de Secillon Lionel

Militantisme wallon, Politique

Slenaken (Pays-Bas) 28/06/1893, château de Sinnich à Teuven 13/02/1976

Élu conseiller communal catholique en 1921, Lionel de Sécillon se voit proposer d’emblée par ses collègues la première charge communale. Le châtelain de Teuven sera bourgmestre du village de 1921 à 1963 et deviendra l’un des principaux opposants à la flamandisation des localités de la vallée de la Voer.

Ce combat remonte aux années trente. Depuis les premières lois linguistiques du XIXe siècle, Teuven est considérée comme une commune flamande de la province de Liège, statut que lui accordent aussi les Allemands lors de la séparation administrative et la loi de 1921 sur l’emploi des langues en matière administrative. Contestant l’usage qui est fait du recensement décennal de la population de 1930 par la nouvelle loi linguistique de 1932, le comte Lionel de Sécillon réunit un Comité de Défense, regroupant les élus communaux des Fourons, mais aussi ceux des communes de langue allemande (1933). Ensemble, ces élus décident du maintien du français comme langue administrative, tout en continuant à diffuser les avis publics dans les deux langues. Le Comité que préside de Sécillon demande aussi que les « fonctionnaires publics en rapport direct avec les administrés de leurs communes soient bilingues). En juillet 1935, il est invité par l’Assemblée wallonne à présenter son point de vue lors de la LIe session. Tenté par le rexisme à ses tout débuts, Lionel de Sécillon joue de son aura locale pour se faire élire au Conseil provincial de Liège en 1936. S’il quitte clairement Rex avant la guerre, il est néanmoins suspendu de son mandat de conseiller provincial, le 26 décembre 1944, et il donne alors sa démission.

À l’entame des années 1960, lorsque la fixation définitive de la frontière linguistique fait l’objet de vifs débats parlementaires aboutissant finalement à l’adoption d’une loi qui transfère les six communes de la Voer de la province de Liège à celle du Limbourg, le comte Lionel de Sécillon décide de démissionner de son mandat maïoral afin de marquer son refus de travailler avec la province de Limbourg. Dès le 1er septembre, jour de l’entrée en application de la loi, de Sécillon accueille plusieurs centaines de Wallons venus apporter leur soutien aux populations fouronnaises. Devenu le président du Comité de Défense des Fourons et l’âme de la résistance des Fourons à « la domination flamande », il consacre la dernière partie de sa vie à la lutte pour le retour des communes des Fourons en province de Liège. Aux élections du 31 mars 1968, il occupe la septième et dernière place sur la liste Retour à Liège, à la Chambre. Il n’est pas élu, mais la liste proche du Rassemblement wallon réussit un excellent résultat électoral. De Sécillon demeure conseiller communal jusqu’à la fin de sa vie, en 1976, avant la fusion des communes.

Sources

Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2000, t. I, p. 475-476

Mandants politiques

Conseiller communal de Teuven (1921-1976)
Bourgmestre (1921-1963)
Conseiller provincial de Liège (1936-1945)