Wallonie politique et économique

En 1980, c’est l’an I de la Wallonie politique. Une nouvelle réforme de l’Etat met en œuvre la régionalisation. La Région wallonne se voit dotée d'une assemblée législative et d’un exécutif. Elle bénéficie de compétences et de moyens financiers. En 1982-83, l’Exécutif décide l’implantation de son administration à Namur. Le transfert des services administratifs et des cabinets ministériels commencera de manière définitive à partir de 1988.

En 1983, de nombreux intellectuels wallons publient un Manifeste pour la Culture wallonne, affirmant leur volonté de construire un projet régional ouvert, intégrant cette dimension.

En 1986, Namur est officiellement consacrée capitale de la Région wallonne et le siège du Conseil régional wallon. À l’initiative de Bernard Anselme, le Conseil régional wallon adopte, le 11 décembre 1986, un décret stipulant que « Namur, capitale de la Région wallonne, est le siège du Conseil régional wallon. Le 21 octobre 2010, un nouveau décret, voté à l’initiative de Rudy Demotte, instituera définitivement et sans ambiguïté Namur comme capitale de la Wallonie et siège des institutions politiques régionales, Gouvernement et Parlement.

En 1988, la troisième réforme de l’Etat renforce le fédéralisme : de nouvelles compétences (travaux publics, emplois, grands secteurs économiques, exportations …) sont octroyées aux Régions qui voient leurs moyens s’accroître de façon très significative.

D’un point de vue économique, les années ’80 se terminent par un redémarrage conjoncturel généralisé. La croissance se fait forte et le chômage diminue. Pourtant, dès 1990, le mouvement s’essouffle. La Belgique et la Wallonie subissent elles aussi le ralentissement de l’économie américaine et les incertitudes liées à la guerre du Golfe. La croissance du PIB repasse sous la barre des 2%. Le nombre de chômeurs augmente à nouveau pour la première fois depuis 1987 en Wallonie. Le tout conduit la Belgique et la Wallonie dans une situation de récession en 1993.

En 1993, à la suite d'une nouvelle étape de la réforme de l'Etat, l'article premier de la Constitution affirme que « La Belgique est un état fédéral ». Cette révision instaure l'élection directe du Parlement wallon, qui servira aussi de base à la composition du Parlement de la Communauté française. 

De même, les accords de la Saint-Quentin confirment la primauté de l’institution régionale, en transférant l'exercice de certaines compétences de la Communauté française vers la Région wallonne. Les infrastructures sportives, le tourisme, la formation professionnelle, la promotion sociale, la politique de la santé, la politique d'aide aux personnes et le transport scolaire relèvent désormais de la Région wallonne. 

En 1995, la province du Brabant, seule à être bilingue, est scindée. A côté du Brabant flamand, naît ainsi le Brabant wallon, cinquième province wallonne. Toujours en 1995, les élections du 21 mai sont les premières à permettre aux citoyens wallons âgés d’au moins 18 ans d’élire directement leurs 75 représentants au Parlement wallon.

Au milieu des années ’90, l’économie wallonne offre un visage radicalement différent de celui qui était le sien quarante ans plus tôt. Comme dans bien d’autres régions d’Europe, la Wallonie a connu une forte « tertiairisation » de son économie. Autrefois terre d’industries, notre région ne voit plus, en 1995, que 27,8% des 45 milliards € de sa valeur ajoutée produits par le secteur secondaire. Ce sont essentiellement les services qui sont maintenant au cœur de l’économie wallonne.

En 1998, la Wallonie consacre officiellement ses symboles historiques : un hymne, le Chant des Wallons composé par Théophile Bovy et Louis Hillier ; une fête officielle, le troisième dimanche de septembre ainsi qu’un emblème et un drapeau, le coq rouge de Pierre Paulus sur fond jaune.

En 1999, le Gouvernement wallon adopte le Contrat d’Avenir pour la Wallonie qui deviendra le Plan Marshall.

En 2001, une nouvelle étape de la réforme de l'Etat étend les compétences fiscales des Régions et leur transfère de nouvelles compétences. La Wallonie gère ainsi désormais pleinement son commerce extérieur, son agriculture et ses pouvoirs locaux. C'est désormais le Gouvernement wallon qui nomme les bourgmestres et les gouverneurs de province.

