Antoine André

Politique, Député wallon, Ministre wallon

Louvain 03/02/1960

Député wallon : 1985-1987 ; 1988-1991 ; 1995-1999 ; 1999-2004 ; 2004* ; 2009* ; 2014-
Ministre wallon : 2004-2009 ; 2009-2014
17e Président du Parlement wallon : 2014-

Licencié en Droit de l’Université catholique de Louvain (1983), diplômé des Hautes Études européennes (1984), attaché de Cabinet auprès du ministre de la Politique scientifique, Philippe Maystadt (1983), animateur d’une émission de détente sur Radio Coquelicot, André Antoine devient rapidement conseiller auprès de la présidence du PSC (1984-1985) et, au soir du scrutin d’octobre 1985, il entre à la Chambre comme représentant de l’arrondissement de Nivelles.

Secrétaire de la Commission de l’Économie, de l’Emploi et des Classes moyennes du Conseil régional wallon (1985-1987), il s’intéresse à la réforme institutionnelle, à la dépénalisation de l’avortement, à l’enseignement et à son financement, au devenir wallon, à l’environnement, voire à l’aménagement du territoire. En décembre 1987, il ne doit la continuité de son mandat de député qu’au désistement de Gérard Deprez qui décide de prester son mandat européen. En novembre 1991, André Antoine reste sur le carreau. Élu au Conseil provincial de Brabant (novembre 1991-décembre 1994), il devient surtout le directeur de Cabinet du ministre communautaire Michel Lebrun. En octobre 1994, il figure parmi les premiers conseillers provinciaux de la nouvelle province du Brabant wallon avant de redevenir parlementaire : lors du scrutin du 21 mai 1995, il opte résolument pour le Parlement wallon et, représentant de l’arrondissement de Nivelles, il figure parmi les 75 premiers députés élus directement « à Namur ». Lors de la séance inaugurale, il a le privilège de présider la nouvelle assemblée aux côtés du président, le doyen d’âge Charles Aubecq, en tant que cadet des nouveaux élus, au même titre que Xavier Desgain. Désormais, la route d’André Antoine est tracée. Régulièrement réélu au Parlement wallon, il ne cèdera son siège qu’en raison des fonctions ministérielles auxquelles il est appelé.

Chef de groupe PSC au Conseil de la Communauté française (1988-1991), il vote en 1988 et 1989 tant la communautarisation de l’enseignement que la régionalisation de nombreuses autres compétences, ainsi que la reconnaissance de Bruxelles comme Région-Capitale. S’il intervient sur de nombreux dossiers, ce sont pourtant les questions liées à l’enseignement qui mobilisent A. Antoine durant de nombreuses années, tant aux côtés de Michel Lebrun (1992-1995) que comme chef de groupe au Conseil de la Communauté française sous la législature de Laurette Onkelinx, et membre de la Commission « Enseignement » (1995-1999). Bien que membre de la majorité, A. André anime vivement les débats avec son partenaire socialiste, que ce soit sur la réforme de l’enseignement supérieur non universitaire, le financement des bâtiments scolaires, l’encadrement scolaire, l’autonomie des universités, le décret « missions », les avantages sociaux, etc. Nombre des débats témoignent que la communautarisation de l’enseignement n’a pas mis fin à la question scolaire et la tension qui existe entre PS et PSC sur ces matières sera une des raisons du renvoi du PSC dans l’opposition, pour la première fois depuis l’existence de la Région wallonne (1999-2004). Les dissensions internes au PSC n’y sont pas non plus étrangères. Rejetant l’alternative Deprez et de son MCC, André Antoine soutient la double candidature Maystadt-Milquet qui succède à Ch-F. Nothomb (juin 1998). En 1999, partie prenante du Front francophone, le PSC avait placé sa campagne électorale sous le thème du redressement wallon : Philippe Maystadt exposait son « Plan de convergences pour la Wallonie », tandis qu’André Antoine publiait Narcisse ou Prométhée, au sous-titre dépourvu d’ambiguïtés, Credo pour la Wallonie, mais où l’on constatait que la Communauté française gardait toutes les faveurs de l’auteur.

Vice-président du « nouveau PSC » (1999), puis du cdH (2002), chef de son groupe politique au Parlement wallon (2000-2004), il est le seul porte-parole d’une opposition démocratique, mêlant critiques virulentes et propositions constructives. En juin 2004, le PS abandonne la majorité arc-en-ciel et fait appel au cdH. Il est désigné à la vice-présidence du gouvernement wallon et comme ministre en charge du Logement, des Transports et du Développement territorial. Numéro 2 et chef de file cdH (27 juillet 2004-15 juillet 2009), il soutient l’actualisation du Contrat d’Avenir pour la Wallonie et contribue à la définition du Plan Marshall (2005). Il s’attaque surtout au Cwatup dont il avait critiqué les modifications de son prédécesseur et lance notamment, en matière de Logement, le Prêt Tremplin, facilitant l’acquisition du premier logement, et des audits sur la Société wallonne du Logement. Répétant que l’option du cdH reste « un seul gouvernement » et « un seul parlement » pour la Région wallonne et la Communauté française (2009), André Antoine est confirmé dans ses fonctions ministérielles en juin 2009, au sein d’une majorité « olivier ». Restant vice-Président du gouvernement wallon, il devient ministre du Budget et des Finances, de l’Emploi, de la Formation et de la Politique aéroportuaire. Par ailleurs, il est aussi ministre de la Communauté française en charge de l’Enseignement de Promotion sociale et du Sport (16 juillet 2009-9 juin 2014).

