no picture

Capron Michel

Académique, Economie

Baasrode 25/10/1940, Montigny-le-Tilleul 25/05/2013

Effectuant l’essentiel de sa scolarité obligatoire au collège des jésuites saint Barbe de Gand, Michel Capron achève ses humanités au collège de la Providence à Amiens et est reçu au baccalauréat de l’Académie de Lille en 1959. Diplômé en Sciences économiques des Facultés de Namur (1964-1969), il milite dans les milieux syndicaux de la CSC lorsqu’il commence à s’occuper de la Faculté Ouverte de Politique Économique et Sociale (Fopes) : assistant (1972-1978), il contribue à la mise en place des formations et du programme ; de 1978 à 2006, il est responsable du Centre de Documentation de la FOPES, où il anime divers ateliers. Membre du Cunic, il deviendra vice-président du Centre Universitaire de Charleroi en 2010.

Spécialiste des matières économiques et sociales, Michel Capron s’est forgé une solide connaissance des dossiers relatifs aux relations interprofessionnelles, aux luttes syndicales, aux restructurations d’entreprises et surtout à l’évolution de la sidérurgie et de l’économie de la Wallonie. Participant aux travaux du Groupe Bastin-Yerna, il crée une section syndicale CNE à l’Université catholique de Louvain et en assure la présidence de 1981 à 1987, tout en acceptant de présider aussi la CNE de Charleroi au milieu des années 1980 et de participer au comité fédéral interprofessionnel. De 1984 à 1988, il siège également au Conseil d'administration de la SRIW.

En raison de ses responsabilités à la Fopes, Michel Capron a très vite été présenté dans les médias comme professeur de l’Université catholique de Louvain, titre qu’il n’avait pas, mais que nul ne lui a jamais contesté en raison de la qualité de ses recherches. Par ses études et ses interventions dans la sphère publique, il pourfendait les clichés et les impressions stéréotypées : ainsi, à diverses reprises, il démonta l’inexactitude du préjugé – pourtant tenace – d’une gréviculture attribuée à la Wallonie. Par ailleurs, son expertise dans tous les secteurs d’activité de la sidérurgie wallonne lui permettait d’identifier les points forts et les points faibles des uns et des autres et, dans les années 1996-1997, il appelait la Région wallonne à présenter un projet mobilisateur à long terme, avec des objectifs précis, et les investisseurs wallons à mobiliser leurs capitaux dans l’industrie au lieu de se replier dans le secteur financier. Entre 2002 et 2004, il est commissaire du gouvernement wallon auprès de la Sogepa.

Apprécié pour son esprit pédagogique et sa capacité à mettre les événements en perspective, Michel Capron savait dégager à la fois du sens et définir des visions d’avenir grâce aux diverses études qu’il avait menées, notamment au Crisp, Centre avec lequel il collabora pendant plusieurs années. Cette collaboration avait commencé par un dossier consacré aux Forges de Clabecq, sorti au moment où la société battait de l’aile (1996), et s’était poursuivie par de nombreux autres Courriers. Cheville ouvrière de l’ouvrage Dynamiques de la concertation sociale paru au Crisp en 2010, il était aussi un collaborateur très régulier de La Revue nouvelle, où il siégeait au comité de direction. Michel Capron était occupé à la rédaction d’un livre d’histoire sur la sidérurgie lorsque la maladie qui l’accablait eut finalement raison de lui.

Militant écologiste, co-fondateur de la petite section Écolo de Montigny-le-Tilleul à l’entame des années 2000, candidat au scrutin communal de 2006, il avait choisi la politique active pour mieux défendre la justice sociale.

 

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Informations communiquées par la famille, courriel du 17 octobre 2013