En 2003, une réforme intercalaire confère aux Régions la responsabilité de l’octroi des licences d'importation et d'exportation d'armes.

En 2010, sous l'action unanime du Gouvernement et du Parlement, une série de mesures sont prises en faveur de l’affirmation d’une conscience wallonne collective porteuse de développement : l’appellation "Wallonie" remplace usuellement celle de "Région wallonne", Namur est confirmée comme capitale, siège du Parlement et du Gouvernement wallons et la distinction du Mérite wallon est créée pour mettre en exergue les talents d’une Région qui se réaffirme suite aux premiers succès de sa stratégie économique.

Soutenue par un regain de l’activité et des échanges internationaux, la Wallonie a repris le chemin de la croissance dès 2010. L’embellie n’a toutefois été que de courte durée puisqu’à la mi-2011, le contexte international s’étant brutalement et durablement dégradé jusqu’au premier trimestre de 2013, la Wallonie et les autres régions du pays doivent faire face durant cette période à un net ralentissement de l’activité économique. Dès le printemps 2013, suite à la reprise observée dans la zone euro et à une confiance retrouvée dans le chef des consommateurs et des entreprises, l’économie wallonne se redresse, la quasi-totalité de la reprise de 2014 étant imputable au secteur marchand et en particulier au secteur pharmaceutique. En 2015, la croissance économique wallonne, estimée à 1%, demeurerait légèrement inférieure à celle de la Flandre et de Bruxelles. Entre 2010 et 2015, les déficits de croissance économique de la Wallonie par rapport à la Flandre se sont résorbés.

En 2014, la sixième réforme de l’État accroît sensiblement la responsabilité financière de la Wallonie et étend encore ses compétences en matière d’environnement, d’énergie, de logement, d’emploi, d’économie, de mobilité… La Wallonie se voit, en outre, transmettre des responsabilités essentielles en matière d’action sociale, de santé ainsi que la politique des allocations familiales. Plus que jamais, la Wallonie se trouve donc au cœur d’une architecture fédérale qui a fait de la Région une institution de plus en plus centrale.

Fin mai 2015, le Gouvernement wallon décide de se recentrer sur un certain nombre de fondamentaux en adoptant le « Plan Marshall 4.0 », en référence à la 4ème révolution industrielle, celle du numérique (après la vapeur, l'électricité et l'automatisation). 

Le 10 septembre 2015, le plan de lutte contre la pauvreté est approuvé et a un impact direct sur le quotidien des personnes en situation de précarité ou en risque de l'être en Wallonie. 

Une période de reprise économique profite à la Wallonie qui connaît une croissance de son PIB supérieure à celle du pays en 2016 et 2017. Le rythme de l’activité ralentit quelque peu en 2018. 

En 2016, le plan "Ensemble Simplifions 2016-2020» présente la stratégie de la Wallonie en matière de simplification administrative. Il est le prolongement du contrat d’administration du Service public de Wallonie (SPW) et des contrats de gestion des OIP wallons.

A partir de mars 2020, la crise sanitaire provoquée par l’épidémie de coronavirus fait entrer la Wallonie dans une récession économique. En mai 2021, le Gouvernement de Wallonie présente son Plan de relance de la Wallonie. Suite aux dramatiques inondations de juillet 2021, il est adapté afin d'intégrer les enjeux de la reconstruction. Doté d’un budget de plus de 7 milliards €, le Plan de relance comporte plus de 300 projets -dont une quarantaine prioritaires- qui doivent permettre à la Région de répondre aux enjeux sociaux, économiques et environnementaux actuels, ainsi qu'aux impacts des différentes crises subies.

Parallèlement, la Wallonie mène de nombreux plans dans des domaines variés comme la lutte contre le dérèglement climatique, la transition énergétique, la mobilité et l’alimentation durables, l’économie circulaire, la lutte contre la pauvreté, le financement de projets, la gestion des déchets, la défense des droits des femmes et des personnes LGBTQIA+... Ces plans ont, pour la plupart, une durée fixe.