Château, à l’arrière des numéros 1 à 11 de la rue de la Grande Montagne ainsi qu’aux numéros 8a, 9 et 10 de la Grand-Place (au cœur de la propriété de la Vicomté) et enfin, rue du Sergent Sortet, à l’arrière du n° 25 ou ancien château Ghobert.

Rue Saint-Jean, 4 (à l’arrière)
1370 Jodoigne

carte

Classés comme monument le 7 juillet 1976

Institut du Patrimoine wallon