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Grafé Jean-Pierre

Politique, Député wallon, Ministre wallon

Liège 31/03/1932

Député wallon : 1980-1981 ; 1981-1985 ; 1985-1987 ; 1988-1991 ; 1992-1995 ; *1996-1999
Ministre wallon : 1992-1995 ; 1995-1996

Docteur en Droit de l’Université de Liège (1954), avocat au barreau de Liège, Jean-Pierre Grafé a été le président des Étudiants en Droit de l’ULg (1951-1952), puis de Belgique (1953-1954), avant d’être désigné à la présidence nationale des Étudiants sociaux-chrétiens (1953-1954), ensuite à la vice-présidence nationale des Jeunes sociaux-chrétiens (1954-1958) au moment où la Question scolaire mobilise toute l’attention politique belge. Membre du comité directeur européen de l’Union internationale des Jeunes démocrates chrétiens (1955-1961), J-P. Grafé entre comme attaché de Cabinet auprès de Pierre Harmel, tour à tour ministre de la Justice (1958), des Affaires culturelles (1958-1960) et de la Fonction publique (1961).
Élu conseiller communal de la ville de Liège pour la première fois en octobre 1958, échevin des Services sociaux (1968-1970), chef de groupe PSC au Conseil communal (1971-1981), J-P. Grafé est élu député de Liège en novembre 1971. D’emblée, il est désigné comme ministre des Affaires wallonnes, adjoint au ministre de la Santé publique, à l’Environnement et à la Famille, dans le gouvernement Leburton Ier (26 janvier 1973-23 octobre 1973). C’est la première fois qu’un secrétariat aux Affaires wallonnes est créé au sein d’un gouvernement national belge. L’expérience ministérielle de J-P. Grafé tourne en fiasco, mais la popularité du député liégeois est considérable. Dans le gouvernement Tindemans (1974), il se voit confier le ministère de la Culture française (25 avril 1974), avant d’en être privé (11 juin) quand le Rassemblement wallon est associé à l’exécutif. En froid avec Ch-F. Nothomb, proche de Paul Vanden Boeynants, J-P. Grafé préside le Centre politique des Indépendants et des Cadres (CEPIC) de 1979 à 1981, moment où G. Deprez ordonne la dissolution de cette instance. Tenant son mandat parlementaire de ses très nombreux électeurs, il est tenu à distance de la politique belge par son parti qui le fait désigner délégué du gouvernement belge à l’Assemblée générale des Nations-Unies à New-York (1979-1986). Il exerce néanmoins son mandat de député. Après avoir voté les lois d’août 1980, il participe aux travaux du nouveau Conseil régional wallon dont il sera membre jusqu’en 1995. Secrétaire du bureau de la nouvelle assemblée (6 novembre 1980-6 octobre 1981), il est le rapporteur de la Commission de Politique économique qui modifie le statut du Conseil économique wallon (1983). Au Conseil de la Communauté française (où il siège de 1971 à 1995), il est l’un des signataires de la proposition de décret fixant Bruxelles comme capitale (1984) et de décembre 1985 à février 1988, il préside le Conseil culturel de la Communauté française, devenant le dixième titulaire de cette fonction qui relance sa carrière.
Après la chute du gouvernement Martens-Gol officiellement sur la question fouronnaise, J-P. Grafé est choisi par le PSC comme ministre de l’Enseignement, de la Formation, du Sport, du Tourisme et des Relations internationales dans le gouvernement de la Communauté française présidé par Philippe Moureaux (3 février-9 mai 1988), puis par Valmy Féaux (10 mai 1988-janvier 1992). En tant que parlementaire, il adopte les dispositions de la réforme de l’État, notamment le transfert de l’Enseignement dont il hérite pour partie en tant que ministre (l’enseignement fondamental, spécial, artistique, etc.). La législature sera tendue, marquée par le mouvement de grogne des enseignants et une forte tension entre le seul représentant du PSC et ses collègues socialistes. Négociateur PSC des accords de nouvelles majorités pour les matières communautaires (1992), il retrouve un poste ministériel, mais cette fois en Région wallonne. Dans le gouvernement présidé par Guy Spitaels, J-P. Grafé reçoit les Travaux publics et fait avancer des dossiers comme ceux des aéroports régionaux, du tunnel de Cointe, de l’écluse de Lanaye, du Ravel, etc., tout en contribuant à la naissance de la Sofico (1992-1995). Parallèlement, il prend une part active dans la négociation des accords de la Saint-Quentin et, comme député, vote ses dispositions de même que celles de la Saint-Michel.
Le 21 mai 1995, J-P. Grafé choisit de se présenter au niveau régional et figure ainsi parmi les 75 premiers députés élus directement au Parlement wallon. À nouveau ministre, il est à la fois ministre wallon de la Recherche, du Développement technologique, des Sports et des Relations internationales dans l’équipe présidée par Robert Collignon (20 juin 1995) et responsable de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique, ainsi que des Sports et des Relations internationales dans l’exécutif de la Communauté française présidé par Laurette Onkelinx (21 juin). Occupé notamment par la réforme du financement des universités et des écoles supérieures, et par la fusion en Hautes Écoles, le ministre est attaqué sur sa vie privée, en même temps qu’Elio Di Rupo, quelques semaines après la découverte des corps de Julie et Mélissa (été 1996). Balayant toutes les accusations, J-P. Grafé finit par renoncer à ses mandats ministériels, rendant ainsi caduque la procédure conduisant les Commissions spéciales à prendre connaissance du rapport de la procureur Liekendael. En décembre 1996, il retrouve son mandat de député wallon et, par conséquent, son immunité parlementaire. Bénéficiant d’un non-lieu, il achève la législature à Namur, mais demande une compensation à son parti, sous la forme d’une dérogation à la limite d’âge. Candidat au scrutin fédéral de 1999, il siège comme député fédéral (1999-2003), avant de mettre un terme à son parcours parlementaire, et de se consacrer exclusivement à la défense des intérêts de Liège, où il dispose d’une vingtaine de mandats d’administrateur, de la SMAP-Ethias, à Liège-Airport, en passant par Tecteo, Spa Francorchamps Events, l’April ou l’Intermosane.



Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 276-282

conseiller communal de Liège (1959-1981)
échevin (1968-1970)
député (1971-1995)
Secrétaire d’État aux Affaires wallonnes (1973)
ministre (1974)
membre du Conseil régional wallon (1980-1995)
ministre communautaire (1988, 1988-1991)
conseiller communal de Liège (1989-)
ministre wallon (1992-1995)
député wallon (1995, 1996-1999)
ministre wallon (1995-1996)
député fédéral (1999-2003)