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Boverie Dieudonné

Culture, Journalisme, Lettres wallonnes

Liège 9/03/1905, Liège 29/04/1991

Son enfance est marquée par Outremeuse et surtout par son oncle, le poète Joseph Vrindts. Mais à peine ses études primaires terminées, Dieudonné Boverie se lance dans la vie professionnelle, tout en suivant les cours du soir de l’École supérieure pour adultes. Il exerce divers métiers, avant de faire carrière comme reporter, journaliste et écrivain. Bon connaisseur de la langue wallonne, il est tour à tour poète, auteur dramatique et nouvelliste. En français, il est auteur dramatique et touche même à l’essai et à la petite histoire. Clârté d’amoûr, sa première pièce en wallon, a été créée en 1928 ; suivront notamment A Dragon d’ôr, adaptation de La Locandiera de Goldoni, Li papa di s’papa, encore jouée en 1990. En français et en wallon, on lui doit La Peine capitale, téléfilm réalisé d’après le récit d’un résistant évadé ; en français Le bœuf à la mode ; en matière d’histoire et d’essai, Estocades dans les Lettres wallonnes contemporaines, une Histoire de Liège, Les honorables bandits, racontant la Résistance à Liège, Histoire dè Dju d’la, consacré à Outremeuse. Rêvant de donner une suite à La Fleur de Wallonie de Lucien Colson, il propose au Caveau liégeois, en 1954, la réalisation d’un ouvrage de vulgarisation présentant « les grands hommes, apôtres, inventeurs, artistes et événements historiques de Wallonie ». Collaborateur fécond des journaux wallons La Barricade, Le Coq wallon, La Wallonie nouvelle, dans l’Entre-deux-Guerres, il lance plusieurs titres à l’existence éphémère.

Au début des années 1930, Dieudonné Boverie adhère au Mouvement wallon auquel il souhaite apporter une aide volontiers combattive, voir combattante. Durant la seconde occupation allemande, celle de 40-45, sous le pseudonyme de Pol Valdor, il s’occupe de presse clandestine : alors qu’il est employé à la Société d’électricité de Bressoux, il est responsable de la feuille A mon nos Autes et du Perron, et participe à la rédaction de L’Express et des Neuf provinces, tout en adhérant au Front wallon pour la Libération du pays, puis au Front de l’Indépendance. À la Libération, il adhère au Congrès national wallon et participe au congrès wallon d’octobre 1945.

Recruté par le chevalier De Thier en 1947, il entre comme rédacteur à La Meuse. Il s’y rend célèbre par sa chronique quotidienne Autour du Perron : il signe près de 4.500 articles dans les années cinquante et soixante. Il se consacre aussi à la défense du métier de journaliste en tant que vice-président de l’Association générale de la presse belge (Liège-Luxembourg), et en tant que président-fondateur de l’Union provinciale de la Presse clandestine. Secrétaire de l’Académie wallonne du Pays de Liège, il a également présidé le Caveau liégeois pendant vingt-cinq ans.

Candidat du Parti d’Unité wallonne aux élections de 1949, candidat Rassemblement wallon aux élections du 31 mars 1968, il n’est pas en ordre utile pour briguer un mandat, mais il entend ainsi défendre son engagement en faveur de la Wallonie ; il s’occupe de la Commission presse au moment de l’émergence du Rassemblement wallon. Président de la section liégeoise de l’Institut Jules Destrée de 1980 à 1984, il l’anime tout au long des années quatre-vingt. En 1982, il propose – sans succès - la création d’un Club Conscience wallonne, où tous les mouvements wallons se retrouveraient. Dans les dernières années de sa vie militante, il plaidait en faveur de l’indépendance d’un État wallon, étape préalable à un rattachement à la France.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Paul DELFORGE, Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2000, t. I, p. 185-186