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Defuisseaux Fernand

Politique, Socio-économique, Entreprise

Mons 04/02/1848, Mons 29/06/1912

Dernier né du couple Nicolas Defuisseaux-Louise Eléonore Messine, Fernand est le frère de Léon et Alfred Defuisseaux et deviendra, comme eux, parlementaire au lendemain de l’introduction du suffrage universel tempéré par le vote plural. À la différence de ses frères, Fernand n’a pas suivi des études de Droit ; par contre, il s’est très tôt intéressé à la gestion de l’entreprise familiale achetée en 1848 par son père et gérée par sa mère après la disparition de ce dernier (1857). Spécialisée dans les services de table, article très en vogue à l’époque, la Manufacture de Porcelaine de Baudour s’est orientée vers la fabrication de porcelaine industrielle pour matériel électrique qui en fait la seule industrie du genre du pays. C’est vers 1870 que la faïencerie familiale s’oriente vers la production d’isolateurs en porcelaine. En 1875, la veuve N-J. Defuisseaux décroche un premier contrat avec le gouvernement français, pour la fourniture de 270.000 isolateurs électrotechniques. Le stade du million de pièces est rapidement dépassé, la société trouvant de nouveaux débouchés commerciaux dans un secteur en pleine expansion.

Successeur de L-E. Messine, Fernand Defuisseaux rachète les parts de ses frères et devient seul propriétaire, en 1883, des Usines Defuisseaux qu’il transforme, en 1898, en société anonyme Produits céramiques de Baudour. Dans leur secteur d’activités, les manufactures Defuisseaux occupent le premier rang. Spécialiste numéro 1 de la porcelaine, l’entreprise de Baudour fabrique aussi bien de la vaisselle de table haut de gamme et courante, des têtes de poupées, des statues, que les produits destinés aux lignes téléphoniques, télégraphiques et électriques, autant de domaines en plein développement.

Comme ses frères, Fernand Defuisseaux se laissera attirer par la politique. De 1883 à 1894, il siège au nom du parti libéral au Conseil provincial du Hainaut. Après quelques années d’interruption, il reçoit le soutien des électeurs socialistes de l’arrondissement de Mons-Soignies qui lui demandent de les représenter à la Haute Assemblée. Sénateur direct (27 mai 1900), il siège jusqu’au 26 juin 1912, soit trois jours avant son décès. Les successeurs de Fernand Defuisseaux, via son gendre Charles Greyson, feront les beaux jours des établissements de Florennes et Baudour, jusque dans les années 1970 : la vaisselle de table est abandonnée, tandis que la société NGK reprend les activités « électriques ».

 

Sources

Jean PUISSANT, dans Ginette KURGAN, Serge JAUMAIN, Valérie MONTENS, Dictionnaire des patrons en Belgique, Bruxelles, 1996, p. 165-166
Jean-Luc DE PAEPE, Christiane RAINDORF-GÉRARD (dir.), Le Parlement belge 1831-1894. Données biographiques, Bruxelles, 1996, p. 136
Histoire du Sénat de Belgique de 1831 à 1995, Bruxelles, Racine, 1999, p. 392
Jules DELECOURT, dans Biographie Nationale, t. V, col. 86-87
Cédric PIECHOWSKI, La porcelaine électrique, de l’utilitaire au design, dans Art et industrie, Art&Fact, numéro 30, Liège, 2011, p. 116-119