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Biolley Jean-François

Socio-économique, Entreprise

(cinquième génération)

Verviers 06/10/1755, Verviers 12/09/1822

Le fils de Lambertine Simonis et de Jean-François Biolley (IV), dont il porte le parfait patronyme, est l’un des représentants de la 5e génération de cette famille originaire de Sallanches, en Haute-Savoie. Comme ses nombreux frères et sœurs, Jean-François Biolley est né à Verviers où son paternel a pris la tête de la « Maison François Biolley et Fils », manufacture de draps et laine qui connaît une forte croissance tout au long du XVIIIe siècle en bord de Vesdre. À la mort de son père, en 1790, il lui succède à la tête de la « Maison François Biolley et fils ». Il est aussi seigneur de Champlon.

Quand éclatent les troubles révolutionnaires dans la principauté de Liège, à partir de l’été 1789, les usines Biolley restent parmi les rares à fournir encore du travail. Les affaires sont cependant plus difficiles et elles s’aggravent surtout durant l’hiver 1794-1795. Une partie de la famille Biolley part se mettre à l’abri du côté de Hambourg et de Brunswick, mais la République française a besoin que tournent les usines et que mange la population. Très vite, dans une ville de Verviers devenue française, la Maison Biolley reprend ses activités. Sous ce régime français, Jean-François Biolley devient d’ailleurs membre du Conseil général du département de l'Ourthe. Il fait aussi partie de la députation verviétoise qui est envoyée à Liège, le 3 juillet 1803, pour rencontrer Napoléon.

Bénéficiant des bons conseils de son beau-frère, Iwan Simonis, J-F. Biolley est associé à l’engagement d’un mécanicien anglais aux talents prometteurs. Recruté à Hambourg par un des agents commerciaux de Simonis, William Cockerill vient s’installer à Verviers vers 1799 et introduit dans les usines Simonis et Biolley une série de perfectionnements techniques qui donnent un avantage incontestable aux deux drapiers verviétois : très vite, ils contrôlent plus du tiers de la production locale.

Devenu impotent, Jean-François Biolley ne peut cependant plus s’occuper lui-même de l’entreprise familiale qui comptait des centaines d’ouvriers ; il laisse la direction des affaires à sa femme, Marie-Anne Simonis (1758-1831) ; cousine de sa belle-mère, Marie-Anne Simonis est dite de Champlon depuis leur mariage en 1777 ; ils n’auront pas de descendants. C’est Raymond (de) Biolley, son neveu, qui reprendra la direction de l’ensemble de la Maison Biolley en 1831, à la mort de la veuve Simonis qui s’avère une industrielle de grande envergure, dans le sillage de son frère.



Sources

G. DEWALQUE, dans Biographie nationale, 1868, t. II, col. 436-440
Paul LÉON, dans Biographie nationale, t. XLI, col. 24-30