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André François

Militantisme wallon, Politique

Hon-Hergies (France) 27/01/1869, Bruxelles 3/11/1945


Avocat, homme politique socialiste, militant wallon, amateur d’art, François André est une personnalité marquante du Hainaut, région à laquelle il apporte toute son attention, notamment quand il est choisi comme haut-commissaire royal à la reconstruction après la Première Guerre mondiale. Un parallélisme pourrait être établi entre lui et Jules Destrée. Diplômés de l’Université libre de Bruxelles, l’un devient avocat à Charleroi, tandis qu’André est inscrit au barreau de Mons, après fait son stage auprès de Fulgence Masson ; il se spécialisera dans la défense des intérêts des diverses organisations du mouvement socialiste. Issus d’une famille bourgeoise, s’intéressant tout deux aux arts, Destrée et André adhèrent aux idées socialistes et si Destrée fait une carrière « à Bruxelles », André est d’abord élu conseiller provincial (1904), avant d’assurer un mandat de député permanent de 1924 à 1939. Il achève sa carrière politique comme sénateur coopté (1939-1945). 

Co-fondateur de l’Université populaire, animateurs des Amitiés françaises à Mons, il dépose l’un des quatre projets « institutionnels » lors du Congrès wallon du 7 juillet 1912. Sceptique à l’égard de l’idée de séparation administrative que défend Destrée, François André plaide plutôt en faveur d’un accroissement des pouvoirs des Conseils provinciaux. Lors de la séance constituante de l’Assemblée wallonne (octobre 1912), il est l’un des délégués de l’arrondissement de Mons ; jusqu’en 1940, il restera fidèle à ce qui était, à l’origine, une sorte de Parlement informel de la Wallonie.

Président du conseil provincial du Hainaut, François André proteste officiellement, en décembre 1914, contre l’agression allemande, contre la présence d’un nouveau gouverneur allemand et dénonce l’illégalité de la démarche exigée du conseil provincial. Sous l’occupation, il est membre du Comité Provincial de Secours et d'Alimentation. À l’Armistice, ses opinions républicaines clairement revendiquées lui coûtent le poste de gouverneur du Hainaut (il aurait été le premier socialiste à être désigné à la fonction) ; mais elles ne l’empêchent pas d’être chargé de la coordination de la reconstruction ; le haut-commissaire royal exerce la responsabilité de la répartition de subsides publics pour la reconstruction d’habitats dans la zone Hainaut-Brabant.

Fondateur de l’Association des Amis du Hainaut (1930), promoteur des concours quinquennaux destinés à honorer des figures illustres de la province, le député permanent est principalement en charge des questions culturelles et d’enseignement. Président de la section du Hainaut de la Fédération des artistes wallons, André fut notamment membre du comité d'honneur du premier Congrès culturel wallon organisé à Charleroi en novembre 1938.

 

Sources

Marinette BRUWIER, François André, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2000, t. I, p. 52-53
Paul DELFORGE, La Wallonie et la première guerre mondiale. Pour une histoire de la séparation administrative, Namur, Institut Destrée, 2008
Paul DELFORGE, L'Assemblée wallonne 1912-1923. Premier Parlement de la Wallonie ?, Namur, Institut Destrée, 2013
Alain JOURET, dans Nouvelle Biographie nationale, t. 6, p. 13-16
Daniel CONRAADS et Dominique NAHOÉ, Sur les traces de 14-18 en Wallonie, Namur, IPW, 2013, p. 293

 

Mandats politiques

Conseiller provincial du Hainaut (1904-1939)
Député permanent (1924
Sénateur coopté (1939-1945)