Delcroix Roger

Politique

Chercq 19/08/1928, Tournai 07/10/2010


Bourgmestre de Tournai de 1992 à 2001, Roger Delcroix avait entamé sa carrière politique tardivement, après avoir exercé une importante activité syndicale. À la tête de la Cité aux Cinq Clochers comme échevin puis comme bourgmestre durant le dernier quart du XXe siècle, il a été le moteur du renouveau touristique de Tournai.
Né dans l’Entre-deux-Guerres, dans un milieu ouvrier déjà actif dans le mouvement syndical, Roger Delcroix grandit dans l’atmosphère de la Maison du Peuple de Tournai, dont ses parents sont les tenanciers, avant de connaître la guerre et les destructions importantes subies par Tournai lors du second conflit mondial. 

À la Libération, le tout jeune Delcroix travaille à la caisse du service chômage de la FGTB où il est agent payeur. Dans le sillage de Henri Castel principalement, Roger Delcroix remplit plusieurs fonctions au sein de l’organisation syndicale socialiste : chef de service administratif, responsable de la réorganisation des régionales de Namur et Luxembourg en matière de services chômage, permanent de la section tournaisienne de la CGSP, il est successivement secrétaire régional, secrétaire général et finalement président de la CGSP Tournai. Président de la régionale FGTB Tournai-Ath-Lessines (jusqu’en 1992), il accorde beaucoup d’attention à la construction du Panoramique (au Mont-Saint-Aubert). 

Sollicité par le PSB en raison de son activité et de sa popularité, il finit par accepter de se présenter au suffrage des électeurs. En octobre 1976, au moment de la fusion des communes et de l’émergence du « grand Tournai », il est élu conseiller communal et d’emblée est propulsé à un échevinat aux côtés de Raoul Van Spitael. En charge des Finances communales, du Tourisme et des Fêtes publiques, Roger Delcroix est particulièrement complémentaire au bourgmestre. Quand ce dernier décide de se consacrer exclusivement à sa charge maïorale, il laisse à Roger Delcroix son fauteuil au Sénat. 

Sénateur provincial du Hainaut, Delcroix siège à la Haute Assemblée de 1981 à 1986, période durant laquelle le PS est dans l’opposition. En tant que sénateur provincial, il n’a pas le droit de siéger dans les assemblées fédérées. De surcroît, en 1986, les statuts du PS lui interdisent de cumuler son mandat d’échevin de grande ville et mandat parlementaire. Optant pour Tournai, il contribue à consolider les résultats socialistes (1982 et 1988) et, en tant qu’échevin, puis Premier échevin (à partir de 1989), s’occupe essentiellement du Tourisme et des Fêtes publiques. 

Au décès de Raoul Van Spitael (28 août 1992), il lui succède dans le fauteuil maïoral, obtenant la confirmation de l’électeur en octobre 1994 (7.502 vp., soit davantage que son devancier) ; la coalition entre socialistes et libéraux est encore reconduite. Président de l’Intercommunale de Développement économique Ideta, Roger Delcroix s’efforce de développer une politique pragmatique et sociale à Tournai comme à l’ensemble du territoire qui prendra le nom de Wallonie picarde. Son empreinte se marque surtout dans la mise en valeur du patrimoine et dans la mise en place d’infrastructures permettant au tourisme d’être aussi un acteur économique. En 2001, Christian Massy lui succède, au moment où il se retire de la vie politique active.

 

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 
http://www.tournai.be/fr/actu/index.php?page=356 (s.v. décembre 2014)
L'Histoire du Sénat de Belgique, Bruxelles, Racine, 1999, p. 394
Memento politique 1985, Bruxelles, Le Vif, 1985
 

 

Mandats politiques

Conseiller communal de Tournai (1976-
Echevin (1977-1992)
Sénateur provincial (1981-1986)
Bourgmestre (1992-2001)