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Germay Jacques

Socio-économique, Entreprise

Liège 04/02/1942

Licencié en Sciences sociales, ainsi qu’en Sciences économiques et financières de l’Université de Liège au début des années soixante, Jacques Germay reçoit de la Belgian American Educational Foundation une bourse d’études pour des recherches en stratégie, structures et modes d’organisation des entreprises. Il est alors en contact avec le professeur Igor Ansoff à la Business School of Vanderbilt University à Nashville.

Au milieu des années 1970, il entre à la Fabrique nationale d’armes de guerre qui a énormément diversifié ses activités ; engagé comme responsable de la planification stratégique, Jacques Germay va être amené à s’occuper principalement du secteur « historique », celui de l’armement, et devenir le directeur général du Groupe Browning. Mais la crise frappe durement la vieille FN et c’est à la veille du centième anniversaire de la société que Jacques Germay accepte de remplir les fonctions de directeur général d’une Fabrique nationale où, en tant qu’actionnaire, la Société générale demande, depuis le milieu des années 1970, que des efforts importants soient réalisés en termes de restructuration. Si le passé de l’entreprise a été glorieux, le présent est moins rose. Avec une chute spectaculaire tant du chiffre d’affaires que du personnel, l’ancienne entreprise familiale liégeoise doit affronter les changements de cours intempestifs du dollar comme une concurrence internationale toujours plus forte. En 1986, Albert Diehl impose un plan draconien. En 1988, la Société Générale devient actionnaire majoritaire.

S’attelant à faire subir tant une cure d’amaigrissement qu’un lifting complet dans un laps de temps réduit (entre 1987 et 1989), au prix de sacrifices multiples notamment sur le plan social, Jacques Germay parvient à passer le cap du 100e anniversaire (1989) avec des perspectives meilleures : mais le redécollage s’avère beaucoup plus difficile que prévu. Devenu administrateur délégué en mars 1990, celui qui avait repris en main avec succès la branche Browning – seul secteur bénéficiaire à ce moment – chapeaute un directoire de crise ; en juin, cependant, la Société Générale de Belgique (absorbée par le groupe Suez) cherche à se dégager et décide d’apporter 1,5 milliard de francs belges sous la forme d’un prêt subordonné à la paix sociale, et toute l’équipe de direction est remerciée, J. Germay précisant ne pas souhaiter être associé à la nouvelle vie de la FN…

Embauché par la société Carmeuse dirigée par Dominique Collinet, Jacques Germay va contribuer au développement stratégique de l’important groupe wallon, en étant administrateur délégué et chef de la direction de Carmeuse Group en Amérique du Nord ; par des acquisitions et des participations, il contribue à l’implantation du chaufournier mosan aux Etats-Unis et au Canada. Vers 2002, il décide de poser ses valises et de se réinvestir en région liégeoise. C’est à ce moment qu’il décide d’ouvrir une galerie d’art, Art-Mony, à Fexhe-Slins, mais il ne s’agit là que d’un loisir.

Conseiller indépendant en marketing international et en développement régional, Jacques Germay accepte de conseiller Agoria Liège-Luxembourg, comme responsable Business Development. Quand Cockerill-Usinor annonce – en 2003 – la fin des activités sidérurgiques à Liège pour 2005, Jacques Germay, au nom d’Agoria, invite d’ailleurs tout le secteur des fabrications métalliques et des nouvelles technologies actif à Liège à se remuer pour proposer des projets innovants (octobre 2004) ; quelques mois plus tard, quand Guy Mathot renonce à son mandat d’administrateur délégué du GRE (Groupement de redéploiement économique du bassin liégeois créé en 2003), un directoire est formé pour piloter la reconversion liégeoise et présenter une stratégie de développement créatrice de 5 à 6.000 emplois nouveaux (juin 2005). 

Trois chefs d’entreprises sont choisis comme consultants de l’organisme présidé par Michel Daerden puis par Willy Demeyer : Maurice Semer, Philippe Bodson et Jacques Germay. En raison des incertitudes laissées par Mittal sur le sort de la sidérurgie liégeoise, le GRE s’inscrit dans la démarche plus générale du Plan Marshall pour la Wallonie. Dans cette démarche lancée durant l’été 2005 à l’initiative du ministre wallon de l’Économie Jean-Claude Marcourt, Jacques Germay est d’emblée associé. Dès 2006, il est responsable du pôle Génie mécanique, avant de devenir directeur général de MecaTech, l’un des six pôles du Plan Marshall 2.Vert. Quant à la FN qui n’a dû sa survie qu’à l’intervention de la Région wallonne en devenant FN Herstal SA, elle accueille, fin 2008, Jacques Germay en tant qu’administrateur pour six ans.

 

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
À la frontière du vide et du solide. 11e rencontre nationale du Réseau des Mécaniciens, Saint-Jorioz, 2010
Pascal DELOGE, Une histoire de la Fabrique nationale de Herstal, Liège, Cefal, 2012