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Enners Numa

Politique

dit Numa ENSCH-TESCH

Ruette (Virton) 10/06/1841, Arlon 30/10/1929

Docteur en Droit diplômé de l’Université libre de Bruxelles en 1866, Numa Enners, ou Ensch s’inscrit comme avocat au Barreau d’Arlon où ses qualités sont rapidement appréciées. Fils du secrétaire communal de Virton, il est nommé juge suppléant au Tribunal de première instance d’Arlon en 1869 et son mariage avec Flore Tesch l’introduit dans le réseau d’une puissante famille arlonaise active dans les milieux économiques, financiers, politiques, de la presse et de la magistrature. Bâtonnier à diverses reprises (1890, 1891, 1895 et 1896), Numa Ensch-Tesch se lance aussi en politique.

Membre du parti libéral dont il défend les idées en tant que collaborateur du journal L’Écho de Luxembourg, il a été élu au conseil provincial en 1868 et entre au conseil communal d’Arlon en 1879. En octobre 1885, il quitte le conseil provincial luxembourgeois pour remplacer Ph. Bouvier à la Chambre des Représentants ; mais il perd son mandat de député en 1888 et va se consacrer désormais aux seules affaires communales. Devenu échevin en 1889, il succède, en 1901, à Joseph Netzer comme bourgmestre d’Arlon, à la tête d’une majorité des gauches, poursuivant une tradition remontant à 1830 : depuis l’indépendance, les libéraux sont en effet constamment majoritaires à Arlon.

Les premières années du maire sont marquées par une politique décidée de travaux publics qui lui vaut le surnom de « Numa le bâtisseur », peut-être en référence au deuxième roi (légendaire) des Romains ; critiqué par L’Avenir du Luxembourg, il parvient à conserver quelques voix de majorité au cartel libéral-socialiste face à une liste catholique résolue, lors du scrutin d’octobre 1911. Ensuite, dès l’invasion allemande d’août 1914, la préservation et la sauvegarde des habitants et de leurs biens deviennent ses leitmotive. Comme ailleurs dans l’est du pays wallon, l’invasion allemande s’accompagne de massacres civils à Arlon. Le point d’orgue est atteint le 26 août ; on enregistre la mort de 133 civils, exécutés par l’envahisseur, et la destruction d’une centaine de maisons. Par la suite, la région d’Arlon fera l’objet d’une attention toute particulière de la part des Allemands. On se souviendra en effet qu’en application de leur politique de séparation administrative, les autorités allemandes à Bruxelles ont décidé d’attribuer un statut particulier à une vingtaine de villages et communes autour d’Arlon. À partir d’avril 1918, l’allemand y était imposé comme langue officielle exclusive.

Après s’être occupé de la reconstruction dans l’immédiat après-guerre, Numa Ensch-Tesch cèdera l’écharpe maïorale, en 1921, à Paul Reuter, et se consacrera exclusivement à ses activités financières et industrielles. Administrateur du Comptoir d’Escompte à Arlon de la Banque nationale de Belgique (1892-1916), il a acquis des participations dans des mines et forges du Luxembourg, et est administrateur du Comptoir métallurgique luxembourgeois depuis 1910. En 1911, il fait partie des fondateurs de l’Arbed lorsque les diverses Aciéries de Burbach-Eich-Dudelange se réunissent. De 1920 à 1927, il préside surtout la Banque Arlonaise, tout en se préoccupant de la préservation des Monuments et des Sites en tant que correspondant de la Commission.

 

Mandats politiques

Conseiller provincial du Luxembourg (1868-1885)
Conseiller communal d’Arlon (1879-1921)
Député (1885-1888)
Échevin (1889-1901)
Bourgmestre (1901-1921)

 

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Paul Wynants, Le Père Camille-Jean Joset (1912-1992), Namur, PUN, 2010, p. 20
Jean-Luc DE PAEPE, Christiane RAINDORF-GÉRARD (dir.), Le Parlement belge 1831-1894. Données biographiques, Bruxelles, 1996, p. 300