Gardien des Finances, le n°2 du gouvernement Demotte occupe une place incontournable qui lui permet aisément de bloquer ou de faire avancer les dossiers comme en témoignent unanimement ses amis et ses adversaires politiques. Pour ces derniers, le Brabant wallon et surtout Perwez sont les principaux bénéficiaires des largesses ministérielles (nouvelle école à Perwez, installation du centre sportif de haut niveau à Louvain-la-Neuve, part importante des investissements du Plan Marshall, installation d’une Maison des Langues à Louvain-la-Neuve, nombreux subsides aux cercles et associations culturels et sportifs et aux communes à majorité cdH…). Le ministre cdH, quant à lui, insiste sur l’attractivité et la croissance des aéroports wallons, sur le succès du plan langues wallon (Wallangues), sur l’existence d’une équipe cycliste composée de professionnels, et sur une série d’initiatives en matière d’emploi et de formation, ainsi que « son » décret « droits de succession », même si dans le dossier du DAR, il a connu quelques difficultés. Quant aux comptes et budgets de la Région et de la Fédération, ils sont revenus à l’équilibre un an avant l’objectif fixé, selon le ministre, mais ils restent un domaine trop compliqué aux yeux de l’Europe qui n’estime pas la dette wallonne de la même manière. Durant la législature, il a aussi contribué à la mise en place et au développement du Plan Marshall 2.Vert, à l’élaboration du Plan Horizon 2022 devenu Marshall 2022 et à la mise à jour du Sder et du CoDT.

Sur le plan communal, A. Antoine avait espéré renverser la majorité en place à Ramillies, en octobre 1988. Depuis l’opposition, le nouveau conseiller communal ne va laisser aucun répit, pendant cinq ans, au Collège en place. Même son déménagement en 1994 pour le village voisin de Perwez devient une affaire d’État sur le plan local. À Perwez, le nouveau venu rate la majorité absolue de quelques voix : ses adversaires s’allient et laissent le PSC dans l’opposition où, à nouveau, A. Antoine se montre intraitable et prépare le scrutin de 2000. Si la majorité absolue lui échappe à nouveau pour quelques voix, Écolo accepte de s’allier avec le PSC et lui permet de ceindre l’écharpe maïorale en janvier 2001. Il s’agit d’un coup de tonnerre dans l’arc-en-ciel régional et d’un coup de canif dans un Brabant wallon généralement rouge et bleu. Devenu ministre en juillet 2004, le maïeur se met en congé de ses fonctions. En octobre 2006, sa liste s’empare de la majorité absolue et se passe de tout partenaire pour diriger Perwez ; il reste bourgmestre ff. En octobre 2012, DRC PluS (réunissant cdH et PS) progresse de 11 %, tandis qu’André Antoine reste le meilleur faiseur de voix. Ayant remplacé B. Davister décédé (2007), Carl Cambron qui poussait la liste reste le bourgmestre faisant fonction, tant durant le mandat ministériel d’André Antoine que durant son mandat de député wallon et sa fonction de président de l’assemblée.

En effet, au soir du scrutin du 25 mai 2014, réélu député wallon dans la circonscription de Nivelles, André Antoine choisit de siéger au Parlement wallon et, lorsque se forme la coalition PS-cdH, il s’en voit confier la présidence. Succédant à Patrick Dupriez, il est le 17e titulaire de la fonction depuis Franz Janssens, et l’époque du Conseil régional wallon provisoire. Abstraction faite de la courte présidence de Maxime Prévot (juin-juillet 2014), André Antoine est le premier membre de la famille catholique à exercer durablement la présidence du Parlement wallon depuis 1974. Par ailleurs, André Antoine fait aussi partie du petit cercle des six ministres ayant exercé pendant 10 années dans les gouvernements wallons entre octobre 1974 et décembre 2014.

En 2019, il est réélu en tant que député wallon. Il siège également au Sénat.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-2014
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 22-28

Mandats politiques

Député (1985-1991)
Membre du Conseil régional wallon (1985-1991)
Conseiller communal de Ramillies (1989-1993)
Conseiller provincial du Brabant (1991-1994)
Conseiller provincial du Brabant wallon (1994-1995)
Conseiller communal de Perwez (1995-)
Député wallon (1995-2004, 2004, 2009, 2014-)
Chef de groupe au PW (1999-2004)
Bourgmestre (2001-2004), bourgmestre ff (2004-)
Vice-Président et ministre wallon (2004-2009)
Vice-Président et ministre wallon (2009-2014)
Ministre communautaire (2009-2014)
17e président du Parlement wallon (2014-2019)
Sénateur (2019-)