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D'Orval Gilles

Académique, Histoire

Liège fin du XIIe siècle, milieu du XIIIe siècle

Originaire du pays de Liège, surnommé d’Orval du nom de l’abbaye dans laquelle il a vécu durant toute sa vie comme moine profès, Gilles s’intéresse à la littérature sacrée ainsi qu’à l’histoire. Ayant recopié les textes des annalistes liégeois Hariger et Anselme – non sans y avoir intégré plusieurs modifications, faits nouveaux… –, sur conseil du chanoine Maurice de l’abbaye de Neufmoustier près de Huy, il se lance dans la rédaction des gestes des évêques de Liège (Gesta episcoporum Leodiensium), poursuivant ainsi l’œuvre entreprise par Anselme.
 

Pour ce faire, il visite plusieurs bibliothèques de grands monastères (Stavelot, Lobbes, Gembloux, Saint-Hubert…), collectant et recopiant vies de saints, annales et documents divers. Son travail, rédigé durant les années 1247 à 1251, n’est pas d’une grande valeur historique. En effet, dans les deux premières parties, il reprend les ouvrages de Hariger et d’Anselme, qu’il complète, produisant confusions, contradictions et erreurs. Dans une troisième partie, il continue l’œuvre des deux auteurs, à partir de l’année 1048 et jusqu’à l’avènement de Henri de Gueldre au siège épiscopal de Liège, en 1247. Mais il se contente de compiler diverses sources et de transcrire littéralement les documents en sa possession, juxtaposant la matière sans la moindre critique pour un résultat de bien piètre qualité : erreurs dans la chronologie, différences de style, manque de proportions dans les parties où faits avérés et récits des plus fantastiques se côtoient. Malgré cela, durant les siècles suivants, son œuvre a été recopiée à de multiples reprises, si bien que chaque monastère disposait de son propre exemplaire et, à l’instar de l’auteur, les copistes n’ont pas hésité à charger le texte de notes… Du moins jusqu’à Chapeaville qui fut le premier à présenter une histoire davantage critique de la principauté de Liège.
 

Néanmoins, il faut reconnaître au chroniqueur Gilles d’Orval le grand mérite d’avoir recopié, en 1250, le premier article de la célèbre charte de Huy de 1066. Il n’en fait pas davantage, craignant, ainsi qu’il l’écrit lui-même, d’engendrer l’ennui de ses lecteurs s’il en rapportait la teneur !
 

Sources

S. BORMANS, Gilles dit d’Orval, dans Biographie nationale, t. VII, col. 759-764
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. I, p. 177
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Histoire. Économies. Sociétés, t. I, p. 111
Jacques STIENNON, dans Freddy JORIS, Natalie ARCHAMBEAU (dir.), Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 2005