Feller Jules

Académique, Philologie

Roubaix 4/11/1859, Verviers 29/04/1940

La question de la fixation des règles de l’orthographe wallonne a été mise en concours en janvier 1899 et, dès le 14 mai 1900, la Société liégeoise de littérature wallonne décerne une médaille d’or à Jules Feller pour son mémoire. Inachevé faute de temps, son Essai d’orthographe wallonne est complété suivant les indications du jury. Après avoir tranché sur différents points qui opposent Julien Delaite et Jules Feller, le rapport d’Auguste Doutrepont est finalement adopté le 8 juillet 1901 à l’unanimité moins une abstention. Jules Feller peut être considéré comme le créateur de l’orthographe du wallon. L’orthographe Feller est un compromis entre la phonétique et les habitudes graphiques de la langue française, tout en tenant compte, dans la mesure du possible, de l’étymologie des mots.

Né dans le nord de la France, de parents belges, Jules Feller passe sa jeunesse en province de Luxembourg avant d’accomplir la fin de ses études moyennes à l’Athénée de Verviers où il est remarqué par le préfet, Thil-Lorrain, qui l’oriente vers l’École normale des Humanités de Liège, dont il sort diplômé en 1883. Professeur à l’Athénée d’Arlon (1883) puis de latin et de rhétorique à l’Athénée de Verviers (1886-1920), il s’intéresse à l’art, à la littérature, à la toponymie, au folklore de Wallonie. Chargé du cours d’Histoire de la Littérature wallonne à l’Université de Liège en 1920, il est nommé par le ministre Jules Destrée. Initiateur du projet d’un Dictionnaire de la langue wallonne, il est membre, fondateur et responsable de multiples cercles d’histoire, de langue et de folklore, dont la Société d’Archéologie et d’Histoire de Verviers (1898) et la Société de Langue et de Littérature wallonnes (1895). En 1920, il figure parmi les tout premiers membres de l'Académie de Langue et de Littérature françaises, dite Académie Destrée.

Franchissant le pas de la culture vers l’affirmation politique de la Wallonie, Jules Feller affirmera à diverses reprises l’appartenance du pays wallon au monde roman et acceptera de représenter Verviers à l’Assemblée wallonne. Co-fondateur de la Ligue wallonne de Verviers (1913) qu’il préside de 1919 à 1928, il rejoint le Parlement informel de la Wallonie après l’Armistice et y siège jusqu’à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

 

Sources

Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. II, p. 624
Victor TOURNEUR, dans Biographie nationale, t. XXXI, col. 347-351
Histoire de la Wallonie (L. GENICOT dir.), Toulouse, 1973, p. 404
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. III, p. 193, 239 ; t. IV, p. 237